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Lorsque l’État du Grand Liban prit forme en 1920, les structures politiques de la communauté juive se transformèrent. Le conseil communal israélite libanais trouvait désormais son siège à Beyrouth, plaçant les autorités des autres communautés juives du pays dans une position subalterne par rapport à la capitale libanaise. En partant d’une analyse de la communauté juive dans la ville de Sidon (ou Saïda), ses relations avec d’autres communautés religieuses, notamment arménienne, de même qu’avec les autres communautés juives établies à Beyrouth et Tripoli, cette contribution montre que ces transformations ne se firent toutefois pas sans difficultés. Cette réflexion sur la primauté des dynamiques locales sur la logique communautaire conduira à une réflexion critique sur la grille de lecture du communautarisme (al-ṭā’ifiyya) libanais, souvent dominante dans l’historiographie sur la région. When the State of Greater Lebanon was created in 1920, the Jewish community’s political structures were transformed. The Israelite Community Council was officially centralized in Beirut, placing Jewish communities established in other cities of the country in a subaltern position. Through an analysis of the Jewish community in the city of Sidon (or Saida), considering its relations with the city’s other religious communities such as the Armenians, as well as with other Jewish communities in Beirut and Tripoli, this contribution aims to shed light on the many difficulties these political changes brought about. By showing how local dynamics of power often prevailed over religious solidarities, the author delivers a critique of the sectarian paradigm (al-ṭā’ifiyya) of Lebanese history, which is often dominant in the historiography of the region.

Cet article examine quelques familles arméniennes très proches du pouvoir égyptien de Mehmet Ali, dans la première moitié du xixe siècle, et s’interroge sur les raisons de cette proximité. Si leur position semble solide, ce n’est pas pour autant qu’elles ne vivent pas des moments d’instabilité liés en partie – mais pas seulement – à leur situation de chrétiens. On constate qu’elles mettent en œuvre des stratégies pour affronter l’incertitude, stratégies qui ne se déploient pas nécessairement en réaction à leur situation de soumission mais témoignent de véritables facultés d’adaptation dans un environnement lui-même loin d’être figé. This article examines some Armenian families in the circle of the pacha of Egypt, Mehmet Ali, in the first half of the 19th century, and questions the reasons for this pro-ximity. If their position seemed secure, they also experienced some forms of instability that can be explained partly –but not only– by their situation as Christians. From the beginning, maybe because they were immigrants in Egypt, these families implemented strategies to deal with adversity that show their agency, in other words their geniuine ability to adapt and not just to react to what was imposed on them.

In the summer of 1894, the Armenians of several villages in Sasun, a region in the Ottoman province of Bitlis, refused to pay government taxes unless the state protected them from the extortion and illegal taxation levied by local Kurdish chieftains. The provincial authorities magnified the protest into a “rebellion” and requested assistance from the army. With the army’s interference, the incident ended with the massacre of the civilian population which marked the first incident of mass violence against Armenians of the Ottoman Empire. The calculation of fatalities remained unsatisfactory until the time of preparation of this study. By examining fatality data from a range of sources broader than that employed by prior research and by structuring the data into a discernible and informative format, this study revisits the number of victims with an analysis of constraints and a formulation of estimates. À l’été 1894, les habitants arméniens de plusieurs villages de la région ottomane du Sassoun, dans la province de Bitlis, refusèrent de payer de nouvelles taxes exigées par le gouvernement sans obtenir sa protection contre les extorsions et taxations illégales imposées par les chefs tribaux kurdes locaux. Les autorités provinciales qualifièrent la protestation de révolte et demandèrent l’aide de l’armée. Cet incident et les massacres qui s’ensuivirent dans la région marquèrent le début des violences de masse contre les Arméniens de l’Empire ottoman. En examinant les chiffres disponibles dans un corpus élargi de sources, cette étude vise à établir un dénombrement aussi précis que possible des victimes de ces violences qui restent mal connues.

Als je probeert te verklaren waarom het voor de Turken problematisch is om de Armeense volkerenmoord te erkennen, moet je eerst inzien – en dat doet de historicus Tan Akçam in zijn woord vooraf – dat die genocide gepleegd werd onder de bescherming van de partij die in 1923 de nieuwe Turkse staat deed ontstaan. Zo’n erkenning zou inhouden dat de stichters van de Republiek moordenaars waren, wat een niet makkelijk te overwinnen obstakel is. Maar ook de Tutsi’s moesten verschillende fasen van ma...

