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International audience; Introduction: We aimed at identifying the associations of health issues managed in general practice encounters with patients aged 65 years or over, according to their sex. Methods: Ancillary study of the ECOGEN study on the consultation practice of French general practitioners. We have studied the 15 most frequent health issues managed in patients aged 65 years or over and identified the pairs most frequently and strongly associated. Results: The sample included 5,782 encounters corresponding to 17,182 health issues managed. Each encounter involved an average of 3.0 [2.9-3.0] health issues. The strongest associations mainly included cardio-metabolic conditions. The most frequent and strong pair (OR: 3.8 [3.3-4.4]) associated non-complicated arterial hypertension with lipid disorder. Some associations were specific to patient sex. Conclusion: The remarkable associations identified may enable to improve the management of elderly patients with multimorbidity by favouring synergic treatments.

L’insomnie chronique est un problème de santé publique majeur dont le traitement de référence est la thérapie cognitivo-comportementale. D’autres interventions non médicamenteuses ont montré des effets positifs sur le sommeil, mais la prise en charge reste insuffisante. Objectifs : mesures subjectives de l’évolution de la qualité du sommeil, du niveau d’anxiété et de dépression chez des patients atteints d’insomnie chronique à la suite de 3 séances de bols tibétains (par la technique des massages sonores Peter Hess). Méthode : réalisation d’une étude pilote observationnelle monocentrique avant/après intervention, où ont été inclus des patients souffrant d’insomnie chronique selon l’ICSD-3. Des questionnaires validés évaluant le sommeil, l’anxiété, la dépression, la somnolence diurne, la prise de psychotropes ont été distribués au cours d’entretiens avant (J0), après deux séances et un mois (J42) après la 3ème et dernière séance en bols tibétains. Résultats : 29 patients ont été inclus et 22 ont terminé l’étude. Entre J0 et J42, des diminutions significatives de l’index de sévérité de l’insomnie (baisse de 10.3 points, p

La fibromyalgie est une pathologie caractérisée par des douleurs chroniques diffuses et multifocales souvent accompagnées d’asthénie, de troubles du sommeil, de dépression, d’altération des capacités fonctionnelle à l’effort et de la qualité de vie de manière globale. La prévalence atteint les 2% de la population en France. Les recommandations de prise en charge actuelles mettent l’accent sur la pluridisciplinarité et sur des thérapeutiques médicamenteuses aussi bien que non médicamenteuses. La musicothérapie est une discipline non médicamenteuse qui connait un essor depuis une vingtaine d’années. Son efficacité a été démontrée dans la prise en charge de douleurs chroniques. L’objectif de ce travail était de déterminer la place de la musicothérapie dans la prise en charge de patients fibromyalgiques à travers une revue narrative de la littérature. Méthode : revue narrative de la littérature rédigée selon les recommandations PRISMA. Le recueil de données a été réalisé à partir de différentes bases de données (PubMed, Cochrane Library, Science Direct, EM-Premium, etc...). Résultats : onze études ont été incluses. Sur la douleur, la majorité des études ont montré une amélioration significative avec utilisation de musicothérapie sur les différentes échelles d’évaluation utilisées. Les résultats étaient similaires concernant l’anxiété et la dépression avec parfois une corrélation entre diminution de douleur et amélioration de la qualité de vie. Les résultats sont soumis à plus de réserves concernant les autres symptômes de la fibromyalgie. Discussion : certains aspects de l’utilisation de la musicothérapie restent à définir afin d’homogénéiser son utilisation dans la fibromyalgie : le choix de la musique, la durée d’écoute et la fréquence entre autres. Conclusion : la musicothérapie peut être utilisée en tant que thérapie seule ou combinée à des traitements pharmacologiques afin d’agir sur les différents symptômes de la fibromyalgie de par sa simplicité d’utilisation et son innocuité.

Le suivi de l’enfant est une des missions du médecin généraliste. Si plusieurs études montrent une volonté de réaliser cette mission de prévention et de dépistage selon les recommandations, diverses difficultés à sa réalisation optimale en pratique sont relevées. Au vu des récentes mesures promulguées afin d’améliorer ce suivi (déclaration d’un médecin traitant de l’enfant, mise à jour du carnet de santé et du calendrier de suivi officiel), l’objectif de cette étude est d’évaluer les pratiques des médecins généralistes de l’ex région Languedoc-Roussillon, en terme de suivi, de prévention, de dépistage, des patients pédiatriques, de 0 à 16 ans.Matériels et méthodes : du 2/09/2020 au 21/12/2020, il a été réalisé une étude quantitative via un questionnaire adressé aux médecins généralistes thésés et installés en libéral de l’ex Languedoc-Roussillon.Résultats : 315 réponses ont été analysées sur les 320 reçues, soit un taux de réponses de 11,8 %. La grande majorité des médecins (88 %) propose un suivi systématique de leurs enfants aux parents, et ont connaissance des modifications du calendrier de suivi (84 %) et du carnet de santé (87 %). Seulement 15 % des médecins pensent ne pas avoir de lacunes en pédiatrie, 80 % proposent un suivi aux fréquences recommandées entre 1 mois et 6 ans, ils sont moins nombreux en dehors de cette tranche d’âge. Peu de médecins possèdent le matériel nécessaire au dépistage audio-visuel. Plus de 10 % déclarent ne jamais prendre la tension artérielle et ne jamais réaliser d’examen audio-visuel. Les principaux autres freins évoqués sont une formation initiale et/ou continue insuffisante (n = 45), le manque de temps, le manque d’information aux parents, un tarif de consultation non valorisé, une communication inter-professionnelle insuffisante, un nombre de médecins insuffisant. Afin d’améliorer ce suivi, des pistes de travail et des outils sont proposés par les médecins interrogés.Conclusion : cette étude montre l’implication des médecins généralistes de l’ex Languedoc-Roussillon dans le suivi des enfants, mais comme retrouvé dans la littérature, il reste à améliorer sa faisabilité en pratique si l’on veut un suivi optimal.

Background General practitioners (GPs) play a key role in managing the COVID-19 outbreak. However, they may encounter difficulties adapting their practices to the pandemic. We provide here an analysis of guidelines for the reorganisation of GP surgeries during the beginning of the pandemic from 15 countries. Methods A network of GPs collaborated together in a three-step process: (i) identification of key recommendations of GP surgery reorganisation, according to WHO, CDC and health professional resources from health care facilities; (ii) collection of key recommendations included in the guidelines published in 15 countries; (iii) analysis, comparison and synthesis of the results. Results Recommendations for the reorganisation of GP surgeries of four types were identified: (i) reorganisation of GP consultations (cancelation of non-urgent consultations, follow-up via e-consultations), (ii) reorganisation of GP surgeries (area partitioning, visual alerts and signs, strict hygiene measures), (iii) reorganisation of medical examinations by GPs (equipment, hygiene, partial clinical examinations, patient education), (iv) reorganisation of GP staff (equipment, management, meetings, collaboration with the local community). Conclusions We provide here an analysis of guidelines for the reorganisation of GP surgeries during the beginning of the COVID-19 outbreak from 15 countries. These guidelines focus principally on clinical care, with less attention paid to staff management, and the area of epidemiological surveillance and research is largely neglected. The differences of guidelines between countries and the difficulty to apply them in routine care, highlight the need of advanced research in primary care. Thereby, primary care would be able to provide recommendations adapted to the real-world settings and with stronger evidence, which is especially necessary during pandemics. Supplementary Information The online version contains supplementary material available at 10.1186/s12875-021-01413-z.

De par la menace croissante qu’est l’antibiorésistance et la surconsommation française persistante d’antibiotique, il serait intéressant d’évaluer les représentations de la population générale sur ce sujet.Méthode : la méthode choisie est une étude qualitative par analyse thématique auprès de patients majeurs ayant consulté à la maison médicale de Perpignan peu importe le motif. Résultats : 24 entretiens ont été réalisés au total. La saturation a été atteinte à 20 entretiens. De bonnes représentations sont retrouvées entre autres sur le bon usage et la critique des mésusages. Malgré cela, de fausses représentations persistent comme la meilleure efficacité symptomatique des antibiotiques et leur faculté de guérir plus rapidement. Les patients reconnaissent leur manque de connaissances dans ces sujets et estiment que le médecin généraliste est une source fiable et de confiance dans ce domaine. L’antibiorésistance reste une notion méconnue, mais dont les patients mesurent le danger et le risque d’impasse thérapeutique. Leur implication reste malgré tout détachée de par une bonne santé globale des participants et leur faible consommation d’antibiotique.Conclusion : certaines bonnes représentations sont bien acquises surtout concernant l’usage des antibiotiques mais de fausses représentations restent tenaces. Une communication appuyée sur le médecin généraliste traitant aurait un meilleur impact au vu de sa position d’interlocuteur privilégié. Une communication concernant l’antibiorésistance serait nécessaire, car elle reste une notion floue et non impliquante dans la population générale. Des études sur les attentes en termes d’informations sur ces domaines auprès des patients et des médecins généralistes seraient intéressantes pour compléter ce travail et afin d’élaborer une stratégie de sensibilisation efficace à ce sujet.

Due to the aging of the “baby boomer” generation, the geriatric population increases every year. This makes the patients’ medical and social care rather complex. The Perpignan’s hospital « outdoor-hospital mobile health unit » operates in the elderly’s homes. Its aim is to make a Comprehensive Geriatric Assessment and suggests a personalized health care plan to the attending physician. The project enables the physician to take care of the patients’ health and wellbeing in their homes. Objective: the aim of this study is to analyse the encounter of the general practitioners who requested the mobile team for its intervention. The secondary objective is to identify the general practitioners’ expectations and needs of the mobile team. Due to this, we can suggest improvements for the mobile team. Method: it is a comprehensive qualitative study with semi-structured interviews and a thematic analysis. Eleven General practitioners who requested the mobile team where enlisted between june and october 2019. Results: interviewed General practitioners said that they face problems in the medical, relational and administrative aspects concerning their elderly patients. They feel isolated in their work. They think that the mobile team is helpful in both a confraternity and a socio-medical way. The main problems they faced is because of a lack of knowledge about the team or the lack of staff and material. Conclusion: the Perpignan’s hospital « outdoor-hospital mobile health unit » is a useful but perfectible tool. Improving the communication about the mobile team and increasing the team’s staff and material might benefit the upcoming evaluations.; En raison du vieillissement de la génération des « baby-boomers », la population relevant de la gériatrie augmente tous les ans. Leur prise en charge médico-sociale est complexe. L’équipe mobile de gériatrie extra hospitalière ou EMGEH du centre hospitalier de Perpignan intervient au domicile des patients âgés. Elle réalise une Évaluation Gériatrique Standardisée et propose un Plan Personnalisé de Santé au médecin traitant afin de l’assister dans la prise en charge gériatrique et lui permettre de maintenir les patients âgés au domicile dans de bonnes conditions. Objectifs : l’objectif principal consiste à analyser le vécu des médecins généralistes ayant fait appel à l’équipe mobile de gériatrie extra-hospitalière vis-à-vis de la prise en charge effectuée. L’objectif secondaire cherche à déterminer les attentes et les besoins des médecins généralistes à l’encontre de l’EMGEH et proposer des pistes d’amélioration de la prise en charge à l’aide de leurs suggestions. Matériels et méthode : étude qualitative compréhensive par entretiens semi directifs avec analyse thématique. Onze médecins généralistes ayant fait appel à l’équipe mobile ont été recrutés entre juin et octobre 2019. Résultats : les médecins généralistes interrogés présentent des difficultés avec leurs patients âgés, d’ordre médicales, relationnelles, administratives. Ils se sentent isolés dans leur prise en charge. Ils considèrent que l’EMGEH est un soutien confraternel et médico-social. Les principales difficultés rencontrées sont secondaires à un manque de connaissance sur les rôles de l’équipe mobile ou un manque de moyens humains et matériels. Conclusion : l’EMGEH du CH de Perpignan est un outil utile mais perfectible. Renforcer la communication autour de l’équipe mobile, en augmenter les effectifs humains et développer de nouveaux outils lors de l’intervention sont des pistes d’amélioration.

Background - School bullying is a major public health issue that has multiple consequences for the child victim. After interviewing the children and the doctors, we thought it would be wise to consider the parents’ point of view in order to better understand all the challenges involved in the medical care of this nuisance by the general practitioner. Methods - Between June 2019 and January 2020, 11 parents of children who were victims of school bullying were interviewed using semi-structured interviews. The approach was qualitative using analysis by grounded theory. Results - Three themes emerged from the analysis: the clinic of school bullying, the obstacle in the care and the parents' expectations toward the general practitioner. The interviewed participants appreciated the relationship established with their general practitioner and felt that the general practitioner had a real role in dealing with school bullying towards them and their children: in prevention, screening and then in therapeutic management. They expected therapeutic listening and the creation of a network around the child victim. The opinions of the interviewed parents were complementary to those of child victims and doctors interviewed in previous studies. Conclusion - Parents had real expectations of their general practitioner regarding the medical care of school bullying. These expectations were in line with the skills of a general practitioner.; Contexte - Le harcèlement scolaire est un enjeu majeur de santé publique avec des conséquences multiples chez l’enfant qui en est victime. Après avoir interrogé les enfants et les médecins, il nous a paru judicieux de nous intéresser au point de vue des parents afin de mieux comprendre tous les enjeux de la prise en charge de ce fléau par le médecin traitant. Méthode - Entre juin 2019 et janvier 2020, 11 parents d’enfants victimes de harcèlement scolaire ont été interrogés à l'aide d'entretiens semi-dirigés. La démarche était qualitative utilisant l’analyse par théorisation ancrée. Résultats - Trois thèmes sont ressortis de l’analyse : la clinique du harcèlement scolaire, les obstacles à la prise en charge et les attentes des parents vis-à-vis du médecin traitant. Les participants interrogés appréciaient la relation établie avec leur médecin traitant. Ils ressentaient que le médecin avait un vrai rôle à jouer dans la prise en charge du harcèlement scolaire auprès d’eux et de leur enfant victime : en prévention, en prise en charge diagnostique puis thérapeutique. Ils attendaient du médecin traitant, une écoute thérapeutique et la création d’un réseau autour de l’enfant victime. L’avis des parents interrogés était complémentaire à celui des enfants victimes et des médecins interrogés dans des études précédentes. Conclusion - Les parents avaient de réelles attentes vis-à-vis de leur médecin traitant concernant la prise en charge du harcèlement scolaire. Ces attentes étaient en adéquation avec les compétences du médecin traitant.

