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Illustré par un cas clinique, l’article montre comment des conflits primitifs individuels,des éléments qui relient les deux membres du couple et des trames familiaux chezchacun d’eux se révèlent au plein dans les suites d’un traitement de Procréation MédicalementAssistée (PMA). On présente ici le suivi de ce couple qui a donné naissance à destriplets après une gestation multiple. Il a été réalisé principalement par la pratique de laméthode d’observation de bébés d’après Esther Bick. Le traitement par la PMA s’est avérénécessaire car le père a précédemment souhaité subir une vasectomie en réponse à des souffrances infantiles. Le souhait de devenir parent a été essentiel dans la constitution ducouple. Dans ce cas, la transmission psychique entre les générations se manifeste à traversle mandat qui s’impose aux sujets du couple et dans la possibilité de transformation parl’intermédiaire d’une nouvelle élaboration psychique. Des alliances inconscientes relientles membres du couple dans l’espoir de guérir les blessures primaires.

Ilustrado por un caso clínico, el presente artículo muestra de qué maneralos conflictos individuales primitivos, elementos que conectan a los dos miembros de lapareja y las tramas familiares en cada uno de ellos, se revelan plenamente luego de unTratamiento de Reproducción Asistida (TRA). Presentamos aquí el seguimiento de estapareja que por una gestación múltiple dio a luz a trillizos. La investigación se llevó acabo a través el método de observación de bebés de Esther Bick. El TRA era necesarioaquí porque el padre se había sometido previamente a una vasectomía, en respuesta alsufrimiento infantil. El deseo de ser padres fue esencial en la constitución de esta pareja. En este caso, la transmisiónpsíquica entre generaciones se manifiesta a través del mandato que se imponea los sujetos de la pareja y en la posibilidad de transformación a través de una nuevaelaboración psíquica. Las alianzas inconscientes vinculan a la pareja con la esperanza decurar las heridas primarias.

Le culturel impose des liens qui entravent les possibilites individuelles de liberte. Ces liens ne se reduisent pas seulement a l’exteriorite d’un environnement qui restreindrait, du dehors, les desirs individuels internes. Des modalites fondatrices et potentiellement alienantes du culturel dans le psychisme individuel sont explorees a travers les liens precoces et dans la psychologie des foules, ou, en toute de-subjectivation, l’individu exprime ses pulsions les plus rudimentaires. Elles sont egalement abordees dans des formations psychiques collectives comme le contrat narcissique et les alliances inconscientes. Un personnage central dans l’analyse de Nora permet de rendre evidente la condensation de differentes lignes de force qui, dans l’essence meme du psychisme, œuvrent pour l’entrave de la liberte : l’interdit œdipien, la recherche d’un sentiment primaire de toute-puissance et les appartenances culturelles.

A partir des diverses modalites d’interventions possibles, l’equipe du camsp d’Orange soutient et favorise le processus de la parentalite. On le definit ici comme la capacite des adultes a etablir des liens d’identification avec les besoins de l’enfant. La situation particuliere de Louise, et de ses jeunes parents en difficulte a entrer en contact avec elle, sert de fil rouge pour l’illustrer. Des sequences extraites d’un groupe d’accueil parents-enfants, ou l’ensemble des parents sont partie prenante du processus, ainsi que des visites a domicile, montrent comment l’intervention des professionnels du camsp permet de surmonter les bouleversements paralysants provoques par la naissance d’un enfant porteur d’un handicap.

Sensations are considered here from various viewpoints. Seen from the angle of the experiences of autistic children and of their function as defences in babies, they appear to be impediments to the fluidity of the mind. But clinical experience with adult patients allows us to consider them also as facilitators of the associative process in the session. Some extracts from the case of an adult woman patient show the importance of sensations in the transfor-mation of the flow of excitations as well as in the participation in the sense of a continuity of being, the creation of new fantasy symbolizations, and the formation of the body-ego.