1839-1876 : Ère de réformes appelée Tanzimât. C’est la première fois que l’Empire ottoman reconnaît l’égalité juridique entre ses sujets chrétiens et ses sujets musulmans. 1878 : Guerre russo-turque et traité de Berlin : les frontières changent entre la Russie et la Turquie. Création de la Bulgarie. 1896 : Suite à de nombreux massacres contre les Arméniens, un commando s’empare de la Banque ottomane et réclame un arbitrage international de la question arménienne. 1908 : Révolution des jeunes-...

1839-1876: Reform era known as Tanzimât. For the first time, the Ottoman Empire officially recognizes the legal equality of its Christian and Muslim subjects. 1878: Russo-Turkish War and Treaty of Berlin: redefinition of the borders between Russia and Turkey. Creation of the State of Bulgaria. 1896: In response to a series of massacres of Armenians, a commando of armed men and women takes over the Ottoman Bank to demand an international arbitration of the Armenian question. 1908: Revolution o...

Le génocide des Arméniens est un sujet historique brûlant qui canalise des enjeux mémorielles et géopolitiques. Cette question est la cible d’un négationnisme d’État qui a longtemps troublé la recherche scientifique. Cette négation trouve des prolongements en classe rendant la question singulière dans son approche qui se doit d’être spécialement rigoureuse. Un rapide tour d’horizon de l’historiographie et des difficultés pour l’enseignant précèdent une étude des manuels pour mieux comprendre comment approcher l’objet pédagogiquement.

Cet article s’intéresse aux effets sur les individus d’une procédure d’assignation à un statut administratif qui lui-même demandait encore à être étayé par le droit. Telle était la situation des réfugiés russes et arméniens au sortir de la Première Guerre mondiale, lorsqu’ayant été déchus de leurs droits nationaux par leurs États d’origine respectif, ils furent collectivement placés sous la protection compensatoire de la Société des Nations. Pour autant, le droit international sur l’apatridie restait à écrire. Dans ces conditions, que pouvait ce statut incertain, quelles spécificités était-il à même d’aménager au sein du droit des étrangers ? Quelle réalité revêtait-il aux yeux de l’administration ? Quelle idée s’en faisaient les réfugiés relevant de cette catégorie ? Cette étude porte plus précisément sur les Arméniens dans la France de l’entre-deux-guerres et mobilise des archives de la pratique, afin de se tenir au plus près des expériences quotidiennes. This article aims to describe what happens to a migrant who has been submitted to an administrative status that has yet to be defined. Such was the situation of Russian and Armenian refugees in the aftermaths of the First World War, who, after they had been deprived of their citizenship by their former countries, were collectively placed under the protection of the League of Nations. However, the international law on statelessness was still to be written. Facing this paradox, the article focuses on the uncertain reality that a variety of social actors experimented during interwar France, building its case on archival material related mostly to the Armenian refugees, and addressing it main questions: what was the real purview of an ill-defined legal status? Was it able to effectively protect people registered under it? Furthermore, how was it understood and appraised by the beneficiaries themselves? Este artículo se refiere a los efectos sobre las personas de un procedimiento de asignación a un estatuto administrativo que, a su vez, tenía todavía que ser refrendado por la ley. Ésta era la situación de los refugiados rusos y armenios al final de la Primera Guerra Mundial, cuando sus respectivos estados de origen los privaron de sus derechos nacionales y quedaron colectivamente bajo la protección compensatoria de la Sociedad de las Naciones. Sin embargo, aún no se había redactado el derecho internacional sobre la apatridia. En estas condiciones, ¿qué características específicas podría tener este estatuto incierto dentro de la ley de extranjería? ¿Cuál era la realidad desde el punto de vista de la administración? ¿Qué pensaron los refugiados que pertenecían a esta categoría? Este estudio trata precisamente de los armenios en Francia en el período de entreguerras y moviliza los archivos de la práctica, con el fin de acercarse lo más posible a las experiencias cotidianas.

La présence importante des Arméniens dans le Voyage en Orient correspond probablement au rôle joué par eux dans l’« éveil intellectuel » de l’empire ottoman au XIXe siècle. Deux temps différents font valoir deux dramaturgies ainsi que deux types de romanesque, avec en commun le modèle littéraire de « la comédie romanesque ». À l’exception d’un cas de fanatisme religieux, la matière arménienne contribue à mettre en évidence des exemples d’ascension sociale et, dans l’art du conteur, une vision de rêve., The Armenians, a central figure in the Journey to the Orient, are probably symptomatic for the « intellectual awakening » of the Ottoman Empire in the 19th century. Two different moments, corresponding to two dramaturgies and two types of fiction, have in common the literary model of the “comédie romanesque”. Apart from one case revealing religious fanaticism, the Armenian « matieral » contributes to show examples of social advancement and, considering the the art of the storyteller, a dreaming vision.

