Gouedo, Jean‑Marc, Locht, Jean‑Luc, Ferdouel, Frédéric, Depaepe, Pascal, Brassinne, Laurence, Alix, Philippe, de Beaune, Sophie, Krier, Vincent, Deloze, Valérie, Pihuit, Patrick, Teheux, Eric, and Swinnen, Colette
Les Préhistoriques de Vinneuf ont fréquenté une doline de 80 m de diamètre en voie terminale de comblement et en position d’interfluve Seine‑Yonne. Quatre niveaux archéologiques ont été individualisés au sein d’un complexe d’horizons Bt (paléosol polyphasé). Il est proposé un âge fin Saalien pour le niveau le plus ancien (N3, 3 objets) ; le niveau suivant (N2, 52 objets) est le résultat du démantèlement d’un niveau plus ancien (N3 ?) et de l’apport par illuviation d’esquilles provenant du niveau sus‑jacent N1 (1013 objets). N1 et le niveau terminal N0 (147 objets) ont livré des industries similaires placées hypothétiquement au début glaciaire Weichsélien. A partir de l’étude des bifaces est proposé un rattachement des industries de N0 et N1 au Micoquien d’Europe centrale. La présence du débitage Levallois et laminaire non Levallois permet un rapprochement plus pertinent avec l’industrie de Salzgitter‑Lebenstedt (Tode 1982) Jugée en marge du Micoquien plutôt qu’à une stricte concordance avec les faciès définis par G. Bosinski (1967). L’analyse spatiale de N1 sur 946 m2 met en évidence des zones de concentrations et la circulation centripète de certains produits depuis les zones ou les postes de débitage. Le gisement est interprété comme un site d’habitat temporaire peut‑être lié à des haltes de chasse. La fouille de ce gisement a permis de mettre en évidence un niveau moustérien sur une superficie d’un seul tenant de 6130 m2. L’implantation paléolithique est localisée sur le versant est d’une butte où se développe une séquence limoneuse assez épaisse. Cette industrie est située au sommet d’un paléosol humifère dégradé et corrélable au stade isotopique 5a‑5b. L’industrie est caractérisée par la présence d’un débitage Levallois d’excellente facture, par le façonnage de quelques bifaces et par la présence de quelques lames. L’outillage sur éclat est dominé par les racloirs simples. Différentes zones ont pu être mises en évidence : secteur orienté vers le débitage à l’est, aire d’activités variées à l’ouest... L’intervention menée sur ce gisement a permis d’identifier quatre niveaux du Paléolithique moyen. Les deux niveaux les plus anciens (C et D) ont été attribués respectivement au Saalien et au début du Weichsélien ancien. Le niveau le plus important (B) est en position chronostratigraphique similaire à celui de Molinons (stade isotopique 5a‑5b). Trois chaînes opératoires principales ont été identifiées: débitage Levallois, façonnage de bifaces et production de lames dans une conception volumétrique du nucléus. L’outillage est à nouveau dominé par les racloirs simples ; les supports laminaires semblent avoir été choisis pour les outils de type Paléolithique supérieur. Le niveau le plus récent (A) est contemporain du Pléniglaciaire inférieur ou moyen du Weichsélien. Trois niveaux du Paléolithique moyen ont été identifiés sur ce site. Le niveau le plus important, contemporain du Pléniglaciaire inférieur du Weichsélien, est caractérisé par l’association de plusieurs modes opératoires : débitage Levallois, façonnage de bifaces, débitage laminaire de conception volumétrique (faible représentation). L’outillage, peu ravivé, est marqué par la prédominance des racloirs, surtout simples, et la présence de quelques bifaces. Des aires d’activités de différents types (débitage, zones riches en outillage, zones mixtes), ont été repérées. Les deux autres niveaux (Saalien pour le plus ancien, stade isotopique 5a‑5b pour le second), ont été uniquement testés en raison de leur faible densité et de leur profondeur d’enfouissement. Le plus ancien des trois niveaux du Paléolithique moyen a été retrouvé à l’interface des paléosols Eémien et Weichsélien ancien. Cette série comporte une dizaine de bifaces dont certains ressemblent aux pièces bifaciales de Vinneuf. Le second niveau est contenu au sommet du paléosol du début Glaciaire. Débitage Levallois et production de lames coexistent à nouveau dans cette série. L’outillage présente les mêmes caractéristiques que celui des gisements de Molinons et de Lailly ; les bifaces sont par contre absents. Les quatre niveaux principaux fouillés dans la vallée ont livré, sur des superficies très importantes, des séries moustériennes caractérisées par l’utilisation de la technique Levallois, par la production de lames selon une conception volumétrique du bloc et par le façonnage de bifaces. L’outillage sur éclat est dominé par les racloirs simples. Les outils de type Paléolithique supérieur sont bien représentés ; les encoches et les denticulés sont peu nombreux. The