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HHV‐6B is the subtype most often involved in the systemic manifestations of the DRESS, but also in myelosuppression in bone marrow transplant. We report a new observation of its myelosuppressive effect: a case of DRESS complicated by agranulocytosis with detectable HHV‐6 RNA in bone marrow.

Antihistamines are commonly used medications for the treatment of allergic diseases or chronic spontaneous urticaria. They are usually well tolerated and effective. Antihistamines are classified into six chemical groups : piperazines, piperidines, phenothiazines, ethanolamines, ethylenediamines and alkylamines. Among antihistamines, piperazines are the most frequent inducers of hypersensitivity.1 Immediate hypersensitivity as cases of urticaria or anaphylaxis are usually reported but delayed reactions are also possible.

Resume Introduction La permethrine est un pyrethrinoide de synthese employe comme insecticide chimique, ayant l’AMM (autorisation de mise sur le marche) dans le traitement de la gale humaine depuis 2014. Nous rapportons un cas de reaction d’hypersensibilite immediate (HSI) severe avec urticaire de contact generalisee secondaire a l’application cutanee de permethrine creme 5 % (Topiscab®). Observation Une femme de 44 ans recevait un traitement par ivermectine orale, Topiscab® et levocetirizine pour une suspicion de gale. Huit heures apres la prise d’un comprime de levocetirizine et 5 h apres l’application cutanee d’un tube de Topiscab® associee a la prise orale d’ivermectine, elle presentait une urticaire generalisee, des nausees, des diarrhees puis une perte de connaissance. Les prick-tests et tests de reintroduction orale de l’ivermectine et de la levocetirizine etaient negatifs. On notait un erytheme non significatif en regard du prick-test a la permethrine. Le test ouvert d’application du Topiscab® etait positif a 20 min, avec apparition d’une urticaire et le test ouvert a l’acide sorbique etait positif a 2 h. Une exposition accidentelle de la patiente a de la permethrine en spray a engendre secondairement une dyspnee avec recidive de l’urticaire. Discussion Des symptomes benins et transitoires sont regulierement decrits apres application de permethrine topique (brulures, paresthesies, majoration du prurit). Des reactions d’hypersensibilite retardee (eczema de contact) sont egalement rapportees. Des cas exceptionnels de reactions d’HSI severes ont ete decrits a la suite d’une exposition professionnelle, par voie aeroportee, a des insecticides contenant des agents pyrethrinoides. Aucun cas d’HSI severe secondaire a une application topique de permethrine n’avait ete rapporte jusqu’ici.

International audience; Introduction: Atopic keratoconjunctivitis is associated with eyelid eczema. It may require the use of local corticosteroids which if prolonged can be a source of ocular complications. Tacrolimus is an immunosuppressant used in cutaneous application in atopic dermatitis. The aim of this study was to measure the efficacy and tolerance of tacrolimus 0.1% ointment in palpebral application in atopic keratoconjunctivitis.Patients and methods: This retrospective, single-center study was conducted between June 2014 and February 2017. Patients with atopic keratoconjunctivitis not controlled by first-line medical treatments were included. The primary endpoint was the evolution of functional signs as assessed by the NEI-VFQ25 and OSDI quality of life scores. Secondary endpoints were visual acuity and local corticosteroid use.Results: Among the 18 patients included, the mean age was 37.9 ± 16.8 years. The first follow-up visit was on average 68.3 ± 55.3 days after initiation of treatment. The NEI-VFQ25 score was significantly improved for seven of its sub-scores (P < 0.05) and the mean OSDI decreased significantly from 52.3 ± 26.2 to 22.0 ± 27.0 (P < 0.001) showing a decrease in eye discomfort. A significant reduction was observed in the number of patients using local corticosteroids. There was no significant change in visual acuity.Conclusion: Tacrolimus ointment 0.1% in palpebral application appears to be an effective treatment for the management of atopic keratoconjunctivitis.; Introduction : la kératoconjonctivite atopique est fréquemment associée à un eczéma palpébral. Elle peut nécessiter le recours aux corticoïdes locaux dont l’utilisation prolongée est source de complications oculaires. Le tacrolimus est un immunosuppresseur, utilisé en application cutanée dans la dermatite atopique. Le but de cette étude est d’évaluer l’efficacité et la tolérance du tacrolimus 0,1 % pommade en application palpébrale dans la kératoconjonctivite atopique.Patients et méthodes : il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique, réalisée entre juin 2014 et février 2017. Les patients présentant une kératoconjonctivite atopique non contrôlée par les traitements médicaux de première intention ont été inclus. Le critère de jugement principal a été l’évolution des signes fonctionnels évaluée par les scores de qualité de vie NEI-VFQ25 et OSDI. Les critères secondaires ont été l’acuité visuelle et la consommation de corticoïdes locaux.Résultats : parmi les 18 patients inclus, l’âge moyen était de 37,9 ± 16,8 ans. La première consultation de contrôle survenait en moyenne 68,3 ± 55,3 jours après l’initiation du traitement. Le score NEI-VFQ25 était amélioré significativement pour sept de ses sous-scores (p < 0,05) et l’OSDI moyen diminuait significativement de 52,3 ± 26,2 à 22,0 ± 27,0 (p < 0,001) témoignant d’une diminution de la gêne oculaire. Une réduction significative du nombre de patients ayant recours à une corticothérapie locale a été observée. Il n’y avait pas de modification significative de l’acuité visuelle.Conclusion : le tacrolimus pommade 0,1 % en application palpébrale semble être un traitement efficace dans la prise en charge de la kératoconjonctivite atopique.

Summary Background Food urticaria is common and generally benign, and it may be of viral or idiopathic aetiology. A food origin of the allergy is frequently sought but rarely found. Mammalian meat anaphylaxis, or alpha-galactose (α-gal) anaphylaxis, is a rare and recently discovered entity. Patients and methods Herein, we report a case of alpha-galactose (α-gal) anaphylaxis in a 60-year-old woman presenting four episodes of acute urticaria with signs of anaphylaxis occurring a few hours after meals containing mammalian meat (beef meat, pork meat and offal). The diagnosis was confirmed by a positive gelatine prick-test and the presence of α-gal IgE. Discussion In the event of acute urticaria associated with systemic symptoms, in particular gastrointestinal signs, allergy to α-galactose should be considered.

Introduction L’ETIFOXINE, anxiolytique de la famille des benzoxazines, est prescrit dans les manifestations somatiques de l’anxiete mineure avec un service medical rendu (SMR) faible. En 2014, la reevaluation par l’ANSM montre des affections dermatologiques (parfois graves) dans 58,2 % des cas. Methodes Etude retrospective au CHU et CRPV de Haute-Normandie selon les declarations d’hypersensibilite a la pharmacovigilance (PV) de 2000 a 2019. Resultats 42 cas declares, 35 femmes (83,3 %) pour 7 hommes (16,7 %). Moyenne d’âge 39,5 ans [10 ans-82 ans]. Indication : anxiete (67 %), depression (5 %), 21 % non connue. Tableau clinique : 33 exanthemes maculopapuleux (EMP) soit 78,6 %, 1 Syndrome de Lyell, 1 DRESS et 1 Stevens Johnson, 1 pemphigus vulgaire (2,4 %), entre autre. Au sein des EMP, 15 patients (45 %) avec signes de gravite (SdG) clinique (atteintes muqueuses, fievre, erythrodermie, angioedeme, œdeme visage, adenopathies) ou des SdG biologique (cytolyse et/ou cholestase ou hypereosinophilie). Hospitalisation necessaire dans 50 % des cas (dont 1 en reanimation). Delai moyen d’apparition des lesions : 10,6 jours [1j-66j]. Imputabilite : STRESAM seul imputable dans 50 % des cas. Enquete allergologique : 6 patients seulement (14,3 %) ont beneficie de patchs tests (PT) a de diverses molecules dont l’ETIFOXINE. PT negatifs a l’ETIFOXINE pour tous. Jamais teste seul pour prouver l’imputabilite. Moyenne du nombre de declaration de 2000 a 2014 : 1,27 contre 4,60 de 2015 a 2018. Moyenne du nombre de boites vendues par an de 2010 a 2014 (selon AMELI.fr) : 2 674 175 boites et 2 392 291 de 2014 a 2018, soit une baisse d’environ 300 000 boites (12 %). Discussion Le rapport de 2014 n’a pas permis une diminution significative des ventes d’ETIFOXINE (12 %), cependant, moyenne du nombre de declaration a augmente (4,60 vs 1,27). Cette molecule peut declencher des tableaux cliniques graves, avec 50 % de patients hospitalises et parfois un pronostic vital engage. Aucun PT n’a ete realise uniquement au STRESAM, du fait de son faible SMR et de sa facilite a etre subsiste (BZD). La rentabilite serait moindre (PT toujours negatifs). Conclusion Le STRESAM a un SMR faible mais est toujours commercialise malgre les differents tableaux dermatologiques constates.