L’intersubjectif familial, soumis aux violences collectives, peut s’eloigner d’un destin pathologique lorsqu’il œuvre a une transformation groupale de ces experiences brutes. Par ce biais, il attenue la charge des violences vehiculees dans les transmissions familiales. Ainsi s’ouvre la voie du processus de leur appropriation individuelle. Le destin d’une famille lituanienne, rencontree lors d’une recherche portant sur les familles ayant subi les deportations en Siberie, sert de fil conducteur a la reflexion. Il s’agit d’une famille issue de deux lignees de deportes qui se rencontrent sur les lieux d’un exil de 12 ans. Le parcours de cette famille, longuement soumise au systeme totalitaire, temoigne de la facon dont un groupe familial procede a une co-creation des espaces de metabolisation et de commemoration des violences subies, permettant ainsi a ses membres d’elaborer leur histoire familiale douloureuse. Cette derniere devient source de subjectivation.

Des extraits de l’analyse d’Ines, abordes a partir d’une perspective individuelle et de celle des transmissions transgenerationnelles, mettent en evidence un scenario fantasmatique qui reunit deux femmes de generations successives et se recree de generation en generation. Des considerations de Freud sur les cellules germinales et le soma permettent d’envisager la perennisation de ce type de scenario, non pas seulement par la repetition immuable du meme, mais aussi par l’introduction de differences individuelles. En l’analysant plus precisement, on peut rendre compte egalement de la rencontre a la fois problematique et generative entre les inelabores – les negatifs – des generations precedentes et la situation dans laquelle se trouve tout patient, celle d’etre confronte a la difference des generations.

La creation d’images de soi s’avere a la fois indispensable et generatrice de differentes formes de depersonnalisation. L’etude de la piece Six personnages en quete d’auteur de Pirandello permet de montrer comment verite et fiction s’entremelent dans la presentation et la tentative de transformation des drames enigmatiques du monde interne. A travers le processus de personnification, cette piece permet d’aborder egalement la question de l’auteur du fantasme qui risque de se diluer dans le pluriel, le virtuel et l’impersonnel, figures que peut emprunter la depersonnalisation. Un jeu cree par Jeremie, enfant de cinq ans en cure, amene a envisager des figurations sensori-motrices premieres, necessaires au processus de personnification, qui s’integrent a la personnification, et qui rendent possible l’etablissement des liens psyche-soma.

G. Agamben considere que le « contemporain est celui qui recoit en plein visage le faisceau de tenebres qui provient de son temps ». Ces propos ont ete eclairants pour elucider certains moments cruciaux dans la therapie de la famille P.. A partir d’un scenario fantasmatique qu’on a pu formuler comme « un enfant perit », ils ont permis aux therapeutes d’envisager comment s’etablissent des liens dans la famille et se constitue le neogroupe therapeutique. Ce meme scenario, rejoue differemment dans des generations successives et, dans les seances de la therapie, les a conduits a envisager l’hypothese d’une matrice fantasmatique familiale.

Des consultations familiales avec la famille L. permettent de montrer comment les processus adolescents constituent une sorte de vecteur qui donne forme a differentes pulsionnalites de la famille. Ces processus peuvent donc etre consideres comme un objet de transfert familial. A travers l’analyse du metabolisme psychique familial, les disputes fraternelles, le retentissement de conflits inter et transgenerationnels ainsi qu’inter-familiaux, il est apparu que les processus adolescents chez Thomas, fils de treize ans d’un premier mariage de Madame L., exercent une sorte d’attirance sur des violences implicites de la famille. La rupture interne dans le developpement chez le jeune adolescent entraine egalement une rupture des alliances inconscientes entre les membres de cette famille.

L’article aborde la maniere dont les liens de filiation s’etablissent chez le tout jeune enfant. Ils se caracterisent par l’importance de la sensorialite lors des toutes premieres experiences psychiques. Quelques sequences cliniques a partir de consultations avec Theo, enfant de 2 ans, et sa famille, permettent de situer comment s’effectue la rencontre entre les transmissions inter et trans-generationnelles avec l’experience subjective de l’enfant. L’auteur montre alors comment se forment precocement des figures parentales et comment, a partir de ces premieres experiences psychiques partagees avec son environnement, l’enfant parvient a assumer sa propre subjectivite.