Die Armenier, die Zeitgenossen der Kreuzzüge waren und mit den Kreuzrittern in Kontakt standen, sind bekannt für ihre reichhaltige Quellenlage und weitreichend untersucht (Ende des 11. bis Ende des 14. Jahrhunderts). Obwohl es in der früheren Zeit Beziehungen zwischen Armeniern und der lateinischen Welt gab, profitieren sie von keinem dieser beiden Merkmale.Die Produktion einer Gruppe hagiographischer Quellen zu vier Heiligen (Makarius von Gent - BHL 5100 und 5101, Symeon von Mantua - BHL 7952, Gregor von Pithiviers - BHL 3669 und Davinus von Lucca - BHL 2114) Mitte des 11. Jahrhunderts (ca. 1014-1080) wirft Fragen auf. Zu diesem ersten Korpus von vitae kommt eine Reihe von miracula hinzu, welche durch eine elevatio ergänzt werden, die von einem Kult in der Entwicklung zeugt (insbesondere BHL 5101a bis 5101d und 7953). Darüber hinaus wurden auch sekundäre Quellen sowohl im 12. als auch in den folgenden Jahrhunderten für dieselben Heiligen produziert.Des Weiteren zeugt eine weitere Gruppe von lateinischen (epigraphischen und archäologischen) und östlichen (insbesondere armenischen und griechischen) Quellen von der Realität eines historischen Prozesses: der Ankunft der Armenier in der lateinischen Welt im 11. Jahrhundert, die untersucht werden sollte. Wir werden diese Quellen untersuchen, indem wir unsere Analyse mit einem Überblick über die Präsenz der Armenier in der lateinischen Geisteswelt seit der christlichen Antike beginnen, mit besonderem Schwerpunkt auf dem deutschen Raum. So werden wir zunächst die von der lateinischen Patristik geprägte Vorstellung von Armenien und den Armeniern vorstellen, nämlich die von einem der Schauplätze der heiligen Geschichte (irdisches Paradies, dann insbesondere die Arche Noah, die den Ararat zum Synonym Armeniens macht). Dann die Frage nach armenischen Heiligen (St. Servatius von Tongern - St. Maastricht oder Miniato in Florenz) und Armenisiertem (St. Chrysole von Comines, St. Aurelius von Mailand, Ste. Ermenia) sowie nach der armenischen Herkunft der germanischen Völker (die Briten nach der Anglo-Chronik und vor allem die Bayern nach einem breiten Spektrum deutscher Quellen, die in Latein und dann in Mittelhochdeutsch geschrieben sind).Im zweiten Teil werden wir, nachdem wir uns an den Kontext der Zerstörung der armenischen Gesellschaft auf der armenischen Hochebene im 11. Jahrhundert durch die Byzantiner und dann die Seldschuken erinnert haben (hauptsächlich auf der Grundlage armenischer und byzantinischer Quellen), den Prozess der Ankunft armenischer Pilger analysieren, die in den Westen kommen, nämlich der drei Heiligen Makarius von Gent, Symeon von Mantua und Davinus von Lucca. Dann werden wir einige andere Fälle vorstellen, die von anderen Arten von Quellen (Peter von Salzburg und Gregorius von Passau) bezeugt wurden, die diesen historischen Prozess bestätigen.Wir schließen mit einer Analyse eines äußerst interessanten Falles, nämlich einer falschen Wallfahrt eines gewissen Petrus von Kogovit nach Rom vor 965. Die Quellen sind erhalten in einem Manuskript des Handschrifteninstituts Matenadaran in Jerewan, ms. 1315, aus dem 14. Jahrhundert (Von St. Peter, 2r-5v, und Vom Heiligen Kreuz von Varag, 5r-9v). Die Analyse dieses Dossiers führt unweigerlich auf das 12. bis 13. Jahrhundert Kilikiens zurück, eine Zeit wichtiger Kontakte zu den lateinischen Chalcedonianern, und hat uns zu dem Schluss geführt, dass es keinen historischen Hintergrund hat. Diese falsche Erzählung von der Überfahrt ist von unbestreitbarem Interesse, denn ihre Existenz beweist an sich, dass die Praxis einer Pilgerfahrt in die lateinische Welt eine bekannte und akzeptierte Realität war. Aus dieser Beobachtung folgt, dass die Zahl der Pilger, die tatsächlich in die lateinische Welt kamen und nach Armenien und Armenisch-Kilikien zurückkehrten, größer ist, als die überlieferte Realität vermuten lässt., Les Arméniens contemporains des croisades, parce qu’ils furent en relation avec les Croisés, sont connus par une documentation à la fois abondante et largement étudiée (fin XIe-fin XIVe siècle). S’il existe durant la période antérieure des relations entre les Arméniens et le monde latin, elles ne bénéficient d’aucune de ces deux caractéristiques.La production dans la partie centrale du XIe siècle (1014-1080 env.) d’un groupe de sources hagiographiques qui concernent quatre saints (Macaire de Gand – BHL 5100 et 5101, Syméon de Mantoue – BHL 7952, Grégoire de Pithiviers – BHL 3669 et Davino de Lucques –BHL 2114) pose question. À ce premier corpus de vitae s’ajoute une série de miracula, complétée par une elevatio, qui témoigne d’un culte en développement (BHL 5101a à 5101d et 7953 notamment). De plus, des sources secondaires ont également été produites tant au XIIe siècle que dans les siècles suivants à propos de ces mêmes saints.Par ailleurs, un groupe de sources complémentaires (épigraphiques et archéologiques) latines comme orientales (arméniennes et grecques notamment) attestent de la réalité d’un processus historique, la venue, au XIe siècle, d’Arméniens dans le monde latin, qu’il fallait étudier. Nous examinerons cet ensemble de sources en débutant notre analyse par un survol de la présente des Arméniens dans l’univers mental des Latins, depuis l’Antiquité chrétienne, en insistant particulièrement sur l’espace allemand. Ainsi nous présenterons dans un premier temps la vision de l’Arménie et des Arméniens façonnée par la patristique latine, à savoir celle d’un des théâtres de l’histoire sacrée (Paradis terrestre, puis arche de Noé notamment, faisant de l’Ararat un synonyme de l’Arménie). Puis la question des saints arméniens (Servatius de Tongres - Maastricht) et arménisés (Chrysole de Comines, Aurèle de Milan, Ermenia) ainsi que l’origine arménienne des peuples germaniques (Les Bretons d’après l’Anglo-Chronicle et surtout les Bavarois d’après une large typologie de sources allemande écrites en latin puis en moyen-haut allemand). Dans la seconde partie, après avoir rappelé le contexte de la destruction de la société arménienne sur le plateau arménien au XIe siècle par les Byzantins puis les Seldjouks (sur la base des sources arméniennes et byzantines essentiellement), nous analyserons le processus de venue de pèlerins arméniens en Occident les trois saints Macaire de Gand et Siméon de Mantoue et Davino de Lucques). Ensuite nous présenterons quelques autres cas attestés par d’autres types de sources (Pierre de Salzburg et Grégoire de Passau) qui confirment ce processus historique.

