Introduction La pelade est une dermatose affichante chronique, d’etiologie principalement auto-immune. En 2005, elle constituait 1,84 % des motifs de consultation dans notre unite. Une recente etude avait demontre l’alteration de la qualite de vie des patients malgaches porteurs de pelade. Notre rapportons l’evolution des aspects clinico-epidemiologiques et therapeutiques. Materiel et methodes Il s’agit d’une serie sur dossiers des patients vus en consultation a l’USFR-dermatologie du CHU de Befelatanana, sur une periode de 36 mois, de janvier 2014 a decembre 2016. Tout patient diagnostique comme souffrant de pelade etait inclus. Nous avons releve les caracteristiques epidemio-cliniques, les options therapeutiques et leurs resultats. Resultats La pelade constituait 1,4 % des motifs de consultation. Nous retenions 66 cas avec un sex-ratio de 0,38, un âge moyen de 22,8 ans (extremes de 3 a 72 ans). Au total, 81,9 % des patients etaient des citadins et 63,9 % des etudiants. Les formes cliniques severes representaient 57,5 % des cas, parmi lesquelles les plus frequentes etaient les pelades ophiasiques (21,2 %). Les femmes presentaient plus de formes severes (64,5 %), particulierement chez les filles et les moins de 25 ans. Un evenement de vie traumatique precedait la maladie dans 46,1 % des cas. L’anxiete et l’alexithymie etaient presentes au moment du diagnostic, respectivement dans 26,3 % et 13,1 % des cas. Les anomalies biologiques etaient plus frequentes dans les formes severes (p = 0,01). Le suivi psychologique etait prescrit pour 4 patients. La therapeutique de choix des formes graves etait le bolus intraveineux de corticoides a fortes doses (60 %). Les repousses partielles de plus de 50 % estimees apres 3 mois, etaient remarquees dans 40,9 % des cas severes. Le traitement de 2e ligne au methotrexate etait necessaire dans 20 % des formes severes ( Fig. 1 ). Discussion La pelade a une predominance feminine et avec des formes severes chez les jeunes, en contraste avec la litterature. La presence significative d’anomalies du bilan biologique, dont le syndrome inflammatoire, pourrait suggerer une implication systemique dans la survenue des formes severes. Il est egalement mis en evidence dans notre serie la part psychosomatique dans la survenue de pelade. Le bolus intraveineux mensuel de corticoides a fortes doses demeure un des traitements de choix et bien tolere, tel que rapporte dans la litterature pour les formes chroniques et severes. Le methotrexate en 2e ligne est satisfaisant et bien tolere aussi. Conclusion Notre serie confirme certaines particularites epidemio-cliniques retrouvees en 2005. La corticotherapie locale et en bolus intraveineux mensuel a fortes doses permettait l’obtention de resultats probants, respectivement pour les formes minimes et severes. L’etude d’une plus grande taille d’echantillon pourrait nous aider a poser les indications formelles de chaque option therapeutique dans un contexte de moyens therapeutiques limites.