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This article deals with the argumentative function of evidential markers in Viel’s novel Paris-Brest. We argue that the combination between reported speeches and evidentials allows the internal narrator to build contexts where his moral responsibility is successfully denied. More specifically, we analyse the expressive effects conveyed by the different types of the evidentials he resorts to in terms of epistemic commitment and reliability.

Cet article traite d’un usage particulier du conditionnel, illustre en contexte argumentatif et identifiable a l’expression d’une modalite deontique. Apres avoir mis en evidence une valeur semantique invariante du conditionnel, a savoir le caractere irrealis des etats de choses auxquels il est applique, les auteurs analysent trois extraits de discours dans lesquels cette valeur semble eludee au profit d’un jugement d’« indesirabilite ». L’article ambitionne de montrer in fine que l’usage deontique peut etre envisage dans le cadre interpretatif meme offert par le conditionnel d’irrealite, le locuteur decrivant des situations qu’il voudrait inexistantes.

This paper examines from a cognitive perspective the rhetorical and epistemic advantages that can be gained from the use of (extended) metaphors in political discourse. We defend the assumption that extended metaphors can be argumentatively exploited, and provide two arguments in support of the claim. First, considering that each instantiation of the metaphorical mapping in the text may function as a confirmation of the overall relevance of the main core mapping, we argue that extended metaphors carry self-validating claims that increase the chances of their content being accepted. Second, we show how the recognition of an extended metaphor’s sophistication and relevance (on behalf of the addressee) can benefit the speaker’s perceived competence (ethos). We then assess whether these two arguments measure against the dual epistemic monitoring postulated in the notion of epistemic vigilance (i.e., assessment of the source of a message and assessment of the message) and conclude that extended metaphors may fulfil the requirements of epistemic vigilance and lead to the stabilisation of a belief. We illustrate our account with an analysis of the extended metaphor of the USA as an empire found in a political pamphlet written by the Swiss politician Oskar Freysinger.

Dans cet article, nous présentons une description sémantico-pragmatique détaillée du marqueur linguistique sauf que. Typiquement, la proposition que sauf que prend sous sa portée (q) instaure, avec le reste de la phrase (p), un rapport partie-tout, dans lequel la partie fait figure d’exception à une formule (à une règle) à caractère général. Or, sauf que comprend également des usages où l’effet de q sur p semble d’un autre ordre : q paraît toucher aux fondements mêmes de la pertinence de p en introduisant un contenu qui, sans toucher à la valeur de vérité de p, en amoindrit les implications. Notre analyse nous conduit ainsi à l’hypothèse selon laquelle le mode opératoire de sauf que est double : suivant les contextes, il mène tantôt à l’exclusion (à l’élimination) d’un contenu propositionnel compris dans une relation de quantification (explicitée ou implicitée par p), tantôt à l’annulation d’un contenu inférable à partir de p. Ainsi, sauf que indique que la proposition q qu’il enchâsse fournit une description apportant une restriction plus ou moins forte au contenu décrit par p, le rapport exact que les deux propositions entretiennent pouvant prendre toutes les formes de la relation pragmatique : q peut être une prémisse de p, une implicature de p, ou une « présupposition pragmatique » de p. In this paper we propose a detailed semantic-pragmatic description of the French linguistic marker sauf que. Sauf que being an exception marker, the proposition (q) under its scope establishes a part-whole relationship with the rest of the sentence (p). Within this relationship, the part is an exception to a general formula (or rule). However, sauf que also enables uses in which the effect of q on p seems to be of a different nature: in these cases, q seems to have an impact on the very bases of p’s relevance by introducing a content which, while not directly affecting p’s truth value, diminishes its implications. Our analysis leads us to the hypothesis that this marker operates in two ways: it can lead either to the exclusion (elimination) of a propositional content which is involved in a relation of quantification (implicitly or explicitly conveyed by p), or to the suppression of information which can be inferred from p. Thus, sauf que indicates that the proposition it introduces (q) provides a description restricting – to a variable degree – the content described in p; the exact relationship between these two propositions can take any of the forms of a pragmatic relation: q can be a premise of p, an implicature of p, or a “pragmatic presupposition” of p.