Introduction Rarement suspectes, les antihistaminiques (AH) peuvent etre responsables d’allergies. Nous rapportons un cas de toxidermie a l’ebastine. Observations Un patient etait suivi depuis 7 mois en dermatologie pour une urticaire chronique spontanee traitee par : desloratadine puis levocetirizine, 4 comprimes (cp) par jour de bonne efficacite. Il n’avait pas d’antecedent et ne prenait aucun autre traitement. Devant une asthenie depuis la mise en place du traitement, remplacement par ebastine 3cp. Quatre jours apres, il developpait un exantheme maculopapuleux (EMP) sur 45 % de surface corporelle, prurigineux initialement des plis avec extension au tronc et racines des membres sans signe de gravite clinique ou biologique. L’evolution etait favorable apres l’arret de l’ebastine. Le levocetirizine etait repris par la suite avec bonne tolerance. Resultats La biopsie cutanee revelait quelques foyers spongiotiques avec de rares necroses keratinocytaires compatibles avec toxidermie. Prick-tests : fexofenadine, loratadine, desloratadine, ebastine, hydroxyzine, cetirizine negatifs. Patch-tests (PT) aux AHs (dilues dans 30 % de vaseline) : piperazines (hydroxyzine, cetirizine), piperidines (fexofenadine, loratadine, desloratadine, ebastine) etaient appliques sur le dos et le thorax (zones anciennement lesees). A 72 heures, les PTs etaient positifs a 2++ ebastine et a 3+++ desloratadine. Des biopsies cutanees etaient realisees au niveau des 2 PTs et etaient compatibles avec un eczema de contact. Discussion Selon la base nationale de la pharmacovigilance, 34 cas d’eruptions cutanees avec imputabilite de l’ebastine, dont 18 cas avec cette seule molecule imputable, ont ete rapportes. Les reactions d’hypersensibilites aux AHs peuvent etre de presentations diverses : urticaires (30 %), erythemes pigmentes fixes (EPF) (27 %), eczemas, EMP (7,7 %), pustuloses exanthematiques aigues generalises (PEAG) (5 %) et necrolyse epidermique toxique (1 %). La sensibilite des PTs aux AHs est variable (38 % pour EMP, 80 % pour EPF/PEAG). La famille des piperazines (hydroxyzine, cetirizine, etc.) est quasiment toujours impliquee dans les cas d’HS aux AHs rapportes dans la litterature. Des etudes recentes suggerent des reactions croisees au sein des piperazines. A notre connaissance, aucun cas de reaction croisee au sein des piperidines (loratadine, desloratadine, ebastine) n’a ete decrit jusqu’alors. Conclusion Il s’agit a notre connaissance du premier cas rapporte de toxidermie a un AH de la famille des piperidines (ebastine) affirme par PT montrant egalement une reaction croisee au sein de celle-ci.

International audience; Introduction: Atopic keratoconjunctivitis is frequently associated with atopic eyelid dermatitis. It may require topical steroids, the prolonged use of which may cause ocular complications. Tacrolimus is an immunosuppressant used topically on the skin in atopic dermatitis. The purpose of this study is to evaluate the efficacy and tolerability of tacrolimus 0.1% ointment applied to the eyelids in atopic keratoconjunctivitis.Patients and methods: This is a single center, retrospective study carried out between June 2014 and February 2017. Patients presenting with atopic keratoconjunctivitis uncontrolled by first-line medical treatment were included. The main outcome was change in functional symptoms as evaluated by the NEI-VFQ25 and OSDI quality of life scores. Secondary criteria were visual acuity and topical steroids use.Results: Among the 18 patients included, the mean age was 37.9 ± 16.8 years. The first follow-up visit occurred on average 68.3 ± 55.3 days after initiation of treatment. The NEI-VFQ25 score improved significantly for seven of the sub-scores (P < 0.05), and the mean OSDI decreased significantly from 52.3 ± 26.2 to 22.0 ± 27.0 (P < 0.001), demonstrating a decrease in ocular symptoms. A significant reduction in the number of patients requiring topical steroid treatment was observed. There was no significant change in visual acuity.Conclusion: Tacrolimus 0.1% ointment applied to the eyelids appears to be an effective treatment in the management of atopic keratoconjunctivitis.

Introduction Rarement suspectes, les antihistaminiques (AH) peuvent etre responsables d’allergies. Nous rapportons un cas de toxidermie a l’EBASTINE. Methodes Mr P. suivi depuis 7 mois en dermatologie pour une urticaire chronique spontanee traitee par :DESLORATADINE puis LEVOCETIRIZINE 4 comprimes (cp)/J avec bonne efficacite. Il n’a pas d’antecedent et ne prend aucun traitement. Devant une asthenie depuis la mise en place du traitement,remplacement par EBASTINE 3 cp. Quatre J apres, il a developpe un exantheme maculo-papuleux(EMP) sur 45 % de surface corporelle, prurigineux, initialement des plis avec extension au tronc et racines des membres sans signe de gravite clinico-biologique. Evolution favorable a l’arret de l’EBASTINE.LEVOCETIRIZINE reprise avec bonne tolerance. Resultats Biopsie cutanee : quelques foyers spongiotiques, rares necroses keratinocytaires compatibles avec toxidermie. Pricks tests : FEXOFENADINE, LORATADINE, DESLORATADINE,EBASTINE, HYDROXYZINE, CETIRIZINE negatifs. Patchs tests (PT)(30 % de vas) : PIPERAZINES(HYDROXYZINE, CETIRIZINE), PIPERIDINES (FEXOFENADINE, LORATADINE, DESLORATADINE, EBASTINE) sur le dos et le thorax (zones lesees). A 72h, PT a 2++ EBASTINE et 3+++DESLORATADINE. Des biopsies cutanees au niveau des 2 PT qui etaient compatibles avec un eczema de contact. Discussion Selon la base nationale de la pharmacovigilance, 34 cas d’eruptions cutanees avec imputabilite de l’EBASTINE dont 18 cas avec cette seule molecule imputable. Les reactions d’hypersensibilites (HS) aux AH sont de presentations diverses : urticaires (30 %), erythemes pigmentes fixes(EPF)(27 %),eczemas, EMP(7.7 %), pustuloses exanthematiques aigues generalises(PEAG)(5 %) et necrolyse epidermique toxique(1 %). La sensibilite des PT aux AH est variable (38 % EMP, 80 % EPF/PEAG). Les piperazines sont quasiment toujours impliquee dans les cas d’HS aux AH rapportes dans la litterature. Des etudes recentes suggerent reactions croisees au sein des piperazines. A notre connaissance aucun cas de reaction croisee au sein des piperidines n’a ete decrit jusqu’alors. Conclusion Il s’agit a notre connaissance du premier cas rapporte de toxidermie a un AH a famille des piperidines (EBASTINE) affirme par PT montrant egalement reaction croisee au sein de celle-ci.

Introduction Les patients de plus de 65 ans peuvent presenter un eczema de contact allergique (ECA). Il existe de nombreuses indications a la realisation de patch tests. L’objectif de cette etude etait de determiner les caracteristiques des patients de plus de 65 ans en realisant des patchs tests (PT) pour un eczema. Materiel et methodes Il s’agit d’une etude retrospective dans laquelle ont ete inclus les patients de plus de 65 ans ayant realise des PTs de 2008 a 2018 au CHU de Rouen. Resultats Sur 173 patients, 18 etaient exclus. 155 patients etaient testes pour suspicion de ECA, 49 (32 %) hommes et 106 (68 %) femmes. L’âge median etait de 71 ans (65–95), 54 (35 %) patients avaient 75 ans et plus. On relevait 17 (11 %) eczemas generalises, 122 (79 %) eczemas localises dont 29 (24 %) au visage et cou, 18 (15 %) aux mains et 16 (12 %) aux paupieres. Cent deux (65,8 %) patients presentaient des PTs positifs dont 74 (47,7 %) pertinents permettant de conclure a un ECA. Ces resultats etaient similaires dans le sous-groupe 75 ans et plus : 39 (72 %) avec PTs positifs et 25 (46,3 %) concluant a un ECA. Les PTs etaient positifs pour 41 (55 %) aux parfums, 30 (40,5 %) aux metaux, 23 (31 %) aux conservateurs et 16 (21,6 %) aux antiseptiques. Pour les conservateurs, les isothiazolinones (IT) etaient impliques dans 65 % des cas dont 23 % pour les methylisothiazolinones. Les autres diagnostics etaient : 26 (17 %) eczema chronique du sujet âge, 16 (10 %) absence de diagnostic, 12 dermite irritative (8 %), 7 (5 %) dermatite atopique, 5 (3 %) rosacee et 3 (2 %) psoriasis. Discussion Dans la litterature 66,6 % des patients beneficiant de PT ont des tests positifs et 50,2 % des tests pertinents concluant au diagnostic d’ECA. Dans notre cohorte de plus de 65 ans, nous retrouvons des resultats comparables respectivement de 65,8 % et 47,7 %, similaires dans le sous-groupe de patients de plus de 75 ans. Ici, l’atteinte du visage etait predominante. Dans la population generale, l’atteinte des mains est la plus souvent rapportee. L’arret de l’activite professionnelle pourrait expliquer cette difference. On trouve aussi dans notre population, l’epidemie d’IT avec une predominance de cette classe dans la famille des conservateurs. Notre etude etant retrospective et non randomisee, une etude prospective et randomisee permettrait d’affirmer ces conclusions. La frequence de positivite des PTs realises chez les personnes de plus de 65 ans semble comparable a celle de la population generale.

