1. Des Cadavres en masse
- Author
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Élisabeth Anstett, Institut de Recherche Interdisciplinaire sur les enjeux Sociaux - sciences sociales, politique, santé (IRIS), Université Paris sciences et lettres (PSL)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM)-Université Sorbonne Paris Cité (USPC)-École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Université Paris 13 (UP13), Les recherches sur lesquelles a pris appui cette publication ont fait l'objet d'un financement du conseil Européen de la Recherche lors du septième programme cadre (FP/2007-2013 / ERC bourse n°283-617)., and European Project: 283617,EC:FP7:ERC,ERC-2011-StG_20101124,GENOCIDE(2012)
- Subjects
060101 anthropology ,goulag ,génocide ,06 humanities and the arts ,globalisation ,destruction ,[SHS.ANTHRO-SE]Humanities and Social Sciences/Social Anthropology and ethnology ,violences de masse ,16. Peace & justice ,03 medical and health sciences ,030502 gerontology ,musées ,Political science ,exhumation ,0601 history and archaeology ,0305 other medical science ,Humanities - Abstract
International audience; In Europe as elsewhere in the world, genocide and mass violence have been a structural feature of the 20 th century. Building on the early development of the comparative and international research project Corpses of Mass violence and Genocide, this text questions the social legacy of mass violence by studying how different societies have coped with the first consequence of mass destruction : the mass production of cadavers. What status and what value have indeed been given to these corpses ? What political, social, religious and technical uses have been made of these dead bodies in soviet Gulag, in Franco’s and then democratic Spain or in post-genocidal Rwanda, both during and after the massacres ? Bringing together the perspective of social anthropology, history and law, and raising the three main issues of destruction, identification and subsequently inscription of corpses within the frame of national heritage, this contribution aims to enlighten how various social and cultural treatments of dead bodies simultaneously challenge common representation, law and ethics as well as represent a new perspective in research.; En Europe comme ailleurs dans le monde, les violences extrêmes ont représenté un phénomène majeur du xx e siècle. Prenant appui sur les premiers développements du projet de recherche international “Les cadavres dans les violences de masse et les génocides”, ce texte s’interroge sur la postérité des violences de masse en étudiant comment différentes sociétés ont composé avec la première conséquence de ces destructions : la production massive de cadavres. Quels statuts symboliques et sociaux ont été accordés aux cadavres ? Quels usages politiques, religieux, sociaux ou technologiques ont été faits des corps morts au Goulag, dans l’Espagne franquiste puis démocratique ou au Rwanda de l’après-génocide, durant et à l’issue des massacres ? Associant des approches anthropologiques, historiques et juridiques, et s’attachant aux trois questions de la destruction, de la recherche et de la patrimonialisation des cadavres, cette contribution propose d’éclairer comment différents traitements sociaux du corps mort sont simultanément venus défier les représentations vernaculaires de la mort, le droit et la morale, tout autant qu’ils sont venus créer un nouveau champ de recherches.
- Published
- 2013