Le génocide affecte profondément le bien-être du groupe qui en a été la victime, au point où les survivants transmettent le traumatisme vécu à leurs descendants. Cette étude examine l’impact du Génocide arménien de 1915 sur le bien-être psychologique des Arméniens de Montréal et sur leur acculturation à la société canadienne. Cent Arméniens âgés entre 18 à 70 ans ont répondu à diverses échelles portant sur ces variables – notamment l'Impact du Génocide Arménien, une version modifiée du Perceived Impact of the Genocide Scale (Der-Karabetian et Balian, 1997) – et ont aussi passé une tâche émotionnelle de Stroop (McNally et al., 1993). Les résultats montrent que les Arméniens manifestant un style d’acculturation « intégré » et « ethnocentriste » se sentent plus impactés par le Génocide arménien que les Arméniens au style « assimilé » (p < .01). Aucune corrélation significative n’a été détectée entre l’impact du Génocide arménien et les variables liés au bien-être psychologique. Les différences observées au niveau de l’âge et du sexe sont également abordées, en plus des implications méthodologiques de certains tests pour la recherche future., Genocide profoundly affects the well-being of the victimized group, to the point where survivors pass on the experienced trauma to their descendants. This study examines the impact of the 1915 Armenian Genocide on the psychological well-being of Montreal Armenians and their acculturation to Canadian society. One hundred Armenians between the ages of 18 and 70 responded at various scales for these variables – especially a modified version of the Perceived Impact of the Genocide Scale (Der-Karabetian et Balian, 1997) – and passed an Emotional Stroop Task (McNally et al., 1993). The results show that Armenians exhibiting an "integrated" or "ethnocentric" acculturation style feel more impacted by the Armenian Genocide than "assimilated" Armenians (p

