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Cet article propose de comparer les diversités génétique et patronymique de la France métropolitaine. Pour cela sont discutées les quelques enquêtes de génétique des populations, menées du XXe siècle à nos jours, dont l’ambition était de décrire la diversité génétique de la France métropolitaine dans son entièreté. La critique porte sur leurs limites actuelles résultant soit d’une faible couverture géographique, soit d’un nombre réduit de systèmes génétiques et/ou de l’emploi de méthodes de représentation insatisfaisantes. Pour pallier ces divers inconvénients, il est proposé d’utiliser les patronymes comme substitut des gènes. Les avantages tiennent à leur mode de transmission, à leur nombre, à leur fréquence connue jusqu’au niveau géographique de la commune, sur l’ensemble du territoire français et sur plusieurs générations. Les résultats montrent l’existence de fortes disparités patronymiques entre le nord et le sud de la France, entre le centre et ses périphéries. Les différentes structures mises en évidence sont étroitement liées à des proximités géographiques, mais aussi à des variations génétiques, linguistiques ou dialectales, ainsi qu’aux relations historiques entretenues avec les pays voisins. This article seeks to compare genetic and patronymic diversity in mainland France. To do so, we discuss the small number of population genetics surveys that were carried out from the 20th century to the present day with the aim of describing the genetic diversity of mainland France as a whole. We highlight their present-day limitations, which result from their insufficient geographical coverage, the limited number of genetic systems included and/or the use of unsatisfactory methods of representation. To overcome these various drawbacks, our proposal is to use surnames as a substitute for genes, the advantages of this approach being their pattern of transmission, their huge number and their known frequency, down to the smallest administrative level across the whole of French territory and over several generations. The statistical results show the existence of strong patronymic disparities between the north and the south of France, and between the central and peripheral areas. The different patterns highlighted are closely linked to geographical proximity, but also to genetic, linguistic or dialectal variations, as well as to historical relationships with neighbouring countries.

Cet ouvrage est dédié à Jean-Pierre Bocquet-Appel, anthropologue biologiste, l’un des pères fondateurs de la paléodémographie en France, disparu en 2018. Mondialement connu et reconnu, il a contribué au développement de nouvelles techniques d’estimation de l’âge au décès d’assemblages de squelettes et promu la mise en place des estimateurs en paléodémographie. Il a également participé à l’émergence de la démographie spatiale et de la modélisation de type-multi-agent en particulier des agriculteurs néolithiques. Nous lui devons une avancée considérable dans la compréhension des processus démographiques liés aux grandes transitions qu’ont vécu les hommes en différents points du globe avec la découverte de la signature de la transition démographique impliquée dans le passage des sociétés d’une économie de collecte à une économie agricole. Cet ouvrage offre un voyage au cœur de sa vie de chercheur, reprenant tour à tour, dans une démarche diachronique et pluridisciplinaire, la démographie anthropologique de la Préhistoire jusqu’à la période contemporaine. Il brosse également un portrait généreux de cet homme engagé qui n’a eu de cesse d’œuvrer pour sa discipline, que ce soit à travers une approche réflexive sur l’histoire des sciences et l’épistémologie ou la transmission de ses savoirs auprès de jeunes générations. Cet ouvrage convie ainsi le lecteur à une expérience originale et innovante aux confins d’une discipline rare, la paléodémographie. This book is dedicated to Jean-Pierre Bocquet-Appel, anthropologist and biologist, one of the founding fathers of palaeodemography in France, who died in 2018. Known and recognised worldwide, he contributed to the development of new techniques for estimating the age at death of skeletal assemblages and promoted the introduction of estimators in palaeodemography. He also participated in the emergence of spatial demography and multi- agent modelling, particularly of Neolithic farmers. We owe him a considerable advance in the understanding of demographic processes linked to the great transitions that humans have experienced in different parts of the world with the discovery of the signature of the demographic transition implied in the passage of societies from a collection economy to an agricultural economy. This book offers a journey to the heart of his life as a researcher, taking in turn, in a diachronic and multidisciplinary approach, anthropological demography from prehistory to the contemporary period. It also paints a generous portrait of this committed man who has never ceased to work for his discipline, whether through a reflective approach to the history of science and epistemology or the transmission of his knowledge to younger generations. This book invites you to an original and innovative experience on the borders of a rare discipline, paleodemography.

