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Ce passionnant ouvrage consacre aux mers d’Asie du Sud-Est vient combler un manque dans la litterature francophone sur le sujet. Le livre collectif Mers d’Asie du Sud-Est publie sous la direction conjointe de Nathalie Fau et de Benoit de Treglode arrive en effet en complement tres utile d’autres livres consacres a la question de la mer de Chine meridionale. Ainsi que l’indique le titre de l’ouvrage, les auteurs ont fait le choix, sans negliger la mer de Chine du Sud, situee a la jonction des...

International audience

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Dans Asie du Sud-Est : enjeu régional ou enjeu mondial ?, Hugues Tertrais se livre à une analyse précise de la situation en Asie du sud-est au regard de la crise économique qui a secoué cette région du monde en 1997 et de ses conséquences. Soulignant la fragmentation de cet espace politique, caractérisé par sa très grande diversité culturelle et linguistique, l’auteur rappelle qu’il s’est édifié sur l’ancienne ligne de fracture entre monde chinois et puissances européennes, tout d’abord, puis...

In 2021, M. Kunihiro said: “If China really wants to “liberate” Taiwan, (…) it must also attack to the east and neutralize American forces based in Japan. This means that Japan will not only be involved but also attacked”. In the context of Chinese pressure on Taiwan, this declaration highlights the links that Japan has within the geopolitical tensions in the Indo-Pacific area. What is more, he refers to the prefecture of Okinawa, neighbouring Taiwan and housing some 75% of the American military capabilities in Japan. Taiwan and Okinawa appear as strategic territories in the context of the rivalry between Japan and China in the Indo-Pacific region. In order to integrate them in their geopolitical strategy, Japan and China have engaged in a battle for influence, based on public diplomacy, soft power, and internal meddling.; Début 2021, M. Kunihiro déclarait : « Si la Chine veut vraiment “libérer” Taïwan, (…) elle doit aussi attaquer à l’est et neutraliser les forces américaines basées au Japon. Ce qui veut dire que le Japon sera non seulement impliqué mais attaqué. ». Dans le contexte des pressions chinoises sur Taiwan, cette déclaration permet de mettre en avant les liens dont le Japon dispose au sein de ces tensions géopolitiques dans la zone Indopacifique. De plus, il y fait référence à la préfecture d’Okinawa, voisine de Taiwan et abritant quelques 75% des capacités militaires américaines au Japon. Taiwan et Okinawa apparaissent comme des territoires stratégiques dans le contexte de la rivalité entre le Japon et la Chine dans la région Indopacifique. Pour tenter de les intégrer dans leur stratégie géopolitique, le Japon et la Chine se livrent une bataille d’influence, basée sur la diplomatie publique, le soft power, et les tentatives d’ingérence interne.

Although Japan has been a member of UNESCO since 1951, it only joined the 1972 UNESCO World Heritage Convention in 1992. Amid an economic recession and the overhaul of its internal territorial system, Japan tried to develop international cultural tourism on its territory to revive its economy. UNESCO and its labels seemed to be an extremely useful means of attracting a new public of foreign travelers. Through a historical and legal analysis, we will study how Japan has protected its culture, to make it a major tool of its domestic tourism policy. We will analyze the results of public policies through the example of the prefecture and city of Nara in Japan.; Le Japon, bien que membre de l'UNESCO depuis 1951, adhère à la Convention du patrimoine mondial de l'UNESCO de 1972 seulement en 1992. En pleine récession économique et refonte de son système interne territorial, le Japon tente alors de développer le tourisme international culturel sur son territoire afin de relancer son économie. L'UNESCO et ses labélisations, semblent alors être un moyen extrêmement utile pour attirer un nouveau public de voyageurs étrangers. À travers une approche historique et juridique, nous allons étudier comment le Japon a protégé sa culture, pour en faire un outil majeur de sa politique touristique domestique. Nous analyserons les résultats des politiques publiques à travers l'exemple de la préfecture et ville de Nara au Japon.; 日本は1951年にユネスコに加盟しましたが、1972年のユネスコ世界遺産条約に加盟したのは1992年のことでした。日本は、経済不況と内政制度の見直しの中で、経済を活性化させるために、領土内の国際文化観光を発展させようとしている。ユネスコとそのラベルは、新しい外国人観光客を呼び込むのに非常に効果的な方法です。日本がどのようにして文化を保護し、国内の観光政策の主要なツールとしてきたかを、歴史的・法的な分析を通して学びます。日本の奈良県と奈良市を例に、公共政策の成果を分析します。