La courbe d’efficacité liée à la durée de consultation en médecine générale semble plutôt obéir à une courbe en U inversé. Par ailleurs, la satisfaction d’une consultation est une notion importante aussi bien du côté du professionnel de santé que de celui du patient. Nous nous sommes rendu compte que ce que pouvait ressentir les patients ne concordait pas toujours avec l’idée que nous nous faisions de leur vécu. C'est un sujet très peu étudié notamment qualitativement. L’objectif principal de notre étude est d’explorer le ressenti des patients vis-à-vis de la durée de consultation en médecine générale. Elle a également pour objectif secondaire de permettre aux médecins généralistes de comprendre l’impact de la durée de leurs consultations pour mieux adapter leur prise en charge dans la pratique.MÉTHODES : il s'agit d'une étude qualitative de 15 entretiens individuels semi-dirigés auprès de patients recrutés directement en cabinet de médecine générale et en clinique. Le verbatim obtenu a ensuite été étudié par une analyse phénoménologique avec une approche sémio-pragmatique. RÉSULTATS : la durée de la consultation en médecine générale doit être en adéquation avec le motif de la venue et le profil du patient lui-même. Les patients semblent plus réceptifs à la façon dont le temps est géré par le médecin généraliste qu'à la durée de la consultation en elle-même. Être avant tout correctement traité et suivi constitue une attente fondamentale malgré les variations inter-praticiens. L'existence d'un déséquilibre entre la durée en salle d'attente et la durée de l'entretien avec le médecin peut affecter en partie le vécu de la consultation par le patient.CONCLUSION : la durée de consultation est un facteur adaptable non négligeable. Elle est à considérer sans toutefois prendre le pas sur d'autres éléments indispensables pour une relation médecin-malade de qualité et une prise en charge efficace.

Introduction - The management of acute exacerbations of chronic obstructive pulmonary disease (AECOPD) is a public health issue in terms of morbi-mortality and economic costs. The main purpose of our study is to realize an updated observation of the management of COPD exacerbations by general practitioners (GP) in Paris and to look for a match with French guidelines (SPLF). Materials and methods - This prospective, descriptive and analytical investigation is based on datas collected with a computerized questionnaire. The target population is the Parisian general practitioners without side activity and who did accept to take part in the study. Results - Sixty-seven doctors took part in our study, 61 % were aware of the guidelines. An assessment of the transcutaneous oxygen saturation was systematic for 61 % of the respondents, 51 % prescribed an antibiotic therapy according to the SPLF, 67 % chose an appropriate antibiotic and 15 % advocated the recommended duration of 5 days. Half of the general practitioners (55%) prescribed systemic corticoids following the official guidelines. Conclusion - The COPD exacerbation management by GPs is mostly conformed with French recommendations however not all doctors use a pulse oximeter, and indications for antibiotic therapy are followed by only half of the respondents. In order to improve the practices and the health care system, promoting medical training seems essential. Continuous professional development training should be more in line with the needs of general practitioners. The study of the impact of the summary sheet created as part of our research work could be relevant.; Introduction : la prise en charge des exacerbations de BPCO (EABPCO) est un enjeu de santé publique au regard de la morbi-mortalité et des coûts économiques. L’objectif principal de notre étude est de réaliser une observation de la prise en charge des EABPCO par les médecins généralistes à Paris et de rechercher une adéquation avec les recommandations de la SPLF de 2017. Matériel et méthode : cette étude prospective, descriptive et analytique est basée sur les données recueillies à partir d’un questionnaire. La population cible concerne les médecins généralistes parisiens sans activité annexe et acceptant de participer à l’étude. Résultats : 67 médecins ont participé à l’étude, 61 % déclaraient connaitre les recommandations. La mesure de la SpO2 était systématique pour 61 % des répondants, 51 % prescrivaient une antibiothérapie selon les indications de la SPLF, 67 % choisissaient des molécules adaptées, et 15 % préconisaient la durée recommandée de 5 jours. La moitié des médecins (55 %) prescrivaient une corticothérapie systémique selon les critères de la SPLF et pour la durée adaptée. Conclusion : la prise en charge des EABPCO par les médecins généralistes est globalement en accord avec les recommandations. Cependant, l’utilisation d’un oxymètre n’est pas systématique pour tous les médecins, et les indications à une antibiothérapie ne sont suivies que par la moitié des répondants. Afin d’améliorer les pratiques et le système de soins, promouvoir la formation médicale paraît essentiel. Les formations de DPC devraient être plus conformes aux besoins des généralistes. L’étude de l’impact de la fiche synthèse créée dans le cadre de cette thèse pourrait être pertinente.

Introduction. Suicide is the second leading cause of death among adolescents. By the age of 17, more than one in ten young people have already thought about suicide. The repetitions of act are numerous and occur quickly after a first suicide attempt. In France, there is a real difficulty of access to child psychiatry care. The general practitioner must therefore be involved in the follow-up of young patients in distress. The aim of our study is to determine the role of the general practitioner in the tertiary prevention of suicide attempts in children and adolescents. Methods. Qualitative study carried out following semi-directed individual interviews with 11 general practitioners in the Grenoble area. Results. The majority of the general practitioners interviewed found their place in the followup of children and adolescents in distress. The bond of trust established between the young patient and his doctor facilitated the care. The need to be helped by specialists seemed indispensable to ensure follow-up. Difficult access to specialist care and lack of links with mental health professionals were the main obstacles. Lack of training and lack of time were also reported as barriers to follow-up for these patients. Conclusion. The general practitioner has a full role to play in the tertiary prevention of suicide attempts by children and adolescents, and claims it. Collaborative work with those involved in psychological care is essential to guide and support the general practitioner.; Introduction. Le suicide représente la deuxième cause de mortalité chez les adolescents. A 17 ans, plus d’un jeune sur dix a déjà pensé au suicide. Les réitérations de passage à l’acte sont nombreuses et interviennent rapidement après une première tentative de suicide. En France, il existe une réelle difficulté d’accès aux soins de pédopsychiatrie. Le médecin généraliste doit donc prendre place dans le suivi des jeunes patients en souffrance. L’objectif de notre étude est de déterminer le rôle du médecin généraliste dans la prévention tertiaire des tentatives de suicide chez les enfants et adolescents. Matériels et méthodes. Étude qualitative réalisée à l’issue d’entretiens individuels semi dirigés auprès de 11 médecins généralistes du bassin grenoblois. Résultats. La majorité des médecins généralistes interrogés trouvaient leur place dans le suivi des enfants et adolescents en souffrance. Le lien de confiance établi entre le jeune patient et son médecin facilitait la prise en charge. La nécessité d’être aidé par des spécialistes semblait indispensable pour assurer le suivi. La difficulté d’accès aux soins spécialisés et le défaut de lien avec les professionnels de la santé mentale étaient les principaux freins. Le manque de formation et le manque de temps ont aussi été rapportés comme obstacle au suivi de ces patients. Conclusion. Le médecin généraliste a toute sa place dans la prévention tertiaire des tentatives de suicide des enfants et des adolescents et la revendique. Un travail de collaboration avec les acteurs des soins psychiques est essentiel pour guider et soutenir le médecin généraliste.

International audience

Introduction - Hypertension is a major public health issue, the first chronic disease in the world leading to many deaths and complications. Connected blood pressure monitors (TCs) are presented as a way to improve screening and monitoring of hypertension. The goal of this study is to assess whether the use of a TC improves the management of hypertension. Methods - This is a prospective, randomized, multicentric interventional study. The 70 patients were randomized into two groups: "connected blood pressure monitor" ("C", intervention), or "non-connected blood pressure monitor" ("NC", control). Were compared between the two groups of patients: the rate of proper realizations of AMT, knowledge about hypertension, perception of TCs. Doctors assessed: the number of Ambulatory Self Blood Pressure Monitoring prescribed in "C" or "NC" version for 2 months of open prescription, and the perception of TCs. Results - There is a trend towards poorer Ambulatory Self Blood Pressure Monitoring (AMT) achievement in group "C" ("NC" = 91.4% well performed vs "C" = 75%, with no indication effect, age or gender), but not significant (p=0.09). There is no difference in knowledge of hypertension between the two groups. Patient satisfaction with TC is 64.3% average, higher among men and younger patients. Regarding the 16 doctors, 68.8% say that TC do not lead to any improvement compared to TNC. In open prescription, nearly ¾ of AMTs were prescribed in the “NC” version. Conclusion - Even if patients seem to be satisfied with TCs, there is no such evidence within the doctors, as TCs appear to complicate the management of the disease and do not improve knowledge of hypertension.; Introduction : l’HTA est un enjeu majeur de santé publique, première maladie chronique dans le monde entrainant de nombreux décès et complications. Les tensiomètres connectés (TC) sont présentés comme un moyen d’améliorer le dépistage et le suivi des hypertendus. L’objectif de cette étude est d’évaluer si l’utilisation d’un TC permet d’améliorer la PEC de l’HTA. Méthodes : il s’agit d’une étude interventionnelle prospective randomisée et multicentrique. Les 70 patients ont été randomisés en 2 groupes : « tensiomètre connecté » (« C », intervention), ou « tensiomètre non-connecté » (« NC », témoin). Étaient comparés entre les deux groupes de patients : le taux de bon rendu des relevés d’AMT, les connaissances sur l’HTA, la perception des TC. On évaluait chez les médecins généralistes : le nombre d’AMT prescrites en version « C » ou « NC » pendant 2 mois de prescription libre, et la perception des TC. Résultats : il y a une tendance à une moins bonne réalisation d’AMT dans le groupe « C » (« NC » = 91,4% bien réalisées vs « C » = 75%, sans effet d’indication, d’âge ou de sexe), mais non significative (p=0,09). Il n’y a pas de différence de connaissances sur l’HTA entre les deux groupes. La satisfaction des patients envers les TC est de 64,3%, plus élevée chez les hommes et les patients plus jeunes. Concernant les 16 médecins, 68,8% affirment que les TC n’apportent pas d’amélioration par rapport aux TNC. En prescription libre, près de ¾ des AMT ont été prescrites en version « NC ». Conclusion : même si les patients semblent satisfaits par les TC, cela ne se retrouve pas chez les médecins, car les TC apparaissent compliquer la PEC et ne pas améliorer les connaissances sur l’HTA.

International audience; Introduction - Measures for controlling antimicrobial resistance are urgently required. We describe here AntibioGame®, a serious game for improving the training of medical students in antibiotic use in primary care. Objective - We aimed to design a serious game for antibiotics teaching and to evaluate its usability and playability by medical students. Methods - We used various gamification techniques (e.g. use of mascots, avatars, rewards, leader board) and cartoon graphics in the design of AntibioGame®. This game implements clinical case templates built from a list of learning goals defined by a medical team through an analysis of clinical practice guidelines. The game was evaluated by asking medical students to rate their satisfaction and the usability and playability of the game on an electronic form and through group discussions. The electronic form was derived from the MEEGA + scale, a five-point Likert scale including 32 items for assessing both usability and playability. Results - AntibioGame® is a case-based game in which students play the role of a doctor meeting patients in consultation and helping other health professionals to solve their problems, as in real life. The scenarios are realistic and cover situations frequently encountered in primary care. The 57 medical students enrolled found the game attractive, usable, fun, and appropriate for learning. Game quality was considered "good" (score = 60 on the MEEGA + scale). All the students said they would recommend the game, 96 % liked it and 81 % would use it for revision. Conclusion - AntibioGame® is a promising tool for improving knowledge in antibiotic prescription that could easily be included in multifaceted programs for training medical students.

