1. Efficacité des traitements dans le prurit cholestatique : revue systématique de la littérature avec méta-analyse
- Author
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Thomas Barnetche, Emilie Brenaut, N. Boulais, Laurent Misery, and C. Dervout
- Subjects
Dermatology - Abstract
Introduction Le prurit cholestatique commence classiquement par les paumes et plantes, et se generalise souvent. Il peut etre tres invalidant et alterer la qualite de vie. Sa frequence est tres variable selon les maladies hepatiques. La prise en charge est complexe et mal codifiee en raison de la grande variete des causes sous-jacentes et du nombre limite d’etudes. Materiel et methodes L’objectif etait de realiser une revue systematique de la litterature et une meta-analyse sur l’efficacite des traitements du prurit cholestatique. La recherche se portait sur les articles identifies par l’algorithme « (hepatitis or cholestatic or liver) and (pruritus or itch) and (management or treatment or treatments) » sur Pubmed et Cochrane library, sur la periode 1975–2019. Resultats Parmi les 2264 articles identifies, 93 ont ete selectionnes pour la revue systematique et 15 pour la meta-analyse (etudes evaluant le prurit avec une echelle visuelle analogique ou EVA). Certaines molecules agissent en reduisant les taux de substances pruritogenes dans le cycle enterohepatique : cholestyramine (3 etudes), inhibiteurs du transporteur ileal d’acides biliaires (IBAT) (4), drainage biliaire (10). D’autres modifient le metabolisme ou la secretion de ces pruritogenes dans le foie ou l’intestin : acide ursodesoxycholique (15 etudes), rifampicine (8), S-adenosylmethionine (7), fibrates (3). D’autres encore agissent sur les voies du prurit : agonistes et antagonistes des recepteurs opioides (14), ondansetron (5), sertraline (4). La dialyse a l’albumine (MARS) est aussi possible (10). Du fait de l’heterogeneite, concernant le critere d’inclusion avec differentes maladies hepatiques, le critere d’evaluation (principal ou secondaire, differentes mesures du prurit), le type d’etudes (randomise, ouvert, avec souvent de faibles effectifs), il est difficile de degager une tendance. Le nombre restreint d’etudes randomisees utilisant l’EVA a permis d’inclure uniquement 15 etudes dans la meta-analyse. Discussion Ainsi, les niveaux de preuve quant au traitement du prurit cholestatique sont faibles. Les recommandations actuelles pour le traitement du prurit cholestatique proposent une approche par paliers en utilisant en premiere intention la cholestyramine, puis la rifampicine, la naltrexone et la sertraline. Les patients ne repondant pas aux traitements standard doivent etre inclus dans des essais cliniques, ou essayer des approches novatrices comme la MARS. La recherche fondamentale doit se poursuivre ainsi que la realisation d’essais randomises. Le developpement de nouvelles molecules prometteuses (fibrates, inhibiteurs d’IBAT) pourrait enrichir l’arsenal therapeutique.
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- 2020
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