Maritime piracy in South-East Asia, the guarantee of the prosperity of the societies that developed in the Straits of Malacca, was the object of numerous repressions by the colonial powers from the 17th century. This endemic tradition, in opposition to Western thought, was severely repressed, leading to its disappearance. The international changes led by the end of the Cold War mark the disturbing resurgence of the phenomenon. As a result, the measures of struggle have intensified and the riparian states of the Strait have resorted to several solutions to repress this nontraditional threat. In particular, cooperation through the Coast Guard tool has proven to be an effective pillar in the fight against maritime piracy. This new institution through which states manage to cooperate and put an end to the tensions that run through a specific geographical area raises the question of its effectiveness in another conflict area: the South China Sea.; La Piraterie maritime sud-est asiatique, gage de la prospérité des sociétés qui se sont développées dans le détroit de Malacca fut l’objet de nombreuses répressions de la part des puissances coloniales dès le XVIIe siècle. Cette tradition endémique en opposition avec la pensée occidentale fut sévèrement réprimée pour mener à sa quasi-disparition. Les bouleversements internationaux conduit par la fin de la Guerre froide marquent la résurgence inquiétante du phénomène. Les mesures de luttes se sont par conséquent intensifiées et les États riverains du détroit ont eu recours à plusieurs solutions pour réprimer cette menace non-traditionnelle. Particulièrement, la coopération via l’outil des garde-côtes s’est révélé être un pilier efficace pour lutter contre la piraterie maritime. Cette nouvelle institution par laquelle les États parviennent à coopérer et mettre fin aux tensions qui parcourent une aire géographique précise pose la question de son efficacité sur un autre terrain conflictuelle : la mer de Chine méridionale.

Over the last few years, a growing number of Chinese diplomats and diplomatic missions (embassies and consulates) have opened accounts on Twitter. While most of the publications coming from these official diplomatic accounts aim to promote China’s soft power abroad, thus pertaining to public diplomacy, a new brand of diplomatic communication has emerged during the COVID-19 pandemic, often referred to as “wolf warrior diplomacy” because of the aggressive tone adopted by some diplomats to defend Beijing’s actions and discourse against its critics. These facets of its Twitter diplomacy allow China to pursue distinct foreign policy objectives, such as improving its international image and increasing its "discursive power", as well as reflect China's desire to assert itself on the international stage.; Au cours des dernières années, un nombre croissant de diplomates chinois et de missions diplomatiques (ambassades et consulats) ont ouvert des comptes sur Twitter. Si une majorité des publications issues de ce réseau de comptes diplomatiques officiels met à profit cette plateforme pour promouvoir le soft power chinois auprès des publics étrangers, au travers d’une diplomatie publique active, la pandémie a vu émerger un nouveau type de communication, surnommée diplomatie du « loup guerrier » du fait du ton belliqueux adopté par certains diplomates pour défendre les actions et le discours de Pékin. Ces différentes facettes de la diplomatie Twitter permettent à la Chine de poursuivre des objectifs différents de sa politique étrangère, améliorer son image à l’international et accroître son « pouvoir discursif » entre autres, et témoignent d’une volonté pour la Chine de s’affirmer sur la scène internationale.

Le China-Pakistan Economic Corridor (CPEC), porte-étendard des « nouvelles routes de la soie » chinoises, est à ce jour le projet le plus important de la Belt and Road Initiative avec 62 milliards de dollars d’investissements annoncés jusqu’ici dans les secteurs de l’énergie, des transports et de l’industrie. Au Pakistan, le CPEC porte la promesse d’un renouveau de la croissance économique et a même été introduit comme un « game changer » pour le pays susceptible de profiter à l’ensemble des citoyens pakistanais. Néanmoins, une ombre au tableau contrarie fortement Pékin et Islamabad. En effet, des groupes ethno-nationalistes issus de la minorité baloutche s’opposent fermement au projet ; ils s’attaquent aux intérêts chinois au Pakistan et tentent d’empêcher la poursuite des travaux dans leur province du Baloutchistan. Leur opposition menace la réussite de l’ensemble du CPEC compte tenu de l’importance stratégique du port de Gwadar, situé au sud-ouest de la province et désigné comme la porte d’entrée d’un futur corridor commercial et énergétique reliant la Chine à la mer d’Arabie via le Pakistan. Ce mémoire de recherche étudie la transformation du conflit opposant les indépendantistes baloutches à Islamabad à l’aune du CPEC et s’intéresse au rôle de la Chine dans cette transformation. Premièrement, l’étude des répercussions socio-économiques du CPEC sur la province la plus pauvre du Pakistan démontre que le projet chinois accentue la marginalisation de la population baloutche au sein de l’unité nationale pakistanaise et renforce donc les positions des groupes indépendantistes. Ensuite, ce travail s’attache à démontrer que la Chine et le Pakistan, loin d’opter pour une inclusion effective des Baloutches au projet, y développent des stratégies contre-insurrectionnelles conjointes fortement influencées par le modèle répressif adopté par la République Populaire de Chine au Xinjiang. Ces stratégies s’appuient principalement sur le déploiement massif de forces de sécurité, par la mise en place de dispositifs de surveillance et par le contrôle des discours ayant trait au CPEC. Enfin, ce mémoire étudie la possibilité d’un soutien extérieur apporté à la mouvance indépendantiste baloutche par des puissances étrangères soucieuses de contrer l’influence grandissante de la Chine en Asie du sud et questionne la probabilité de l’éclatement d’un conflit d’envergure internationale au Baloutchistan.