Introduction : les femmes sont en demande d’information sur leur grossesse et consultent souvent des sites internet de qualité médiocre pour répondre à leurs questions. Or, la Haute Autorité de Santé rappelle que c’est le rôle des professionnels de santé de conseiller des sites de qualité à leurs patientes.Problématique : notre objectif principal était de savoir quels étaient les sites internet de qualité disponibles en médecine générale en lien avec la grossesse à destination des patientes ? Notre objectif secondaire était de créer un livret concis regroupant les meilleurs sites à conseiller aux patientes, utilisable et imprimable en consultation de médecine générale.Méthode : Nous avons recueilli les sites de proche en proche à partir d’un document de l’INPES. Les sites à but lucratif ou écrits par des patientes isolées n’ont pas été inclus. La qualité des sites a été évaluée par la grille Sandvik sur 14 points. Ensuite, les thèmes abordés par les sites ont aussi été étudiés. Le meilleur site par thème a été choisi après analyse subjective des sites les mieux classés par la grille Sandvik. Les 4 meilleurs sites généraux ont été choisis.Résultats : 191 sites ont été recueillis et 113 sites ont été analysés. Le score moyen obtenu par les sites était de 8,8 sur 14 points. 71 thèmes en lien avec la grossesse ont été identifiés. Les meilleurs sites choisis par thème avaient un score moyen de 12,2 sur 14 points. Parmi ces sites, les 4 meilleurs sites généraux étaient mPedia.fr, Ameli.fr, Naitreetgrandir.com et Agir-pour-bebe.fr. Ils permettent à eux seuls de traiter 94% des thèmes. Ces sites ont été regroupés sous forme d’un livret pratique destiné aux patientes en médecine générale.Discussion : Ce travail original et exhaustif est le premier fait par un médecin généraliste sur ce sujet. Des sites de qualité en lien avec la grossesse existent mais sont méconnus des patientes. Ils méritent d’être diffusés, notamment par les médecins de premier recours. Leur nouveau rôle de guide au bon usage d’Internet comme source d’information médicale est plébiscité par les patientes et est légitime en soins premiers.

Introduction : les particularités de la relation médecin-patiente en gynécologie n’ont pas été explorées en Médecine Générale. L’objectif de notre étude était de recueillir le vécu des médecins généralistes (MG) vis-à-vis du suivi gynécologique, lorsqu'il est effectué en cabinet.La méthode choisie est qualitative par analyse thématique. Dix entretiens semi-dirigés ont été effectués auprès de MG des Pyrénées-Orientales.Résultats : la saturation des données est obtenue à 10 entretiens. Une attitude professionnelle et de l’empathie étaient décrites par les MG au cours de la consultation de gynécologie. Mais ils éprouvaient également de la compassion, une crainte du diagnostic, une crainte de provoquer une douleur ou encore une peur de perte de leur compétence. De multiples précautions étaient prises par le MG pour rassurer la patiente : explications orales, examen clinique progressif en deux temps, programmation de l’examen clinique avec tenue vestimentaire adaptée, l’usage de la méditation et de la décontraction musculaire. La relation médecin-patiente, chargée de confiance, permettait d’ouvrir un espace de discussion : aborder la sexualité, les violences sexuelles et les soucis personnels. Certains MG disaient avoir une relation médecin-patiente inchangée avec les patientes.Conclusion : la pratique de la gynécologie par le MG semble permettre d’établir une relation singulière et avoir un impact positif sur le suivi médical général de la patiente au-delà du suivi gynécologique. Elle favorise le questionnement systématique autour des violences sexuelles, dépistage recommandé en soins premiers et peu réalisé. Ces résultats positifs pourraient être une voie incitative à la réalisation du suivi gynécologique en MG. Des études sur la satisfaction des patientes sur ce suivi seraient par ailleurs utiles.

Introduction: history of medicine is a main discipline wich opens mind to criticism and tolerance. But very few medical universities teach it. Some even refuse to validate the theses based only on medico-historical research. Our goal was to study this paradox, by determining how much general practioners care about history of medicine. Method: we conducted a qualitive research. In-person semi-structured interviews were run with twenty general practioners from july 2019 to august 2019, recruited by using first the snowballing sampling then the heterogeneity sampling. The interview transcripts were subjected to thematic analysis. Results: history of medicine is important to the general practitioners, who think it has theorical and practical interests. They are asking for a substantial formation during their medical studies. They also think that mecio-historical theses should be allowed. Conclusion: this qualitative research shows thats there is a true interest for history of medecine among general practitioners. The settinng up of an appropriate training should be considered, as should be the medico-historical theses.; Introduction : l’histoire de la médecine est une discipline majeure qui ouvre l’esprit à la critique et à la tolérance. Pourtant elle est très peu enseignée au cours des études de médecine et certaines facultés refusent même de valider les thèses médico-historiques. Notre objectif a été d’étudier ce paradoxe, en évaluant l’intérêt que portaient les médecins généralistes à l’histoire de la médecine. Méthode : nous avons réalisé une thèse qualitative. Des entretiens individuels semi-directifs ont été menés auprès de médecins généralistes. L’échantillonnage a été découpé en deux parties. Nous avons d’abord utilisé l’effet boule de neige, ce qui a permis d’inclure cinq médecins proches de l’histoire de la médecine. Puis nous avons utilisé la recherche de variation maximale pour les médecins suivants. Au total, vingt médecins généralistes ont été inclus de juillet 2019 à août 2019. Une analyse thématique du contenu a été réalisée. Résultats : l’histoire de la médecine est importante pour les médecins généralistes, qui lui décrivent de nombreux intérêts pratiques et théoriques. Ils sont par ailleurs demandeurs d’une formation adaptée au cours de leur cursus. Ils sont aussi favorables à l’autorisation des thèses médico-historiques. Conclusion : cette enquête qualitative montre qu’il existe un véritable intérêt pour l’histoire de la médecine chez les médecins généralistes. La mise en place d’un enseignement adapté devrait être envisagée à la faculté, tout comme la réhabilitation des thèses médico-historiques pour la validation du doctorat en médecine.

Introduction: the objective of this study was to describe the care pathway of children with specific learning disorders (SLD) in Paris in 2019, the difficulties encountered and the place of the general practitioner.Material and method: descriptive survey based on a questionnaire. This questionnaire was distributed to parents of children between the ages of 5 and 15 with SLD in 40 speech therapist's offices randomly selected in Paris.Results: 131 questionnaires were analyzed. The average time between identifying the first difficulties and the diagnosis was 19 months (versus 4 years in France). The main difficulties encountered during the course concerned: the lack of availability of professionals for 36.15% of parents, the difficulty of setting up educational adaptations at school for 41.54% of parents and in particular the time it tooks to set up these adaptations for 30% of them, the lack of communication between the professionals for 34.62% of the parents, 19.23% of the parents encountered financial difficulties and 18.46% of them had difficulties identifying which professionals they should consult. The general practitioner didn’t appear much involved in the detection and diagnosis of the disorders, he stepped in nevertheless early in the course of care and he was quoted as referent for the follow-up by 23.08% of the parents.Conclusion: the care path of children with SLD in Paris, although facilitated and accelerated by a better medical and paramedical demography, still presents many obstacles, many of which could be improved by a better involvement of the general practitioner.; Introduction : l'objectif de cette étude est de décrire le parcours de soins des enfants atteints de troubles spécifiques des apprentissages (TSLA) à Paris en 2019, les difficultés rencontrées et la place du médecin généraliste.Matériel et méthode : enquête descriptive par questionnaires auprès de parents d’enfants entre 5 et 15 ans, atteints de TSLA, consultants dans 40 cabinets d’orthophonie tirés au sort à Paris.Résultats : 131 questionnaires ont été analysés. Le délai moyen entre le repérage des premières difficultés et le diagnostic était de 19 mois (contre 4 ans en France). Les difficultés principales rencontrées lors du parcours concernaient : le manque de disponibilités des professionnels de santé pour 36,15% des parents, la difficulté de mise en place des adaptations pédagogiques à l’école pour 41,54% des parents et notamment le délai de mise en place de ces adaptations pour 30% d’entre eux, le manque de communication entre les intervenants pour 34,62% des parents, 19,23% des parents rencontraient des difficultés financières et 18,46% d’entre eux avaient des difficultés à identifier les professionnels à qui ils pouvaient s’adresser. Le médecin généraliste semblait peu impliqué dans le dépistage et le diagnostic des troubles, il apparaissait pourtant précocement dans le parcours de soins et il était cité comme référent pour le suivi par 23,08% des parents.Conclusion : le parcours de soins des enfants atteints de TSLA à Paris, bien que facilité et accéléré par une meilleure démographie médicale et paramédicale, présente encore de nombreux obstacles dont beaucoup pourraient être améliorés par une meilleure implication du médecin généraliste.

Contexte : l’anémie est un problème fréquent en France. Elle est responsable d’une morbimortalité spécifique mais peut aussi le symptôme d’une pathologie sous-jacente. Le diagnostic et l’exploration des anémies sont réalisés de manière hétérogène avec de nombreux écarts aux recommandations en médecine générale. Objectif : notre étude a pour objectif de décrire les stratégies d’exploration des anémies en médecine générale pour objectiver les écarts aux recommandations mais surtout mieux en comprendre les raisons spécifiques. Méthode : étude rétrospective de 70 cas d’anémies inclus, chez 10 praticiens au total, par une analyse systématique des numérations prescrites avec comparaison des marqueurs biologiques prescrits en pratique courante à un gold standard construit à partir des recommandations actuelles. Résultats : des écarts importants aux recommandations sont mis en évidence avec 93.75% des cas d’anémies microcytaires et 100% des cas d’anémies non microcytaires qui ne sont pas explorées ou selon une stratégie différente de celle recommandée pour le profil de l’anémie. Discussion : il existe une forte contradiction entre les connaissances théoriques des praticiens et ce qu’ils font en pratique. Cela soutient un fort impact du contexte et de la complexité de la médecine générale avec une pratique en situation réelle difficilement modélisable. Conclusion : la sous-exploration et les écarts au gold standard induisent potentiellement une perte de chance qui devrait être objectivée par une nouvelle étude. Dans le cas où cela serait prouvé nous devrions repenser les stratégies de formation et de sensibilisation en prenant en compte la complexité des pratiques et plus seulement avec la proposition d’outils d’aide diagnostic décontextualisés.

Contexte : la prise en charge de la bronchiolite en médecine générale est hétérogène et comporte fréquemment des prescriptions médicamenteuses. Pourtant, des recommandations de la HAS, datant de 2000 et réévaluées en 2012, soulignent l’intérêt d’un traitement uniquement symptomatique. Par ailleurs, le domaine de la psychologie cognitive reconnait depuis plusieurs décennies les biais et les heuristiques comme étant des facteurs déterminants dans la prise de décision. Des études récentes ont également souligné l’influence de biais cognitifs dans la prise de décision médicale. Objectif : notre étude vise à étudier le rôle des biais cognitifs dans l’hétérogénéité de la prise en charge de la bronchiolite. Méthode : des entretiens individuels et semi-directifs sont réalisés auprès de médecins généralistes installés en Essonne, dans le cadre d’une étude qualitative selon la méthode de la théorisation ancrée, menée jusqu’à saturation des données. Résultats : 21 biais cognitifs sont identifiés au total, et apparaissent chez neuf des treize médecins interviewés. Ces biais sont responsables de prescriptions médicamenteuses inappropriées, ainsi que de retard au recours hospitalier en cas de bronchiolite sévère. Le manque de connaissance et de formation continue, ainsi que l’ancienneté dans la pratique, constituent des facteurs favorisant l’apparition de biais cognitifs. Quatre praticiens ne présentaient pas de biais cognitifs et possédaient les facteurs communs suivants : âge plutôt jeune, sexe féminin, connaissance sur le sujet de la bronchiolite et pratique régulière de formations continues. Les médecins exprimant les émotions contrefactuelles, que sont le regret, le doute, et la curiosité, semblent être moins sujets aux biais cognitifs. Conclusion : les biais cognitifs ont une influence sur l’hétérogénéité de la prise en charge de la bronchiolite, observée sur un échantillon de treize médecins de l’Essonne. Des méthodes de sensibilisation aux biais cognitifs, ainsi que des stratégies de « debiaising » pourraient être mises en œuvre pour optimiser les prises de décision des médecins dans cette pathologie. Il serait intéressant de pouvoir étudier ces phénomènes dans d’autres champs de prises en charge de la médecine générale.

Ankle sprain is a frequently incurred injury, consensus on diagnosis and treatment of ankle sprains exist but to our knowledge none regarding return to sport after an ankle injury. This transversal observational study aims to make an inventory on the management of return to sport after an ankle sprain by general practitioners of Hérault. They were interviewed using a online questionnaire. 68 General Practitioners answered the questionnaire. The management of an ankle sprain seems to be dealt by most of the general practitioners interviewed. There is however a great variability in terms of return to sports due to a lack of consensus. Dispite a diversified practice regarding return to sport, ankle sprain reccurency rates in our study are comparable to current publications. It would seem that a multidisciplinary guide or consensus would allow to coalesce a better decision to return to sport.; L’entorse de cheville est une pathologie fréquente, il existe des consensus sur la prise en charge de l’entorse de cheville mais à notre connaissance aucune quant à la reprise sportive suite à un traumatisme de cheville. Cette étude observationnelle transversale a pour but de réaliser un état des lieux sur la prise en charge de la reprise sportive par les médecins généralistes de l’Hérault suite à une entorse bénigne de cheville. Ces derniers étaient interrogés à l’aide d’un questionnaire électronique. 68 praticiens ont répondu au questionnaire. La prise en charge de l’entorse de cheville semble maîtrisée par la majorité des médecins généralistes interrogés. Il existe par contre une grande variabilité quant aux modalités de la reprise sportive du fait justement à un manque de recommandations. Malgré une pratique diversifiée quant à la reprise de sport, le taux de récidive dans notre étude est comparable aux publications actuelles Il semblerait qu’un guide ou consensus multidisciplinaire permettrait d’homogénéiser la prise charge de la reprise sportive.

