Do we have a genuinely Canadian bioethics – and not only a practice of bioethics in Canada? This question, and this paper, are about the connection between bioethics and the actual healthcare, research, and public health experiences of Canadians. In addressing it, I am inspired by the philosophy of pragmatism that stresses the importance of everyday experience as a starting point for ethics, and of human flourishing as a goal for ethics. Through this lens, an ideal Canadian bioethics is one that is rooted in the lived experiences of Canadians; it reflects the ideal of flourishing projected by Canadian individuals, including their views on their political communities. However, it is unclear if a full-fledged Canadian bioethics has taken shape given increasingly uniform scholarship worldwide that sets expectations about the kinds of moral problems worth investigating and the kinds of solutions to be adopted. In the spirit of thinking about this question, I discuss aspects of Canadian society that could shape the development of a Canadian bioethics: (a) the existence of competing Canadian political narratives, (b) the distinctiveness of Canadian healthcare systems and healthcare experiences, (c) the commitment of Canadians to certain values and aspirations, (d) the institutional and procedural aspects of the Canadian public sphere, (e) the challenges of increasingly uniform scholarship across geographic and national contexts, and (f) the practical obstacles to developing a Canadian bioethics. These challenges that Canadian bioethics faces are likely relevant internationally for all contexts in which socially shaped moral problems are discussed and solutions envisioned., Avons-nous une bioéthique véritablement canadienne – et pas seulement une pratique de la bioéthique au Canada? Cette question, et le présent article, portent sur le lien entre la bioéthique et les expériences réelles des Canadiens en matière de soins de santé, de recherche et de santé publique. En l’abordant, je m’inspire du pragmatisme philosophique qui souligne l’importance de l’expérience quotidienne comme point de départ de l’éthique, et de l’épanouissement humain comme objectif de l’éthique. À travers cette optique, un idéal bioéthique canadien est un idéal qui s’enracine dans les expériences vécues par les Canadiens; il reflète l’idéal d’épanouissement projeté par les individus canadiens, y compris leurs opinions sur leurs communautés politiques. Toutefois, il n’est pas certain qu’une bioéthique canadienne à part entière ait pris forme, étant donné l’uniformisation croissante des recherches dans le monde entier, qui crée des attentes quant aux types de problèmes moraux qui méritent d’être étudiés et aux types de solutions à adopter. Dans un esprit de réflexion sur cette question, j’aborde les aspects de la société canadienne qui pourraient façonner le développement d’une bioéthique canadienne: (a) l’existence de récits politiques canadiens concurrents, (b) le caractère distinct des systèmes de santé et des expériences en matière de soins de santé au Canada, (c) l’engagement des Canadiens envers certaines valeurs et aspirations, (d) les aspects institutionnels et procéduraux de la sphère publique canadienne, (e) les défis posés par l’uniformisation croissante de l’enseignement dans les différents contextes géographiques et nationaux, et (f) les obstacles pratiques au développement d’une bioéthique canadienne. Ces défis auxquels la bioéthique canadienne fait face sont probablement pertinents à l’échelle internationale pour tous les contextes dans lesquels des problèmes moraux d’origine sociale sont discutés et des solutions envisagées.