Cet article revient sur le vif émoi que les « massacres hamidiens » ont déclenché au Royaume-Uni entre 1894 et 1896. Celui-ci est quasi absent de l’historiographie sur l’importance de la Question arménienne pour ce pays avant le génocide de 1915, à tel point que le consensus historiographique prépondérant est celui d’un désintérêt des Britanniques pour le sort des Arméniens ottomans. Il s’agira de rectifier cette erreur d’interprétation en montrant que ce silence relatif s’explique par l’apparente disparition des traces qui sont habituellement associées à la manifestation d’un tel émoi – à savoir des pétitions publiques – des fonds d’archives où on les attendrait : le Foreign Office et les collections parlementaires à Westminster. Pourquoi ces documents n’ont-ils pas été archivés et comment cette non-mise en archive a-t-elle par la suite donné lieu à la fausse idée que le mouvement arménophile au Royaume-Uni avait été très limité ? Cet article tentera de répondre à cette question, mais aussi de dresser l’historique, à partir de sources inédites, d’un des mouvements extraparlementaires les plus suivis au Royaume-Uni en cette fin de 19e siècle, pour une question de politique étrangère. This article will look at the massive outcry triggered by the Hamidian massacres of 1894-96 in Britain. It is almost absent from the historiography of the early Armenian Question in Britain (before 1915) to the point that the dominant historical consensus has it that the lot of Ottoman Armenians was a diplomatic concern to which the Britain remained aloof. This view will be challenged. It will be argued that the relative historiographical silence and error partly result from the apparent absence of traces of such an outcry (in the shape of public petitions) in collections that are expected to contain them – namely Foreign Office papers and the Houses of Parliament archives. Hypotheses as to why these petitions have not survived in such records will be looked into, since such an absence informs the view that the Armenian agitation in Britain at the time was very limited. This article will also attempt to sketch a history of the Armenophile movement between 1894-96 – thanks to previously unstudied sources. Eventually, it will be argued that it was at the core of intense agitation over a foreign policy and diplomatic questions in 19th century Britain

Le génocide des Arméniens en 1915 suscite de vives controverses. Deux témoins directs, François-Xavier Lobry et Félix Dekempeneer, prêtres de la Congrégation de la Mission racontent dans des documents inédits ce qu’ils ont vu, lu ou entendu en 1915 et 1916. Pour ces deux prêtres lazaristes, témoins et grands connaisseurs de monde ottoman, les responsables politiques turcs ont délibérément orchestré méthodiquement les massacres des chrétiens arméniens. The genocide of the Armenians, which took place in 1915, still gives rise to heated controversies. In a so far unpublished archive, two first-hand witnesses, François-Xavier Lobry and Félix Dekempeneer, both priests in the Congregation of the Mission, reported what they saw, read or heard in 1915 and 1916. According to these two Lazarist priests, both expert observers and connoisseurs of the Ottoman world, Turkish political officials deliberately and methodically orchestrated the massacres of Armenian Christians.

The Armenian Plateau was of great military and strategic importance, and was a bone of contention between the neighbouring countries for centuries, due to its geographical position. It was also a target for nomadic tribes begining from the end of the 6th century. Being unable to bear the oppression of ruling despots, a section of the Armenian population left their homes and sought peace in other remote countries. In certain cases the despots made the people emigrate forcibly and used them to ...

It is more or less well-known now, thanks to the pioneering researches of several scholars in the field in the last few decades (Sinha, 1956-1970. Husain, 1995. Chaudhury, 1995. Chatterjee, 1996), that the Armenians played a significant role in the commercial and economic life of India, especially Bengal which was the one of the most prosperous provinces of the erstwhile Mughal Empire in the 17th and the 18th centuries. By the early 18th century, the great Mughal Empire had already disintegra...

Presque rien... Presque tout... C’est l’impression, bâtie en dilemme, que recueillerait, au sujet des Arméniens à l’époque dite « moderne », celui qui chercherait à s’en informer rapidement, au gré de lectures faites en zig-zag, l’origine des auteurs consultés ne créant pas à elle seule la différence. On ne s’interrogera pas ici sur les aléas de la documentation et les tics de l’historiographie qui expliquent l’embarras à conclure résultant. Tenter d’en sortir est le but que l’on s’est propos...

Jean Chardin once wrote of New Julfa “Le Bourg de Julfa est peut-être le plus gros Bourg du Monde” (Chardin, 1735, II, 106). The importance of New Julfa is now well known to be in some recent works on cross-cultural trade and enough integrated general economy (Curtin, 1984, 179-206. Faroqhi, 1999 [1994], II, 474-530). So far this trade has been studied for its exports to Europe, without much focus on Iran itself, a major centre of silk production, and the head quarters of their international ...