Des professionnels de la petite enfance ont pris l’initiative de constituer un collectif, « Pas de zero de conduite pour les enfants de 3 ans ! », suite a l’enquete de l’inserm sur les troubles de conduite de l’enfant et de l’adolescent. A l’encontre de dispositifs preconises par ce rapport, est presentee ici l’experience des soins collectifs en creche d’enfants dits terribles. Il s’agit d’une pratique communautaire en reseau qui accueille et accompagne les tout premiers liens entre des jeunes enfants et leur environnement familial. Sont abordees aussi quelques particularites de la coordination de ce reseau par un psychanalyste. La violence du jeune enfant est envisagee dans l’intersubjectivite. Elle suppose une sollicitation relationnelle a l’egard de l’adulte. L’enfant ex-corpore dans l’espace groupal ce qu’il ne peut pas in-corporer dans son psychisme. A partir de quelques sequences d’une observation clinique, est proposee l’analyse de Quentin, considere comme la « terreur » de la section. Il semble important de ne pas stigmatiser des enfants comme Quentin et d’envisager leur violence comme la partie manifeste d’une souffrance latente.

Comment determiner la demarche therapeutique a adopter en adequation avec la pathologie de l’enfant, du couple parental ou de la famille ? Les consultations familiales avec Theo, enfant d’un peu moins de deux ans et des membres de sa famille, ou des naissances ont succede a des deces, montrent l’importance d’un noyau familial agglutine, forme par la condensation d’elements heteroclites et plurigenerationnels, et hors duquel les membres de la famille ont l’impression de ne pas pouvoir exister. Le passe prend le dessus sur le present et la difference entre les generations ne peut pas s’etablir. Tout comme le miroir de Dionysos, les consultations familiales rassemblent les fragments disperses de la famille afin de creer une representation qui permet ensuite aux individualites de se developper. C’est ainsi qu’une psychotherapie specifique pour Theo put etre envisagee dans un deuxieme temps.

El articulo estudia la idea que el nino se hace de las figuras de los padres en el periodo de la primera infancia en comparacion con la de los ninos ma s mayores relacionadas preferentemente con las teorias sexuales infantiles y con la novela familiar. La “ paternalidad ” observada a partir de situaciones clinicas aparece bajo la triple funcion de autoconservacion, sexualidad y transformacion. La funcion de autoconservacion refuerza el sentimiento de existir. La funcion sexual se refiere a lo que crece y metaforicamente, al nacimiento de la vida psiquica en el nino. La funcion transformadora alude a los procesos psiquicos que facilitan la asimilacion subjetiva por el nino de todas esas experiencias, potencialmente conflictivas. La observacion en una guarderia de los juegos de Eva, una nina de 9 meses con signos masivos de depresion precoz, revelan como se forman las distintas figuras y funciones parentales.

International audience; Offrant aux cliniciens et chercheurs français de nouveaux moyens de travail grâce à la traduction de l'Introduction aux idées psychanalytiques de Bion, Didier Anzieu (1976, XII) rappelait que, « s'il y a pour Bion un impensant, il n'y a pas d'impensable ». Et il regroupait,- sous la notion de « pensée primaire », tout à la fois la première « activité de penser », celle qui « à l'origine se confond avec un processus destiné à décharger le psychisme de l'excès de stimuli » et les pensées, qui ne sont alors « rien de plus que des impressions sensorielles et des vivances émotionnelles très primitives » (Grinberg et al., 1972, 51). Cette « pensée-acte », « je suis tenté, écrivait Anzieu, de l'appe- ler l'impensante : la pensée-mort psychique » (XI). Voilà pour « l'impensant » : celui qui ne peut être transformé chez le nourrisson que grâce à la « capacité de rêverie » de la mère (au sens de « capacité d'imagination non appuyée sur le raisonnement », Grinberg et al., 1972, 54), et celui qui est offert au travail psychanalytique, lorsque celui-ci se développe dans l'interaction avec des patients psycho- tiques ou souffrant de failles narcissiques : travail psychique « à la frontière de l'impensant et du premier pensant symbolisable » (XIII). La naissance de la pensée trouve alors son origine dans un travail effectué, selon Anzieu, « à la place du patient » (ou du bébé), puisque l'un et l'autre sont « hors d'état d'y pourvoir » (XIII). Remarque qui insiste sur la nécessité de l'engagement d'un appareil psychique extérieur à celui qui ne peut naître à la pensée sans l'aide d'un autre psychisme (Meltzer, 1984).

Comment les eprouves affectifs des professionnels de creche peuvent etre utilises comme des outils de travail a mettre au service de l’enfant et de ses parents ? L’implication affective des professionnels suppose la capacite d’accueil des etats difficiles du bebe et de ses parents. Des experiences issues de la pratique courante en creche aupres de Christelle, 7 mois, et d’Emilie, 5 mois, montrent comment se cree un espace relationnel entre les enfants, les parents et les professionnels, dans lequel les ressentis affectifs empechent la formation d’impasses relationnelles.

