It would be the most outrageous response to a timēsis in Attic forensic oratory if Socrates actually said at his trial that he should be given honorary banquets for life at the Prytaneion. If Socrates really did offer this at his trial, then it would be at the same time both a political and an impious act. He would be defending his piety by showing his impiety. If Socrates did say this at his trial, then he most assuredly sealed his fate. It would explain why, when the guilty margin was so small, a mere thirty votes out of 501 would have acquitted Socrates of the charges, that the vote to condemn him to death was much larger. If Socrates did not say this at his trial, then why would Plato give these words to Socrates to say ? Did Plato mean to tell us that the trial wasn’t really about piety at all, and, like the counter-penalty, should not be taken seriously ? Or is this what Socrates should have said, given that he was going to die anyway ? Or did Plato mean to point the finger at Aristophanes, both explicitly in the beginning and implicitly at the end ? In this paper I argue that the antitimēma, “counter-assessment”, or “counter-penalty” offered by Socrates was a literary addition from Plato that he borrowed from Aristophanes. Against Brickhouse and Smith, and much earlier, John Burnet, I provide arguments and evidence from the interdisciplinary resources of forensic oratory, ancient Greek history, politics and culture, Greek grammar and philosophy. I begin with the accounts we have from Plato and Xenophon, then analyze the culture and context of the Prytaneion. Given the evidence and context, I provide counter arguments against the philosophers who claimed, as Burnet did, that free meals at the Prytaneion was a ‘Socratic claim’ and finally show why, instead, the claim is that of Plato, borrowed from Aristophanes., Aristophane dans l’ Apologie de Socrate. Nous serions en présence de la réaction la plus déplacée qui soit à une timèsis dans l’art oratoire juridique de l’ Attique si Socrate avait pour de bon déclaré à son procès qu’ on devrait donner au Prytanée des banquets en son honneur pour tout le restant de sa vie. Si Socrate avait effectivement fait cette proposition à son procès, ce serait à la fois un acte politique et un acte d’ impiété. Il défendrait sa piété en montrant son impiété. Si Socrate l’ a bien dit à son procès, il a donc à coup sûr scellé son destin. Cela expliquerait pourquoi, avec une si petite marge de culpabilité (trente votes sur 501 auraient suffi à acquitter Socrate des charges qui pesaient contre lui), le vote le condamnant à mort a été beaucoup plus important. Si Socrate n’ a rien dit de tel à son procès, pourquoi Platon lui fait-il donc dire ces mots ? Platon a-t-il voulu nous indiquer que le procès n’ était pas en fait une question de piété et que, de même que la contre-pénalité, il ne doit pas être pris au sérieux ? Ou bien est-ce ce que Socrate aurait dû dire, étant donné qu’ il allait mourir de toute façon ? Ou alors Platon voulait-il tendre un doigt accusateur vers Aristophane, explicitement au début et implicitement à la fin ? Dans le présent article, je soutiens que l’ antitimèma proposée par Socrate est un ajout littéraire de Platon emprunté à Aristophane. En désaccord avec Brickhouse et Smith – et bien avant eux John Burnet –, je m’appuie sur des arguments et des indices probants tirés de ressources interdisciplaires de la rhétorique judiciaire, de l’ histoire de la Grèce antique ainsi que de son histoire politique et sa culture, et de la grammaire et de la philosophie grecques. En partant des récits que nous ont légués Platon et Xénophon, j’ analyse ensuite la culture et le contexte du Prytanée. Sur la base de ces indices et du contexte, je propose des arguments contraires aux philosophes qui ont prétendu, à la suite de Burnet, que des repas gratuits au Prytanée étaient «une revendication socratique » pour démontrer, en définitive, que la revendication vient de Platon, par le biais d’ Aristophane., Stone Sophia. Aristophanes in the Apology of Socrates. In: Dialogues d'histoire ancienne, vol. 44, n°2, 2018. pp. 65-85.