Introduction : en 2019, le dépistage visuel des enfants repose, de plus en plus, sur les aptitudes théoriques et pratiques des médecins généralistes. Matériel et méthode : étude rétrospective, par le biais d’un questionnaire de 20 questions soumis à 200 médecins généralistes sur tout le territoire français. Résultats : 197 médecins ont répondu au questionnaire. 60 % déclaraient ne pas avoir été formés au dépistage visuel de l’enfant. 44 % des médecins n’effectuaient pas de dépistage visuel chez les enfants qu’ils suivaient, en évoquant comme raison un manque de connaissance pour 90 % d’entre eux. L’âge des médecins et leur lieu d’exercice (rural ou urbain) n’influençaient pas la fréquence et la qualité du dépistage visuel. Seule la formation initiale ou continue améliorait la fréquence de la réalisation du dépistage (68,3 % vs 48 % ; p=0,005). Les médecins qui ne réalisaient pas le dépistage visuel n’adressaient pas plus les enfants vers un ophtalmologue que ceux qui le réalisaient (84 % vs 89,1 % ; p=0,26). Conclusion : en 2019, malgré les dernières recommandations de l’HAS, le dépistage visuel est insuffisamment réalisé par les médecins généralistes français. Ceux-ci ne semblent pas disposer des outils théoriques et matériels afin de le réaliser dans de bonnes conditions. Une amélioration de la formation sur ce sujet semble intéressante pour optimiser la réalisation du dépistage visuel des enfants par les médecins généralistes français.

La maladie thromboembolique veineuse (MTEV) est une maladie grave et fréquente. L’enquête étiologique est primordiale en cas de MTEV idiopathique, particulièrement chez un patient âgé où la MTEV peut être la première manifestation d’un cancer occulte. Le médecin généraliste est l’acteur principal du suivi et participe à la réalisation du bilan étiologique dans le cadre d’une prise en charge globale. Les dernières recommandations françaises ont été actualisées en 2019. La recherche d’un cancer occulte est maintenant encadrée par des recommandations. Nous avons réalisé une étude descriptive auprès de médecins généralistes d’Ile-de-France tirés au sort en les interrogeant sur leurs habitudes de prescriptions du bilan étiologique de MTEV à l’aide de cas cliniques fictifs et d’un questionnaire Google Forms. La grande majorité des médecins interrogés estime que la MTEV est fréquente en médecine générale mais certains facteurs de risque sont mal connus. Il existe une large prescription du bilan de thrombophilie héréditaire, souvent non indiquée, et le bilan de thrombophilie réalisé est souvent incomplet. La recherche d’un cancer occulte reste largement effectuée lors d’une situation de MTEV idiopathique, mais le bilan est également souvent incomplet. L’utilisation systématique du scanner TAP est fréquente alors que les examens du dépistage national de cancer ne sont pas toujours actualisés. Les réponses des médecins sont hétérogènes de par la complexité des situations et leur volonté de sécuriser le patient. Il serait intéressant d’intensifier la diffusion des nouvelles recommandations à l’ensemble des médecins spécialistes en médecine générale.

Introduction: prevention suffers from a non-optimal current practice and has become the first axis of the new national health strategy. The general practitioner play a significant role in prevention. Consultations dedicated to prevention are a way of research aimed to improve prevention's practice. The objective of this study was to collect the opinions and feelings of patients on the proposal of such consultation by the general practitioner. Secondarily, it aimed to evaluate their representations, practices and expectations in prevention. Methods: qualitative study by semi-directive interviews with an "anchored theorization" approach. Twenty patients were included. The data was analyzed thematically with the software Nvivo Pro 12. Results: according to the patients, prevention is rarely a reason for consultation, is little approached by doctors, fits poorly in a rather curative health system, and sometimes suffers from a lack of credibility. A periodic consultation dedicated to prevention could alleviate some of these obstacles and have certain interests: more time given to prevention, a better impact of the messages, a strengthened doctor-patient relationship, global care, empowering patients to manage their own health, to allow health savings, to valorize the preventive acts of the doctors. Discussion: this study showed that the concept of consultation dedicated to prevention had great support from patients. Most of them think it could improve the practice of prevention. Others studies should be addressed to assess their feasibility and their outcome on patient's health.; Introduction : la prévention souffre d'une pratique actuelle non optimale et est devenue le premier axe de la nouvelle stratégie nationale de santé. Le médecin généraliste en est un intervenant essentiel. Les consultations dédiées à la prévention sont une voie de recherche visant à améliorer sa pratique. L'objectif de cette étude était de recueillir les avis et ressentis des patients sur la proposition d'une telle consultation par le médecin généraliste. Elle visait secondairement à évaluer leurs représentations, pratiques et attentes en prévention. Méthode : étude qualitative par entretiens semi-directifs avec une approche de « théorisation ancrée ». Vingt patients ont été inclus. Les données ont été analysées de manière thématique avec le logiciel NVivo pro 12. Résultats : selon les patients, la prévention constitue rarement un motif de consultation, est peu abordée par les médecins, s'inscrit mal dans un système de santé plutôt curatif, et souffre parfois d'un manque de crédibilité. Une consultation périodique dédiée à la prévention pourrait pallier plusieurs de ces freins et avoir certains intérêts : plus de temps accordé à la prévention, un meilleur impact des messages, une relation médecin-patient renforcée, une prise en charge globale, devenir acteur de sa santé, permettre des économies de santé, valoriser les actes préventifs des médecins. Discussion : cette étude a montré que le concept de la consultation dédiée à la prévention bénéficiait d'une grande adhésion des patients, dont la majorité pense qu'elle pourrait améliorer la pratique de la prévention. Des études ultérieures seront nécessaires pour étudier sa faisabilité et son impact sur la santé des patients.

Introduction : De nombreux territoires en France sont considérés comme des déserts médicaux s‘accompagnant d’une diminution du nombre de gynécologues. Les médecins généralistes et les sages-femmes tentent de pallier à ce manque. La pratique de la gynécologie est très variable d’un médecin généraliste à l’autre. L’objectif de cette étude était de comprendre la manière dont les médecins généralistes abordaient la prise en charge gynécologique en consultation en explorant leur vécu et leur expérience.Matériel et méthode : Entretiens individuels semi-dirigés, puis retranscription mot à mot et enfin analyse phénoménologique des verbatims permettant l’émergence des catégories.Résultats : 10 entretiens réalisés jusqu’à saturation des données. Les 3 catégories conceptualisantes qui ont émergé des verbatims étaient : l’abord de la gynécologie en consultation est une pratique quotidienne de la médecine générale grâce à l’accessibilité du médecin, son rôle central en tant que coordinateur et/ou acteur dans la prévention, le dépistage et le traitement des pathologies dans le cadre d’une collaboration efficace avec ses confrères ; l’approche globale centrée sur la personne est un atout pour le médecin généraliste dans la prise en charge gynécologique grâce à sa proximité, son empathie, sa connaissance de l’environnement de la patiente ; les freins à la pratique de la gynécologie selon les médecins généralistes touchaient plusieurs composantes structurelles de l’expérience vécue (le manque de formation, de connaissances, de temps, d’information des patientes, les réticences bilatérales, la rémunération, le matériel…).Conclusion : Le médecin généraliste est conscient de son rôle clé à jouer pour la prise en charge gynécologique des patientes. Ses principaux atouts dans l’abord de la gynécologie restent la relation de confiance avec sa patiente, son rôle central dans la prise en charge et enfin l’approche globale centrée sur la patiente. Il serait intéressant de réfléchir à l’élaboration de mesures concrètes permettant de réduire les freins encore présents à l’abord de la gynécologie par le médecin généraliste.

Since 2015, the number of newly arrived migrants arriving on the French territory highly increased. A nurse evaluation for sanitary orientation was established by the Samu Social de Paris in the emergency lodging centres, in partnership with general medicine structures. The aim of this work was to study the medico-social characteristics and the health care pathway of a migrant’s sample concerned by these measures. We realised a descriptive, retrospective, mono-centric epidemiological study of migrant patients received at the free appointment general medicine consultation at the Hôtel-Dieu hospital in Paris, between the 1st of May 2016 until the 31 of October 2016. The patient files enable us to inventory pathologies diagnosed as well as health care consumption: general and specialised, paramedical exams. 130 patients were included, essentially young men. 84.6% were native from Soudan and Afghanistan. 91.5% did not have any social protection cover in the beginning of the health care. 5.4% talked French. 26.2% of patients benefited from specialised medical advice. The most frequent pathologies were digestive (27.5%), osteoarticular (16.3%), cutaneous (15.9%) and psychiatric (10.7%). 28.8% were infectious. 16.9% of patients declared have suffered from violence. 12.4% of patients had chronic pathologies. For all the already known chronic pathologies, the medical follow-up or treatment had been disrupted. The health needs of newly arrived patients showed that a medical consultation had to be proposed systematically.; À partir de 2015, le nombre de migrants primo-arrivants accueillis sur le territoire français a fortement augmenté. Un bilan infirmier d’orientation sanitaire a été mis en place par le Samu Social de Paris dans les centres d’hébergement d’urgence, en partenariat avec des structures de médecine générale. L’objectif de ce travail était d’étudier les caractéristiques médico-sociales et le parcours de soins d’une sous-population de migrants concernés par le dispositif. Nous avons réalisé une étude épidémiologique, descriptive, rétrospective, monocentrique des patients migrants reçus à la consultation de médecine générale sans rendez-vous de l’hôpital Hôtel-Dieu de Paris entre le 1er mai 2016 et le 31 octobre 2016. Les dossiers des patients nous ont permis de répertorier les pathologies diagnostiquées ainsi que la consommation de soins : consultations de médecine générale et spécialisée, examens paramédicaux. 130 patients ont été inclus, essentiellement des hommes jeunes. 84,6% étaient originaires du Soudan et de l’Afghanistan. 91,5% n’avaient pas de couverture sociale en début de prise en charge. 5,4% parlaient français. 26,2% des patients ont bénéficié d’un avis spécialisé. Les pathologies les plus fréquentes étaient digestives (26,3%), osto-articulaires (15,6%), cutanées (15,2%) et psychiatriques (14,4%). 27,6% étaient infectieuses. 16,9% des patients déclaraient avoir été victimes de violences. 12,4% des patients avaient une pathologie chronique. Les pathologies chroniques déjà connues étaient toutes en rupture de suivi ou de traitement. Les besoins de santé de ces patients primo-arrivants ont montré qu’une consultation médicale doit systématiquement être proposée.

Introduction : l’électrocardiogramme est un acte courant en médecine générale, représentant 0,9% des actes et détenu par 60% des praticiens. Peu de données sont disponibles concernant ses indications, ses résultats et son impact sur l’orientation des patients. L’objectif de l’étude est de déterminer les indications de la réalisation d’un ECG en médecine générale, ainsi que les facteurs prédictifs du risque d’ECG anormal et d’orientation vers un spécialiste de 2ème ligne. Méthode : nous avons réalisé une étude rétrospective descriptive monocentrique dans un cabinet de médecine générale parisien entre juin 2016 et juin 2018. Chaque consultation a été relue par 2 investigateurs en aveugle. Résultats : sur 88 492 consultations réalisées, 926 comportaient la réalisation d’un électrocardiogramme dont 898 consultations ont été incluses dans l’analyse statistique. Les principales indications étaient la réalisation d’un certificat de non contre-indication à la pratique sportive (483 soit 53,8% des consultations) suivie de la douleur thoracique (171 soit 19%), les palpitations (82 soit 9,1%) et le malaise (63 soit 7%). 76,5% (687) des ECG réalisés étaient normaux dont 78,9% (381) de ceux réalisés pour un certificat de sport. La principale anomalie retrouvée était un trouble de la conduction à 11,2 % (100). 81,7 % (734) des patients n’étaient pas orientés vers un spécialiste. Le facteur prédictif d’ECG pathologique était le sexe féminin (OR=2,0 IC95%[1,4-2,8]). Les facteurs de risque d’orienter le patient vers un spécialiste étaient le fait d’avoir un ECG pathologique (OR=3,0 IC95%[1,9-4,9]) notamment un trouble du rythme ou de la repolarisation, d’être symptomatique (OR=3,1 IC95% [2,1-4,9]), ou une durée de consultation supérieure à 15 minutes (OR=4,2 IC95%[1,3- 14,0]. Les patients ayant un ECG anormal étaient plus à risque d’être orientés vers un spécialiste de 2ème ligne (OR=5,3 IC95%[3,6-7,4]). Conclusion : la principale indication de réalisation d’un ECG en médecine générale est le certificat de sport alors que cette indication est plus discutée. Le caractère descriptif de cette étude ne permet pas d’en prouver la pertinence clinique.