Les études actuelles sur les « noms de famille », loin de se borner au seul terrain de la généalogie, font désormais pleinement partie du domaine de la recherche. Elles permettent de ce fait un décryptage original des conditions tant historiques qu’anthropologiques qui ont déclenché, en divers points de l’Europe, à différents moments, le processus d’identification des personnes : mouvement progressif dans l’Europe au Moyen Âge ; processus qui peut être coercitif, comme lors de l’attribution de patronymes aux esclaves affranchis, et devenu largement réglementaire après la promulgation de lois sur la transmission des noms. Étudiant tour à tour les origines et l’histoire des patronymes, leur distribution géographique et les liens entre marqueurs génétiques et patronymiques, les auteurs réunis dans cet ouvrage – anthropologues, historiens de la famille, démographes, spécialistes de la génétique des populations, sociologues – montrent combien une approche pluridisciplinaire est nécessaire à l’explication du phénomène du patronyme. En effet, l’informatisation récente de divers registres de noms de famille a permis le développement de nouvelles méthodes d’analyse, dérivées de la démographie historique et de la génétique des populations. Elles permettent non seulement de décrire l’évolution, au fil des générations, des cercles de mariage, des règles d’alliance et de la consanguinité, mais aussi de quantifier la direction et l’ampleur des migrations entre populations. Fondé sur des exemples concrets, des provinces baltes à la Sardaigne ou l’Atlas marocain, des Flamands de France aux Français du Québec, cet ouvrage offre un état sans équivalent de la question des origines et de l’évolution du patronyme.

Le nom se prête particulièrement à une approche pluridisciplinaire. Il s’agit en effet d’un élément universel – tout individu est porteur d’un nom qui le désigne au sein de sa communauté –, mais aussi d’un reflet de pratiques culturelles – le nom ne sera pas le même, ne sera pas transmis selon le même mode, selon les différents groupes humains. Le passage du nom individuel au nom de famille ne s’est pas réalisé suivant le même calendrier et suivant les mêmes modalités dans toutes les sociétés...

Les pyrénées se distinguent par un important cloisonnement géographique (vallées parallèles orientées sud/nord), auquel l’histoire a surimposé une diversification linguistique et culturelle (basque versus occitan ; béarn versus bigorre). Si la réalité de cette complexité n’est pas contestable, en revanche, il est difficile d’en mesurer l’importance et d’en apprécier la stabilité ou les modifications que les mouvements de populations survenus au tournant de ce siècle auraient pu provoquer. L’é...

Les différents textes proposés dans la partie précédente ont largement insisté sur les conditions d’acquisition du patronyme en tant qu’identifiant d’une lignée familiale, conditions éminemment fluctuantes selon les pays et les situations. Sans doute faut-il insister sur l’une des conséquences remarquables d’une telle acquisition, que résume fort bien Zonabend dans son étude sur les noms de personne dans le village de Minot en Châtillonnais (1977) : « Le patronyme est à la fois le signe d’ide...

La France et la Belgique ont longtemps partagé la même histoire, leur séparation définitive ne datant que de 1830, lors de la création du royaume de Belgique. Cette séparation récente n’a toutefois pas mis fin aux échanges migratoires entre les deux pays. Ils ne furent pas favorisés seulement par la proximité géographique mais aussi par les conditions et les évolutions démographiques et économiques contrastées prévalant dans les différentes régions de ces deux pays. Ainsi, les Flandres du déb...

International audience; Abstract Among the many genes involved in the metabolism of therapeutic drugs, human arylamine N-acetyltransferases (NATs) genes have been extensively studied, due to their medical importance both in pharmacogenetics and disease epidemiology. One member of this small gene family, NAT2, is established as the locus of the classic human acetylation polymorphism in drug metabolism. Current hypotheses hold that selective processes favoring haplotypes conferring lower NAT2 activity have been operating in modern humans’ recent history as an adaptation to local chemical and dietary environments. To shed new light on such hypotheses, we investigated the genetic diversity of the three members of the NAT gene family in seven hominid species, including modern humans, Neanderthals and Denisovans. Little polymorphism sharing was found among hominids, yet all species displayed high NAT diversity, but distributed in an opposite fashion in chimpanzees and bonobos (Pan genus) compared to modern humans, with higher diversity in Pan species at NAT1 and lower at NAT2, while the reverse is observed in humans. This pattern was also reflected in the results returned by selective neutrality tests, which suggest, in agreement with the predicted functional impact of mutations detected in non-human primates, stronger directional selection, presumably purifying selection, at NAT1 in modern humans, and at NAT2 in chimpanzees. Overall, the results point to the evolution of divergent functions of these highly homologous genes in the different primate species, possibly related to their specific chemical/dietary environment (exposome) and we hypothesize that this is likely linked to the emergence of controlled fire use in the human lineage.

