Search

La Institución Libre de Enseñanza cumpliría, desde su fundación en 1876 hasta su prohibición en 1940, un papel central en lo que hoy llamamos la Edad de Plata de la ciencia y la cultura españolas y en la conformación de la izquierda española a través de corrientes como el republicanismo, el regeneracionismo y el socialismo. La contribución de la ILE al desarrollo de un país muy necesitado de un impulso educativo contrasta con las críticas de antipatriotismo o Leyenda Negra que aún hoy recibe (filosofía krausista, adopción acrítica de «lo europeo» como modelo frente a lo español, etc.). Cabe, pues, preguntarse qué visión de España y de Europa puede extraerse de los primeros textos de la ILE. Estudiando por medio de un análisis lexicométrico del discurso los primeros cinco años de publicación de su Boletín y deteniéndonos en la lectura de algunos de sus artículos más significativos, veremos que esta visión no es la del lapidario enunciado orteguiano «España es el problema, Europa es la solución». De sa fondation en 1876 à son interdiction en 1940, l’Institución Libre de Enseñanza a joué un rôle central dans ce que nous appelons aujourd’hui l’Âge d'Argent de la science et de la culture espagnoles et dans la formation de la gauche espagnole à travers des courants tels que le républicanisme, le régénérationnisme et le socialisme. Cependant, la contribution de l’ILE au développement d’un pays ayant grand besoin d’un élan éducatif contraste avec les critiques d’antipatriotisme ou de Légende Noire qu’elle continue de recevoir (philosophie krausiste, l’« Europe » pour modèle). Il convient donc de s’interroger sur la vision de l’Espagne et de l’Europe que l’on peut tirer des premiers textes de l’ILE. Au moyen d'une analyse lexicométrique du discours des cinq premières années de publication de son célèbre Boletín et en lisant certains de ses articles les plus significatifs, nous verrons que cette vision est loin de la déclaration d’Ortega « L'Espagne est le problème, l'Europe est la solution ». From its foundation in 1876 until its prohibition in 1940, the Institución Libre de Enseñanza [«Free Institution of Education»] played a central role in what we now call the Silver Age of Spanish science and culture and in the shaping of the Spanish left through tendencies like republicanism, regenerationism and socialism. The ILE’s contribution to the development of a country in great need of an educational impetus contrasts with the criticisms of anti-patriotism or Black Legend that it still receives today (Krausist philosophy, uncritical adoption of «Europeanness» as a model, etc.). It is therefore worth asking what vision of Spain and Europe can be extracted from the early texts of the ILE. By means of a lexicometric discourse analysis of the first five years of publication of its well-known Boletín and by reading some of its most significant articles, we will see that this vision is not that of Ortega y Gasset’s lapidary statement «Spain is the problem, Europe is the solution».