Les articles rassembles dans ce recueil sont issus d'une selection de communications portant sur la semantique et la pragmatique du francais du colloque - Le francais en contextes - de "l'Association for French Language Studies," tenu a l'Universite de Neuchatel en septembre 2009. Ils apportent des eclairages nouveaux et des solutions inedites a un ensemble de problematiques classiques qui relevent des dimensions semantique et pragmatique du francais. Qu'il s'agisse de definir les usages et interpretations des marqueurs aspectuo-temporels, des operateurs modaux ou des quantificateurs, ou qu'il s'agisse de tracer les contours d'un materiau lexical difficilement saisissable (noms de couleurs ou noms d'idealites), les auteurs apportent un soin particulier a l'identification des niveaux de sens; ils s'emploient non seulement a distinguer les parts respectives du code et du contexte dans l'interpretation, mais, plus subtilement encore, examinent l'encodage semantique sous l'angle de la selection d'informations contextuelles qu'il implique."

International audience

International audience; Depuis l'ouvrage de Cornu (1953), les travaux sur le passé surcomposé s'accordent généralement pour distinguer plusieurs " emplois ", notamment en fonction du contexte grammatical d'occurrence et de la valeur sémantique produite. La présente contribution porte plus spécifiquement sur le passé surcomposé dans sa variante dite " régionale " (principalement Midi de la France et zone franco-provençale, Suisse romande comprise). Dans un premier temps, l'auteur établit que dans cette variante, le passé surcomposé grammaticalise la valeur appelée " parfait existentiel " (McCawley 1971) ou " parfait d'expérience " (Comrie 1976). Pour ce faire, il dresse un panorama des principales propriétés sémantiques mais aussi discursives de ce type de parfait et montre que les énoncés qu'il permet de construire comportent un quantificateur existentiel, impliquant lui-même un intervalle de validation. Dans un second temps, il confronte le fonctionnement du passé surcomposé régional et celui du passé composé, lorsque ce dernier produit lui aussi une valeur de parfait d'expérience. Il montre quels sont les points communs et les différences entre ces deux tiroirs quand ils sont en emploi existentiel. Il établit également, au moyen de plusieurs exemples, que le surcomposé régional est soumis à une variation sémantique, qui concerne la façon dont est prédéfini l'intervalle de validation. A partir de ces observations, l'auteur développe l'hypothèse suivant laquelle cette variation peut s'expliquer par l'existence de plusieurs grammaires qui interfèrent de façon concurrentielle pour la régulation des emplois du surcomposé lorsqu'il est en concurrence avec le passé composé. Une formulation de ces grammaires est proposée.

Communication au Colloque de l'AFLS "Langue française en contextes", Neuchâtel (3-5 septembre 2009), Suisse.; International audience; A en croire les attestations fournies par le Grand Larousse de la Langue Française, si la préposition "sous" est étymologiquement d'ordre spatial, c'est l'acception notionnelle de "dépendance" ou "subordination" qui vient ensuite, et finalement le sens temporel. En ce qui concerne les locutions, elles n'exploitent pas forcément le sens "premier", spatial, ni même le sens temporel, qui lui succéderait dans l'évolution linguistique: une vue globale du corpus rassemblé par J. Dubois et F. Dubois-Charlier (2004) montre que pour les locutions en "sous" c'est au contraire la notion de "dépendance", de "subordination" qui est d'abord exploitée. Dans la mesure où ce trait peut apparaître également dans les emplois spatiaux de "sens propre" ou dans les emplois temporels, on est en droit de se demander si là n'est pas l'identité fondamentale de "sous". Notre analyse révèle que, si la construction "libre" est la norme et le sens spatial prototypique, alors la locution constitue une marque (codée comme telle dans le système, de par ses propriétés formelles) d'expression du notionnel.