Agropastoralism and Changes in the Environment : from Myth to Reality, A Case Study from Fouta Djalon (Guinea). The stepped sandstone highlands of Fouta Djalon, a tropical low mountain, were settled during the 18th century by Peul pastoralists. The image of a water tower for West Africa constitutes amongst others the most common spatial representation of this area. Ever since the French colonial rule, administrators, researchers and technicians have shown concern for the future of this agropastoral region reputed to be vulnerable. Invariably the scenario which has lasted a century is the same. It lies upon the hypothesis of the existence of a crisis linked to demographic pressure, non sustainable agropastoral practices, reduced fallow, land scarcity, total deforestation and to sum it up catastrophic soil erosion. This recurrent idea which belongs to the Malthusian school of thought is widespread amongst numerous organizations and people concerned with rural development. Many field studies have shown that the crisis announced periodically had only a limited existence. Only very small areas are concerned and most of the Fouta remains untouched. Changes in the «traditional» rural society, evolutions in the systems of production, unequal population distribution, early and intense drift from the land, have contributed to explain why the crisis has been contained. These trends have led in turn to new competition for land, new social, economic and environmental changes. Meanwhile management policies concerned with both development and environment still rely on the same hypothesis of a considerable and generalized degradation of land and the environment due to man. From the colonial period up to today, the gazetting of forest reserves, reforestation, the protection and grading of mountainsides, anti-erosion measures, have remained common practices of intervention. Largely inadequate since they do not correspond to a need, they are nevertheless the main tools for institutions which do not feel the need or do not have the will to change to a more realistic or updated approach of rural land-use and the environment., Moyenne montagne tropicale, les plateaux gréseux étagés du Fouta Djalon ont été colonisés au XVIIIe siècle par les pasteurs Peuls. Parmi les représentations de cet espace, la plus répandue demeure celle du château d’eau de l’Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi, depuis la colonisation française et jusqu’à ce jour, les administrateurs, les chercheurs et les techniciens n’ont cessé de s’inquiéter de l’avenir de cet espace agropastoral réputé fragile. Le scénario, construit dès l’origine, repose depuis un siècle sur l’hypothèse de l’existence d’une crise dont les composantes sont pression démographique, pratiques prédatrices, réduction du temps de jachère, manque de terre, déforestation totale et en définitive érosion catastrophique. Cette «pensée unique», typiquement malthusienne, est largement partagée par de nombreux organismes et cadres du développement rural. Mais les études de terrain montrent que la crise régulièrement annoncée n’a qu’une réalité très relative. Elle ne concerne finalement que des espaces très localisés, alors qu’elle n’a jamais existé dans l’essentiel du Fouta. Les mutations de la société rurale «traditionnelle», des systèmes de production, l’inégal peuplement, l’exode rural précoce et très intense expliquent qu’elle demeure spatialement limitée. Ces éléments conditionnent en revanche de nouveaux enjeux fonciers, sociaux, économiques et environnementaux. Cependant, les politiques de gestion du couple environnement/développement gardent comme fondement l’hypothèse d’une dégradation importante et généralisée du milieu sous l’action humaine. Procédures de classement d’espaces forestiers, reboisements, aménagements et protection de bassins versants, lutte anti-érosive sont des modes d’intervention utilisés depuis l’époque coloniale jusqu’à aujourd’hui. Largement inefficaces car ils ne correspondent pas à la réalité, ils n’en sont pas moins appliqués par des institutions qui ne ressentent ni le besoin, ni l’envie, d’accréditer une vision plus réaliste et actualisée des systèmes ruraux et du milieu., André Véronique,Pestaña Gilles,Rossi Georges. Agropastoralisme et dynamique du milieu dans le Fouta-Djalon (Guinée), des mythes aux réalités. In: Les montagnes tropicales : identités, mutations, développement. Table-Ronde, Bordeaux-Pessac, 27 et 28 novembre 1998. Bordeaux : Presses Universitaires de Bordeaux, 2001. pp. 205-218. (Espaces tropicaux, 16)