This PhD thesis questioned the permeability as well as the convertibility between symbolic boundaries on ethnic, national and European level. At first, the studied dependent variables have been ethnic and national memberships - seen as auto-understandings as well as assigned categorizations. This came down to deal with all these independent variables which make that in certain situations, a precise ethnic/national identification is mobilized in spite of another one. In parallel, we have been engaged with the same exercise, but this time the role of dependent variable has been played by the European sense of belonging. It mattered to us to discover a series of reliable indicators, enabling to explain situations in which the sense of European belonging is preferred - and legitimized as an external categorization - to ethnic or national senses of belonging, and vice versa. Beyond questioning the national Bulgarian frame, and beyond the international comparisons, we drew a consequent part of our empirical observations in the Bulgarian town of Elena, located in the northern part of the country, as well as in the villages around which form the municipality of Elena, inhabited by 10 000 persons. Composed of Bulgarian and European citizens with Turkish, Roma or Bulgarian [ethnic] auto-consciousness, the microregion of Elena - which represents a scale model of the Bulgarian Nation-State - is perfectly adequate to study the dynamism of ethnic, national and European identifications. In order to understand the interactions and the transactions between these identifications, we drew up an inventory of the cultural indicators of Bulgarian, Turkish, Roma and European memberships on the level of the Bulgarian political system, within the meaning of E. Leach. In doing so - and in the continuity of E. Said and M. Todorova -, we questioned two imaginaries, central in the identity distribution in Bulgaria: the imaginary of Orientalism and the one of Balkanism. At the same time, we mobilized the conceptual debate between J. C. Scott and P. Bourdieu about symbolic domination and cultural resistance. In doing so, we discovered the forms of cultural resistance against these imaginaries, proceeded by ethnic Roma, ethnic Turks and ethnic Bulgarians, as well as the place of the identitary flux in these forms of resistance. In sum, it is through the transactional approach of F. Barth, and by paying a particular attention to the social configuration of symbolic domination and cultural resistance on the level of the invocable political systems - European, Bulgarian and microsocial [of Elena] -, that we conceptualized the variables which determine ethic, national and European [situational] identifications, and the parallel transactions of identitary assertion, contestation and negotiation.; Cette thèse doctorale a eu pour finalité de questionner la perméabilité ainsi que la convertibilité réciproque des frontières symboliques au niveau ethnique, national et européen. Dans un premier temps, les variables dépendantes étudiées ont été les appartenances ethniques et nationales - vues comme auto-compréhensions ainsi que comme catégorisations assignées. Par ricochet, nous nous sommes penchés sur toutes ces variables indépendantes qui font que dans certaines situations une identification ethnique/nationale précise est mobilisée en dépit d'une autre. Parallèlement, le rôle de variable dépendante a été joué par l'appartenance européenne. In fine, il nous a importé de découvrir une série d'indicateurs aptes à expliquer les situations où l'appartenance européenne est préférée - et légitimée comme telle - à des appartenances ethniques ou nationales, et vice versa. Pour ce faire, au-delà du cadre national bulgare et des comparaisons internationales au niveau européen, c'est dans la ville bulgare d'Elena, située au nord du pays, et dans les villages qui en composent la municipalité, d'environ 10 000 habitants, que nous avons réalisé une partie considérable de l'observation empirique. Composée de citoyens bulgares et européens à auto-conscience ethnique turque, rom ou bulgare, la microrégion d'Elena - qui est en de nombreux points un modèle réduit de l'Etat-nation bulgare - représente un cadre adéquat pour étudier le dynamisme des identifications ethniques, nationales et européennes. Afin d'éclaircir les interactions et les transactions entre ces identifications, nous avons recensé les indicateurs culturels de la « bulgarité », de la « turcité », de la « romité » et de l'« européanité » au niveau du système politique bulgare - au sens d'E. Leach -, depuis le milieu du XIXe siècle. En nous appropriant les réflexions d'E. Said et de M. Todorova, nous avons ainsi passé en revue les emplois historiques et contemporains de deux imaginaires, centraux dans la distribution identitaire en Bulgarie : celui de l'Orientalisme et celui du Balkanisme. Aussi, en mobilisant le débat entre J. C. Scott et P. Bourdieu quant aux rapports de domination et de résistance, nous avons identifié les formes de résistance culturelle des Roms ethniques, des Turcs ethniques et des Bulgares ethniques face à ces imaginaires, et la place des « jonglages » identitaires dans lesdites formes de résistance. Somme toute, c'est à travers l'approche transactionnelle de F. Barth, et en nous intéressant principalement à la configuration sociale des rapports de domination symbolique et des possibilités de résistance culturelle au niveau des divers systèmes politiques invocables - européen, bulgare et micropolitique [d'Elena] -, que nous avons conceptualisé les variables déterminant les identifications situationnelles, ethniques, nationales et européennes, et les transactions conjointes d'affirmation, de contestation et de négociation identitaires.

I. Objectifs initiaux du projet Eurotra est un projet de traduction automatique multilingue lancé en 1982 par la CEE et destiné à traduire les unes dans les autres les 7 (maintenant 9) langues de la Communauté européenne. Le projet visait à l’origine la création d’un prototype dit préindustriel (pré-opérationnel) traitant de textes de caractère juridico-économique (i.e. ceux dont les services de la CEE ont habituellement à traiter). Le projet se distinguait de ceux qui existaient déjà d’une p...