« L’Histoire ne connaît aucun exemple prouvant que les grandes puissances puissent être généreuses envers les petits pays ou aider les peuples des pays faibles à accéder à la liberté et à l’indépendance. [...] C’est à nous de regrouper les gens de la nation, de cultiver chez eux le désir d’indépendance nationale, d’accroître nos forces au point de pouvoir repousser tout envahisseur. Si nous nous y prenons avec fermeté, nous réussirons, et une fois nos forces accrues, nous pourrons battre l’ennemi, aussi puissant soit-il ». La pertinence de ce commentaire, tiré des mémoires du président et fondateur de la République Populaire et Démocratique de Corée (Corée du Nord) Kim Il-sung, réside dans le fait qu’il illustre en filigrane, non seulement les objectifs de Pyongyang dans sa relation avec le monde, et notamment avec les grandes puissances, mais donne également des indications sur les motivations qui animent la Corée du Nord dans sa poursuite de l’arme nucléaire, une caractéristique déterminante du pays. Ces motivations sécuritaires dénotent une vraie volonté d’indépendance des grandes puissances, et ce sont elles qui font aujourd’hui de la Corée du Nord un État à la réputation pour le moins particulière.

Durant les dernières décennies, la Chine et l’Union européenne ont su relever des défis colossaux. Aujourd’hui, l’Empire du Milieu paraît s’imposer comme la superpuissance du XXIe siècle alors que l’UE, fragilisée, traverse une période cruciale de son histoire. Quant aux États-Unis, ils tournent le dos au multilatéralisme depuis l’arrivée de Donald Trump et sont engagés dans un rapport de force avec Bruxelles et Pékin. Ces évolutions interrogent sur les relations entre les trois Puissances, par ailleurs les trois premiers acteurs économiques du monde. La Chine semble vouloir récupérer le leadership américain et l’Union européenne cherche à se consolider et à s’affirmer sur la scène internationale. Cette période inédite peut-elle ouvrir une nouvelle ère dans les relations sino-européennes ? Quelles en sont les limites ? Ce mémoire tente d’apporter des éléments de réponses en analysant l’émergence de la République populaire de Chine et de l’UE, leurs forces et leurs faiblesses, la construction de leurs relations, les divergences politiques, économiques, géostratégiques, mais aussi les points de convergence et les partenariats qui ne cessent de s’intensifier. La situation conflictuelle entre Washington et Pékin est également abordée, tout comme l’unilatéralisme américain susceptible d’affaiblir l’alliance transatlantique. Enfin, une réflexion est portée sur le devenir de l’Union européenne.

This work attempts to analyze the Chinese strategy inside the European Union, in the light of the relation of interdependence of those two partners. The study of various documents allows to report on the existence of a strategy based on investments aiming at particular sectors. The work then questions the capacity of the strategy to unbalance the relation. It explains that if the Chinese strategy accentuates the divisions among the members of the European Union, it is not the only factor, nor the only thing at stake. Indeed, the Chinese strategy but also the lack of reciprocity in the relation threaten to weaken the European Union. This work also underlines the weaknesses of this regional organization, weaknesses that deepen the divisions and the unbalance. Finally, it presents the means and capabilities of response that the European Union owns to attempt to balance the relation.; Ce travail propose d’analyser la stratégie chinoise dans l’Union Européenne, à l’aune de la relation d’interdépendance entre ces deux partenaires. L’étude de divers documents permet de rendre compte de l’existence d’une stratégie basée avant tout sur des investissements visant des secteurs particuliers. Le travail questionne alors la capacité de cette stratégie à déséquilibrer la relation entre les deux partenaires. Il avance que si la stratégie chinoise accentue les divisions au sein des membres de l’Union européenne, ce n’est ni le seul facteur, ni le seul enjeu. En effet, la stratégie chinoise mais également le manque de réciprocité dans la relation risquent d’affaiblir l’Union européenne. Ce travail souligne aussi les faiblesses de l’organisation régionale, faiblesses qui accentuent divisions et déséquilibre. Enfin, il s’avance à présenter les outils de réponse à disposition de l’Union pour tenter de rééquilibrer la relation.