Introduction L’etifoxine, anxiolytique de la famille des benzoxazines, est prescrit dans les manifestations somatiques de l’anxiete mineure avec un service medical rendu (SMR) faible. En 2014, la reevaluation par l’ANSM montre des affections dermatologiques (parfois graves) dans 58,2 % des cas. Materiel et methodes Etude retrospective au CHU et CRPV de Haute-Normandie selon les declarations d’hypersensibilite a la pharmacovigilance (PV) de 2000 a 2019. Resultats 42 cas declares, 35 femmes (83,3 %) pour 7 hommes (16,7 %). Moyenne d’âge 39,5 ans [10–82 ans]. Indication : anxiete (67 %), depression (5 %), 21 % non connue. Tableau clinique : 33 exanthemes maculopapuleux (EMP) soit 78,6 %, 1 syndrome de Lyell, 1 DRESS et 1 Stevens–Johnson, 1 pemphigus vulgaire, 1 erytheme polymorphe (2,4 %). Au sein des EMP, 15 patients (45 %) avec signes de gravite (SdG) clinique (atteintes muqueuses, fievre, erythrodermie, angiœdeme, œdeme visage, adenopathies) ou des SdG biologiques (cytolyse et/ou cholestase ou hypereosinophilie). Hospitalisation necessaire dans 50 % des cas (dont 1 en reanimation). Delai moyen d’apparition des lesions : 10,6 jours [1–66j]. Imputabilite : etifoxine seule imputable dans 50 % des cas. Enquete allergologique : Six patients seulement (14,3 %) ont beneficie de patchs tests (PT) a de diverses molecules dont l’etifoxine. PTs negatifs a l’etifoxine pour tous. Jamais teste seul pour prouver l’imputabilite. Moyenne du nombre de declaration a la PV de 2000 a 2014 : 1,27 contre 4,60 de 2015 a 2018. Nombre de boites vendues en moyenne par an (selon AMELI.fr) de 2010 a 2014 : 2 674 175 boites et 2 392 291 de 2014 a 2018, soit une baisse d’environ 300 000 boites (12 %) a la suite de la reevaluation de l’ANSM. Discussion Le rapport de 2014 n’a pas permis une diminution significative des ventes d’etifoxine (12 %), cependant, le nombre de declarations a augmente (4,60 vs 1,27). Cette molecule peut declencher des tableaux cliniques graves, avec 50 % de patients hospitalises et parfois un pronostic vital engage. Aucun PT n’a ete realise uniquement a l’etifoxine du fait de son faible SMR et de sa facilite a etre substitue par les BZD. La rentabilite serait moindre car les PTs sont toujours negatifs chez les cas testes. Conclusion L’etifoxine a un SMR faible, mais est toujours commercialise malgre les differents tableaux dermatologiques constates qui sont, pour certains, graves.

Introduction Lors de leur exercice professionnel, les podologues manipulent de nombreux allergenes : huiles de massage, cremes parfumees, instruments metalliques. Ils sont egalement exposes aux produits chimiques par l’utilisation des resines pour la confection des semelles thermoformees. Nous reportons deux cas de dermatites de contact allergique chez des podologues. Observations Cas 1 : Un podologue droitier de 69 ans, consultait pour une pulpite fissuraire des trois 1ers doigts de la main droite rythmee par le travail. Une exploration allergologique par tests epicutanes (batterie standard europeenne, ajouts du GERDA, conservateurs, caoutchoucs, chaussures, metaux, methacrylate et resine epoxy) mettait en evidence a la lecture a 48 h et 72 h une sensibilisation au baume du Perou (pertinence [P] possible), au methyldibromoglutaronitrile (P ancienne : ce conservateur n’est plus autorise dans les cosmetiques) ainsi qu’a la resine 4-tert-buthylphenol-formaldehyde. Ce dernier allergene est pertinent car il etait present dans les resines utilisees par notre patient pour la confection des semelles thermoformees. Une optimisation des equipements de protection individuelle (gants) n’a pas permis d’amelioration, et l’eviction complete des resines n’etait pas possible pour ce patient. L’association de dermocorticoides (DC) et d’alitretinoine per os a permis une regression acceptable des symptomes et le maintien au poste. Cas 2 : Un podologue de 31 ans, atopique, consultait pour un eczema des mains rythme par le travail. L’exploration allergologique trouvait une sensibilisation a l’huile essentielle de lavande, a la coumarine et a la resine epoxy bisphenol F. L’interrogatoire mettait en evidence l’utilisation d’une creme pour les pieds a la lavande et l’utilisation des resines pour les confections des semelles et ortheses. La P etait donc certaine. Les DC ont permis la disparition de l’eczema. La mise en place de mesures de prevention secondaire, notamment le port de gants lors des soins de pedicurie et de la confection des semelles a evite la recidive de l’eczema. Discussion Le risque d’infection cutanee (transmission de mycoses, verrues, etc. lors des soins de pedicurie) et le risque de troubles musculosquelettiques lies aux mauvaises postures sont bien connus chez les podologues. Il existe egalement un risque d’allergie de contact : les molecules parfumantes (ici : baume du Perou, huile essentielle de lavande, coumarine) et les conservateurs sont presents dans les cosmetiques et les produits pharmaceutiques utilises en pedicurie. Enfin, il existe aussi un risque chimique lors de la confection des semelles orthopediques thermoformees notamment par l’utilisation de resine telles que la resine epoxy ou encore la resine 4-tert-buthyl-phenol-formaldhehyde. En conclusion, l’identification de tous les risques professionnels permet de mettre en place au plus tot les mesures de prevention primaire adaptees.

Introduction Les patients de plus de 65 ans peuvent presenter un eczema de contact allergique (ECA). L’objectif etait de determiner les caracteristiques des patients de plus de 65 ans realisant des patchs tests (PT) pour un eczema. Methodes Etude retrospective monocentrique dans laquelle ont ete inclus les patients de plus de 65 ans ayant realise des PT de 2008 a 2018 au CHU de Rouen. Resultats Sur 173 patients, 18 ont ete exclus. 155 patients ont ete testes pour suspicion de ECA, 49 (32 %) hommes et 106 (68 %) femmes. L’âge median etait de 71 ans (65–95), 54 (35 %) patients avaient 75 ans et plus. On relevait 17 (11 %) eczemas generalises, 122 (79 %) eczemas localises dont 29 (24 %) au visage et cou, 18 (15 %) aux mains et 16 (12 %) aux paupieres. 102 (65,8 %) patients ont presente des PT positifs dont 74 (47,7 %) pertinents permettant de conclure a un ECA. Ces resultats etaient similaires dans le sous-groupe 75 ans et plus : 39 (72 %) avec PT positifs et 25 (46,3 %) concluant a un ECA. Les PT etaient positifs pour 41 (55 %) aux parfums, 30 (40,5 %) aux metaux, 23 (31 %) aux conservateurs et 16 (21,6 %) aux antiseptiques. Pour les conservateurs, les isothiazolinones (IT) etaient impliques dans 65 % des cas dont 23 % pour les methylisothiazolinones. Les autres diagnostics etaient : 26 (17 %) eczema chronique du sujet âge, 16 (10 %) absence de diagnostic, 12 dermites irritatives (8 %), 7 (5 %) dermatite atopique, 5 (3 %) rosacee et 3 (2 %) psoriasis. Discussion Dans la litterature 66,6 % des patients beneficiant de PT ont des tests positifs et 50,2 % des tests pertinents concluant au diagnostic d’ECA. Dans notre cohorte de plus de 65 ans, nous retrouvons des resultats comparables respectivement de 65,8 % et 47,7 %, similaires dans le sous-groupe de patients de plus de 75 ans. Ici, l’atteinte du visage etait predominante. Dans la population generale, c’est l’atteinte des mains la plus souvent rapportee. L’arret de l’activite professionnelle pourrait expliquer cette difference. On retrouve aussi dans notre population, l’epidemie d’IT avec une predominance de cette classe dans la famille des conservateurs. Conclusion La frequence de positivite des PT realises chez les personnes de plus de 65 ans semble comparable a celle de la population generale.