A en croire certains, un homme qui ne parle pas anglais ne vaut pas qu’on lui parle. Alors le futur deuxième président des États-Unis, John Adams, aurait eu raison, qui, en 1780, demandait au congrès continental la fondation d’une académie américaine pour le maintien et la culture de la langue anglaise. "English, " écrit-il, "is destined to be in the next and succeeding centuries more generally the language of the world than Latin was in the last and French in the présent âge. The reason of t...

Plurilinguisme (PL) ou Multilinguisme (ML) ? Le PL pourrait désigner le stockage, par le même individu, de plusieurs langues ; le ML servirait à dénommer un contexte (continent, individu, région) où, dans la collectivité où domine une certaine langue, il y a coexistence d’une multiplicité de langues (c’est le cas actuel de tous les pays européens) ; ces langues ayant un prestige, une fréquence, etc. différents. J’évoquerai ici ensemble – sauf mention spéciale – certains problèmes concernant a...

Autant les langues que leurs variétés répondent, par le biais de structures ou de formes linguistiques contrastées, à des contraintes de distribution géographique, de stratification sociale et de fonctions pragmatiques. Il est extrêmement rare que ces trois types de contraintes coïncident parfaitement les unes avec les autres, d’où la complexité du rapport entre les langues. Uniquement en ce qui concerne les langues distinctes, plus de la moitié de l’humanité se servirait de deux ou de plusie...

Dans le cadre du thème : "La formation linguistique des jeunes Européens ? " j’aimerais évoquer un problème bien particulier, celui des enfants qu’on qualifie habituellement de "bilingues”. Des enfants qui ont la chance d’être nés dans une famille où les parents sont de langues maternelles différentes. Pour restreindre encore plus le sujet et ne parler que de ce que je connais bien, je me référerai uniquement au bilinguisme franco-allemand. Je voudrais tout d’abord dissiper un malentendu malh...

Je souhaite contribuer au débat sur le plurilinguisme européen en rappelant quelques éléments de réflexion, peut-être pas nouveaux, mais que, me semble-t-il, nous ne devons pas perdre de vue. Se demande-t-on vraiment si la question des langues est aujourd’hui une priorité dans la construction de l’Europe ? On conviendra que la question serait simpliste. Il est évident que les langues ne sont ni la base, ni la cible principale des efforts déployés. Il serait plus juste de se demander quel est ...

Nous sommes aujourd’hui le jeudi 13 septembre. La rentrée scolaire vient d’avoir lieu, ce lundi 10 septembre, et à cette occasion il m’a été donné d’entendre dans le discours d’accueil du principal du collège de mon quartier que l’école est un lieu d’enseignement, d’éducation et de culture. Immédiatement j’ai pensé qu’on pourrait en dire autant du musée scientifique. Pourtant il y a quelque chose de paradoxal à mettre sur le même plan école et musée. Le musée n’aurait-il pas une connotation c...

Dans son intervention de jeudi après-midi Paul Rivenc faisait remarquer à propos de la formation linguistique des jeunes européens que le développement de l’Europe et de ses langues n’empêchait en rien une conscience "occitane" de persister. Ceci peut très bien être repris à propos de la conscience "luxembourgeoise". L’Europe devra rester multilingue, multiculturelle ; ainsi que le rappelait aussi Paul Rivenc, beaucoup de gens sont plurilingues en Europe et dans tous les milieux de la société...

Le thème retenu pour la rencontre est naturellement orienté spécifiquement vers les questions de prospective, de planification et de politique linguistiques. Mais avant d’aborder ces problèmes cruciaux pour l’Europe, il nous semble important de présenter une vue d’ensemble, même brossée à grands traits, de la situation des langues en Europe. De même une rapide incursion dans le passé révélera le souci constant de disposer d’une langue "universelle", quelle que soit d’ailleurs sa forme, destin...

L’enseignement de l’allemand dans les écoles élémentaires de Moselle a été introduit il y a près de 20 ans (1972 à Metz, 1976 dans les secteurs d’expression dialectale). Il se fonde sur une double réalité : l’existence d’une spécificité linguistique et culturelle caractérisée par la cohabitation de 2 langues et de 2 cultures, la proximité immédiate de pays de langue allemande. La première de ces réalités, par la diminution constante du nombre des enfants s’exprimant effectivement en dialecte ...

