BOURBIA, Véréna, Blanquart, Corinne, Raton, Gwenaëlle, Systèmes Productifs, Logistique, Organisation des Transports et Travail (IFSTTAR/AME/SPLOTT), Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l'Aménagement et des Réseaux (IFSTTAR)-Communauté Université Paris-Est, Thèse doctorat Verena Bourbia - Financement région Hauts-de-France, and Cadic, Ifsttar
RFTM, 1ères Rencontres Francophones Transport Mobilité, Lyon, FRANCE, 06-/06/2018 - 08/06/2018; Quel rôle de la diversité urbaine et commerciale dans l'analyse des déterminants des stratégies logistiques ? Le cas du commerce alimentaire dans les Hauts-de-France. En ville, l'approvisionnement du commerce de détail représente un tiers des livraisons et des enlèvements (Gerardin et al., 2000). Par les externalités négatives qu'ils génèrent, les flux de transport sont la manifestation la plus visible de cet approvisionnement. Ils sont à l'origine de nuisances, notamment liées à l'émission de gaz à effet de serre et à la congestion, due à une occupation importante de la voirie (Savy, 2017). Alors que le transport de marchandises a longtemps été dissocié de la logistique dans les recherches, l'intégration croissante des compétences logistiques au sein des entreprises a permis de renouveler l'approche et exhorte désormais à la compréhension des stratégies logistiques, dont le transport ne constitue qu'un aspect (Hesse, Rodrigue, 2004). L'optimisation du transport, par la mutualisation des flux aux caractéristiques similaires ou l'introduction de nouveaux points de rupture de charge, par exemple, passe ainsi nécessairement par la compréhension des déterminants, à la fois urbains et commerciaux, des organisations logistiques. Néanmoins, les connaissances sont lacunaires : d'une part, le regain d'intérêt de la géographie pour le fret, associé au renouveau théorique du champ, n'a qu'une vingtaine d'années (Rodrigue, 2006) ; d'autre part, les données sont rares ou privées et portent sur des modes de transport ou des échelles spécifiques (Frémont, Dablanc, 2016), À ce titre, cette recherche s'intéresse à la logistique du commerce alimentaire. S'il est acquis que la grande distribution a évolué vers une plus grande mutualisation de ses flux logistiques, par la création de centres de distribution puis d'entrepôts multi-producteurs (Chanut, Paché, 2012), et que leur internalisation ou externalisation suit le mouvement d'un balancier (Filser, Paché, 2008), les mutations récentes du commerce alimentaire laissent entrevoir une recomposition spatiale et structurelle des flux logistiques : nouvelles centralités commerciales au profit de la zone dense (Capo, Chanut, 2012 ; Moati, 2016), réduction des intermédiaires (Chiffoleau, Prévost, 2012) et de la distance (Praly et al., 2014) dans la chaîne d'approvisionnement. S'appuyant sur la méthode de l'Enquête Transport de Marchandises en Ville (TMV), qui quantifie les flux de transport de marchandises dans une agglomération via les établissements commerciaux qui les génèrent, cette recherche propose d'intégrer dans l'analyse logistique la diversité urbaine et commerciale, dans le but d'identifier les variabilités des flux logistiques en fonction des villes. Toutes les villes génèrent-elles les mêmes types de flux logistiques, dont seul le nombre total varierait selon la taille des villes ? Ou la variation est-elle moins quantitative, en fonction de la taille des villes, que qualitative, en fonction de leurs caractéristiques ? Ainsi, quel rôle jouent les caractéristiques urbaines sur la logistique des commerces alimentaires ? L'objet de cette communication est d'analyser et catégoriser la logistique des commerces alimentaires des villes pour discuter d'une première typologie de villes aux profils logistiques différenciés.