Permethrin is a synthetic pyrethroid used as a chemical insecticide that obtained an MA in the management of human scabies in 2014. We report a case of severe immediate hypersensitivity (IH) reaction with generalized contact urticaria secondary to the cutaneous application of 5% permethrin cream (Topiscab®).A 44-year-old woman with no personal history of atopy was treated with oral ivermectin, Topiscab® and levocetirizine for suspected scabies. Eight hours after taking a levocetirizine tablet and five hours after the application of a tube of Topiscab® together with oral ivermectin, she presented generalized urticaria, nausea and diarrhoea, followed by loss of consciousness. Skin prick-tests for ivermectin and levocetirizine were negative. We noticed non-significant erythema with permethrin. The open application test with Topiscab® was strongly positive at 20min with the appearance of an urticaria plaque in the area of application. The open test with sorbic acid was positive at 2h. Accidental exposure to permethrin spray caused dyspnoea and recurrence of urticaria.Mild and transient symptoms are regularly described after cutaneous application (burning, paraesthesia or increased itching). Delayed hypersensitivity reactions such as contact dermatitis have been reported in the literature. Exceptional cases of severe IH reactions have been described following occupational exposure to airborne pyrethroid insecticides. No cases of severe IH reaction secondary to application of topical permethrin have been reported.

Introduction Le diagnostic des dermatoses professionnelles n’est pas toujours aise du fait de la multitude des allergenes suspects et des diagnostics differentiels. Nous rapportons un cas original d’une dermatose de contact professionnelle sur peau noire chez un agent de voirie. Methodes Un patient de 45 ans d’origine africaine etait hospitalise pour une dermatose eczematiforme lichenifiee severe des zones photo exposees evoluant depuis un an et rythmee par le travail. Il exerce le metier d’employe des collectivites territoriales et agent de voirie a la commune de Rouen. Il manipule des desherbants, realise des travaux d’elagage et desherbage manuel et utilise de nombreux outils metalliques. Resultats Les patchs tests de la batterie standard ont revele un patch positif aux lactones sesquiterpeniques (LS) mix. La pertinence etait certaine puisque les LS sont contenues dans les pissenlits, ambroisies et autre « mauvaises herbes » que le patient arrache lors de son travail. Le diagnostic d’eczema de contact professionnel aux lactones sesquiterpeniques a ete retenu. Ce patient a fait l’objet d’une demande de reclassement et d’une declaration de maladie professionnelle. Discussion (1) Les LS sont contenues dans de tres nombreuses especes de plantes : les asteracees (pissenlits, ambroisies, armoises, laitues, endives…), les lauracees (laurier) et les lichens de frullania (mousse de chene). (2) Le patch test « LS mix », appartenant a la batterie standard, ne detecterait, selon les etudes, qu’un a deux tiers des patients allergiques aux asteracees. En cas de forte suspicion, il est conseille d’associer le composite mix 6 % et des tests semi-ouverts aux extraits vegetaux (feuille, mousse, fleur, tige, racine. (3) L’eczema de contact au LS est souvent photo distribue faisant suspecter une photo-allergie. Les autres dermatoses aux plantes sont la dermite d’irritation par facteurs mecaniques (epines de cactus, de rosier, barbes des cereales) ou chimiques (cristaux d’oxalate de calcium presents dans les jonquilles, narcisses, jacinthes, ananas…) et les phytophotodermatoses. Conclusion Penser a evoquer une allergie de contact aux plantes en cas d’eczema photo-distribue chez un patient travaillant en exterieur.

Introduction Chez les patients d’âge ≥ 75 ans ayant presente une reaction d’hypersensibilite medicamenteuse (HSM), les explorations allergologiques (EA) sont parfois difficilement realisables avec une impression generale de faible positivite des tests cutanes (TC). L’objectif de notre etude etait d’evaluer la rentabilite des EA et des TC ainsi que leur faisabilite, dans cette population. Methodes Il s’agit d’une etude observationnelle retrospective realisee au CHU de Rouen portant sur 108 patients d’âge ≥ 75 ans vus en consultation dediee aux HSM entre septembre 2013 et octobre 2017. Resultats L’âge moyen etait de 81,5 ans avec 73,1 % d’HSM retardees et 20,3 % d’HSM immediates. Les medicaments les plus impliques etaient les antibiotiques (68,5 %) dont les beta-lactamines (49,1 %). 49/108 patients (45,4 %) ont pu etre testes et 59/108 n’ont pas pu etre testes (54,6 %). Hormis les HSM graves (15,2 %), les causes majoritaires de non realisation des EA etaient un refus du patient (13,6 %), des medicaments facilement substituables et non indispensables (13,6 %), l’âge avance (11,8 %) et un mauvais etat general (10,2 %). Les patients non testes etaient significativement plus âges que les patients testes (âges moyens 82,9 vs 79,7 ans, p = 0,0002). Les TC ont ete positifs dans 42 % des cas, et negatifs avec confirmation par un TPO negatif dans 48 % des cas. Il n’y a eu que 3 FN (10 %). La Sp des TC etait de 100 % et leur VPN de 83 %. La Se et la VPP n’etaient pas calculables (pas de TPO si TC positifs). Discussion Les medicaments les plus impliques dans notre population etaient les antibiotiques, et non les medicaments prescrits de facon chronique chez les personnes âgees, comme on aurait pu s’y attendre. Les EA etaient non realisees du fait d’un âge trop avance, de co-morbidites, et de maniere non rare du fait d’un refus du patient. Cependant, les TC apparaissent aussi rentables dans cette population avec un taux de positivite proche de celui retrouve dans la population generale, une bonne Sp et une bonne VPN. Conclusion Seuls 50 % de nos patients ont pu etre testes mais les TC etaient positifs dans 42 % des cas avec peu de FN. Il est donc interessant d’adresser aussi les patients d’âge ≥ 75 ans chez l’allergologue en cas d’HSM.

Resume Introduction La lepre est toujours presente dans certaines regions du monde et le dermatologue occupe une place centrale dans son diagnostic. Nous rapportons une observation de lepre tuberculoide atypique par sa disposition lineaire semblant suivre des lignes de Blaschko. Observation Un patient originaire de Mayotte etait adresse par le service de neurologie pour suspicion de lepre tuberculoide. Le patient presentait un deficit du nerf ulnaire associe a une hypertrophie neuronale et une atteinte cutanee. L’examen dermatologique trouvait des lesions hypopigmentees hypoesthesiques lineaires de l’avant-bras et du bras. La presentation atypique clinique nous faisait egalement evoquer un mosaisme pigmentaire ou une pigmentation post-inflammatoire. La biopsie montrait une dermite granulomateuse epithelioide avec une atteinte perinerveuse. Les examens d’imagerie confirmaient une hypertrophie neuronale. Le diagnostic de lepre tuberculoide lineaire etait retenu. Discussion Cette observation illustre la necessite de penser au diagnostic de lepre devant toute lesion hypopigmentee, meme lineaire d’aspect blaschkoide. Plusieurs hypotheses peuvent etre evoquees pour expliquer cette disposition topographique particuliere.

Summary Acrodermatitis chronica atrophicans (ACA) is the late cutaneous form of Lyme borreliosis. The early inflammatory phase manifests with a bluish-red discoloration and doughy swelling of the skin. The atrophic phase represents a late-phase process with red discoloration, and a thin and wrinkled appearance of the skin. We present a patient who exhibited a previously undescribed form of late cutaneous Lyme borreliosis (LCLB) with a foot tumour. A 64-year-old woman had a large tumorous lesion on the right sole. The tumour size and deformation of the feet made wearing shoes difficult. On skin histology, a granulomatous lymphohistiocytic infiltrate with plasma cells was noticed. In fact, the patient recalled tick bites 2 or 3 years before. Borrelia burgdorferi (Bb) serology was highly positive and a polymerase chain reaction analysis on the skin biopsy detected Bb sensu lato, genospecies B. afzelii. We diagnosed LCLB and antibiotics were prescribed. On the more recent examination, the tumour had totally disappeared; the skin was atrophic and dry with only few scales. We report an atypical case of European LCLB, suggesting that ACA is not the only possible presentation of LCLB. The diagnosis of ACA is often clinically missed for months or years, and may be mistaken at the inflammation phase for vascular disorders, erysipelas or bursitis/arthritis, and at the atrophic phase for lichen sclerosus atrophicus, morphoea or anetoderma. To our knowledge, no such tumorous LCLB has previously been described.