1. Quelques considérations historiques Je voudrais commencer par une remarque sur le choix du thème de discussion de cette journée, à savoir la planification linguistique. Je suis étonné que des linguistes aient pu oublier qu’historiquement le poids des grammairiens ou des linguistes dans toute proposition de modification dans son propre domaine de compétence n’ait obtenu que succès d’estime. Je rappellerai un exemple bien connu, les projets de réforme de l’orthographe et son fameux arrêté du...

L’action de la Communauté européenne, dans le domaine de l’enseignement supérieur, se développe depuis plusieurs années sous la forme de l’adoption de différents programmes : ERASMUS pour favoriser des échanges d’étudiants ; COMETT pour faciliter la coopération entre les universités et les entreprises, en particulier dans le domaine des nouvelles technologies ; TEMPUS pour la coopération avec les pays d’Europe centrale. Par ailleurs, le Conseil des Ministres de la Communauté a adopté, en déce...

1. La question de l’anglais L’étude des usages de l’anglais en Europe montre qu’ils ont pour cause essentielle l’internationalisation de la société, due à la mondialisation de l’économie et à ses corollaires, les mutations technologiques et la globalisation planétaire de multiples activités (Truchot, 1990). La langue anglaise s’insère surtout dans trois domaines : la recherche scientifique, l’entreprise, la culture médiatisée, et par voie de conséquence dans la formation. La situation linguis...

Dix actions ont été proposées pour profiter de l’élan donné : Faire connaître aux linguistes de l’Europe des Douze toutes les possibilités qu’offrent les programmes de la C.E.E. tels que LINGUA et EUROTRA ; Stimuler les recherches d’aménagement linguistique notamment en terminologie et au niveau des concepts utilisés ; Diffuser au maximum, sous les formes les mieux adaptées, les Actes du Symposium dans les meilleurs délais et faire connaître nos propositions par les m...

Le grec est une des "petites langues" de la Communauté européenne. Le nombre de sujets qui l’utilisent dépasse à peine les neuf millions sur le territoire national grec, auxquels il faut ajouter un demi-million de grécophones à Chypre et presque trois millions de Grecs de la diaspora Le nombre d’étrangers connaissant le grec moderne, bien qu’ayant augmenté après la seconde guerre mondiale, est toujours infime. Pendant des siècles, l’histoire du grec (et de la Grèce en général) a été marquée p...

Sans oublier que ce qui nous réunit ici est la problématique du multilinguisme en Europe, mais au contraire pour la considérer sous l’un de ses aspects les plus concrets, la terminologie, je vous propose quelques minutes de réflexions sur une expérience : celle du réseau mondial TermNet, qui bénéficie du soutien de l’UNESCO. Le titre de mon exposé n’est pas une thèse, mais un constat dont je voudrais tirer les conséquences pour l’activité terminologique en Europe, en distinguant ses deux pôle...

1. Un faux problème L’éducation linguistique que nous avons reçue ne nous dispose pas, en tant d’Européens, à réagir tous de la même manière, face au problème des langues et de la communication dans l’Europe nouvelle. Par tradition, le Français sont monolingues et ce, culturellement, depuis la conquête des Gaules. Notre rôle dans l’Occident et les couronnes qui ont été tressées à notre langue, petit à petit, ont endormi notre vigilance et notre capacité d’autocritique. Le réveil est aujourd’h...

Je me contenterai de commenter ici quelques-unes des mesures que j’ai proposées dans le cadre de la mission qui m’a été confiée au Haut Conseil de la Langue française. Je demande : 1. La participation à toutes études et recherches visant à étudier les acquisitions et emplois de plusieurs langues par un même parleur, tant en milieu scolaire qu’en milieu naturel. Ainsi le développement des entreprises de type Lingua appelle un examen méthodique des résultats obtenus. Sur un plan parallèle, l’en...

