Labatut, Julie, AGroécologie, Innovations, teRritoires (AGIR), Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-Institut National Polytechnique (Toulouse) (Toulouse INP), Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées-Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées, MINES ParisTech - École nationale supérieure des mines de Paris, Franck Aggeri, Centre de Gestion Scientifique i3 (CGS i3), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-MINES ParisTech - École nationale supérieure des mines de Paris, Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL), and École Nationale Supérieure des Mines de Paris
The management of domestic animal genetic resources is a topic of pressing concern. Managing territorialized common goods of this kind calls for cooperative mechanisms involving a wider range of actors than before. How to steer these mechanisms, and handle the crises in cooperation that can impede them, is crucial to maintaining biodiversity. Starting from an analysis of the mechanisms for selecting local milk ewe breeds in the Western Pyrenees, this thesis seeks to show the value of a multi-level approach to cooperation in dealing with common goods. We propose treating common goods not as givens but as the outcome of a design process. A genealogical approach tracing the evolution of relevant modes of cooperation then leads to the construction of four regimes of cooperation (communitarian, entrepreneurial, intensive and delinked), whose dynamics partly explain the tensions that these resources are generating. We further show the importance of studying these mechanisms not via their managers' intentions but via the effects and unexpected uses made of the technical, scientific and managerial instruments deployed. Detailed analysis concludes that the scientific and technical models, often perceived as neutral by their designers, are not necessarily universal. The way a common good is qualified by its users also has to be incorporated in the management process, an aspect which managers frequently underestimate. Review of the instruments employed to qualify goes beyond the dichotomies and controversies over forms of learning, and demonstrates that there is no pure scientific method of producing knowledge about animals. We finally present an analysis of the market for the goods and services that these mechanisms produce, and show there is no self-regulating market in genetic resources. It is hence important to manage their dissemination in order to preserve the mechanisms' legitimacy. This research provides a fuller understanding of the role that instruments play in cooperative production of territorialized common goods. Instrumentation that assists the learning process and the management of diverse points of views can then be designed.; La gestion des ressources génétiques animales domestiques est aujourd'hui au cœur d'une actualité renouvelée. La gestion de tels biens communs territorialisés repose sur des dispositifs coopératifs impliquant un nombre croissant d'acteurs. Se pose alors la question des modes de pilotage de ces dispositifs et des crises de la coopération qui peuvent les fragiliser, véritables enjeux pour le maintien de la biodiversité. Au travers de l'analyse des dispositifs de sélection des races ovines laitières locales des Pyrénées-Atlantiques, cette thèse vise à montrer l'intérêt d'une approche multi-niveaux de la coopération autour de biens communs. Nous proposons de considérer les biens communs non comme donnés mais comme résultant d'un processus de conception. Ainsi une approche généalogique retraçant l'évolution des formes de coopération autour de ces biens nous permet de construire quatre régimes de coopération (communautaire, entrepreneurial, intensif et découplé) dont les dynamiques expliquent en partie les tensions actuelles autour des ressources concernées. Nous montrons ensuite l'importance d'étudier ces dispositifs non par les intentions des managers mais par les effets et les usages inattendus de leur instrumentation technique, scientifique et gestionnaire. Leur étude fine questionne l'universalité des modèles scientifiques et techniques, souvent considérés comme neutres par leurs concepteurs. Mais la coopération autour de biens communs nécessite aussi la gestion de la qualification collective de ces biens impliquant les usagers, activité dont l'importance est souvent minimisée par les gestionnaires de ces dispositifs. L'étude des instruments utilisés dans les activités de qualification des animaux permet de dépasser les controverses et dichotomies entre formes de connaissances, et de réfuter le mythe d'un régime scientifique pur de production de connaissances sur les animaux. Nous proposons enfin une analyse du marché des biens et des services produits par ces dispositifs, montrant l'inexistence d'un marché auto-régulateur des ressources génétiques. L'important est donc de gérer la diffusion de ces ressources pour maintenir la légitimité des dispositifs. Ce travail permet de mieux comprendre le rôle de l'instrumentation dans la coopération pour la production de biens communs territorialisés. Il s'agit alors de concevoir une instrumentation favorisant les apprentissages et la gestion de la diversité des points de vue.