Background: recent studies suggest that proton pump inhibitors (PPIs) are associated with infectious adverse effects. We studied the potential association between chronic consumption of PPIs and the occurrence of viral acute gastroenteritis (AG) during a winter epidemic. Methods: this is an exposed-unexposed cohort study, conducted from a drug database, comprising about one-third of the French population during the 2015-2016 winter season. The presentations were subjects consuming a PPI while the unexposed did not receive any PPIs. The primary outcome was the occurrence of a AG during the epidemic period, identified by a validated algorithm. Relative risks were estimated using a log binomial regression model adjusted by age, sex, reference pharmacy and co-morbidity. Results: the occurrence of AG was significantly associated with chronic consumption of PPIs, with an RR adjusted to 1.90 (95% CI [1.83; 1.98]). Sensitivity analyses with 2016-2017 season data and patients who had used PPIs for less than 6 months showed the same trend with RR adjusted to 1.78 [1.71; 1.84] and 1.60 [1.43; 1.79] respectively. Conclusion: there is an increased risk of AG in patients who are consuming PPIs chronically. Nevertheless further studies are needed before confirming a causal association.; Introduction : de récentes études suggèrent que les inhibiteurs de la pompe à proton (IPP) sont associés à des effets indésirables infectieux. Nous avons étudié l’association potentielle entre la consommation chronique d’IPP et la survenue de gastro-entérites (GEA) virales, en période d’épidémie hivernale. Méthode : il s’agit d’une étude de cohorte exposé-non exposé, menée à partir d’une base de données médicamenteuses, regroupant environ un tiers de la population française, durant la saison hivernale 2015- 2016. Les exposés étaient des sujets consommant un IPP alors que les non exposés n’avaient reçu aucune délivrance d’IPP. Le critère de jugement principal était la survenue d’une GEA pendant la période épidémique, identifiée grâce à un algorithme validé. Les risques relatifs ont été estimés en utilisant un modèle de régression log binomiale ajusté par âge, sexe, pharmacie de référence et présence d’une comorbidité. Résultats : la survenue d’une GEA était associée de façon significative à la consommation chronique d’IPP, avec un RR ajusté à 1,90 (IC95% [1,83 ; 1,98]). Les analyses de sensibilité réalisées avec les données de la saison 2016-2017 et sur les patients consommant des IPP depuis moins de 6 mois montraient la même tendance avec un RR ajusté à 1,78 [1,71 ; 1,84] et 1,60 [1,43 ; 1,79] respectivement. Conclusion : il existe un risque accru de GEA chez les patients consommant des IPP de façon chronique. Néanmoins des études complémentaires sont nécessaires avant de confirmer une association de nature causale.

Introduction : Le contrôle de l’asthme reste sous-optimal malgré des recommandations internationales et une thérapeutique efficace : les corticoïdes inhalés.Objectif : Analyser les freins et les moteurs à la prescription de corticoïdes inhalés par les médecins généralistes dans l’asthme de l’adulte.Méthode : Étude qualitative par entretiens semi-dirigés avec approche par théorisation ancrée. La population d’étude comprenait quinze médecins généralistes de profils différents, recrutés par un échantillonnage raisonné à variation maximale. La retranscription et l’analyse thématique par comparaison constante ont été réalisées avec le logiciel NVivo12pro®.Résultats : La prescription de corticoïdes inhalés était donc influencée par plusieurs facteurs tels que les représentations du médecin vis à vis des corticoïdes et de ses patients, les connaissances du médecin, la qualité de la relation médecin-patient et le temps disponible pour l’éducation du patient. Le patient intervenait également dans cette prescription par le biais de ses représentations génératrices d’inobservance. La corticophobie était liée à une confusion entre corticothérapie orale et inhalée et à la méconnaissance de la maladie.Conclusion: La qualité de la relation médecin-patient est apparue essentielle au meilleur contrôle de l’asthme par le biais de l’éducation thérapeutique du patient. Deux perspectives ont émergé de notre étude : mieux former les médecins généralistes à la communication en santé et diversifier les acteurs de l’éducation thérapeutique.

Un suivi de grossesse moins médicalisé et plus humain est souhaité par les femmes depuis plusieurs années. En effet, avec la diminution du nombre de gynécologues obstétriciens depuis 10 ans et un accroissement de la population féminine, les consultations des GO et SF sont saturées ne leur permettant pas d’accorder aux patientes la disponibilité souhaitée. L’objectif de cette étude était de faire un état des lieux du choix de suivi de grossesse des femmes ayant accouché à la maternité de Nanterre ainsi que de comprendre les raisons de ce choix. Nous avons réalisé une étude de type observationnelle, descriptive, rétrospective et monocentrique. 109 femmes ont été interrogées alors qu’elles venaient d’accoucher. Parmi ces femmes, 50% ont été suivies par un GO, 37% par une SF et 13% par un MG. Les raisons exprimées par les patientes pour justifier leur choix initial sont : le professionnel de santé réalisant le suivi gynécologique habituel ou d’une grossesse antérieure, plus rassurant, pratique géographiquement ou par défaut. 58,7% ne savent pas qu’un MG peut suivre leur grossesse. Les freins au suivi de grossesse par un MG sont, d’une part, la méconnaissance de cette compétence et d’autre part, l’image plus rassurante du spécialiste. Une meilleure information des patientes sur la compétence du MG au suivi de grossesse est nécessaire pour que ce dernier y soit intégré et que le souhait des femmes pour leur projet de grossesse soit respecté.

Introduction: musculoskeletal and osteoarticular pains constitute the most common reason for primary care consultations. These chronic pains, disabling, sometimes of unidentified aetiology, are particularly complex to manage. The interest of postural examination has been reviewed in this specific context.Objective: to identify and analyze the postural examination in the handling of musculoskeletal and osteoarticular pain in primary care, based on a narrative medical literature review.Method: based on PRISMA guidelines, narrative review of literature published between 1985 and 2017, available on following databases: PUBMED, COCHRANE, SUDOC, ScienceDirect, SPORTDiscus, EMC-Consulte, HAL, Revue Exercer, Revue Prescrire, BIUS, HAS, SFMG, INSERM, INPES, AMELI, Revue du praticien, grey literature.Results: 206 articles on postural analysis were included. 5 articles were devoted to general practice, 42 to neck pain, 60 to back pain and low back pain, 36 to arthralgia, 53 articles to temporomandibular joint pain and 10 articles to musculoskeletal disorders. The postural analysis of the various pains explored was systematic: classic anamnesis, use of validated and specialized questionnaires, a stabilometric analysis, associated with a photographic or radiographic analysis. It was occasionally completed by electromyography and a review of the podal and visual entrance. A relationship between postural abnormalities and explored pain has been found, making the postural examination complementary to conventional approaches.Conclusion: despite a limited degree of evidence proof in these studies, there is an overall agreement in favour of searching a postural disorder in patients with chronic common spinal pain, temporomandibular joint dysfunction, ankle sprains, or musculoskeletal disorders, since these patients presents common clinical characteristics. It’s also interesting to combine postural reeducation with conventional reeducation for osteoarticular and musculoskeletal pain in primary cares. The use of postural approach comes with a multidisciplinary organization. Clinical evaluation of postural examination must be carried on to specify its best indications.; Introduction : les douleurs ostéo-articulaires et musculo-squelettiques sont le premier motif de consultation en soins premiers. Ces douleurs, chroniques, invalidantes et parfois sans étiologie retrouvée sont particulièrement complexes à prendre en charge. C’est dans ce contexte que l’intérêt d’un examen postural a été étudié.Objectif : recenser et d’analyser l’ensemble des connaissances sur l’examen postural dans la prise en charge des douleurs d’origine musculo-squelettique et ostéo-articulaire en soins premiers à partir d’une revue narrative de la littérature.Méthode : revue narrative de la littérature rédigée selon les recommandations PRISMA. Le recueil de données a été réalisé sur les documents rédigés de 1985 à 2017 à partir des bases de données suivantes : PUBMED, COCHRANE, SUDOC, ScienceDirect, SPORTDiscus, EMC-Consulte, HAL, Revue Exercer, Revue Prescrire, BIUS, HAS, SFMG, INSERM, INPES, AMELI, la revue du praticien, littérature grise.Résultats : 206 articles portant sur l’analyse posturale ont été inclus. 5 articles étaient consacrés à la médecine générale, 42 aux cervicalgies, 60 aux lombalgies et dorsalgies, 36 aux arthralgies, 53 articles aux douleurs de l’articulation temporo-mandibulaire et 10 articles aux troubles musculo-squelettiques. L’analyse posturale des différentes douleurs explorées était systématique : anamnèse classique, utilisation de questionnaires validés et spécialisés, analyse stabilométrique, associée à une analyse photographie ou radiographique. Elle était parfois complétée d’une analyse du tonus musculaire par électromyographie et d’un examen des entrées posturales podales et visuelles. Une relation entre anomalies posturales et douleurs explorées a été retrouvée, rendant la posturologie complémentaire des approches conventionnelles.Conclusion : malgré un niveau de preuve limité, les études s’accordent sur un intérêt commun à rechercher une anomalie posturale chez les patients présentant des rachialgies communes chroniques, dysfonction de l’articulation temporo-mandibulaire, entorses de cheville à répétition et troubles musculo-squelettiques, aux vues des caractéristiques cliniques communes présentées par les patients. Il est également intéressant d’associer la rééducation posturale aux rééducations conventionnelles dans la prise en charge des douleur ostéo-articulaires et musculo-squelettiques en soins premiers. Utiliser l’approche posturologique implique une organisation des soins en pluridisciplinarité. L’évaluation clinique de la posturologie est à poursuivre pour déterminer au mieux ses indications.

Introduction: Chlamydia trachomatis (Ct) are the most frequent Sexually Transmitted Infection (STI) in France. The infection’s consequences can be serious, especially for female fertility. Young people are the most affected, what do they know about this infection? Material and Method: this is a cross-sectional, observational quantitative descriptive study, using a self-administered questionnaire distributed to any patient aged 15 to 30 during a consultation with a general practitioner or in Family Practice Service of Île-de-France. Results: 31% of the people who answered the questionnaire never heard of Ct. The most important Ct’s knowledge bias is is the family circle or relatives, then the media and finally the school environment. 68% of patient indicated that they had never had a proposal for Ct screening by a doctor. Conclusion: the preoccupation about Ct, especially in young people, is a public health issue. Focus should be placed on general practitioners’ training on this subject. Indeed, they represent the first resort for patients to monitor their health.; Introduction : les Chlamydia trachomatis (Ct) sont l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente en France. Les conséquences de cette affection peuvent être graves, notamment pour la fertilité féminine. Les sujets jeunes sont les plus touchés, quelles sont leurs connaissances de cette affection ? Matériel et méthode : c’est une étude quantitative descriptive observationnelle transversale, non comparative sur le plan statistique, à l’aide d’un autoquestionnaire distribué à tout patient de 15 à 30 ans consultant dans un cabinet de médecine générale de ville ou dans un Centre de planification et d’éducation familiale (CPEF) d’Île-de-France. Résultats : 31% des répondants n’ont jamais entendu le mot Ct. Le biais le plus important de connaissance des Ct est l’entourage, puis les médias et enfin le milieu scolaire. 68% des personnes interrogées ont indiqué n’avoir jamais eu de proposition de dépistage des Ct par un médecin. Conclusion : la prise en charge des Ct, en particulier chez les sujets jeunes, est un enjeu de santé publique. L’accent doit être mis sur la formation des médecins généralistes sur ce sujet. En effet, ils représentent le premier recours des patients pour la surveillance de leur santé.

Introduction : l’insomnie chronique affecte 15,8 % des 15-85 ans. La prise en charge actuellement recommandée comprend la prescription d’hypnotiques pour une durée courte. De nombreuses études ont permis de montrer leur effet délétère lorsque l’usage devenait chronique. La France occupe la deuxième place européenne en termes de consommation. Les thérapies cognitivocomportementales sont le traitement non médicamenteux de première intention dans l’insomnie chronique. L’hypnothérapie peut être une alternative car elle offre des méthodes pratiques permettant de gérer l’anxiété et de favoriser l’endormissement. L’objectif principal de notre étude était d’explorer l’intérêt ainsi que l’usage de l’hypnose pour traiter les troubles du sommeil chroniques du point de vue de médecins généralistes hypnothérapeutes d’Ile-de-France. Matériel et méthodes : nous avons mené une étude qualitative phénoméno-pragmatique. Ont été inclus des médecins généralistes thésés ayant un exercice libéral en Ile-de-France et formés à l’hypnose. Des entretiens semi-directifs enregistrés ont été réalisés jusqu’à obtention de la saturation des données. Une analyse thématique du verbatim recueilli a été effectué jusqu’à l’émergence d’un arbre de thèmes et de sous thèmes. Résultat : la population recrutée comptait quatorze médecins dont deux femmes et douze hommes. La saturation des données a été atteinte. Les principaux résultats étaient que les troubles du sommeil étaient rarement le motif premier de venue des patients en hypnothérapie et qu’il n’y avait pas de techniques spécifiques pour la prise en charge des insomnies. Néanmoins, une amélioration du sommeil était régulièrement constatée par les médecins que ce soit pour une prise en charge spécifique ou non. Le marqueur d’efficacité recherché était principalement la diminution ou l’arrêt des médicaments hypnotiques. La majorité se disaient satisfait des résultats, mais remarquaient le manque de possibilité d’évaluation. L’hypnose avait une place importante dans la pratique de tous les médecins interrogés et leur donnait l’impression d’entrainer des changements positifs dans leur pratique médicale quotidienne ainsi que dans leur vie personnelle. Les contraintes de temps et financières induites par le manque de reconnaissance de la pratique étaient les principaux freins exprimés. Conclusion : selon les médecins généralistes hypnothérapeutes, l’hypnose permet une approche globale dont les bénéfices dépassent la simple question de l’efficacité vis-à-vis de la plainte du patient. Des études quantitatives devront être menées pour objectiver ces constats.