Liste des intervenants Bourquin GuyUniversité de Nancy II Chevalier Jean-ClaudeUniversité Paris VIII Contossopoulos NicolasAcadémie d’Athènes Courdier BeateUniversité de Nancy II DELEFOSSE J.-M. OdéricUniversité de Paris III Druesne GérardUniversité de Nancy II Duda RichardUniversité de Nancy II Eloy Jean-MichelDélégation Générale de la Langue Française Goudailuer Jean-PierreUniversité René Descartes de Paris Humbley JohnGroupe d’Étude sur le Plurilinguisme Européen Université des Sciences Hu...

"La langue est le guide symbolique de la culture"Edward Sapir Même si les rapports entre les études linguistiques et les études culturelles ne sont pas toujours faciles à identifier ni à représenter, dans la mesure où la langue est à la fois véhicule de la culture et le mécanisme principal de sa transmission, toute étude linguistique, même la plus formelle, a nécessairement une dimension culturelle. De toute façon, il n’y a sûrement pas besoin de justifier le choix du thème de "L’éducation in...

Cet exposé comportera un constat, une critique, des propositions. Le constat portera sur l’évolution récente de l’enseignement des langues dans le secondaire dans deux pays que connaît bien l’auteur : la France et la Grande-Bretagne. Dans ces deux pays l’enseignement des langues a commencé à intégrer des notions telles que les actes de parole, (cf. le mouvement des Graded Objectives in Modem Languages en Grande-Bretagne, un ouvrage tel que "Making More Sense" pour l’enseignement de l’anglais ...

Évoquer l’identité européenne présuppose que soient éclaircies deux difficultés au moins : La première est inhérente à l’entité même d’identité européenne : il s’agit d’une entité idéale, programmatique, aux contenus encore mal définis tant en ce qui concerne l’extension spatiale du domaine que devrait couvrir l’appellation "Europe" qu’en ce qui concerne son empan historique. Nous avons affaire à un ensemble qui conjoint des inerties, liées au poids des institutions de chaque État particulier...

L’identité européenne, fruit d’une volonté politique dès le Traité de Rome en 1957, devient chaque jour une réalité vécue qui s’impose aux consciences, aux États, aux traditions, au passé. La multiplication des échanges institutionnels et personnels au sein de la Communauté Européenne qui s’agrandit d’année en année implique l’existence et l’usage d’une ou plusieurs langues de vaste diffusion. À défaut d’une « langue universelle » qui rallierait tous les suffrages le plurilinguisme semble être la solution raisonnable et tout Européen aura l’obligation, le devoir même de maîtriser outre sa propre langue, une ou deux langues de la Communauté. La « politique des langues » doit retenir l’attention de tous, hommes politiques, enseignants, simples citoyens, si l’on veut que la question des langues ne deviennent pas un facteur de division mais qu’elle contribue à la construction de l’Europe. Cet ouvrage, issu du Symposium International de Nancy et enrichi d’apports complémentaires, apporte des éléments de réponse et des voies de réflexion à cette problématique qui concerne autant les enseignants et les parents que les décideurs politiques et les acteurs sociaux. Les contributions présentées dans cet ouvrage illustrent les préoccupations et les réflexions des spécialistes en Sciences du Langage à la fois chercheurs et praticiens ; elles s’ordonnent autour de quatre grands thèmes : – un état des lieux : les langues sur le terrain et dans les institutions ; – un contenu pratique : la formation linguistique « les jeunes européens ; – une proposition nécessaire : la planification linguistique ; – des perspectives d’avenir : le cheminement vers line identité européenne à travers les langues de l’Europe.