people of prehistoric Vinneuf frequented a doline, some 80 metres in diameter, at the final stage of being filled in in the Interfuvial zone of the Seine and the Tonne. Four archaeological levels were isolated at the heart of a complex of Bt horizons (multi‑phased palaeosols). The oldest level (N3, 3 objects) has been put at the end of the Saalian period. The following level (N2, 52 objects) is the result of the dismantling of an older level (N3 ?) and the arrival of bone splinters from an adjacent level above (N1, 1013 objects) by a process of illuviation. N1 and the final level, NO (147 objects), have produced similar industries, hypothetically placed at the start of the Weichselian glaciation. On the basis of an analysis of the bifaced tools, it is possible to attatch the n0 and N1 industries to the Micoquian phase of central Europe. The presence of Levallois and laminar nonLevallois flakes allows a more pertinent linking with the Salzgitter‑Lebenstedt industries (Tode 1982), judged to be on the fringe of the Micoquian, rather than a strict accordance with the aspects defined by G. Bosinski (1967). The spatiale analysis of N1 over 946 m2 showed evidence of zones of concentrations of artefacts, and of the centripetal circulation of certain products from the knapping zones or posts. The deposit has been interpreted as a site of temporary habitation, possibly linked to hunting stops. The excavation of this deposit has brought to light a mousterian level covering an unbroken area of 6130 m2. The palaeolithic presence is localised on the east slope of a hill where a relatively thick sequence of silts developed. This industry is situated on the summit of a decayed humic palaeosol which is correlated to the isotopic period 5a‑5b. The production is characterised by the presence of Levallois fabrications of excellent quality, the elaboration of several bifaces and by the presence of a few blades. The tools made from flakes are dominated by simple scrapers. Different zones of activity were also evident: an area geared for knapping towards the east, a space for various activities towards the west... The intervention on this deposit has allowed the identification of four middle Palaeolithic levels. The two oldest levels (C and D) have been attributed to the Saalian and the start of the early Weichselian respectively. The most consequential level (B) is in a chronostratigraphical position similar to that at Molinons (isotopique stage 5a‑5b). Three chains of operations have been identified: Levallois knapping, the fashioning of bifaced tools and the production of blades following a volumetric conception of the cores. Once again, the tools are dominated by simple scrapers ; the laminar supports seem to have been chosen for tools of an upper Palaeolithic type. The most recent level (A) is contemporary with the lower or middle pleniglacial of the Weichselian period. Three Middle Palaeolithic levels were identified on this site. The most important of these, contemporary with the lower pleniglacial of the Weichselian period, is characterised by the association of several types of operations : Levallois working, bifaced tools and laminar knapping with volumetric conception (scarce representation). The tools, with little retouching, are remarkable by the predominance of scrapers, particularly simple ones, along with a few bifaced tools. Areas of differing activities were also recorded (knapping, zones rich in tools, “mixed" zones). The low density and the depth of burial.of the other two levels (Saalian for the first, isotopic stage 5a‑5b for the second) meant that these were only sampled. The oldest of the three Middle Palaeolithic levels was found at the Interface of the Eemian and lower Weichselian palaeosols. This series includes ten bifaced artefacts, several of which resemble the bifaced tools at Vinneuf. The second level was contained at the top of a palaeosol dating from the beginning of the glaciation. Once again, there is the coexistence of Levallois working and blade production in this sequence. The tool‑kit presents the same characteristics as that of the deposits at Molinons and Lailly. The bifaces are, on the other hand, absent. The four principal levels excavated in the valley have delivered mousterien sequences over very large areas. These are characterised by the use of the Levallois technique, by blade production following a volumetric conception of the nodules, and by the fabrication of bifaced tools. The flake‑based tools are dominated by simple scrapers. Upper Palaeolithic tools are well represented ; notched and toothed objects are rather scarce. Die prähistorischen Menschen von Vinneuf hielten sich in einer Doline von ca. 80 m Durchmesser, im Endstadium der Verfüllung, am Zusammenfluß