Afin de problematiser la coincidence de ces deux formes de crise d’identite, adolescence et maternite, sont proposees deux hypotheses : l’une qui aborde le facteur culturel dans l’evitement ou la facilitation des troubles psychopathologiques et la deuxieme qui considere la grossesse et la maternite comme antinomiques par rapport aux processus adolescents. Trois parties developpent ces fils de reflexions. La premiere, composee a partir de l’entretien d’Ines, jeune mere d’origine gitane, permet de comprendre comment l’espace culturel, partage avec le monde social exterieur, se prete au portage du monde psychique interne. Dans la deuxieme, les resistances de la grossesse a l’egard des processus adolescents sont abordees a travers les nouveautes pubertaires et les enjeux narcissiques. Dans la troisieme partie, est presente le suivi d’une adolescente enceinte et de sa famille dans le cadre d’un reseau multidisciplinaire de soutien a la parentalite.

Deux situations permettent de mettre en evidence des paradoxes et des fonctions narcissiques de la filiation : des patients ayant rencontre dans leur existence plusieurs personnes qui ont eu pour eux une fonction parentale et la relation transferentielle ou, d’un point de vue psychique, les liens de filiation peuvent etre re-crees. Quelques sequences extraites de l’analyse de Jerome, jeune homme d’une trentaine d’annees, montrent comment dans certains comportements agressifs et de rejet, paradoxalement, il s’identifie a son propre pere, deteste au niveau manifeste, et qu’il quitta par ailleurs sans donner des nouvelles. Les theories sexuelles infantiles, le roman familial et les fantasmes de scenes primitives, avec des inevitables risques d’idealisation et de negativite, et en faisant apparaitre des traits d’identification maternels et paternels, s’averent des references indispensables dans l’etablissement de correspondances entre des evenements historiques et les experiences subjectives individuelles, l’enjeu etant d’etablir un sentiment – narcissique – de continuite la ou fatalement et necessairement se produisent des ruptures et des separations.

The deportations to Siberia of the populations consist of one of the forms of political repression carried out in the USSR under the Stalinist regime. In Lithuania, part of the former Soviet bloc, around 130,000 people were deported (1940-1941, 1945-1953). For families who survive the journey and the first particularly difficult years, a new life is woven progressively working towards a paradoxical rooting in this land of forced exile. Yet, below the potential pathogenic effects on the affected individual and group, collective violence also generates new forms of relationships and psychic life. During the exile, couples are created, and a succession comes into the world carrying a double and potentially conflictual belonging conveyed in this status of children of deportees. The de-Stalinization policy (from 1953) will gradually grant these families the right of return. But they will find a changed country, struggling with the totalitarian regime submitting their history to denial and defamation. Their persecutions and discriminations will cease only with the collapse of the USSR and the event of independence in 1990 which will mark the opening of collective commemorative spaces. Different individual and family destinies unfold as to the possibilities of getting out of a traumatic repetition, of integrating, even of creating, from this history of violence conveyed in family transmissions. For some, specific individual and collective spaces and rituals emerge, and are sometimes revisited and reinvented from one generation to the next; such as the work of (co) -writing, the (return) journey in the old places of exile, the different voices of testimony. They work within a quest for meaning, a creation of symbols, and the inscription in the memory (collective and intimate) of family history, and at the same time of the History, remained long in need of words and place.; Les déportations en Sibérie des populations sont une des formes de répressions politiques menées dans l'EX URSS durant le régime stalinien. En Lituanie, pays faisant parti de l'ancien bloc soviétique, c'est environ 130 000 personnes qui ont été déportées (1940-1941, 1945-1953). Pour les familles qui survivent au voyage et aux premières années particulièrement difficiles, une nouvelle vie se tisse progressivement créant un enracinement paradoxal sur cette terre d'exil forcé. À ce propos, en deçà des effets pathogènes potentiels sur l'individu et le groupe touchés, les violences collectives génèrent également ici de nouvelles formes de vie psychique et de nouveaux liens. Durant l'exil, des couples se fondent et une descendance vient au monde, portant une appartenance double et potentiellement conflictuelle véhiculée dans ce statut d'enfant de déportés. La politique de déstalinisation (dès 1953) accordera progressivement à ces familles un droit de retour. Mais ils retrouveront un pays changé, aux prises avec le régime totalitaire accueillant leur histoire par le déni et la diffamation. Leurs persécutions et discriminations ne cesseront qu'à la chute de l'URSS et à l’avènement de l'indépendance en 1990, qui marquera l'ouverture d'espaces collectifs de commémoration. Des destins individuels et familiaux distincts se déploient quant aux possibilités de sortir d'une répétition traumatique, d'intégrer, voire de créer, à partir de ces transmissions familiales marquées par la violence. Pour certains, des espaces et des rituels individuels ou collectifs spécifiques émergent, et se voient parfois revisités et réinventés d'une génération à l'autre ; tels que le travail de (co)-écriture, le voyage (de retour) dans les anciens lieux d'exil, les différentes voies de témoignage. Ils œuvrent au sein d'une quête de sens, à une création de symboles, et à l'inscription dans la mémoire (collective et intime) de l'histoire familiale, et en même temps de l'Histoire, restées longtemps en manque de mots et de lieu.

