Objectif En raison des nombreux metiers presents a la Regie autonome des transports parisiens (RATP) et de leurs particularites, son service de sante au travail a : (i) analyse les causes de deces des agents de la RATP en comparaison a la population d’Ile-de-France (IdF), et (ii) decrit et compare la survie des agents selon leurs caracteristiques professionnelles. Methodes A partir des fichiers du personnel, tous les salaries ayant travaille au moins un an entre 1980 et 2012 ont ete identifies ainsi que leurs parcours professionnels. Apres obtention du statut vital et de la cause initiale de deces, la mortalite globale et par 86 causes a ete comparee a celle de la population d’IdF en calculant des indices comparatifs de mortalite (SMR) et leurs intervalles de confiance a 95 % [IC95 %]. La survie mediane et les risques relatifs de deces par categories professionnelles et metiers les plus longtemps exerces ont ete estimes a l’aide de modeles de Cox. Resultats Parmi les 78 702 hommes et les 17 932 femmes de l’etude, 12 640 deces ont ete identifies. Une faible sous-mortalite est observee par rapport a la population d’IdF (hommes : SMR = 0,94 ; femmes : SMR = 0,91). Cette sous-mortalite est retrouvee pour la plupart des causes de deces, neanmoins, chez les hommes, sont observes en exces significatif les deces par tumeur maligne du rein (SMR = 1,24 [1,03–1,48]), infarctus aigu du myocarde (SMR = 1,17 [1,08–1,26]), cirrhose, fibrose et hepatite chronique (SMR = 1,11 [1,01–1,21]) et suicide (SMR = 1,20 [1,08–1,32]). Parmi les salaries en activite, aucun exces de suicide n’est observe (SMR = 0,85 [0,73–0,98]). Entre 1980 et 2012, 50 % des hommes etaient encore vivants a l’âge de 82 ans ; 89 ans chez les femmes. Des disparites sont notees suivant les categories professionnelles : chez les hommes, la survie mediane est de 81 ans pour les ouvriers et de 87 ans pour les cadres ; respectivement 88 ans et 93 ans chez les femmes. De plus, des disparites de mortalite sont observees suivant les metiers : e.g. les ouvriers de maintenance, les agents de station/gare, et les machinistes-receveurs qui ont un risque de deces plus eleve par rapport aux agents de maitrise tertiaires. Conclusion En realisant le suivi epidemiologique de la mortalite, le service de sante au travail de la RATP a produit des donnees objectives incitant a : (i) renforcer le suivi de travailleurs avec des profils de mortalite particuliers ; (ii) renforcer la prevention des facteurs de risques cardiovasculaires chez les agents de securite, machinistes-receveurs, ouvriers non qualite de la maintenance ; (iii) renforcer la prevention et ameliorer la tracabilite des expositions professionnelles ; (iv) reflechir a la prevention du suicide chez les agents retraites.