Introduction : la relation et la communication sont des compétences essentielles du lien médecin-patient. Le médecin doit s’accorder à la subjectivité de chaque patient pour le soigner. Dans notre société qui valorise la rentabilité dans le soin, les patients « qui parlent beaucoup » viennent questionner le dispositif de santé. Objectif : explorer les stratégies et représentations des médecins généralistes en Île-de-France lors de la rencontre de patients adultes « qui parlent beaucoup » au cabinet. Méthodologie : cette étude qualitative a conduit 19 entretiens semi-structurés de médecins généralistes, thésés ou non, exerçant en Île-de-France, suivant la méthodologie IPA (Interpretative Phenomenological Analysis). Résultats : quatre thèmes ont émergé : vécu, représentations, caractéristiques du médecin et stratégies. À partir des vécus souvent difficiles, les représentations des praticiens sur les définitions et profils de ces patients ont été développées, teintées de caractéristiques singulières à chaque médecin. Les stratégies affectives, cognitives et comportementales pour accompagner ces patients se sont déclinées selon trois ordres : centrées médecin ; centrées patient ; ou dans un compromis. Conclusion : cette première étude des stratégies et représentations des médecins généralistes en cabinet en Île-de-France face à un patient « qui parle beaucoup » suggère l’intérêt d’élargir au territoire national le recrutement des praticiens afin d’approfondir la compréhension du phénomène; et d’affiner les pratiques aux spécificités psychoaffectives de ces patients, voire de construire des dispositifs soutenant les médecins dans l’accompagnement de ces patients.

Background: the thesis is often the first research work for general practice residents. Its experience is surrounded by many difficulties, notably because of a lack of training in medical research. To support their students and to promote a high-quality medical research, the university departements of general practice (UDGP) have created various tools to help them carry out their thesis. Aims: the main objective was to evaluate the participants’ satisfaction about each tool proposed by the UDGP of Paris Descartes. The secondary objectives were to study to study the use rates and causes of non-use of each tool as well as student expectations. Methods: we carried out a cross-sectional descriptive study between april and june 2018. A questionnaire was sent by e-mail to the 526 residents and general practitioners from the 2012 to 2016 classes. Results: 180 answers were analysed (34,2%). The tools were considered useful with satisfaction rates ranging from 74% to 98%. However, they were rarely used by residents (use rates between 19 and 44%) mainly due to lack of knowledge or time to attend school but did not influence the time required to defend a thesis. The creation of a general information session on the thesis at the beginning of the internship was welcomed. More help in finding a thesis topic remained the number one need for more than 50% of the participants. Conclusion: several pedagogical suggestions were elaborated following the results of this study, aimed at improving the promotion of the tools and facilitating their accessibility.; Contexte : la thèse est souvent le premier travail de recherche pour les internes en médecine générale. Son vécu est jalonné de nombreuses difficultés, liées notamment à une carence de formation à la recherche médicale. Pour soutenir leurs étudiants et promouvoir une recherche de qualité, les départements universitaires de médecine générale (DUMG) ont mis en place différents outils d’aide à la réalisation de la thèse. Objectif : l’objectif principal était d’évaluer la perception de l’utilité des outils d’aide à la thèse proposés par le DUMG de la faculté de Paris Descartes. Les objectifs secondaires étaient d’étudier les taux d’utilisation et les causes de non-utilisation de chaque outil ainsi que les attentes des étudiants. Méthode : nous avons réalisé une étude descriptive transversale avec diffusion d’un questionnaire entre avril et juin 2018 aux 526 internes et jeunes médecins thésés du DUMG des promotions 2012 à 2016. Résultats : 180 réponses ont été exploitées (34,2 %). Les outils étaient perçus comme utiles avec des taux de satisfaction compris entre 74 et 98 %. Ils étaient cependant peu utilisés par les internes (taux d’utilisation entre 19 et 44 %), principalement par méconnaissance ou manque de temps pour se rendre à la faculté, et n’influençaient pas le délai de soutenance de thèse. La création d’une séance d’informations générales sur la thèse en début d’internat a été plébiscitée. Être davantage aidé pour trouver un sujet de thèse restait le besoin numéro 1 pour plus de 50 % des participants. Conclusion : plusieurs propositions pédagogiques ont été formulées suite aux résultats de cette étude, visant à promouvoir davantage les outils et à en faciliter l’accès.

Context: uncertainty is a widespread phenomenon among General Practitioners, and the (in)capacity of physicians to handle it significantly shapes their decision-making processes. In order to improve the GPs’ ability to deal with it and thus improve the quality of medical care, some have proposed to design a specific training on uncertainty for medical students. Objectives: evaluate the interest of a training on uncertainty on medical students ; Take stock of other potentially similar initiatives already existing in France ; Assess the need for training on the topic ; Evaluate the impact of a short training sessions on the tolerance to uncertainty. Methods: We have conduct a randomized-controlled study on students being trained to become GPs having who attended a training session on uncertainty. We have compared the PRU scores obtained by the group having attended the training session with the control group. Results: the sample analyzed was not large enough to detect a meaningful difference between the two groups. However, it has been possible to observe the trend of a diminution of scores in the main subscales of the PRU among trained individuals. The training session thus appears to have had a positive impact by improving the tolerance to uncertainty of future GPs. At the time of this study, there was no, except a very few exceptions, other training session on uncertainty dedicated to future GPs – while the majority of students expressed an interest for such a training. Conclusion: developing training sessions on uncertainty in medicine faculties appears as an efficient means to help young GPs improve their tolerance to uncertainty, and hence improve medical care.; Contexte : l’incertitude est omniprésente en médecine générale (MG) et la tolérance des médecins face à cette incertitude conditionne leurs prises de décisions. Pour améliorer cette tolérance et ainsi la qualité des soins, des auteurs proposent de développer une formation spécifique sur l’incertitude aux étudiants en MG. Objectifs : évaluer l’intérêt d’un enseignement sur l’incertitude chez des internes en stage de MG, faire un état des lieux de cet enseignement dans les DMG de France, évaluer les besoins en formation sur ce sujet, évaluer l’impact du stage ambulatoire sur la tolérance à l’incertitude. Méthode : nous avons mené une étude interventionnelle contrôlée randomisée chez des internes de MG en stage ambulatoire. Nous avons comparé les scores de PRU du groupe formé à ceux du groupe contrôle 5 mois après la formation par un t test. Résultats : l’échantillon de population recueilli n’était pas suffisant pour mettre en évidence une différence significative entre les deux groupes. Cependant on a pu observer une tendance à la diminution des scores des principales sous-échelles du PRU dans le groupe formé. Le stage en ambulatoire améliorait la tolérance des internes à l’incertitude (diminution des scores de toutes les sous-échelles du PRU). Hormis quelques exceptions, il n’existait pas d’enseignement spécifique sur ce sujet dans les DMG alors que la majorité des internes était intéressée pour recevoir une telle formation. Conclusion : le développement de l’enseignement de l’incertitude dans les DMG apparait comme un moyen efficace pour améliorer la tolérance et la gestion de l’incertitude chez les jeunes médecins.

Chronic pain is a complex problem that is very common in general practice. Its management is time-consuming and difficult for pain patients and primary care physicians. The objective of this work was to study the care pathway of pain patients through the analysis of the transmission of medical information between physicians who refer patients and pain centers, evaluating the completeness of Addressing letters and then comparing them according to patient characteristics, diagnostic hypotheses, practitioners and referral modalities. 200 letters were analyzed in 3 CETD in the Paris region, using a completeness grid. On average, mail contains 4.56 / 9 important items. The letters of the general practitioners are less complete than those of the other specialists 4,29 vs 4,82. The completeness does not vary significantly according to the diagnostic hypotheses. The quality of the mail is not different according to the age and sex of the patients and improves when the family and professional situation is mentioned. The levers of action for a better transmission of medical information could be the improvement of the training of general practitioners and the awareness of the importance of the environment of painful patients on their health.; La douleur chronique est une problématique complexe et très fréquente en médecine générale. Sa prise en charge est chronophage et difficile pour les patients douloureux et les médecins de premier recours. L’objectif de cette étude était d’étudier le parcours de soins des patients douloureux à travers l’analyse de la transmission de l’information médicale entre les médecins qui adressent les patients et les centres de la douleur, en évaluant l’exhaustivité des courriers d’adressage puis en les comparant selon les caractéristiques des patients, des hypothèses diagnostiques, des praticiens et des modalités d’orientation. 200 courriers ont été analysé dans 3 CETD en région parisienne, à l’aide d’une grille d’exhaustivité. En moyenne, les courriers comportent 4,56/9 items importants. Les courriers des médecins généralistes sont moins complets que ceux des autres spécialistes 4,29 vs 4,82. L’exhaustivité ne varie pas significativement selon les hypothèses diagnostiques. La qualité des courriers n’est pas différente selon l’âge et le sexe des patients et s’améliore lorsque la situation familiale et professionnelle est mentionnée. Les leviers d’actions pour une meilleur transmission de l’information médicale pourraient être l’amélioration de la formation des médecins généralistes et la sensibilisation sur l’importance de l’environnent des patients douloureux sur leur santé.

Introduction: the electrocardiogram has many indications in general practice. The aim of our study is to assess the ability of general practitioners in France to recognize electrocardiographic abnormalities. Methods: we conducted a descriptive, quantitative study, using a questionnaire, open to all physicians registered as generalists and practicing in France in 2018. General information was requested and then 16 ECG were presented. Results: 227 physicians in 51 departments responded. Physicians' activity patterns were divided into three groups: 77 (34%) physicians practiced exclusively in private practice. 95 (42%) made home visits. 55 (24%) had a hospital activity. There is no difference in level when comparing the 3 groups with each other (p = 0.097). 67.6% of the diagnoses were found. The number of ECGs performed per year and the estimated level are correlated with the scores (p = 0.02 and p

Introduction : les cicatrices visibles, dont la cicatrice de thyroïdectomie, peuvent avoir un impact sur la qualité de vie. L’objectif principal de l'étude est de déterminer si l’impact de la cicatrice de thyroïdectomie estimé par le médecin généraliste est bien corrélé au vécu du patient. L’objectif secondaire est d’identifier les groupes de patients à risque de mauvais vécu de la cicatrice de thyroïdectomie. Méthode : la qualité de vie selon les patients adultes opérés d’une thyroïdectomie (DLQI) était comparée aux estimations de leurs médecins généralistes par une analyse de concordance. Le DLQI était aussi analysé selon l’âge, le sexe et la pathologie thyroïdienne. L'étude était rétrospective et observationnelle. Résultats : 50 sujets ont été inclus, dont 41 femmes et 9 hommes, âgés, en moyenne, de 52,4 ans. La majorité avaient été opérés pour un goitre ou un cancer de la thyroïde. La concordance entre DLQI du patient et estimation du médecin généraliste était faible, (k pondéré = 0,29, p = 0,0053). L’âge de moins de 60 ans était associé a un moins bon vécu de la cicatrice. Le sexe et la pathologie thyroïdienne n’avaient pas d’influence sur le vécu de la cicatrice. Le DLQI moyen était de 1,84. L'impact sur la qualité de vie était supérieur chez les patients aux antécédents psychiatriques (DLQI moyen = 3,8). Conclusion : l’impact de la cicatrice de thyroïdectomie sur la qualité de vie est sous-estimé en médecine générale. Cet impact existe surtout chez des sujets jeunes, ou ayant un terrain psychiatrique. La discordance entre le vécu du patient et l’estimation du médecin généraliste souligne l’importance de l’évaluation du vécu de toute cicatrice visible en médecine générale.

Urinary tract infection in the elderly is a common cause of consultation in general practice but the diagnosis remain complicated without clear recommandations. The aim of our study was to determinate the clinical signs associated with the diagnosis of urinary tract infection in an ambulatory population over 75 years in Paris. From june to october 2017, bacteriological urinary analysis from patients over 75 years old performed in an ambulatory laboratory were included.The primary objective was to determine clinical signs associated with urinary infections.. Secondary objective were to determinate the incidence of asymptomatic bacteriuria in an ambulatory elderly population, to determinate the bacteriological ecology and to describe the treatment. 98 bacteriological urinary analysis were included for analysis. Urinary burning was the only clinical sign associated with the diagnosis of urinary tract infection (OR 4.12 [1.1-16.1], p=0.04). The incidence of asymptomatic bacteriuria was 13.7%. Escherichia Coli was the main germ found. Treatment guidelines in this particular population were not applied. As conclusion, only urinary burning was associated with the diagnosis of urinary tract infection in an ambulatory population of patients over 75 years in Paris.; L’infection urinaire du sujet âgé est un problème fréquent en médecine de ville mais son diagnostic reste compliqué dans cette population sans qu’il existe des recommandations claires. L’objectif de notre étude était de rechercher les signes cliniques associés au diagnostic d’infection urinaire dans un contexte d’ECBU positif chez les sujets de plus de 75 ans en ambulatoire à Paris. De juin à octobre 2017, ont été inclus les patients de plus de 75 ans, ayant un résultat positif d’ECBU pratiqué dans un laboratoire de ville à Paris avec au moins 1 germe identifié. L’objectif principal était de déterminer les signes cliniques associés au diagnostic d’infection urinaire. Les objectifs secondaires étaient de déterminer le taux de colonisation urinaire en ambulatoire, déterminer l’écologie microbiologique et de décrire le type d’antibiothérapie utilisée. Au total, 98 ECBU ont été inclus pour analyse. Les brûlures mictionnelles ont été le seul signe clinique statistiquement associé au diagnostic d’infection urinaire (OR 4.12 [1.1-16.1] avec p=0.04). Aucun signe dit « atypique » n’a été retrouvé dans notre population. Le taux de colonisation urinaire retrouvé a été de 13.7%. Une prédominance d’Eschérichia Coli a été retrouvée dans les ECBU analysés. Les recommandations de prise en charge thérapeutiques dans cette population « à risque de complications » ne sont pas encore parfaitement appliquées. Au total, seules les brûlures mictionnelles sont significativement associées au diagnostic d’infection urinaire dans la population âgée de plus de 75 ans en ambulatoire à Paris.