Version remaniée et augmentée du chapitre de l'ouvrage intitulé "Circulations méditerranéennes : voies, réseaux, modèles", paru aux Éditions Effigi en 2018.; En 1963, Charles de Gaulle et Konrad Adenauer avaient promis, aux dirigeants turcs de l’époque, de soutenir la candidature de la Turquie à la Communauté économique européenne. Renouvelée régulièrement, cette promesse, n’a cessé d’interférer dans le débat sur la construction de l’Europe. En effet, l’adhésion de la Turquie à l’Union ne semble pas pouvoir être envisagée sans une profonde redéfinition du projet européen. Aux yeux des opposants à cette adhésion, ce pays est totalement étranger à la civilisation européenne. Accepter sa présence au sein des institutions européennes reviendrait à renoncer à l’identité culturelle de l’Union. Or, le thème de « l’identité culturelle » est précisément l’un des arguments avancés par les souverainistes pour remettre en cause la construction de l’Europe. Ce serait leur faciliter la tâche que d’accepter un pays musulman comme membre de l’Union. Le fait que la constitution turque consacre solennellement le caractère laïque de l’Etat n’a guère tempéré les critiques ni calmé les esprits. L’Union européenne devait rester une organisation chrétienne, il en allait de sa survie. Le christianisme devenait l’élément essentiel de l’identité européenne et, partant, l’une des conditions pour une éventuelle adhésion. Certains demandèrent même que les « origines chrétienne de l’Europe » soient expressément rappelées par les traités constitutifs . Depuis 2006, le processus d’adhésion de la Turquie, connaît un net ralentissement. De part et d’autre, l’enthousiasme a laissé place aux crispations et à la défiance. La dérive autoritaire du président Erdogan et les ambiguïtés de sa politique étrangère sont vivement critiquées par les Européens. L’opposition à l’entrée de la Turquie dans l’Union se renforce et provoque, en retour, une forte réaction d’hostilité d’Ankara envers l’Union dénoncée comme un « club chrétien ». L’antagonisme séculaire entre l’Orient musulman et l’Occident chrétien est, de nouveau, au cœur du débat européen.

Prétendre faire une histoire des idées à partir de l’étude de la confrontation entre européisme et communisme peut paraître incongru : si le communisme se revendique bien comme idéologie, l’européisme apparaît en revanche comme une simple option pratique qui vise l’intégration d’un continent. Cependant, la construction européenne dérive bien d’une conscience avant de se transformer en réalité. Parmi les invariants de cette conscience, la confrontation avec d’autres idées a joué un rôle incontestable, notamment avec le communisme. Ce dernier point est celui qui nous intéresse dans cet article : penser l’Europe oblige à consacrer une partie de cette pensée aux moyens de lutter contre le communisme, ou de résister à ses assauts. On peut ainsi dénoter une relation dialectique entre les deux constructions mentales, ne serait-ce que par la simultanéité de leur apparition dans les débats publics, qui fait dire à l’historien Tony Judt que « l’opposé du communisme n’était pas le capitalisme mais l’Europe ». Trying to write a history of ideas based on the study of the confrontation between Europeanism and Communism may seem incongruous: if Communism claims to be an ideology, Europeanism appears on the other hand as a mere practical option aiming at the integration of a continent. However, before becoming a reality, European construction was based on specific values, among which was the confrontation with other ideas, particularly Communism. This article will show that thinking about Europe implies thinking about how to fight against Communism and its expansionist tendencies. Hence a dialectical relationship between these two mental constructions, if only because of their simultaneous emergence in political debates, which lead historian Tony Judt to say that "the opposite of Communism was not capitalism but Europe". El intento de hacer una historia de las ideas a partir del estudio del enfrentamiento entre el europeísmo y el comunismo puede parecer incongruente: si el comunismo pretende ser una ideología, el europeísmo aparece en cambio como una simple opción práctica que desea la integración de un continente. Sin embargo, la construcción europea deriva de una conciencia antes de convertirse en realidad. Entre las invariantes de esta conciencia, la confrontación con otras ideas ha jugado un papel innegable, particularmente contra el comunismo. Este último punto es el que nos interesa en este artículo: pensar en Europa nos obliga a dedicar una parte de este pensamiento a los medios usados en la lucha contra el comunismo o la resistencia a sus asaltos. Se puede denotar así una relación dialéctica entre ambas construcciones mentales, aunque sólo sea por la simultaneidad de su aparición en los debates públicos, lo que llevó al historiador Tony Judt a afirmar que "lo contrario del comunismo no era el capitalismo sino Europa".

