Over the last thirty years, the appreciation of the Southern Middle Neolithic has progressed considerably thanks to a large number of diplomas and collective research projects on the subject, supported by the multiplication of preventive archaeological operations. In the field of ceramic and lithic studies, in particular, work on the Garonnais, the Aude valley, Quercy, Auvergne, the middle Rhone valley, the Alps and Provence has enabled a better understanding of the chronology and variability of cultural expressions between 4500 and 3500 B.C. In the eastern Languedoc, a combined approach to cut lithic industries and ceramics has been carried out since the late 1990s. Two parallel theses on these two types of artefacts were initiated, but only that of V. Lea on the lithic industries was able to be published (Lea, 2002). Nevertheless, a synthesis article has made it possible to compare for the first time the lithic periodisation with a preliminary ceramic seriation (Georjon and Lea, 2013). The present thesis is therefore the culmination of work initiated 20 years ago on the ceramic periodisation of the Middle Neolithic in Eastern Languedoc. To do this, I have selected a corpus of 11 finely analysed series, supplemented by various assemblages that were dealt with more quickly. Most of these series are the result of my ceramic study work on preventive archaeology operations. Some are unpublished, others partially or fully published. All the studies already carried out have been entirely remodelled in the light of a unified methodology. The problematic developed in this thesis addresses three main aspects: the chrono-cultural and chrono-geographical approach of the Eastern Languedoc in the context of the Southern Middle Neolithic, the characterisation of ceramic productions and, more broadly, the state of the art of the definition of the Chassean. The chrono-cultural and chrono-geographical questions are at the forefront: how does the seriation that I produce correlate with the different periodisations that exist in the Midi? What is the place of the eastern Languedoc, a region with contrasting landscapes, limited to the east and west by two rivers of unequal importance (the Hérault and the Rhône) and to the north by the foothills of the Massif Central, in the southern domain during this period? The treatment of this aspect is based on a precise evaluation of the archaeological contexts, the composition and the state of conservation of the series. A cross-reference of ceramic and lithic periodisations with absolute chronology is also proposed. The analysis of the ceramic productions of my corpus is based on the technological studies that I have been able to carry out. By crossing technological, typological and typometric data, I have tried to shed light on two questions: Can we detect some of the mechanisms that contribute to forging the identity of production and producers on a site? How can we specify the level of standardisation of Chassean productions, a characteristic that has long been put forward for this culture? Finally, the question of the validity of the Chassean concept has been raised almost since its creation. The two colloquia dealing with the Chassaean more than 25 years apart (Nemours, 1989; Beeching et al., 1991 - Paris, 2014; Perrin et al., 2016), show that it has not been resolved despite the recent attempt at deconstruction / reconstruction proposed by S. Van Willigen and his teams (Borrello and Van Willigen, 2012; 2013; 2014; Van Willigen et al., 2010; 2012; 2014; 2016). What do the data from the Eastern Languedoc contribute to this debate? More broadly, how can we move forward on this point in view of recent contributions on the Middle Neolithic of Southwestern Europe?, Depuis une trentaine d’années, l’appréciation du Néolithique moyen méridional a beaucoup progressé grâce à un grand nombre de diplômes et de projets collectifs de recherche sur le sujet, appuyés par la multiplication des opérations d’archéologie préventive. Dans le domaine des études céramiques et lithiques, notamment, les travaux sur le Garonnais, la vallée de l’Aude, le Quercy, l’Auvergne, la moyenne vallée du Rhône, les Alpes et la Provence ont permis de mieux appréhender la chronologie et la variabilité des expressions culturelles entre 4500 et 3500 av. J.-C. En Languedoc oriental, une approche conjuguée des industries lithiques taillées et de la céramique a été conduite à partir de la fin des années 1990. Deux thèses parallèles sur ces deux types de mobiliers ont été initiées, mais seule celle de V. Lea sur les industries lithiques a pu voir le jour (Lea, 2002). Un article de synthèse a néanmoins permis de confronter pour la première fois la périodisation lithique avec une sériation céramique préliminaire (Georjon et Lea, 2013). La présente thèse correspond donc à l’aboutissement d’un travail initié il y a 20 ans sur la périodisation céramique du Néolithique moyen en Languedoc oriental. Pour se faire, j’ai sélectionné un corpus de 11 séries analysées finement augmenté de divers ensembles abordés plus rapidement. La plupart de ces séries sont issues de mes travaux d’étude céramique sur les opérations d’archéologie préventive. Certaines sont inédits, d’autres partiellement ou intégralement publiées. Toutes les études déjà réalisées ont été entièrement remodelées à l’aune d’une méthodologie unifiée. La problématique développée dans cette thèse aborde trois principaux aspects : l’approche chrono-culturelles et chrono-géographiques du Languedoc oriental dans le contexte du Néolithique moyen méridional, la caractérisation des productions céramiques et, plus largement, l’état des lieux de la définition du Chasséen. Les questions chrono-culturelles et chrono-géographiques sont au premier plan : comment la sériation que je produis est-elle corrélée aux différentes périodisations qui existent dans le Midi ? Quelle est la place du Languedoc oriental, région aux paysages contrastés, limitée à l’est et à l’ouest par deux fleuves d’inégale importance (l’Hérault et le Rhône) et au nord par les contreforts du Massif central, dans le domaine méridional durant cette période ? Le traitement de cet aspect s’appuie sur une évaluation précise des contextes archéologiques, de la composition et de l’état de conservation des séries. Un croisement des périodisations céramique et lithique avec la chronologie absolue est également proposé. L’analyse des productions céramiques de mon corpus prend appui sur les études technologiques dont j’ai pu disposer. À l’aide d’un croisement des données technologique, typologique et typométrique, j’ai tenté d’apporter des éclaircissements concernant deux interrogations : peut-on déceler certains des mécanismes qui concourent à forger l’identité des productions et des producteurs sur un site ? Comment peut-on préciser le niveau de normalisation des productions chasséennes, une caractéristique depuis longtemps mise en avant pour cette culture ? Enfin, la question de la validité du concept de Chasséen se pose presque depuis sa création. Les deux colloques traitant du Chasséen à plus de 25 ans d’intervalle (Nemours, 1989 ; Beeching et al., 1991 – Paris, 2014 ; Perrin et al., 2016), montrent qu’elle n’est pas résolue malgré la récente tentative de déconstruction / reconstruction proposée par S. Van Willigen et ses équipes (Borrello et Van Willigen, 2012 ; 2013 ; 2014 ; Van Willigen et al., 2010 ; 2012 ; 2014 ; 2016). Qu’apportent les données du Languedoc oriental à ce débat ? Plus largement, comment avancer sur ce point au vu des apports récents sur le Néolithique moyen de l’Europe du Sud-Ouest ?