Introduction La permethrine creme a 5 % est un topique scabicide indique en premiere intention dans le traitement de la gale humaine a Sarcoptes scabiei. Ce traitement est bien tolere et la plupart des effets indesirables cutanes sont benins et transitoires. Nous rapportons un cas d’urticaire de contact generalisee compliquee d’une reaction d’hypersensibilite immediate (HSI) severe secondaire a l’application cutanee de permethrine. Observation Une femme de 44 ans, sans antecedents ni terrain atopique personnel ou familial, a recu un traitement par ivermectine orale, permethrine creme 5 % et levocetirizine dans un contexte de suspicion de gale. Huit heures apres la prise d’un comprime de levocetirizine et 5 heures apres l’application cutanee d’un tube de permethrine associee a la prise orale d’ivermectine, elle a presente une urticaire generalisee avec nausees, diarrhees et vertiges suivis d’un malaise avec perte de connaissance. La levocetirizine a ete substituee par la desloratadine avec une bonne tolerance. Le bilan allergologique realise revelait des prick-tests a l’ivermectine et a la levocetirizine negatifs. On notait un discret erytheme non significatif en regard du prick-test a la permethrine. Le test d’application ouvert a la permethrine creme 5 % etait fortement positif a 20 minutes avec apparition d’une urticaire en regard de la zone d’application. Nous avons retenu le diagnostic d’allergie a la permethrine et une contre-indication definitive a cette molecule sous toutes ses formes a ete instauree ( Fig. 1 et 2 ). Discussion La permethrine est un pyrethrinoide de synthese employe comme insecticide chimique, ayant obtenu l’AMM dans la prise en charge de la gale humaine en 2014. Des symptomes benins, moderes et transitoires, a type de brulures, paresthesies ou majoration du prurit apres l’application sont regulierement decrits. Des reactions d’hypersensibilite retardee a type d’eczema de contact sont rapportees dans la litterature. Des cas exceptionnels de reactions d’HSI severes ont ete decrits suite a l’exposition professionnelle par voie aeroportee a des insecticides contenant des agents pyrethrinoides. Aucun cas d’HSI severe secondaire a une application topique de permethrine n’a ete rapporte. Conclusion Nous rapportons un cas exceptionnel d’urticaire de contact avec reaction d’HSI severe secondaire a l’application cutanee de permethrine topique.

Introduction Incontournables en cosmetique, les huiles vegetales sont reputees pour leurs nombreuses vertus. L’utilisation de cosmetiques naturels a revele de nouvelles sources allergeniques. Nous rapportons un cas de dermite de contact chez une masseuse d’un institut de beaute. Resultats Une patiente atopique de 23 ans presentait depuis plusieurs mois des lesions eczematiformes des mains rythmees par le travail, associees a des papules urticariennes du dos. Elle exercait en temps que masseuse dans un spa et rapportait l’utilisation de nombreux produits de beaute, sur le plan professionnel comme personnel : savon noir, huiles essentielles, huile d’argan, beurre de karite. Les patch-tests des batteries standard, ajouts, cosmetiques et produits apportes etaient negatifs a toutes les lectures. Cependant, le ROAT-test etait positif a 3 minutes pour l’huile d’argan et le ghassoul. La pertinence etait certaine, la patiente utilisant l’huile d’argan pour masser ses clientes ainsi qu’en application sur les pointes de ses cheveux. Le diagnostic retenu etait une dermite de contact a type d’eczema et d’urticaire de contact a l’huile d’argan. Discussion La richesse de l’huile d’argan en sterols et en vitamine E explique son utilisation frequente en cosmetique. Trois cas d’eczema de contact a l’huile d’argan ont ete rapportes dans la litterature avec des patch-tests positifs, lies a un usage personnel pour des psoriasis et eczema. Astier et al. rapportaient un cas d’anaphylaxie apres la manipulation d’huile d’argan alimentaire et parfum, avec des prick-tests positifs compliques d’une reaction systemique a l’huile d’argan. Paris et al. ont rapporte 3 cas d’asthmes professionnels a la poudre d’argan. La realisation d’electrophoreses permettait d’identifier plusieurs proteines potentiellement allergisantes dans l’huile d’argan et faisait suspecter la possibilite d’allergies croisees in vitro avec la noisette. Conclusion Nous rapportons un cas de dermite de contact a l’huile d’argan a usage professionnel et personnel chez une masseuse. Ce cas souligne l’interet de tester tous les produits des patients, notamment les huiles beneficiant actuellement d’un effet de mode et etant des sources allergeniques a surveiller.

Introduction Face a des difficultes d’acces a des consultations de dermatologie l’utilisation de la telemedecine peut offrir une reponse adaptee. Le service de dermatologie du centre hospitalo-universitaire (CHU) de Rouen a developpe une activite de teledermatologie a destination d’une trentaine d’etablissement hospitalier pour personnes âgees dependantes (EHPAD) et d’etablissements de sante de la Seine-Maritime et de l’Eure. Au decours de ces actes de telemedecine, des consultations sont organisees si necessaire. Quelle est la part de ces patients necessitant des deplacements et pour quels motifs ? Materiel et methodes Nous avons etudie tous les dossiers des patients pris en charge en teledermatologie entre le 1er janvier et le 31 decembre 2018 ; nous avons observe leur parcours de soin : nombre de teleconsultations ou tele-expertises, de consultations presentielles, d’actes… Resultats En 2018, 582 actes de teledermatologie ont ete realises. Ces actes ont concerne 318 patients. Des teleconsultations etaient realisees dans 79 % des cas, des tele-expertises dans 21 % des cas. Les patients etaient des femmes pour 67 % et l’âge moyen etait de 87 ans. Les pathologies dermatologiques prises en charges etaient des retards de cicatrisation dans 32,5 % des cas, des pathologies tumorales pour 22,7 %, des maladies bulleuses pour 6,5 %, du psoriasis pour 4,3 %. Parmi les 318 patients pris en charge en teledermatologie, 266 etaient des nouveaux patients, soit 83,6 %. Au decours de ces actes de teledermatologie, 78 patients ont ete pris en charge dans le service en presentiel, soit 24,52 %. Soixante et un patients ont ete vu une seule fois en consultation durant l’annee 2018 ; parmi ces patients vus en consultation presentielle, 46 presentaient des lesions tumorales, 9 un trouble de la cicatrisation, 3 une maladie bulleuse. Les 96 deplacements au CHU etaient motives par des biopsies (n = 53), une intervention chirugicale (n = 4) ou cryochirurgicale (n = 10), une cryotherapie (n = 6) ou une consultation sans geste (n = 21). Les delais de rendez-vous (rdv) presentiels etaient de 1 a 10 jours dans 36 cas et de 11 a 20 jours dans 25. Discussion Chez des personnes âgees et dependantes, difficiles a deplacer et a traiter, la teledermatologie a permis de proposer une prise en charge rapide et adaptee en concertation avec le medecin traitant ou le medecin coordonnateur de l’EHPAD. La part des patients necessitant au decours un rdv presentiel etait de 24 %. Ces rdv etaient justifies pour des pathologies tumorales et les patients sont deplaces dans un grand nombre de cas uniquement pour la realisation d’actes (biopsies, cryochirurgie…), peu de consultations etaient realisees dans un but diagnostique. Les delais de rdv en presentiel allaient de 1 a 30 jours pour la plus grande partie des patients, ces delais reduits etant indispensables pour prendre en charge precocement les pathologies cancereuses. Conclusion Ce retour d experience montre que la mise en place d’une activite de teledermatologie ne peut se concevoir sans proposer un parcours de soin incluant des gestes dermatologiques dans des delais tres courts.

Introduction L’eslicarbazepine(Zebinix©), est un traitement de l’epilepsie partielle generalisee ou non chez l’adulte commercialise depuis 2012. Nous rapportons le cas d’une patiente ayant presentee un DRESS lors de l’introduction de ce traitement. Resultats Patiente de 50 ans traitee au long cours par Levetiracetam (Keppra©). Introduction de Zebinix© (400 mg/j) pour des crises d’epilepsies temporales. Apparition de plaques erythemateuses diffuses avec œdeme du visage a J31. Diagnostic de DRESS devant un score de Regiscar > 4 :atteinte du foie avec une cytolyse, une hypereosinophilie a 1360/mm3, regression des lesions en moins de 15 jours et elimination d’autres causes. La biopsie cutanee retrouvait un aspect compatible avec ce diagnostic. Des explorations allergologiques etaient effectuees 8 mois apres l’arret du traitement. Les tests epicutanes etaient positifs a 48 h et 72 h pour le Zebinix©(30 % vas) et le Carbamazepine (Tegretol©) (30 % vas) temoignant d’une vraisemblable reactivite croisee entre ces deux molecules. Ils sont negatifs pour Lacosamide (Vimpat©) (30 % vas), Zonisamide (Zonegran©) (30 % vas) et Perampanel (Fycompa©) (30 % vas). Une reintroduction fractionnee du Lacosamide (Vimpat©) etait realisee pour reequilibrer l’epilepsie de la patiente. Discussion L’Eslicarbazepine entrainerait moins de toxidermie que d’autres antiepileptique comme la Carbamazepine grâce a sa structure chimique. Depuis que l’Eslicarbazepine est sur le marche, seul un cas a ete rapporte de toxidermie a type d’erytheme maculopapuleux severe [1] et un cas de necrolyse epidermique [2] . Dans la litterature, ceci est le premier cas rapporte de DRESS du a l’Eslicarbazepine. Conclusion Il s’agit a notre connaissance du premier cas de DRESS du a l’Eslicarbazepine, confirme par des tests epicutanes positifs.