Introduction : les maladies chroniques représentent une part importante des dépenses de santé. La e-santé est en plein essor et va faire partie de la prise en charge future des patients. Elle pourrait ainsi avoir un rôle dans la prévention et leséconomies de santé.Matériel et méthodes : nous avons mené une étude monocentrique dans un cabinet de médecine générale de l’Essonne (91). Les médecins distribuaient un questionnaire papier comprenant 26 questions à leurs patients suivis pour au moins une maladie chronique. L’objectif principal de notre travail est d’étudier la prévalence d’utilisation des applications mobiles chez les patients suivis en ville. Un total de 50 questionnaires était nécessaire pour mener notre étude.Résultats : nous avons obtenu 57 questionnaires réponses dont 50 répondants aux critères d’inclusions. 32% de notre cohorte déclare avoir déjà téléchargé une application mobile de santé. Cela correspond à une augmentation de 12% parrapport à 2013. Mais seulement 6% des téléchargements ciblent une application en rapport avec la maladie chronique du patient. Ces résultats sont corrélés à une augmentation du taux de possession de smartphone passant de 74% (+/- 3%) avant 2015 à 88% au sein de notre cohorte. La moitié des téléchargements sont réalisés par les moins de 50 ans et dans 44% des cas par des patients suivis pour leur maladie chronique depuis moins de 5 ans. Au contraire, aucun patient de plus de 70 ans ne déclare avoir téléchargé.Conclusions : il y a une augmentation du nombre de téléchargements d’applications mobiles de santé avecactuellement 32% de téléchargement chez les patients suivis pour une maladie chronique.

Background: gestures in traumatology are part of the practice of GP’s. The goal of this study is to understand practice in traumatology gestures by GP’s in Paris and the north of Paris. Methods: prospective epidemiological, descriptive and analytical study by numerical Internet questionnaire conducted among GPs in Paris and the north of Paris from May to September 2017. Results: 110 answers: the more practiced was superficial stitches (61.8 %) face (48.2 %) and members (57.3 %). Under ungueal hematoma evacuation (60.9 %), intra-ear foreign particle removal or intra-nasal (60 %). Limiting factors identified were female sex, exercise duration and training. Main obstacles identified were lack of time (65.5 %), lack of practice (54.5 %) and lack of training (41.8 %). 40 % of GP’s does not want to change their practice. Conclusion: results are in line with the literature. More simple and accessible solutions would allow to better taking into account the organizational difficulties in practice of GP’s about minor surgery and traumatology gestures.; Introduction : un geste technique est réalisé dans environ 7,5 % des actes. Il fait partie du quotidien d’un médecin généraliste. L’objectif de cette étude est de comprendre la réalisation des gestes techniques en traumatologie et de petite chirurgie ambulatoire chez les médecins généralistes à Paris et dans le nord parisien. Matériel et méthodes : étude prospective épidémiologique, descriptive et analytique par questionnaire numérique sur internet réalisée auprès des médecins généralistes sur Paris et le nord parisien de mai 2017 à septembre 2017. Résultats : 110 médecins inclus : les gestes les plus réalisés par les médecins sont les sutures en plan superficiel (61,8 %) dont visage (48,2 %) et membre (57,3 %) l’évacuation d’un hématome sous-unguéal (60,9 %), l’ablation d’un corps étranger intra-auriculaire ou intranasale (60 %). Les facteurs limitants identifiés sont le sexe féminin, le lieu, la durée d’exercice et la formation. Les principaux obstacles identifiés étaient le manque de temps (65,5 %), le manque de pratique (54,5 %) et le manque de formation (41,8 %). 40 % des médecins n’ont aucun désir de changer leurs pratiques Conclusion : les résultats sont concordants avec la littérature. Des solutions accessibles permettraient de lutter contre les difficultés organisationnelles du système de soin avec la revalorisation de la technicité en médecine générale et la relance d’un domaine d’activité qui fait partie intégrante des compétences du médecin généraliste.

En médecine générale, la compréhension de certains symptômes et l’approche centrée patient nécessitent la prise en compte des facteurs psychosociaux du patient. Cette étude qualitative a analysé par analyse conversationnelle les interactions entre 4 médecins généralistes et 18 patients lorsque l’un ou l’autre cherche à attribuer des symptômes physiques à des facteurs psychosociaux, à partir de vidéos de consultations de médecine générale, sélectionnées d’un corpus de 172 consultations filmées. Le patient a fréquemment déjà attribué ses symptômes à des émotions ou événements de vie ; il cherche confirmation ou à être écouté et soutenu ; d’autres fois à parler de problématiques psychosociales mais en présentant un symptôme écran. Une gêne dans le discours et la mimogestuelle, des incohérences et paradoxes peuvent y faire penser. Les questions ouvertes, interrogeant le ressenti des patients, l’existence d’un stress sans le relier aux symptômes, la recherche du moment du début des symptômes, une attitude empathique sont les façons les plus optimales pour aborder les facteurs psychosociaux. Certains patients résistent aux attributions psychosociales par représentation négative des maladies psychiques ou mécanismes de défense liés à des sujets douloureux ; les médecins aussi, par représentations qu’ils ont de certains patients avec qui ils ont noué une relation particulière ou par difficulté à faire face à la demande psychique. D’autres mènent de véritables séances de psychothérapie. D’autres attributions des patients restent inentendues du fait des contraintes structurelles de la consultation. Le niveau d’explication psychosociale dépend de la sensibilité à la demande psychique des médecins ainsi que de leur posture en tant que sachant. L’examen physique est indispensable dans ces contextes. Une réelle écoute et une grande adaptabilité du médecin aux patients permettent le plus souvent compréhension des symptômes et alliance thérapeutique.

Introduction: patients undergoing antineoplastic chemoterapy endure many symptoms and increased dependence on the health system. This wok aims to identify ways to increase the involvement of general practitioners (GPs) in the management of the population under care at Bégin Army Teaching Hospital (ATH). Method: a survey encouraging Free expression was conducted among patients undergoing chemotherapy at Begin ATH, and followed by semi-structured telephone interviews with their general practitioners. Results were described and qualitatively analyzed. Results: between 15/05/2017 and 02/06/2017, 84 self-questionnaires were given to 62 patients. Subsequently, 27 interviews were conducted with their general practitioners. The most common symptoms were fatigue, digestive disorders, and pain. During the study, 15 non-scheduled care cases were identified. Patients appreciated listening and moral support from their GPs. Only 2/3 of GPs knew their patients were receiving antineoplastic chemotherapy at Bégin ATH. Discussion: among the medical problems causing unscheduled recourse to the health care system in patients treated by antineoplastic chemotherapy at Bégin ATH, a majority could be treated by Gps in an ambulatory setting. The patients' lack of confidence in the specific skills of their GPs and the frequent disengagement of the GPs after the diagnostic phases and the initial orientation of the patient are obstacles to the involvement of GPs during the treatment phase. Good communication between oncologists and general practitioners is a prerequisite for optimal involvement of the latter, as well as patient education and GPs training.; Introduction : les patients traités par chimiothérapie pour un cancer endurent de nombreux symptômes et une dépendance accrue au système de santé. Ce travail vise à identifier des moyens d’améliorer l’implication des médecins généralistes dans la prise en charge des patients suivis à l’Hôpital d’Instruction des Armées (HIA) Bégin. Matériel et Méthode : distribution d’un questionnaire aux patients en cours de chimiothérapie à l’HIA Bégin. Entretiens téléphoniques semi-structurés avec leurs médecins généralistes. Description et analyse qualitative des résultats. Résultats : entre le 15/05/2017 et le 02/06/2017, 84 auto-questionnaires ont été remis à 62 patients. Ensuite, 27 entretiens ont été menés avec leurs médecins généralistes. Les symptômes les plus fréquents étaient la fatigue, les troubles digestifs, et la douleur. Durant l’étude, 15 recours en soins non programmé ont été recensés. Les patients appréciaient l’écoute et le soutien moral de leurs médecins généralistes. Seulement 2/3 des médecins généralistes connaissaient la situation de leurs patients. Discussion : la majorité des problèmes médicaux occasionnant les recours en soins non programmés des patients traités par chimiothérapie pour un cancer à l’HIA Bégin relève de la médecine générale. Le manque de confiance des patients dans les compétences de leurs généralistes et le désengagement fréquent de ceux-ci après les phases de diagnostic et l’orientation initiale des patients sont des freins à l’implication des généralistes pendant la phase de traitement. Une bonne communication entre les oncologues et les généralistes est un prérequis pour une implication optimale de ces derniers, tout comme l’éducation des patients et la formation des généralistes.

Objectifs : le médecin généraliste est confronté à refuser des demandes. Dire non est de plus en plus étudié et enseigné. Le refus peut générer chez les patients colère, surprise ou discussion. Comprendre les ressentis et représentations des patients face au refus est notre objectif. Méthode : une étude qualitative par entretiens semi-dirigés a été menée auprès de patients ayant essuyé un refus de leur médecin généraliste traitant. Résultats : 18 patients ont été interrogés. Leur demande concernait principalement des examens complémentaires ou des médicaments. Selon eux, le médecin a refusé par peur d’un contrôle par la sécurité sociale ou par désinvestissement. 9 patients ont jugé le refus comme infondé et 8 ont changé de médecin traitant. Le patient ayant changé de médecin traitant a reçu un refus autoritaire lui faisant ressentir colère et abandon ; les explications n’étaient pas satisfaisantes, il a consulté un autre praticien puis a changé de médecin traitant. Les patients n’ayant pas changé de médecin traitant sont ceux à qui le non a été dit de manière souple, des explications et alternatives satisfaisantes leur avait été proposées renforçant la relation de confiance avec le médecin. Les notions de patient informé, décision médicale partagée et « bon médecin » ont été largement mentionnées. Conclusion : le droit au refus n’est pas contesté. Pour qu’il soit accepté, il doit être dit avec empathie, au cours d’un dialogue; les explications sont satisfaisantes, car compréhensibles et adaptées aux besoins et représentations du patient. Le patient évolue vers plus d’autonomie ; il devient expert de sa santé souhaitant être informé et participer à la décision médicale.

Hospital discharge is a critical moment for continuity of medical care. The hospital practitioners make many changes to the patient’s usual treatments. Few studies have analyzed the rates of maintenance of therapeutic modifications by the general practitioner and none according to the therapeutic subclasses. Our study pointed out the rate of maintenance of therapeutic modifications carried out in the DIAGORA department, by questioning 2 months after the patient’s discharge, their general practitioners. 1st stage: analytical, observational, retrospective study, in the DIAGORA department. Inclusion for 3 months of all discharge patients at home. The previous prescriptions and those after discharge were compared to identify therapeutic changes based on ATC subclasses. 2nd stage: follow-up at 2 months by questioning the general practitioners of the concerned patients. Evaluation of the rate of maintenance of the modifications (and the reasons) according to the subclasses ATC.64 patients (mean 79,5 yo) were included in this study. For 69% of them, a hospital therapeutic modification was made. Cardiovascular and gastrointestinal treatments have been more overhauled. Follow-up with general practitioners included 37 workable survey. 75% of therapeutic modifications were followed, 76% for adding and 74% for removals (P=0, 87). The least followed modifications were the additions of psycholeptics. For the treating physicians interviewed the information on the therapeutic modifications was paramount and it was considered globally satisfactory for the service of DIAGORA. However, a lack of communication on the justification of the changes has been reported by some doctors. Our original quantitative study has shown a coherence between hospital care and primary health care about the therapeutic changes, communication being a key element.; La sortie d’hospitalisation est un moment critique pour la continuité des soins. Les praticiens hospitaliers effectuent de nombreuses modifications thérapeutiques sur les traitements de fond des patients. Peu d’études ont analysé les taux de maintien des modifications thérapeutiques par le médecin traitant et aucune selon les sous classes thérapeutiques. L’objectif de notre travail était de déterminer le taux de maintien des modifications thérapeutiques effectuées dans le service de DIAGORA, en interrogeant 2 mois après la sortie du patient, leur médecin traitant. 1er temps : étude analytique, observationnelle, rétrospective, dans le service de DIAGORA. Inclusion pendant 3 mois de tous les patients sortant à domicile. Les ordonnances à l’admission et à la sortie d’hospitalisation ont été comparées pour identifier des modifications thérapeutiques en fonction des sous classes ATC. 2ème temps : suivi à 2 mois en interrogeant les médecins traitants des patients concernés. Évaluation du taux de maintien des modifications (et les raisons) selon les sous classes ATC. 64 patients (moyenne 79,5 ans) ont été inclus dans cette étude. Une modification thérapeutique hospitalière a été effectuée pour 69% d’entre eux. Les traitements cardiovasculaires et de l’appareil digestif ont été les plus remaniés. Le suivi réalisé auprès de médecins généralistes comportait 37 questionnaires exploitables. 75% des modifications thérapeutiques ont été suivies, 76% pour les ajouts et 74% pour les retraits (P=0,87). Les modifications les moins suivies étaient les ajouts de psycholeptiques. Pour les médecins traitants interrogés l’information sur les modifications thérapeutiques était primordiale et elle était jugée globalement satisfaisante pour le service de DIAGORA. Un défaut de communication sur la justification des modifications a toutefois été rapporté par certains médecins. Notre étude quantitative originale a montré une cohérence des soins hospitaliers et des soins primaires sur les modifications thérapeutiques, le vecteur principal étant la communication.