International audience; I-Principe de l'analyse à trois éléments. L'analyse à trois éléments ("three-taxon analysis" ou "three-item analysis" en anglais, abrégée 3ia dans ce qui suit) est une méthode phylogénétique qui s'applique aux taxons et aux aires biogéographiques. Elle se justifie par l'interprétation suivante des principes de base de la théorie cladistique :  La 3ia est conçue comme une méthode d'argumentation des relations de parenté entre taxons. Elle permet de contrôler de façon pertinente les idées de parenté émises par un systématicien et s'exempte de celles qui seraient seulement proposées par l'application d'un algorithme.  Les caractères sont considérés comme des arguments en faveur d'une hypothèse phylogénétique. Ils ne sont pas de simples données ou de simples observations : ce sont des hypothèses d'homologie formellement structurées, c'est-à-dire des hypothèses sur l'identité due à la parenté.  Le but de l'analyse 3ia est de contrôler si l'hypothèse phylogénétique proposée par le systématicien peut être argumentée à partir des hypothèses d'homologie explicitées sur chacun des caractères. L'analyse à trois éléments représente donc une forme originale de penser et de pratiquer la phylogénétique et la biogéographie. Les caractères sont considérés comme des arguments phylogénétiques (Hennig 1966 : 90) que le systématicien fournit pour défendre une hypothèse phylogénétique. Les caractères dérivent directement d'hypothèses d'homologie, la notion d'homologie utilisée ici se rapprochant de celle donnée par Richard Owen (1843 : 373). Ce dernier ne définit pas l'homologie mais un homologue. Un homologue constitue un même organe chez différents organismes, sous toute la diversité de ses formes et de ses fonctions. Peut-on dire que le bras chez l'humain est la même chose que la patte antérieure d'un chien ? Il est difficile de répondre par l'affirmative tout autant que par la négative. En revanche, dire que ces structures sont en même temps la même tout en étant différentes est plus satisfaisant. L'assertion prend du sens lorsqu'on affirme que le bras humain ressemble davantage à une patte avant de chien qu'à une aile de pigeon, c'est-à-dire lorsque l'on introduit un troisième terme. Les homologues représentent donc des classes d'équivalence de parties d'organismes qui établissent des relations d'identité relative à d'autres classes d'équivalence (Prin 2016 : 432). Ainsi, l'ensemble « bras humain » et l'ensemble « pattes antérieures de chien » peuvent être réunis dans une classe d'équivalence plus inclusive, un nouvel homologue qui exclut l'ensemble « aile de pigeon ». Les trois membres (de l'homme, du chien et du pigeon) sont à leur tour réunis dans une nouvelle classe de degré d'équivalence, celle des membres antérieurs de tétrapodes (figure 1). FIGURE 1. Hypothèse d'homologie sous forme de classes de degré d'équivalence du membre antérieur de tétrapodes.

International audience; Les arbres évolutifs, ou phylogénies, racontent une histoire, l’histoire des êtres vivants, de leur morphologie et de leurs gènes, mais aussi, l’histoire des langues, des textes, des faits culturels ou même des idées. Ces arbres sont avant tout des hypothèses sur les liens de parentés qui exigent réflexions à la fois sur les faits et sur les méthodes. Ce livre définit les concepts fondamentaux de la reconstruction phylogénétique. Il explique la nature et la diversité des approches pratiquées depuis leurs balbutiements au XIXe siècle jusqu’à nos jours. Il insiste, de manière pédagogique et aussi objectivement que possible, sur leurs performances et leurs limites, en fonction de la nature des données étudiées.Cet ouvrage constitue une version largement augmentée de La Reconstruction phylogénétique. Concepts et méthodes publié en 1993 dans la collection « Biologique théorique » des éditions Masson. Il tient donc compte des méthodes et débats qui ont marqué l’évolution rapide de la discipline ces vingt-cinq dernières années.Il s’adresse aux étudiants des 1er, 2e et 3e cycles et aux chercheurs non spécialistes de phylogénie mais désireux de connaître l’état actuel de la question.