Introduction La kerato-conjonctivite atopique est frequemment associee a un eczema palpebral. Elle peut necessiter le recours aux corticoides locaux, dont l’utilisation prolongee est source de complications oculaires reversibles, comme la cataracte, mais parfois irreversibles, comme le glaucome cortisonique. Le tacrolimus est un immunosuppresseur, utilise en applications cutanees dans la dermatite atopique. Le but de cette etude etait d’evaluer l’efficacite du tacrolimus 0,1 % pommade en applications palpebrales dans la kerato-conjonctivite atopique. Materiel et methodes Il s’agit d’une etude retrospective monocentrique portant sur la periode allant de juin 2014 a septembre 2016. Les patients presentant une kerato-conjonctivite atopique non controlee par les traitements medicaux de premiere intention etaient traites initialement par tacrolimus 0,1 %, 2 fois par jour sur les paupieres. Le critere de jugement principal etait la presence de signes fonctionnels tels que la photophobie, le larmoiement et les demangeaisons, evalues a la premiere consultation de controle par les scores de qualite de vie NEI-VFQ25 et OSDI. Les criteres secondaires etaient l’acuite visuelle et la consommation de corticoides locaux. Resultats Parmi les 18 patients inclus, l’âge moyen etait de 38 ± 16 ans. La premiere consultation de controle survenait en moyenne 68,3 ± 55 jours apres l’initiation du traitement. Le score NEI-VFQ25 montrait une amelioration significative pour sept de ses sous-scores (p Conclusion Le tacrolimus pommade 0,1 % en applications palpebrales semble etre un traitement local efficace et bien tolere dans la prise en charge de la kerato-conjonctivite atopique.

Introduction Les pathologies de la surface oculaire sont souvent intriquees avec des atteintes cutanees dont le diagnostic dermatologique est parfois plus accessible. Les traitements proposes dans les pathologies cutanees peuvent participer au controle d’une maladie oculaire. L’objectif de cette consultation est de faciliter les echanges entre praticiens de ces deux specialites pour ameliorer la prise en charge et optimiser le parcours du patient. Materiel et methodes La consultation etait organisee tous les mois dans le service d’ophtalmologie du CHU de Rouen. L’equipe medicale etait constituee de deux praticiens hospitaliers issus des deux specialites avec leurs internes. Ils etaient adresses par les services de dermatologie et d’ophtalmologie pour une prise en charge specialisee lors de cette consultation multidisciplinaire. Les patients beneficiaient d’un examen ophtalmologique suivi d’une evaluation dermatologique au decours desquels la prise en charge etait discutee en presence du patient. Resultats Entre decembre 2016 et decembre 2017, 59 patients ont etes recus en consultation d’ophtalmo-dermatologie. Leur âge moyen etait de 41,6 ± 21,0 ans. Ils etaient adresses pour 68 % (40/59 patients) d’entre eux a la demande de praticiens du service d’ophtalmologie et 32 % (19/59 patients) du service de dermatologie. Les motifs de consultations principaux etaient la kerato-conjonctivite atopique 54 % (32/59 patients), la rosacee 19 % (11/59 patients) et les kerato-conjonctivites fibrosantes 13 % (8/59 patients). Pour 30 % (18/59 patients) des patients, le diagnostic initial, represente par le motif de consultation, a ete modifie et la prise en charge adaptee en fonction. Discussion La kerato-conjonctivite atopique etait le motif de plus frequent de consultation ; le diagnostic en etait conforte par l’examen cutane et les traitements adaptes en fonction des benefices secondaires de medicaments habituellement prescrits par les dermatologues, notamment le tacrolimus en pommade qui permet un bon controle de l’eczema de la face et de la kerato-conjonctivite atopique sous-jacente lorsque applique sur les paupieres, dont la prescription est restreinte aux dermatologues et pediatres. L’omalizumab est un anti-IgE qu’il nous est possible de prescrire lors de cette consultation multidisciplinaire, hors AMM, dans la prise en charge des manifestations severes d’atopie oculaire. L’examen cutane a permis d’orienter l’etiologie de certaines kerato-conjonctivites fibrosantes. Les complications liees aux dermo-corticoides ont ete cherchees, cela etant l’occasion de sensibiliser leurs prescripteurs a limiter leur usage peri-oculaire au long cours. Conclusion La consultation d’ophtalmo-dermatologie permet d’ameliorer les echanges entre praticiens pour une aide diagnostic et therapeutique dans la prise en charge de pathologies mixtes.

Introduction L’omalizumab (Xolair®) est un traitement de plus en plus utilise pour la prise en charge de l’urticaire chronique spontanee (UCS). Les effets indesirables sont le plus souvent benins (cephalees, arthralgies, reactions locales…). Nous rapportons ici deux cas de reactions anaphylactiques de grade I survenues au decours de la premiere injection de Xolair® pour une UCS. Observations Cas 1 : une femme de 43 ans, aux antecedents de dermatite atopique, rhinite allergique et asthme, presentait une UCS depuis plusieurs annees, en echec de differents traitements antihistaminiques jusqu’a 4 fois la dose, montelukast et eradication d’Helicobacter pylori. A 15 minutes de la premiere injection sous-cutanee de Xolair® (300 mg), la patiente presentait une reaction aux points d’injections puis une reaction urticarienne diffuse, traitee par cetirizine. A 45 min, elle presentait un œdeme prurigineux de la luette, sans gene respiratoire ni bronchospasme, traite par dexchlorpheniramine et methylprednisolone intraveineuse. Le dosage de la tryptase etait negatif. La poursuite du traitement etait contre-indiquee alors que paradoxalement, la patiente presentait une bonne reponse avec regression de son UCS a j15. Cas 2 : une femme de 31 ans, sans antecedents, presentait une UCS resistant a plusieurs lignes d’antihistaminiques a dose maximale et montelukast. Un traitement par Xolair® 300 mg/4 semaines etait debute : 40 min apres la premiere injection, la patiente presentait une toux avec picotements de la gorge, sans œdeme de luette objective, sans bronchospasme ni eruption urticarienne associes, regressant spontanement. La patiente etait rapidement amelioree de son UCS, avec sevrage en antihistaminique a j21. A la 2e injection, realisee en hospitalisation de jour, la patiente presentait les memes symptomes a 10 minutes de l’injection, traites par cetirizine orale. Le dosage de la tryptase etait negatif. A la 3e injection realisee a demi-dose, la patiente presentait la meme symptomatologie a 1 minute de l’injection, avec douleur lors de l’injection, traitee par polaramine et methylprednisolone. Le Xolair® etait donc contre-indique chez cette patiente malgre son efficacite, et relaye par de la ciclosporine. Discussion Les reactions anaphylactiques sous omalizumab restent tres rares (0,1 %), et sont essentiellement survenues chez des patients (80 %) traites pour leur asthme, dans l’heure qui suivait les premieres injections. Si les injections sont poursuivies, les reactions sont de plus en plus severes, comme pour notre deuxieme cas. La possibilite d’une desensibilisation avec premedication se pose pour les patients repondeurs au traitement. Conclusion La survenue de reactions graves apres injections d’omalizumab ne doit pas etre meconnue, en particulier lors des premieres injections. Il est important d’en informer le patient traite pour une UCS, d’autant plus qu’il n’est maintenant plus recommande de surveiller en hospitalisation de jour toutes les premieres injections de omalizumab.

Introduction La region Normandie presente l’une des densites medicales les plus faibles de France en dermatologues. Face a ces difficultes d’acces a cette specialite dans les territoires les plus eloignes, l’utilisation de la telemedecine peut offrir une reponse adaptee a des patients fragiles ou isoles. Depuis 2013, le service de Dermatologie du CHU de Rouen a developpe une activite en telemedecine aupres d’une vingtaine d’etablissement hospitalier pour personnes âgees dependantes (EHPAD) et d’etablissements de sante de Seine-Maritime et de l’Eure. Ainsi, en 2017, 442 actes teledermatologie ont ete realises. Materiel et methodes Sur une periode de 1 an, entre juillet 2016 et juillet 2017, nous avons repris tous les dossiers des patients residant en EHPAD et pris en charge en teledermatologie pour des lesions cutanees cancereuses ou precancereuses. Resultats Durant cette periode, cette pathologie a concerne 70 patients. Des teleconsultations etaient realisees dans 85 % des cas, des tele-expertises dans 15 %. Les patients concernes etaient des femmes pour 75 %, dont l’âge moyen etait de 88 ans. Ces patients residaient dans 14 EHPAD differents pour 91 % d’entre eux, les autres en soins de suite et de readaptation (SSR). La moitie des patients appartenaient aux groupes GIR 1, 2 ou 3, et etaient donc tres dependants. Les cancers cutanes les plus frequemment diagnostiques etaient des carcinomes basocellulaires (31), des carcinomes epidermoides (11), des carcinomes de Bowen (14), des melanomes (2) et carcinome de Merkel (1) ; pour 20 patients il s’agissait de keratoses actiniques. Certains patients presentaient plusieurs types de cancers cutanes simultanement. Les lesions cutanees etaient localisees principalement au visage (60 %), aux jambes (10 %), aux mains et avant-bras (10 %) et au dos (5 %). Le traitement etait une exerese sous anesthesie locale chez 29 patients, une cryochirurgie pour 24 patients et une radiotherapie pour 1 patient ; 3 patients ont refuse toute prise en charge et 2 sont decedes avant le traitement. Discussion Chez des personnes tres âgees et dependantes, difficiles a deplacer et a traiter, la teledermatologie a permis de proposer une prise en charge rapide des cancers cutanes. Des transports sanitaires ont ete evites. Un traitement adapte aux comorbidites et au contexte geriatrique, a pu etre propose dans la plupart des cas, en concertation avec les medecins et les equipes soignantes des EHPAD. Conclusion La telemedecine est un veritable outil d’aide a la prise en charge des cancers cutanes, plus particulierement chez des patients tres âges vivant en EHPAD.