Ce que l’on appelle généralement l’espace danubien, traduit de la locution allemande « Donauraum », s’inscrit en Europe de part et d’autre du fleuve qui lui donne son nom, le Danube. On considérerait alors le Danube de sa source, à Donaueschingen en Allemagne, au delta qu’il forme en se jetant dans la mer Noire. Dans cette perspective, le fleuve traverse successivement l’Autriche, la Slovaquie, la Hongrie, la Serbie et la Roumanie, servant au passage de frontière, tout d’abord entre la Slovaq...

Le 16 mai 1924, le New York Times annonce le décès de Paul d’Estournelles de Constant, survenu la veille, dans sa soixante-treizième année. Dans les jours qui suivent, son fils reçoit des messages de sympathie qui témoignent de la notoriété du disparu, « a great citizen of the world » selon Shotwell, l’un des dirigeants de la fondation Carnegie, un homme qui « apparaît au premier rang des personnalités de son époque », pour Nicholas Murray Butler, président de l’université Columbia, qui érige...

En août 1954 l’échec de la CED a brisé la cohésion de la SFIO. Dès lors les socialistes vont tenter d’exorciser cet événement dramatique en recomposant une nouvelle unité autour des accords de Londres qui constituent la première ébauche de l’UEO. Le conseil national SFIO d’octobre 1954 exprime bien cette volonté d’unanimisme, n’est-elle pas d’ailleurs confortée le lendemain par le vote de tout le groupe socialiste en faveur de la ratification de ces accords à l’Assemblée Nationale le 12 octob...

L’action de Jean Monnet pour développer des institutions communautaires européennes entre 1955 et 1959 s’inscrit dans un contexte général de guerre froide et de relations atlantiques privilégiées. La diplomatie américaine n’a cessé depuis 1945 de réclamer des formes d’unité européenne. Elle a échoué à les imposer au temps du plan Marshall. Elle s’est réjouie de l’offre Schuman-Monnet du 9 mai 1950. Elle a défendu contre vents et marées la CED et la Communauté politique européenne. Monnet, Ach...

« Je n’oublierai jamais », déclarait le 7 mai 1970 à l’hôtel de ville d’Aix-la-Chapelle, le comte de Coudenhove-Kalergi, « que c’est Jacques Seydoux qui, au début du mouvement paneuropéen, nous a ouvert largement les portes du Quai d’Orsay, à un moment où ses collègues tenaient l’idée d’une Europe unie pour une utopie naïve ». Or la lecture des papiers de Jacques Seydoux, en particulier de sa correspondance entre 1926 et 1929, ne laisse pas de surprendre. Les mises en garde qu’il adresse à se...

La Cité internationale Universitaire de Paris voit le jour entre 1921 et 1925. Cette institution, unique au monde, connaît ensuite une longue carrière au service de l’accueil des étudiants et des échanges culturels et intellectuels internationaux. L’étude de l’histoire de la Cité amène à poser la question des ambitions des fondateurs de la Cité et de leur traduction dans le fonctionnement au quotidien de cette institution. La réponse à cette question est, on s’en doute, délicate. En effet, de...

Histoire et identité européenne Les Européens de la fin du xxe siècle éprouvent le besoin de comprendre ce qui fait leur identité commune par delà les diversités bien connues d’ordre géographique, ethnologique, religieuse, linguistique, nationale et historique. Peut-être parce que nous sommes des rescapés de l’histoire, nous nous demandons sur quoi repose l’espérance d’unité européenne qui nous anime tous à des degrés divers. Les historiens plongent dans le passé. Ils sont capables d’éclairer...

Cet article a pour thème la querelle provoquée au sein du parti travailliste britannique par le réarmement allemand. Il s’attache à montrer comment l’attitude de la gauche du parti a évolué entre la conférence de New York en septembre 1950, alors que le parti était encore au pouvoir, et les débats amers de l’année 1954. La cause immédiate avouée du réarmeraient allemand fut la guerre de Corée qui éclata le 25 juin 1950. Elle déclencha une certaine panique chez les puissances occidentales, inq...

Objet : Relevé des décisions prises par le Conseil lors de sa 212e session tenue les 6/7 novembre 1972. – Approbation de la liste des points « A ». Le Conseil a approuvé les points « A » tels qu’ils figurent à la liste reprise au document 1831/72 + Addendum. – Résolutions adoptées par l’Assemblée lors de sa dernière session (Strasbourg, 9-13 octobre 1972). [doc. 1745/72 (ASS 1101)] Le Conseil a pris acte de ces résolutions, étant entendu qu’elles seront prises en considérati...