Khodja Murad, marchand arménien, était originaire des environs d’Alep. Il naquit vers 1619 car Paulus de Roo, secrétaire du Haut Gouvernement à Batavia, écrit en 1693 que Murad avait à ce moment soixante-quatorze ans. 1675, il raconta qu’il avait vécu vingt-deux ans en Ethiopie. Il y serait donc arrivé en 1653 à l’âge de trente-cinq ans. Sa famille a dû être d’assez modeste condition: en effet, son éducation avait été si défectueuse qu’il ne pouvait ni lire ni écrire, pas même sa langue mater...

The Turkish conquest in Asia Minor, the Balkans and North Africa in the 15th and 16th centuries and especially the subjugation of Constantinople in 1453 along with the decay of the Byzantine Empire complicated international trade between Europe and the East to a great extent. Meanwhile a steady economic growth that began in European countries made the provision of rich sources of raw materials and steady markets for sale a must. In such a situadon the services of merchant middlemen in conduct...

In 1997, the excavation of the recently-discovered wreck site of a European sailing vessel on the southern edge of Thitu Reef in the South China Sea yielded no cargo of precious commodities, but rather a variety of items related primarily to the vessel’s defense and to daily life at sea: musket shot, cannon balls, guns (cannon), anchors, iron ingots, ship’s fittings, several dozen loose and badly corroded coins, several shoe buckles, eating utensils, spigots and glass decanter stoppers. The s...

La catastrophe que constitue la destruction, en Azerbaïdjan, du site archéologique de l’ancienne Djoulfa et notamment de son cimetière, où s’élevaient récemment encore de trois mille monuments funéraires datés la des 15e-17e siècles, est sans près plupart doute irrémédiable, en dépit du sauvetage partiel que représente la publication par Argam Ayvazian (2004) de l’essentiel de la documentation photographique existante et de son contenu épigraphique. Opérée en trois étapes majeures, en 1998, 2...

The Armenians were already important in the 14th century as middle-men in the trade between Europe and Central Asia/Mongolia, and subsequently in the Ottoman Empire (Mauro, 1990, 170-271). Though the Armenian presence in Indian commerce seems to have been noticed rather late, their commerce in India was certainly antecedent to Shah Abbas I’s establishment of New Julfa (Nor Jougha) as a settlement of leading Armenian families near Isfahan, after his campaigns in 1603-1605. In the 1580’s Linsch...

From ancient times various forms of credit were of great importance for tradesmen involved in foreign trade. The expansion of the European international commerce in the late Middle Ages called into being new forms of loan and other financial operations. These new phenomena were by no means ignored by Armenian merchants who, being largely involved in international trade, were considerably influenced by these changes. One of the forms of credit current among Armenian merchants—the exchange cont...

The name Julfa, to a large extent, symbolizes the Armenian international trade in the 16th to 18th centuries, for the dominant number of merchants of Julfan origin, for their large capital, their mercantile network, their enormous commercial success and the international arena of their trade, ranging from Far East to Europe, including North Africa, the Near East, Central Asia, and Russia, and even reaching to Yengiduni Erkirn, the New World or America (Ter Hovhaniants, 1881-1882, i, 159-160, ...

According to Caspar Correia it was a Moorish pilot who gave Vasco da Gama the first information of Armenian presence in the Índian Ocean some 500 years ago. The pilot informed Gama in Mozambique Island haven that he could find fellow-Christian merchants in the great trade port of the Swahili Coast: Kilwa. Thus, Gama had reached one of the objectives set by King Dom Manuel I (r. 1495-1521) for his exploratory voyage, to collect information about Christians in Asia (Felner, 1921-1969, i, [1922]...

No comprehensive study has yet been made on the role of the Armenians in the long-distance trade in Asia in the 16th to the 18th century. But this is a very important subject in trade history, especially in view of the fact that the Armenians were one of the most active groups, perhaps the most dominant, in overland trade in the early modern era. Moreover a study of the theme is all the more essential for a proper understanding and clarification of some the crucial issues and the on-going deb...

It is commonly assumed that the growth, development and prosperity of foreign trade in the Safavid state is connected with the Turko-Iranian Zuhab (Qasr-e-Shirin) treaty concluded in 1639 (Petrushevskiy, 1949, 83. Hovhannisian, 1959, 120. Baibourtian, 1969, 66). This is quite correct, because the treat)’resulted in the establishment of comparatively safe and secure conditions for caravans passing through the trade routes of northern Iran, Armenia, Asia Minor and Mesopotamia. It is also accept...

For scholars researching pre-modern legal systems a common difficulty is that surviving sources give relatively rich information regarding legal theory and the codification of law, but that often there is a dearth of evidence when it comes to actual legal practice. This raises questions about how far the surviving sources – codices, lawbooks and works of jurisprudence – are normative or idealized constructions reflecting academic and elite perceptions of the law, and how far they reflect the ...