Contexte : l’alcoolisme en France est responsable de 49 000 décès chaque année. Il existe peu de traitements pour les patients et leur efficacité est très limitée. En 2004, Olivier Ameisen relate dans un article puis dans un livre grand public la guérison de son alcoolisme grâce au baclofène. Ce traitement est alors utilisé par quelques médecins à la demande de leurs patients. Les résultats sont prometteurs, mais il manque un essai de qualité pour tester l’efficacité du baclofène. L’essai clinique Bacloville est alors réalisé pour évaluer l’efficacité du baclofène chez les patients ayant des problèmes d’alcool. Objectif : l’objectif de ce travail est d’évaluer l’évolution du craving, de l’anxiété, de la dépression, du tabagisme et de la qualité de vie, sous baclofène versus placebo, chez les patients alcooliques de l’essai Bacloville. Méthode : essai contrôlé randomisé pragmatique, prospectif, multicentrique, réalisé en ambulatoire pendant un an, en double aveugle, baclofène versus placebo, chez des patients alcooliques. Résultats : 320 patients ont été inclus, 162 dans le bras baclofène et 158 dans le bras placebo. Les patients sont principalement des hommes (70%) avec un âge médian de 47 ans. La consommation d’alcool moyenne est de 100 g/jour en semaine et 115 g/j le week end. 70% des patients inclus dans l’étude sont fumeurs et fument en moyenne 14 cigarettes par jour. Pour ces patients, on observe une différence significative du craving, à partir de M3 avec l’EVA du craving (4.1 vs 4.8/10, p=0.04) et à M12 avec l’échelle OCDS (10.6 vs 15.6, p=0.002). L’anxiété est également améliorée de façon significative à partir de M6 (22.6% de patients anxieux vs 45.2%, p=0.02). Il n’y a pas de majoration du risque de dépression avec le baclofène (16.0% de patients dépressifs vs 24.4%, p=0.38 à M12). La qualité de vie est améliorée quel que soit le bras de traitement, sans différence significative, tandis que la consommation de tabac est stable tout au long du suivi, sans différence entre les deux groupes. Conclusion : l’amélioration, parfois même la disparition, du craving dans cette étude est en accord avec les autres grandes études réalisées ces dernières années. L’absence de majoration du risque de dépression est rassurante pour la sécurité d’emploi du baclofène. Un travail est ensuite nécessaire avec les patients pour le sevrage tabagique.

Introduction : depuis les attentats multi sites du 13 novembre 2015, la France est confrontée à de nouvelles problématiques de santé publique en termes de prévention, de sécurité et de prise en charge de l’avant, notamment en matière de moyens médicaux. Les différents professionnels de santé impliqués, toutes structures confondues, ont essayé de tirer les enseignements de ces événements et des prises en charges médicales effectuées. A titre d’exemple, les SMUR-SAMU de France ont procédé à une réactualisation de leur procédure et de la formation de leur personnel. Pour ce qui est du médecin généraliste, il est l’un des acteurs de la médecine de premiers recours, avant, pendant ou après l’urgence. Les patients se tournent vers lui pour parler, pour traiter les blessures, soigner les plaies physiques ou psychiques. Face à ce nouveau défi sanitaire, se repose alors la question de la place du médecin généraliste. En a-t-il une clairement définie ? Si oui, où se situe-t-elle dans la chaîne des secours prévue ? L’information, la formation, existent-elles ? Sont-elles suffisantes et adaptées ? Des travaux de recherche ont-ils déjà été effectués sur le sujet? Méthodes : l’étude exposée dans cette thèse est une enquête observationnelle quantitative, menée auprès d’une cohorte de Médecins Généralistes titulaires de'une thèse du Val de Marne. Le recueil des données est effectué par l’intermédiaire de questionnaires soumis aux médecins généralistes avec l’aide du conseil de l’ordre du Val de Marne (e-mails et lien sur la newsletter mensuelle). Le questionnaire a été élaboré suite aux travaux exposés dans l’introduction, aux revues de littérature internationale sur la place du médecin généraliste en cas d’attentat et aux entretiens avec plusieurs experts (membre du gouvernement, membre du fond de garantie des victimes, médecin généraliste et chef de service d’urgences hospitalières, impliqués dans la prise en charge de victimes des attentats du 13 novembre 2015). L’enquête concerne un échantillon de généralistes du département, et tente de préciser l’implication, le désir d’implication des généralistes, leur connaissance de la problématique, leur rôle (s’il est défini), ainsi que leur point de vue sur leur positionnement optimal. Résultats : entre octobre et décembre 2017, 50 questionnaires ont été complétés. L’âge moyen était de 39 ans, avec 48% de femmes. Parmi les 50 participants de l’étude, 30 (60%) se sont prononcés contre l’attribution d’un plus grand rôle pour le médecin généraliste dans la chaîne de secours, 29 (58%) se sont déclarés compétents en traumatologie, 20 (40%) se sont déclarés compétents pour gérer l’état de stress post-traumatique, 30 (60%) désirent mieux se former à la prise en charge des victimes et la majorité (89%) plébiscitent des formations de psychotraumatologie. Discussion : les caractéristiques épidémiologiques des participants de l’étude ne sont pas représentatives des médecins généralistes du Val de Marne, avec une moyenne d’âge plus basse (39 ans contre 52 ans). L’analyse des réponses aux questionnaires montre des besoins de formation des médecins généralistes dans la prise en charge des victimes, en particulier en psychotraumatologie, mais pas une volonté de la part des médecins généralistes d’un rôle accru dans la chaîne de secours.

Introduction: more than half of general practice residents (GPR) suffer from burnout syndrome, with important consequences to their health, their professional future and healthcare quality. This work aims at studying the evolution of burnout during the general practice residency and its associated factors. Methods: we realized a longitudinal study involving a cohort of 577 GPR from the Parisians universities, during the full length of their residency from November 2012 to November 2015. A self-reported questionnaire was sent every six month, when they changed of training course. We collected sociodemographic, professional and burnout syndrome and associated factors data. Results: 472 residents answered at least once. 46.2% of the residents had at least once a high emotional exhaustion (EE) score, 61.8% had at least once a high score of depersonalization (Dp) and 53.6% had at least once a high score of low professional accomplishment (LPA). The scores of EE and Dp increased during the 1st year of residency, stagnated and then decreased during the 3rd year. The scores of LPA decreased during all of the study. The lack of professional support, aggression, stress, anxiety, the absence of doctor-patient relationship training and of positive medical model, emotion-focused coping, workload, and some kinds of training courses increased the risk of burnout. Protective factors of burnout were spare time, sport, social support, empathy, work satisfaction and the absence of negative medical models. Conclusion: training residents to doctor-patient relationship and backing them better during their course could decrease their burnout rate in order to improve their health and patients'cares.; Introduction : le burnout touche plus de la moitié des internes de médecine générale (IMG), avec des conséquences sur leur santé, leur avenir professionnel et la qualité des soins. Notre objectif est d'étudier l'évolution du burnout et de ses facteurs associés au cours de l'internat de médecine générale. Méthodes : il s'agit d'une étude longitudinale d'une cohorte de 577 IMG d'Ile-de-France pendant leur internat entre novembre 2012 et novembre 2015. Ils répondaient à un auto-questionnaire tous les 6 mois, à chaque changement de stage. Nous avons recueilli des données socio-démographiques, professionnelles et sur le taux de burnout et les facteurs associés. Résultats : 472 IMG ont répondu au moins une fois. Les scores étaient élevés au moins une fois chez 46.2% des IMG pour l'épuisement émotionnel (EE), chez 61.8% pour la dépersonnalisation (Dp) et chez 53.6% pour l'accomplissement personnel bas (APB). L'EE et la Dp augmentaient pendant la 1ere année, stagnaient, puis diminuaient en 3e année. L'APB diminuait durant tout le suivi. Le faible soutien professionnel, l'agression, le stress, l'anxiété, l'absence de formation à la relation médecin-malade et de modèles médicaux positifs, la stratégie de coping centrée sur l'émotion, la charge de travail et certains stages augmentaient le risque de burnout. Les loisirs, l'activité physique, le soutien social, l'empathie, la satisfaction que l'on a de son travail et l'absence de modèles médicaux négatifs étaient protecteurs. Conclusion : former les internes à la relation médecin-malade et mieux les accompagner pendant leur cursus permettrait de diminuer leur taux de burnout afin d'améliorer leur santé et la prise en charge des patients.

Introduction: in 2004 was established the system of "treating physicians". Any physician registered with the Council of the Order can be a treating physician regardless of his or her specialty. It is not forbidden to be your own treating physician. In 2009, 85% of physicians were their own treating physician. Understanding the advantages and barriers that doctors have in choosing an independent physician (who is neither a relative nor themselves) and the skills they expect from them will help them make an informed choice and train the students to heal there peers. Method: this is a quantitative and observational study based on a cross-sectional survey. The population studied was the general practitioners. Data collection was done by distributing a self-questionnaire at the French National Congress of General Medicine from March 30th to April 1st 2017, then sending the questionnaire in digital format to the SFTG mailing list (Society Continuing Education of General Practitioners). The online questionnaire remained accessible for 15 days. Results: 440 physicians were included in the study. 88.8% had declared a treating physician. 98.7% of the reported physicians were general practitioners. 58.1% of the physicians were their own doctor, 11.9% had a relative and 30% had an independent doctor. The older the doctors were, the more they were their own doctor. Doctors who were cured by a relative or themselves suffured more often from a chronic illness. On the other hand, there was no link with a long term affection listed by the french healthcare system. The two main advantages of choosing an independent treating physician were to get an objective care (very important for 62.2% of physicians) and to get a global care (very important for 46.7% of physicians). The main barrier was the lack of time that was considered important or very important for 60% of doctors. The three skills considered to be essential were listening, diagnostic skills and empathy. Two of these skills were relationship quality and the third one was medical quality. Conclusion: the main advantages that doctors seek require the choice of an independent doctor. Making sure that doctors do not feel like they run out of time or give them a mandatory time for external consultation may help to get through this obstacle. Finally, the main skills expected from the treating physicians come from relationship qualities.Teaching students the expected qualities of doctors can help to take better care of them. The reading of this study by doctors who are their own treating physicians will provide elements to make an informed choice and thus optimize their care.; Introduction : en 2004 est mis en place le système de « médecin traitant ». Tout médecin inscrit au Conseil de l’Ordre peut être médecin traitant quelle que soit sa spécialité. Il n’est pas interdit d’être son propre médecin traitant. En 2009, 85% des médecins étaient leur propre médecin traitant. Comprendre les avantages et les freins qu’ont les médecins à choisir un médecin indépendant (qui ne soit ni un proche ni soi-même) ainsi que les compétences qu’ils en attendent permettra de les aider à faire un choix éclairé et de former les étudiants pour soigner les pairs. Méthode : il s’agit d’une étude quantitative et observationnelle sous forme d’enquête transversale. La population étudiée était celle des médecins généralistes titulaires d'une thèse. Le recueil des données s’est fait par la distribution d’un auto-questionnaire lors du Congrès National de Médecine Générale du 30 mars au 1er avril 2017, puis l’envoi du questionnaire sous format numérique à la mailing list de la SFTG (Société de Formation Continue des Généralistes). Le questionnaire est resté accessible en ligne pendant 15 jours. Résultats : 440 médecins ont été inclus dans l’étude. 88,8% avait déclaré un médecin traitant. 98,7% des médecins traitant déclarés étaient des généralistes. 58,1% des médecins étaient leur propre médecin traitant, 11,9% avaient déclaré un proche et 30% avait un médecin traitant indépendant. Plus les médecins étaient âgés, plus il étaient leur propre médecin traitant. Les médecins suivis par un proche ou étant leur propre médecin traitant avaient plus souvent une maladie chronique. En revanche, il n’y avait pas de lien avec la présence d’une ALD (affection longue durée). Les deux principaux avantages au choix d’un médecin traitant indépendant étaient d’avoir une prise en charge objective (très important pour 62,2% des médecins) et d’avoir une prise en charge globale (très important pour 46,7% des médecins). Le principal frein était le manque de temps qui était jugé important ou très important pour 60% des médecins. Les trois compétences jugées primordiales étaient l’écoute, les compétences diagnostiques et l’empathie. Deux de ces compétences relevaient de qualités relationnelles et la troisième était une qualité médicale. Conclusion : les principaux avantages que recherchent les médecins nécessitent de faire le choix d’un médecin traitant indépendant. Faire en sorte que les médecins n’aient plus l’impression de manquer de temps ou leur accorder un temps obligatoire de consultation extérieure pourrait permettre de lever ce frein. Enfin, les principales compétences attendues des médecins traitants relèvent de qualités relationnelles. Enseigner aux étudiants les qualités attendues des médecins pourrait permettre de mieux les prendre en charge. La lecture de cette étude par des médecins qui sont leur propre médecin traitant, leur apportera des éléments pour faire un choix de façon éclairé et ainsi optimiser leur prise en charge.