Guerbet, Michel, Anthérieu, Sébastien, Caillé-Garnier, Stéphanie, Guenot, Dominique, Kinouani, Shérazade, Lambré, Claude, Marcou, Gilles, Mary-Krause, Murielle, Menetrier, Florence, Nguyen, Thanh Viet, Orset, Caroline, Pourchez, Jérémie, Sleiman, Mohamad, Thirlway, Frances, Jérôme, Yon, Zervas, Efthimios, Leroux, Carole, Achille, Jérémie, Mansuy, Thibault, Baudrin, Mathieu, Labarbe, Benoît, UFR de Médecine-Pharmacie de Rouen, Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), Université de Bordeaux - Sciences Technologies (U. Bordeaux ), Institut de Neurosciences cognitives et intégratives d'Aquitaine (INCIA), Université Bordeaux Segalen - Bordeaux 2-Université Sciences et Technologies - Bordeaux 1 (UB)-SFR Bordeaux Neurosciences-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Retraité, Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), Santé publique France - French National Public Health Agency [Saint-Maurice, France], Paris-Saclay Applied Economics (UMR PSAE), AgroParisTech-Université Paris-Saclay-Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE), Direction de l'Evaluation des Risques (DER), Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), Mission Sciences sociales Expertise et Société (MiSSES), and Anses
Citation suggéréeAnses. (2022). Étude sur les pratiques de consommation des usagers de cigarettes électroniques en France : appui à la caractérisation des expositions. (saisine 2020-SA-0017). Maisons-Alfort : Anses, 68 p.; Arrivée sur le marché français au début des années 2010, la cigarette électronique, vapoteuse ou système électronique de délivrance de la nicotine (SEDEN), est un système portatif de délivrance d’un aérosol, contenant le plus souvent de la nicotine, destiné à être inhalé au moyen d'un embout buccal. Le dispositif électronique est composé de trois éléments principaux : un atomiseur, une batterie et un réservoir ou une cartouche contenant le liquide à vapoter («e-liquide »). Celui-ci est une solution composée majoritairement d’un support de dilution, propylène glycol (PG) et/ou de glycérol (glycérine végétale, VG) auquel sont ajoutés un mélange d’arômes et de la nicotine dans des concentrations variables. Lors de l’utilisation, le e-liquide est chauffé au contact de l’atomiseur, grâce à l’énergie fournie par la batterie. Il se forme alors un aérosol dont la composition finale varie non seulement en fonction de la composition du e-liquide mais aussi du dispositif électronique utilisé, de ses réglages, et du mode d’inhalation. Le terme générique « produit du vapotage » désigne aussi bien le e-liquide que le dispositif électronique utilisé par l’usager (« vapoteur »).Du fait de l’absence de combustion lors de son usage, la cigarette électronique est souventconsidérée comme une alternative préférable à la consommation de tabac fumé, voire uneaide à l’arrêt tabagique. Cet aspect reste controversé. En effet, selon les travaux du Cochranepubliés en 2021 et 2022, la cigarette électronique utilisée avec des produits à base de nicotine,augmenterait les taux d’abandon du tabac. Une autre revue systématique récente n’arrivait cependant pas à démontrer que la cigarette électronique favorise l’obtention d’un arrêt prolongé du tabac (au-delà de 6 à 12 mois) . En l’absence d’une efficacité clairement établie, le Haut Conseilde la santé publique (HCSP) recommandait en France en 2021 de ne pas utiliser la cigaretteélectronique pour le sevrage tabagique en première intention. Il admet néanmoins la possibilitéd’utiliser ce produit de consommation par choix individuel, en dehors ou en complément d’uneprise en charge pour arrêter de fumer dans le cadre du système de soin (HCSP, 2021). Lacontroverse sur l’utilisation des produits du vapotage tient aussi de la méconnaissance desrisques sanitaires à long terme liés à l’exposition aux substances chimiques contenues dansles émissions des cigarettes électroniques.Pour autant, depuis l’arrivée de ces dispositifs sur le marché, leur utilisation en Franceaugmente et cette tendance semble se maintenir dans le temps. En effet, les prévalencesd’usages actuel et quotidien1 de cigarette électronique restent stables depuis 2018, avecrespectivement 5,4 % et 4,3 % des 18-75 ans. Par ailleurs, d’après les données issues desbaromètres de Santé publique France entre 2014 et 2017 l’ancienneté moyenne dans levapotage a été multipliée par cinq, passant de 4 mois à 20 mois (Santé publique France,2019). Ces augmentations sont en partie liées au développement du produit à cette périodeet démontrent un intérêt durable de la part des consommateurs. L’utilisation de ces produits concerne également les mineurs, pour lesquels la vente est pourtant interdite depuis 2014selon la Loi n° 2014-344 du 17 mars 2014. Selon l’Observatoire français des drogues ettendances addictives (OFDT), les taux d’initiation à 16 ans étaient significativement plusélevés en France que dans le reste de l’Europe sur la période 2018-2019 ((46 % contre 40 %en moyenne) tandis que l’usage au cours du mois demeurait similaire, autour de 16 % (OFDT,2021).