Ethiopia’s involvement in Armenian Asian trade, between the 16th and 18th centuries, though geographically peripheral to Asia, was historically both interesting and relevant to the continent’s economic history. Armenian commercial links between Ethiopia and the East were by no means fortuitous, for they had deep roots in both history and geography. Religious Contacts The Ethiopian State was, it should be recalled, an offshoot of the ancient Aksumite Empire, which had been converted to Christi...

La présence des Portugais dans les circuits commerciaux de l’océan Indien et la construction progressive des structures étatiques de l’Estado da Índia n’auraient pas été possibles sans la mise en place d’un maillage serré de réseaux d’information. Ces réseaux ont permis de surmonter les difficultés dues aux énormes distances entre la métropole et les possessions asiatiques, en réduisant les inconvénients de l’éparpillement des points d’installation et du faible nombre de reinóis dispersés ent...

In the second half of the 19th century, the French École centrale des arts et manufactures became one of the engineering schools that enjoyed a worldwide reputation. There were many foreigners among its students. This article focuses on the graduates born in the Ottoman Empire, particularly on Jews and Armenians. It analyses their backgrounds, their common features and their professional careers, tracing their links with other centraliens. The patterns in the Ottoman centraliens’ professional trajectories help us picture a world full of opportunities where highly qualified men could cross borders and build careers with ease, but where, at the same time, origins, allegiances, contacts and credentials mattered greatly. Dans la seconde moitié du xixe siècle, l’École centrale des arts et manufactures française devint une école d’ingénieurs jouissant d’une réputation internationale ; les étudiants étrangers y furent nombreux. Cet article porte sur les diplômés nés dans l’Empire ottoman, en particuliers les étudiants juifs et arméniens ; il s’attache à leur parcours, à leurs caractéristiques et à leurs carrières professionnelles et restitue leurs liens avec les autres centraliens. L’étude de leurs trajectoires professionnelles permet d’appréhender un monde riche en opportunités, où des hommes hautement qualifiés pouvaient aisément traverser les frontières et construire une carrière, mais où, dans le même temps, les origines, les réseaux d’allégeance, les relations et les diplômes jouent un rôle de premier plan.

[This text examines the geopolitics of the Balkans populations stand following an innovative approach, which overcomes the logic of a state-by-state study, analyzing the non-settlement from the legal nationality or State of residence (the inhabitants of the Albania, Bosnia and Herzegovina, Bulgaria, Croatia ...), but from different nationalities (that is to say, Albanians, Bulgarians, Croats, Greeks, Serbs ...) regardless of their state or territory of residence legal ownership. The angle adopted here is that of nationality, commonly used in different countries such as those in the Balkans, based on an ethnic design sense: a set of common characteristics shared by a group of people, very often the language or especially in the Balkans, religion.], Ce texte étudie la géopolitique du peuplement des Balkans en suivant une démarche novatrice. En effet, il s’affranchit de la logique d’une étude État par État, en analysant le peuplement non à partir des nationalités juridiques ou des États de résidence (les habitants de l’Albanie, de la Bosnie-Herzégovine, de la Bulgarie, de la Croatie…), mais à partir des nationalités (c'est-à-dire les Albanais, les Bulgares, les Croates, les Grecs, les Serbes...) quel que soit leur territoire étatique de résidence ou leur appartenance juridique. L’angle retenu ici est celui de la nationalité, au sens courant d’usage dans différents pays comme ceux des Balkans, fondé sur une conception ethnique : un ensemble de caractères communs partagés par un groupe humain, très souvent la langue ou, tout particulièrement dans les Balkans, la religion.

Cet entretien de Béatrice Hibou avec Ahmet Insel, qui a étroitement travaillé avec Osman Kavala depuis la fi n des années 1970, retrace le parcours de ce dernier. Figure éminente de la scène et du mécénat culturels en Turquie depuis une vingtaine d’années, Osman Kavala a été arrêté le 18 octobre 2017. Son implication dans la culture et la vie civique turques épouse de façon emblématique la trajectoire culturelle et politique du pays. Osman Kavala, the voiceless’ cultural voice This interview by Béatrice Hibou with Ahmet Insel, who has closely worked with Osman Kavala since the end of the 1970s, goes back over Kavala’s career. An outstanding fi gure of the cultural scene and sponsorship in Turkey for more than twenty years, Osman Kavala was arrested on 18 October 2017. His involvement in Turkish culture and civic life espouses in an emblematic way the cultural and political trajectory of the country.

International audience; Rapide historique de l'introduction du café en Europe à l'époque moderne par les Arméniens.