Déterminer le rôle et l’impact du Mouvement européen dans cette période où l’Europe va de crise en relance est une entreprise délicate. De par son caractère constitutif, cette organisation non gouvernementale peut être assimilée à un cartel. Le mouvement européen hésite perpétuellement entre la tentation d’être un « club » préservant l’unité en s’évertuant à concilier les contraires et un groupe de pression doté d’une ligne politique cohérente mais risquant chaque jour la scission. Il convien...

Dès 1947 les deux superpuissances que sont les États-Unis et l’URSS, à la tête, chacune, d’un ensemble soudé d’alliés, sont en concurrence ; un climat de méfiance d’abord puis d’hostilité, s’installe après que l’« étrange alliance » eut vécu, le IIIe Reich vaincu. Aucun conflit direct ne les oppose ; seulement des guerres locales et des tensions momentanées, par alliés interposés : c’est la guerre froide. Elle conduit à la formation de deux blocs antagonistes ; aucune troisième voie n’est, po...

Sous ce titre évocateur le lecteur trouvera des articles de chercheurs de l’institut Pierre Renouvin consacrés à l’unité et à l’identité européennes au XXe siècle. Des pistes de réflexion ont été ouvertes, des relectures ont été faites par des historiens à môme de développer des problématiques nouvelles parce qu’ils ont eu accès à des archives neuves. Il faut donc souligner l’apport conceptuel et documentaire de ces travaux. Les questions abordées concernent la géographie de l’Europe, un continent sur les atlas, en fait une série de compartiments ; l’Europe est diverse. Elles font apparaître une certaine pratique culturelle commune qui, universalisme oblige, prétend s’étendre au monde. L’Europe c’est l’arbitrage, la paix par le droit. L’unité économique a fait les débuts de l’Europe, mais peut-elle conforter le patriotisme européen ? Dans cette histoire tumultueuse les autres interviennent, l’Europe veut-elle être encore indépendante ? Il ne peut y avoir d’histoire de l’unité européenne sans trois grands États : la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France. L’avenir de l’Europe dépend de la réponse qu’ils donnent à cette question simple : construire l’Europe est-il de leur intérêt ? Les grands fondateurs de l’Europe sont évidemment mis en scène, de Monnet à de Gaulle en passant par Briand. Ce livre n’est pas un programme pour l’Europe de demain ; il est davantage ; il présente à la lumière de l’histoire, les vrais défis à relever pour que l’Europe continue d’exister.

« Nous avons de bons bras, de bonnes têtes, de bons cœurs, et, à notre portée, de vastes trésors de la terre. Il y faut un travail acharné, un long temps, beaucoup d’initiative. Mais la puissance est au bout, une puissance qui, celle-là, n’écrasera personne et, au contraire, profitera à tous nos semblables. Cette puissance, ah ! puisse-t-elle devenir la grande ambition nationale ! » Discours du général de Gaulle à l’Assemblée consultative, le 2 mars 1945 A peine un mois après la confére...

Nous nous attacherons ici à analyser la question de l’intégration politique sous l’angle du marché des fruits et légumes et des pays européens de la Méditerranée (Grèce, Espagne, Portugal). La signature des traités créant l’Euratom et la Communauté économique européenne (CEE) constitue la-première étape officielle de l’intégration politique européenne. La création d’une institution européenne « chargée d’organiser la production et la distribution des produits agricoles et d’autorités spéciali...

« Qui fut le premier à la formuler ? Je ne m’en souviens pas. Toujours est-il que le Président du Conseil, René Pleven, la fit sienne » Plus de quinze ans après la publication de mémoires pourtant fort explicites, le rôle de Monnet dans l’affaire de la CED reste encore largement méconnu. En témoigne avec éloquence sa notice dans l’un des dictionnaires français les plus répandus, qui, si elle rappelle en détail les différentes étapes de sa carrière, en particulier au service de la CECA, ne sou...