1. Chapitre 2. L’Épigravettien : variabilité diachronique et géographique
- Author
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Tomasso, Antonin
- Subjects
HD ,Archaeology ,Abruzes ,paléolithique supérieur ,SOC003000 ,archéologie préhistoire - Abstract
L’Épigravettien est une entité particulière au sein de la mosaïque du Paléolithique supérieur récent européen. Cet ensemble de traditions techniques s’étend entre 24 000 et 11 000 cal. BP sur une grande partie de l’Europe méditerranéenne et orientale. Depuis sa définition en 1964 par G. Laplace à partir des sites italiens, le terme a été adopté et étendu vers l’est en même temps qu’un certain flou s’installait sur sa définition et sa périodisation. Le principal écueil rencontré par les recherches actuelles reste la faiblesse du cadre chrono-stratigraphique. La proposition initiale de G. Laplace et ses aménagements postérieurs ont été critiqués et partiellement abandonnés mais, pendant longtemps, aucune proposition aboutie n’est venue la remplacer. Ce chapitre propose une présentation synthétique de l’état des recherches et surtout de la dynamique nouvelle, liée aux approches technologiques des industries lithiques, qui aboutit à l’émergence progressive d’une nouvelle sériation chronologique. Nous insistons tout particulièrement sur une proposition de redéfinition techno-économique de la limite entre Épigravettien ancien et Épigravettien récent (les deux grandes étapes déjà établies) et nous proposons de la dater autour de 16 000 cal. BP au lieu de 18 000 cal. BP, limite arbitraire communément admise et calquée sur le début du Dryas ancien. Nous revenons également sur la question du découpage géographique de l’Épigravettien. La tendance à un fort morcellement régional s’exprime de manière particulièrement évidente dans les Abruzzes où le terme de Bertonien devait pour certains auteurs être préféré à l’Épigravettien et où une « culture » régionale aurait perduré tout au long de la séquence épigravettienne. Nous défendons l’idée que seule une relecture des assemblages selon une approche techno-économique permettra de rediscuter des facteurs de variabilité (chronologiques, fonctionnels, régionaux, etc.) et que les hypothèses « régionalistes », privilégiées jusqu’ici, doivent être considérées avec un œil critique. The Epigravettian is a particular entity in the context of the european Late Upper Palaeolithic. Dating between 24,000 and 11,000 cal. BP, and covering a wide part of the Mediterranean and Eastern Europe, the term has been adopted and extended well beyond its initial definition proposed by G. Laplace, based on his studies of Italian sites. Gradually, a certain vagueness settled concerning the definition and the chronology of the Epigravettian. A primary difficulty for current research is the weakness of the Epigravettian chronological sequence. Laplace’s model and subsequent modifications were often criticized but no alternative has successfully been proposed. This chapter presents a short review of recent research and focuses on the renewal of lithic technological studies, which in turn allow for the proposal of a new chronological seriation. We wish to redefine the limit between Early and Late Epigravettian (the two previously defined phases) situated around 16,000 cal. BP as opposed to the commonly but arbitrarily accepted date of 18,000 cal. BP, at the start of the Older Dryas. We will also discuss the geographical organization of the Epigravettian. A strong regionalization of researches is particularly evident in Abruzzo where a regional “culture”, the Bertonian term was used instead of the Epigravettian one by several authors. We argue the point that the only way to discuss the different contributions (chronological, functional, geographical, etc.) to inter-assemblage variability is through a techno-economical examination of the lithic industries in question. The traditional regionalist hypothesis, favoured still today, will have to be examined with a critical eye. L’Epigravettiano è una entità particolare nel contesto del Paleolitico superiore in Europa. Datato tra 24 000 e 11 000 cal. BP, risulta estesamente diffuso dal Mediterraneo fino all’Europa orientale. Dopo la definizione di G. Laplace del 1964, basata sugli studi dei siti italiani, questo termine fu adottato e si è ampiamente diffuso. Una certa vaghezza si sviluppa gradualmente riguardante la definizione e la seriazione dell’Epigravettiano. La difficoltà principale incontrata dall’attuale ricerca è stata la mancanza di un preciso inquadramento cronostratigrafico. Il modello di Laplace e le sue seguenti modificazioni, sono state criticate, tuttavia non è mai stata fatta una proposta alternativa. In questo capitolo viene presentata una breve introduzione sulla recente ricerca che basandosi su rinnovati studi della tecnologia litica, propone una nuova seriazione cronologica. Viene ridefinito il limite tra l’Epigravettiano antico e quello recente (le due fasi già precedentemente definite) posto a circa 16000 cal. BP in alternativa alla data arbitrariamente accettata di 18000 cal. BP, all’inizio del Dryas antico. Viene discussa l’organizzazione geografica dell’Epigravettiano. Una forte regionalizzazione dei modelli cronoculturali è particolarmente evidente in Abruzzo, dove una «cultura» regionale, il «Bertoniano», è stata usata dai diversi autori invece di Epigravettiano. Si sosteniene il punto che il solo modo di discutere i diversi contributi (cronologico, funzionale, geografico, etc.) alla variabilità degli insiemi litici, sia attraverso l’esame tecnico-economico delle industrie litiche. Viene esaminata criticamente la tradizionale ipotesi regionalistica, tuttora vista con favore da molti.
- Published
- 2022