Introduction Chez les patients âges d’au moins 75 ans ayant presente une reaction d’hypersensibilite medicamenteuse (HSM), les explorations allergologiques (EA) sont parfois difficilement realisables, avec une impression generale de faible positivite des tests cutanes (TC). L’objectif de notre etude etait d’evaluer la rentabilite des EA et des TC chez les patients d’âge ≥ 75 ans ayant presente une HSM, et d’evaluer leur faisabilite. Materiel et methodes Etude observationnelle retrospective monocentrique portant sur 108 patients d’âge ≥ 75 ans vus en consultation specialisee d’HSM entre 2013 et 2017. Resultats L’âge moyen etait de 81,5 ans, avec 73,1 % d’HSM retardees et 20,3 % d’HSM immediates (dont 4/108 chocs anaphylactiques, soit 3,7 %). Les medicaments les plus impliques etaient les antibiotiques (68,5 %) dont les betalactamines (49,1 %). Parmi les 108 patients 49 (45,4 %) ont pu etre testes et 59 (54,6 %) non. Hormis les HSM graves (15,2 %), les causes majoritaires de non realisation des EA etaient un refus du patient (13,6 %), des medicaments facilement substituables et non indispensables (13,6 %), l’âge avance (11,8 %) et un mauvais etat general (10,2 %). Les patients non testes etaient significativement plus âges que les patients testes (82,9 vs 79,7 ans, p = 0,0002). Les TC ont ete positifs dans 42 % des cas, et negatifs dans 48 % des cas (avec confirmation par un test de provocation oral (TPO) negatif). Il n’y a eu que 3 faux negatifs (FN) (10 %). La specificite (Sp) des TC etait de 100 % et leur valeur predictive negative (VPN) de 83 %. La sensibilite et la valeur predictive positive n’etaient pas calculables (pas de realisation du TPO en cas de positivite des TC). Les TC semblaient plus souvent positifs en cas de d’HSM retardee par rapport aux HSM immediates mais sans difference significative (46 % vs 17 %, p = 0,35). La positivite des TC n’etait pas significativement differente selon le delai entre la reaction d’HSM et les TC (44 % si Discussion Les medicaments les plus impliques dans notre population etaient les antibiotiques, et non les medicaments prescrits de facon chronique chez les personnes âgees, comme on aurait pu s’y attendre. Les EA etaient non realisees du fait d’un âge trop avance, de comorbidites, et de maniere non rare du fait d’un refus du patient. Cependant, les TC apparaissent aussi rentables dans cette population, avec un taux de positivite proche de celui retrouve dans la population generale, une bonne Sp et une bonne VPN. Conclusion Les TC apparaissent rentables chez les patients d’âge ≥ 75 ans avec tres peu de FN et realisables dans 50 % des cas environ.

Introduction L’urticaire chronique est un diagnostic (Dg) d’elimination. Nous rapportons ici un cas de dermite urticarienne neutrophilique (DUN). Resultats Un homme de 64 ans avec antecedent (ATCD) personnel une gammapathie monoclonale IgM Kappa et familial de maladie de Waldenstrom presentait une urticaire associant arthralgies et fievre dix jours apres une vaccination. Une pseudo-maladie serique etait suspectee et une corticotherapie orale etait prescrite pour les arthralgies. Devant les ATCD, un bilan hematologique etait realise : le pic monoclonal IgM Kappa etait stable de faible intensite, le myelogramme et le PET-scanner etaient normaux. Apres quelques mois, l’histologie d’une urticaire infiltree et recidivante montrait un infiltrat interstitiel dermique dense avec nette predominance de polynucleaires neutrophiles (PNN) et quelques eosinophiles sans vascularite, faisant porter le diagnostic de DUN. Un syndrome (Sd) de Schnitzler etait suspecte mais non confirme devant la normalite du bilan hematologique. La colchicine etait peu efficace. La disulone permettait un bon controle de la maladie mais une neutropenie induite obligeait son arret definitif. Devant des poussees articulaires persistantes, apres concertation multidisciplinaire, un antagoniste des recepteurs de l’IL 1 etait introduit. Discussion Une urticaire fixe ou recurrente associee a des signes extracutanes ou persistante malgre un traitement adapte doit faire suspecter une DUN. Decrite en 2009, elle est caracterisee par des lesions urticariennes chroniques ou recentes, associant fievre, arthralgies et hyperleucocytose a PNN. Elle se presente souvent dans un contexte de maladie auto-immune ou inflammatoire. Le Sd de Schnitzler associe urticaire et Ig monoclonale importante ou qui augmente, avec fievre, atteinte osseuse, infiltrat neutrophilique histologique, ou Sd inflammatoire biologique. L’Ig monoclonale intense manquait ici. Dans la litterature, les antagonistes de recepteur de l’IL1 ont montre de bons resultats dans le traitement des DUN. Conclusion La DUN est un Dg differentiel a evoquer devant une urticaire atypique associee a des arthralgies. Elle doit faire rechercher une maladie auto-immune ou inflammatoire sous-jacente.

Introduction Les antiseptiques locaux largement utilises en medecine pour la desinfection cutanee peuvent donner des eczemas de contact. Ces reactions localisees ne menent malheureusement pas toujours a des tests allergologiques. Methodes Un patient de 85 ans, etiquete allergique a la Betadine® dermique (povidone iodee), avait realise une desinfection par Biseptine® (chlorhexidine, alcool benzylique, chlorure de benzalkonium) avant un geste chirurgical. Lors de l’intervention, il etait constate un eczema diffus, aux zones d’application de l’antiseptique. Une batterie standard europeenne, les ajouts du GERDA, des patchs tests a la Betadine®, a la Biseptine® et a la chlorhexidine etaient realises. Les lectures a 48 h revelaient : Fragance mix I : ++, Hydroperoxyde de linalol a 1 % : ++, baume du Perou : +++, alcool benzylique a 10 % : +++, chlorure de Benzalkonium : + Biseptine® : + Betadine® : + Les patchs tests etaient negatifs pour la chlorhexidine. Le diagnostic d’allergie de contact a l’alcool benzylique et au chlorure de benzalkonium, contenus dans la Biseptine®, etait confirme. La chlorhexidine seule pouvait etre utilisee chez lui et devait etre son antiseptique de reference. Discussion Les eczemas de contact aux antiseptiques sont courants mais probablement sous-estimes. Ils concernent plus frequemment le principe actif (chlorexidine) mais les allergies aux excipients sont possibles d’ou l’importance de realiser des tests epicutanes. A. Barbaud [1] rapportait dans une etude observationnelle menee sur deux ans parmi les patients ayant presente une allergie de contact aux antiseptiques : 27 % d’allergie a l’hexamidine, 22 % au Septivon®, 19 % a la chlorhexidine, 19 % aux antiseptiques a base de povidone iodee, 4 % aux mercuriels, entre autres. La sensibilisation concernait l’excipient dans 30 % des cas, les molecules antiseptiques dans 70 % des cas. Conclusion Ce cas illustre l’importance de realiser des tests epicutanes : ils ont permis chez notre patient polysensibilise de trouver un antiseptique de reference.

Introduction Les produits en matiere plastique sont fabriques a partir d’un materiau sous forme de granules ou de poudre par extrusion (chauffage a tres haute temperature-exsufflation). Nous rapportons le cas de trois extrudeurs travaillant pour un fabricant de sacs de dechets. Resultats Les sacs etaient fabriques a partir de polyethylene (PE) recycle, de PE bio-source. Les salaries etaient exposes a des produits thermoplastiques et des additifs de base. Les trois patients ont presente un eczema du visage. Deux avaient un eczema des mains associee a une urticaire des bras pour l’un. Des patch-tests (PT) et des tests semi-ouverts avec les echantillons de plastique fournis par l’entreprise etaient realises. Le salarie no 1 avait un PT douteux au cobalt, le no 2 un PT + au cobalt et irritatif au glutaraldehyde. Les tests semi-ouverts etaient positifs pour le PE recycle chez les salaries 2 et 3. Les repercussions professionnelles etaient un licenciement pour inaptitude et deux changements de postes. Discussion Les dermatites de contact sont les dermatoses professionnelles les plus frequentes. Leur prevention repose sur l’eviction de l’allergene apres une batterie de tests allergologiques. Les composants des matieres plastiques sont souvent en cause lors de la fabrication mais rarement comme produit fini. Le PE recycle etait issu du recyclage de bâches agricoles de plusieurs exploitations europeennes rendant difficile l’identification de l’allergene. L’association urticaire-eczema fait suspecter une dermite de contact aux proteines ou l’association d’une allergie IgE mediee et d’une allergie retardee. Conclusion L’identification de l’allergene est parfois difficile dans les dermatoses professionnelles. L’emploi de matiere recyclee, louable pour l’environnement, rend cette identification encore plus difficile.

