This thesis is dedicated to the study of the phonology of emphasis in Moroccan Arabic (MA), one of the most complex linguistic phenomena of Arabic, due to its controversial and very ambiguous status which changes from one language to another, from one dialect to another and sometimes from one region to another within the same dialect. We focus initially on the phonetics of emphasis and we show, through a comparative study of the analysis of Arab grammarians, then that of Orientalists, to finish with that of contemporary linguists, that the main articulatory characteristic of emphatics, compared to their non-emphatic cognates, is the retraction of the tongue root, called pharyngealization. This is reflected acoustically in the rise of F1 and lowering of F2 of the adjacent vowels. In the phonological part, we focus first on the evolution of this class of segments, which were glottalized, to show that the parameters set by our predecessors, namely the unique coronal articulation of all emphatic, the emphatisation of adjacent segments, its directionality and its blocking, are no longer valid for the current treatment of emphasis. We then study the different assumptions about the phonological site of emphasis, namely the consonantal and the vocalic site and we show their limits. We propose thereafter our own hypothesis, the ‘autosegmental hypothesis’, in which we consider that the phonological site of emphasis has evolved, passing from a coronal consonant-specific site to an autosegmental root-specific independent one. This hypothesis is supported by data from MA and also those of other Arabic varieties, such as classical Arabic, which show that some words that do not contain any classical emphatic (/tˁ, dˁ, sˁ ,ˁ/), nor even a coronal, form minimal pairs where the only difference is at the level of emphasis, as in MA [bˁabˁa ] ‘father’ vs. [baba] ‘bread crust’. We show in the last part of the thesis that the directionality of this harmony process is, contrary to the previous studies, always unidirectional and that the palatals /i, j, , / play no role in its blocking., La présente thèse est dédiée à l’étude de la phonologie de l’emphase en arabe marocain (AM), un des phénomènes linguistiques les plus complexes de la langue arabe de par son statut controversé et très ambigu, qui change d’une langue à l’autre, d’un dialecte à l’autre, voire parfois d’une région à l’autre au sein d’un même dialecte. Nous nous intéressons dans un premier temps à la phonétique de l’emphase et nous montrons, à travers une comparaison des études des grammairiens arabes, puis de celles des orientalistes pour finir avec celles des linguistes contemporains, que la caractéristique articulatoire principale des consonnes emphatiques, par rapport à leurs contreparties non emphatiques, est le recul de la racine de la langue, appelé pharyngalisation. Ceci se reflète acoustiquement dans l’élévation du F1 et l’abaissement du F2 des voyelles adjacentes. Dans la partie phonologique, nous nous intéressons d’abord à l’évolution de cette classe de segments, qui dérivent de glottalisées, afin de montrer que les paramètres définis par nos prédécesseurs, à savoir le lieu d’articulation coronal commun aux emphatiques classiques (/tˁ, dˁ, sˁ, ˁ/), l’emphatisation des segments adjacents, la directionnalité et le blocage de l’emphase sont à reformuler. Nous étudions ensuite les différentes hypothèses sur le site phonologique de l’emphase, à savoir le site consonantique et le site vocalique, et nous montrons leurs limites. Nous proposons par la suite notre propre hypothèse, l’hypothèse autosegmentale, selon laquelle le site phonologique de l’emphase a évolué, en passant d’un site consonantique, spécifique aux coronales, à un autosegment indépendant. Cette hypothèse est confirmée par les données de l’AM, mais aussi par celles d’autres variétés arabes comme l’arabe classique, qui montrent que certains mots qui ne contiennent aucune emphatique classique, ni même de coronale, s’opposent à d’autres mots sur la seule base de l’emphase, comme en AM, [bˁabˁa] ‘papa’ vs. [baba] ‘mie de pain’. Nous montrons dans la dernière partie de la thèse que la directionnalité de cette harmonie est, contrairement à ce que stipulent les études précédentes, toujours unidirectionnelle, et que les palatales /i, j, , / ne jouent aucun rôle dans son blocage. Enfin, nous montrons aussi que la racine constitue le domaine morphologique de l’emphase.