The deportations to Siberia of the populations consist of one of the forms of political repression carried out in the USSR under the Stalinist regime. In Lithuania, part of the former Soviet bloc, around 130,000 people were deported (1940-1941, 1945-1953). For families who survive the journey and the first particularly difficult years, a new life is woven progressively working towards a paradoxical rooting in this land of forced exile. Yet, below the potential pathogenic effects on the affected individual and group, collective violence also generates new forms of relationships and psychic life. During the exile, couples are created, and a succession comes into the world carrying a double and potentially conflictual belonging conveyed in this status of children of deportees. The de-Stalinization policy (from 1953) will gradually grant these families the right of return. But they will find a changed country, struggling with the totalitarian regime submitting their history to denial and defamation. Their persecutions and discriminations will cease only with the collapse of the USSR and the event of independence in 1990 which will mark the opening of collective commemorative spaces. Different individual and family destinies unfold as to the possibilities of getting out of a traumatic repetition, of integrating, even of creating, from this history of violence conveyed in family transmissions. For some, specific individual and collective spaces and rituals emerge, and are sometimes revisited and reinvented from one generation to the next; such as the work of (co) -writing, the (return) journey in the old places of exile, the different voices of testimony. They work within a quest for meaning, a creation of symbols, and the inscription in the memory (collective and intimate) of family history, and at the same time of the History, remained long in need of words and place.; Les déportations en Sibérie des populations sont une des formes de répressions politiques menées dans l'EX URSS durant le régime stalinien. En Lituanie, pays faisant parti de l'ancien bloc soviétique, c'est environ 130 000 personnes qui ont été déportées (1940-1941, 1945-1953). Pour les familles qui survivent au voyage et aux premières années particulièrement difficiles, une nouvelle vie se tisse progressivement créant un enracinement paradoxal sur cette terre d'exil forcé. À ce propos, en deçà des effets pathogènes potentiels sur l'individu et le groupe touchés, les violences collectives génèrent également ici de nouvelles formes de vie psychique et de nouveaux liens. Durant l'exil, des couples se fondent et une descendance vient au monde, portant une appartenance double et potentiellement conflictuelle véhiculée dans ce statut d'enfant de déportés. La politique de déstalinisation (dès 1953) accordera progressivement à ces familles un droit de retour. Mais ils retrouveront un pays changé, aux prises avec le régime totalitaire accueillant leur histoire par le déni et la diffamation. Leurs persécutions et discriminations ne cesseront qu'à la chute de l'URSS et à l’avènement de l'indépendance en 1990, qui marquera l'ouverture d'espaces collectifs de commémoration. Des destins individuels et familiaux distincts se déploient quant aux possibilités de sortir d'une répétition traumatique, d'intégrer, voire de créer, à partir de ces transmissions familiales marquées par la violence. Pour certains, des espaces et des rituels individuels ou collectifs spécifiques émergent, et se voient parfois revisités et réinventés d'une génération à l'autre ; tels que le travail de (co)-écriture, le voyage (de retour) dans les anciens lieux d'exil, les différentes voies de témoignage. Ils œuvrent au sein d'une quête de sens, à une création de symboles, et à l'inscription dans la mémoire (collective et intime) de l'histoire familiale, et en même temps de l'Histoire, restées longtemps en manque de mots et de lieu.