Introduction Les anti-inflammatoires non-steroidiens (AINS) sont les 2e plus grands pourvoyeurs de reaction d’hypersensibilite (HS) : 76 % sont de mecanisme pharmacologique (cross-intolerants : CI) et 24 % seraient allergiques, mais sans etude sur la valeur des tests cutanes (TC) dans ces cas. L’objectif de cette etude etait d’evaluer l’interet des TC chez les patients a priori non CI. Materiel et methodes Notre etude retrospective et monocentrique de janvier 2006 a 2016 concernait les patients non CI, pour lesquels sur dossier etaient analysees la presentation clinique, les AINS en cause, la sensibilite et specificite des TC aux AINS. Resultats Au total, 254/599 patients avec HS aux AINS etaient classes comme non CI (âge moyen : 52,4 ans ; F/H 64,9 %). Les symptomes les plus frequents etaient des angioedemes (45 %) ou urticaire (40 %). Il s’agissait dans 59 % des cas de reactions retardees (> 6 h). Les molecules incriminees etaient les arylcarboxyliques pour 73 % des cas. Au total, 17/254 patients avaient des tests cutanes positifs a au moins un AINS (7 %). Les patch-tests etaient positifs uniquement pour l’ibuprofene (1/98), l’acide niflumique (1/101) et le piroxicam (3/102), 1 prick-test etait positif pour l’ibuprofene (1/173). Les IDR etaient positives avec le ketoprofene (1/218), l’ibuprofene (7/146), le diclofenac (7/190), le piroxicam (1/197) mais aucune avec l’aspirine. Parmi les patients ayant une IDR positive, 7/7 ont eu un test de substitution a un AINS d’une autre famille moleculaire avec une bonne tolerance. Tous les AINS avec tests cutanes positifs appartenaient a la meme classe que l’AINS en cause initialement. Chez 4 patients prouves allergiques, 4 ont pu avoir une introduction bien supportee d’un autre AINS appartenant a la meme classe que l’AINS responsable. Discussion Parmi les patients non CI aux AINS, le mecanisme de reaction est mal connu. Notre etude souligne qu’un certain nombre de cas relevent d’une HS allergique avec dans notre etude 7 % de TC positifs. Notre base de donnees de tests allergologiques comportant pour chaque test plus de 100 controles, permet de confirmer la specificite de ces tests positifs. Les reactions croisees devront etre analysees a l’avenir en utilisant les TC chez les non CI, car notre etude souligne pour la premiere fois qu’il n’y a pas d’allergie croisee obligatoire intraclasse d’AINS et que les TC peuvent permettre de guider les reintroductions pour des tests de substitution avec un AINS bien supporte.

Introduction Les anti-inflammatoires non steroidiens (AINS) sont les plus grands pourvoyeurs de reaction d’hypersensibilite. Elles sont liees a un mecanisme pharmacologique dans 76 % des cas (cross-intolerants [CI]) ou allergique dans 24 % des cas [1] . L’objectif de l’etude etait d’evaluer l’interet des tests cutanes (TC) chez les patients a priori non CI. L’objectif secondaire etait de determiner les concentrations optimales pour la realisation des TC aux AINS en l’absence de recommandation internationale disponible [1] , [2] . Methodes Nous avons mene une etude retrospective, monocentrique, de janvier 2006 a 2016. Les dossiers des patients ayant beneficie de TC aux AINS dans le service de dermato-allergologie du CHRU de Nancy ont ete etudies et extraits a l’aide de la base de donnee DIAMM Allergo. Resultats Au total 778 patients ont beneficie de TC aux AINS. Un test de provocation oral (TPO) a l’aspirine a ete propose d’emblee chez 107 patients tandis que des TC cutanes d’emblee ont ete realises chez 326 patients. Dans ce dernier sous-groupe : une seule molecule etait suspectee dans 76,4 % des cas ; les reactions les plus frequentes etaient des angiœdemes (28,9 %), urticaire (25 %) ou des exanthemes maculopapuleux (13 %) ; le delai de survenue etait retarde dans 2/3 des cas. Discussion Les TC etaient positifs a au moins un AINS dans 4,3 % des cas. Tous les AINS positifs en TC appartenaient a la meme classe que l’AINS suspect ce qui confirme qu’il n’y a pas d’allergie croisee inter classe. Cinq TPO etaient positifs a l’AINS suspect apres TC negatifs (VPN = 94,1 %). Quatre reintroductions d’un AINS appartenant a la meme famille que l’AINS en cause etaient bien supportees ce qui suggere qu’il n’y a pas d’allergie croisee obligatoire intra-classe. Pour chaque type de tests plus de 200 controles negatifs etaient observes, prouvant que les TC n’etaient pas irritants aux concentrations testees.

Leprosy continues to be present in certain regions throughout the world, and the dermatologist plays a central role in its diagnosis. Herein we report a case of tuberculoid leprosy that is atypical in terms of its linear presentation which appears to follow the lines of Blaschko.A patient from Mayotte was referred to the neurological department for suspected tuberculoid leprosy. He was presenting a deficiency of the ulnar nerve together with neuronal hypertrophy and cutaneous involvement. Dermatological examination revealed linear hypo-aesthetic hypopigmented lesions on the arm and forearm. The atypical clinical presentation also suggested to us pigmented mosaicism or post-inflammatory pigmentation. The biopsy showed granulomatous epithelial dermatitis with perinervous involvement. Imaging examinations confirmed the presence of neuronal hypertrophy. A diagnosis of linear tuberculoid leprosy was made.This case illustrates the need to bear in mind a diagnosis of leprosy in the event of hypopigmented lesions, even where they are linear and of Blaschkoid appearance. Several potential hypotheses may account for this particular topographical pattern.

Introduction L’histiocytose langerhansienne (HL) est liee a une infiltration specifique d’organe de cellules presentant les memes caracteristiques morphologiques et immunohistochimiques que les cellules de Langerhans. La maladie peut etre divisee en 2 categories : les formes monotissulaires (diffuses ou localisees), et les formes systemiques. Nous rapportons un cas d’HL avec une atteinte genitale isolee. Materiel et methodes Un jeune homme de 14 ans etait adresse en consultation pour une curieuse eruption genitale evoluant depuis 1 an. A l’examen clinique, il presentait une dizaine de lesions papuleuses, non ombiliquees, jaunâtres, mesurant 3 a 4 mm, parfois ulcerees, localisees au niveau du sillon balano-preputial et du fourreau de la verge. Les hypotheses evoquees etaient : molluscum contagiosum ou xanthomes eruptifs. L’analyse histologique revelait un infiltrat inflammatoire granulomateux polymorphe associant histiocytes et polynucleaires neutrophiles et l’immunohistochimie mettait en evidence des marqueurs CD1a et PS100 positifs. Le diagnostic d’HL monotissulaire localisee etait pose. Une consultation de suivi 2 mois plus tard revelait une disparition de la plupart des lesions tandis que quelques lesions persistantes prenaient un aspect ulcere. Discussion L’HL est une affection rare qui concerne principalement les enfants avec une prevalence d’environ 3 a 5 cas/millions d’enfants. Les histiocytoses langerhansiennes monotissulaires peuvent etre purement cutanees et sont alors plus frequentes chez le grand enfant et l’adulte. Les signes cutanes peuvent correspondre aux formes classiques d’histiocytose langerhansienne avec des lesions papulo-crouteuses des plis ou se presenter sous des formes trompeuses. Environ 25 % des HL ont une atteinte cutanee et/ou muqueuse, cependant une atteinte muqueuse isolee du penis est exceptionnelle. Dans la litterature, seulement 7 cas d’atteinte du penis sont rapportes dont 4 concernent des enfants. Le pronostic des formes monotissulaires est relativement bon avec l’observation de remissions spontanees en quelques mois a plusieurs annees. Cependant, elles peuvent etre la presentation initiale d’une forme systemique de moins bon pronostic avec la possibilite d’atteintes multiviscerales. Les organes atteints peuvent etre les os, la peau, les ganglions lymphatiques, les poumons et le systeme nerveux central. La surveillance clinique des lesions localisees devra etre prolongee afin de s’assurer du caractere purement cutane de l’affection et surveiller l’absence d’evolution systemique. Conclusion Nous presentons un cas atypique d’histiocytose langerhansienne monotissulaire du penis. Malgre le faible nombre de cas rapporte dans la litterature, il est important de ne pas meconnaitre cette presentation rare de la maladie et de proceder a un suivi prolonge du patient.