International audience; Este artículo se refiere a los efectos sobre las personas de un procedimiento de asignación a un estatuto administrativo que, a su vez, tenía todavía que ser refrendado por la ley. Ésta era la situación de los refugiados rusos y armenios al final de la Primera Guerra Mundial, cuando sus respectivos estados de origen los privaron de sus derechos nacionales y quedaron colectivamente bajo la protección compensatoria de la Sociedad de las Naciones. Sin embargo, aún no se había redactado el derecho internacional sobre la apatridia. En estas condiciones, ¿qué características específicas podría tener este estatuto incierto dentro de la ley de extranjería? ¿Cuál era la realidad desde el punto de vista de la administración? ¿Qué pensaron los refugiados que pertenecían a esta categoría? Este estudio trata precisamente de los armenios en Francia en el período de entreguerras y moviliza los archivos de la práctica, con el fin de acercarse lo más posible a las experiencias cotidianas.; Cet article s’intéresse aux effets sur les individus d’une procédure d’assignation à un statut administratif qui lui-même demandait encore à être étayé par le droit. Telle était la situation des réfugiés russes et arméniens au sortir de la Première Guerre mondiale, lorsqu’ayant été déchus de leurs droits nationaux par leurs États d’origine respectif, ils furent collectivement placés sous la protection compensatoire de la Société des Nations. Pour autant, le droit international sur l’apatridie restait à écrire. Dans ces conditions, que pouvait ce statut incertain, quelles spécificités était-il à même d’aménager au sein du droit des étrangers ? Quelle réalité revêtait-il aux yeux de l’administration ? Quelle idée s’en faisaient les réfugiés relevant de cette catégorie ? Cette étude porte plus précisément sur les Arméniens dans la France de l’entre-deux-guerres et mobilise des archives de la pratique, afin de se tenir au plus près des expériences quotidiennes.

En 1890, les répétiteurs de turc des écoles de langues orientales en Europe sont tous Arméniens. Trente ans plus tard, il n’y en a plus qu’un – et encore. La présente enquête revient sur cette séquence arménienne de la turcologie (des années 1850 à la Grande Guerre), au moment où le domaine se disciplinarise. Une séquence généralement oubliée des histoires de la turcologie, qui ont privilégié les grands noms – nationaux – au détriment des subalternes et des Orientaux. Cet oubli tient aussi à la turquification qui touche la discipline au tournant du siècle, et qui débouche sur le remplacement des Arméniens par des répétiteurs « Turcs », considérés plus conformes. Après un état des lieux et une mise au point sur le statut de répétiteur, qui institue une hiérarchie entre professeurs (nationaux) et « répétiteurs indigènes » (orientaux), j’examine les conditions de cette préférence arménienne, les modalités de recrutement et le rôle majeur des Arméniens dans l’enseignement de la langue turque, mais aussi dans son étude. In 1890, the lecturers (répétiteurs) of Turkish in the Schools of Oriental languages in Europe are all Armenians. Thirty years later, there is only one left. This enquiry looks at this Armenian sequence (from the 1850s to the Great War), as the discipline becomes an autonomous field of study. This sequence has often been forgotten in the narratives about Turkology, that privileged great – national – names to the detriment of subalterns and Orientals. The status of lecturer institutes indeed a hierarchy between (national) professors and (Oriental) “indigenous lecturers”. The oblivion also stems from the “Turkification” of the discipline at the turn of the century, that leads to the substitution of Armenians by “Turkish” lecturers, considered as more ideologically compliant. After an inventory of these teachers and clarifications about the status of lecturer, I examine the conditions of this Armenian preference, the modes of recruitment and the critical role played by Armenians in the teaching of the Turkish language and in its study.

The narratives of Avédis Terzian, a descendant of Armenian immigrants in Ethiopia, raise the question of how historians and social scientists specialising on migration should approach biographical material and the conditions influencing its production. The narrator would have liked to have written the history of his community but never translated this desire into practice. His narratives constitute a collective autobiography by proxy which merges his life story with the history of his compatriots and strives towards underlining the exemplary nature of the Armenians’ roots in Ethiopia., Les récits d’Avédis Terzian, un descendant d’immigrants arméniens en Éthiopie, posent la question du statut que l’historien des migrations ou le chercheur en sciences sociales doivent accorder au matériau biographique et aux conditions de sa mise au jour. Le narrateur aurait voulu écrire l’histoire de sa communauté mais il n’est jamais passé à l’acte. Ses récits forment une autobiographie collective, sorte d’écriture par procuration qui fait coïncider le récit de sa vie avec celui de l’histoire de ses compatriotes, et veut démontrer l’exemplarité de l’enracinement arménien en Éthiopie.

National audience

International audience