von Seine und Yonne auf. Vier archäologische Schichten konnten innerhalb eines Komplexes verschiedener Bt‑Horizonte (vielphasiger Paläoboden) voneinander unterschieden werden. Das älteste Niveau (N3, 3 Artefakte) wird der ausgehenden Saaleeiszeit zugeschrieben; die folgende Schicht (N2, 52 Artefakte) ist aus der Erosion eines älteren Niveaus (N3 ?) und der Infiltration von Absplissen aus dem darüberliegenden Niveau N1 (1013 Artefakte) enstanden. N1 und das abschließende Niveau NO (147 Artefakte) weisen ähnliche Industrien auf, die vermutlich dem Beginn der Weichseleiszeit angehören. Die Untersuchungergebnisse der Faustkeile legen eine Zuordnung der Funde in N1 und N0 zum Mitteleuropäischen Micoquien nahe. Funde der Levalloistechnik und der nicht Levallois Klingentechnik lassen eine Parallele zur Salzgitter‑Lebenstedt‑Technik (Tode 1982), die an den Rand des Micoquien gestellt wird, zutreffender erscheinen als eine reine Übereinstimmung mit den von Bosinski 1967 definierten Fazies. Aus einer flächendeckenden Untersuchung von N1 über einen Bereich von 946 m2 ergeben sich Zonen hoher Konzentration sowie eine zentripetale Verteilung gewißer Erzeugnisse ausgehend von Schlagplätzen. Die Fundstelle wird als ein Saison‑Aufenthaltsort gedeutet, der vielleicht während der Jagdzeiten bewohnt war. Bei der Grabung dieser Fundstelle ist eine durchgehende Mousterien‑Schicht über eine Fläche von 6130 m2 freigelegt worden. Die paläolithische Ansiedlung liegt am Osthang eines Hügels mit einem recht mächtigen Lehmpaket. Gefunden wurden Belege dieser Industrie an der Oberkante eines zersetzten humusführenden Paläobodens, der mit dem isotopischen Stadium 5a‑5b korreliert werden kann. Kennzeichnend für diese Industrie ist eine Levalloistechnik ausgezeichneter Machart und, in beschränktem Umfang, die Herstellung von Faustkeilen und Klingen. Die Abschlagwerkzeuge sind hauptsächlich durch einfache Schaber vertreten. Es lassen sich verschiedene Zonen unterscheiden: ein vom Abschlag geprägter Sektor im Osten, ein gemischter Tätigkeitsbereich im Westen... Die Arbeiten an dieser Fundstelle haben vier Schichten des Mittelpaläolithikums zu Tage gefördert. Die zwei ältesten Niveaus (C und D) werden der Saaleeiszeit beziehungsweise dem Beginn der frühen Weichseleiszeit zugeschrieben. Das bedeutendste Niveau (B) hat eine ähnliche chronostratigraphische Lage wie das Niveau von Molinons (isotopisches Stadium 5a‑5b). Drei dominierende Schlagtechniken sind ermittelt worden: die Levalloistechnik, Herstellung von Faustkeilen sowie die Produkyion von Klingen mit einer voluminöseren Konzeption des Nukleus. Die Werkzeugfunde bestehen auch hier vornehmlich aus einfachen Schabern; die Klingen‑Schlagplattformen waren wahrscheinlich zur Herstellung von Werkzeugen vom Typ des jüngeren Paläolithikums bestimmt. Das jüngste Niveau (A) stammt aus der unteren oder mittleren Maximalausdehnung der Weichseleiszeit. An diesem Fundort sind drei verschiedene Schichten des mittleren Paläolithikums ermittelt worden. Das bedeutendste Niveau aus der unteren Maximalausdehnung der Weichseleiszeit zeichnet sich durch die Verbindung verschiedener Fertigungstechniken aus: Levalloistechnik, Herstellung von Faustkeilen, Klingenproduktion mit voluminöser Konzeption (wenige Exemplare). Das nur wenig retuschierte Werkzeug besteht hauptsächlich aus zumeist einfachen Schabern und einigen Faustkeilen. Es sind Tätigkeitsbereiche unterschiedlicher Prägung zu erkennen: Schlagplätze, Zonen mit hoher Artefaktkonzentration, gemischte Bereiche. Die anderen beiden Niveaus (das ältere datiert aus der Saaleeiszeit und das jüngere aus dem isotopischen Stadium 5a‑5b) sind aufgrund ihrer geringen Artefaktdichte und der Schichtmächtigkeit lediglich sondiert worden. Das älteste der drei Niveaus aus dem mittleren Paläolithikum wurde an der Grenze der Paläoböden des Eeminterglazlals und der älteren Weichseleiszeit gefunden. Diese Serie besteht aus einem Dutzend Faustkeilen, die teilweise Ähnlichkeit zu den bifazialen Stücken von Vinneuf aufweisen. Das zweite Niveau liegt in der Oberkante des Paläobodens der beginnenden Eiszeit. In dieser Fundreihe bestehen die Levalloistechnik und die Klingentechnik erneut nebeneinander. Das Werkzeug gleicht den Funden In Molinons und Lailly: Faustkeile sind hingegen nicht vorhanden. Die Ausgrabungen in den vier Hauptschichten des Tals haben über eine weite Fläche Mousterien‑Funde geliefert, die durch den Einsatz der Levalloistechnik, die Herstellung von Klingen mit voluminösem Konzept des Knollen und die Herstellung von Faustkeilen gekennzeichnet sind. Die Abschlagwerkzeuge bestehen hauptsächlich aus einfachen Schabern. Werkzeugstücke vom Typ des Spätpaläolithikums sind zahlreich vertreten; ausgebuchtete und gezahnte Kanten sind kaum vorhanden.