101. L'enfant-machine, note sur la fabrique et la machinerie dans le Capital
- Author
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Didry, Claude, Centre Maurice Halbwachs (CMH), École normale supérieure - Paris (ENS Paris), Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL)-École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), and Didry, Claude
- Subjects
[SHS.SOCIO]Humanities and Social Sciences/Sociology ,[SHS.SOCIO] Humanities and Social Sciences/Sociology ,ouvrier ,enseignement technologique ,[SHS]Humanities and Social Sciences ,[SHS.HIST] Humanities and Social Sciences/History ,esclavage ,[SHS] Humanities and Social Sciences ,salariat ,Le Capital ,classe ouvrière ,[SHS.HIST]Humanities and Social Sciences/History ,enfant ,machine - Abstract
Article soumis à L'homme et la société; La machine occupe une place cruciale dans le développement du capitalisme que présente le Livre 1 du Capital, mais moins sous sa forme individuelle, que dans sa dimension collective. C'est ainsi que, dans le chapitre 13 « La machinerie et la grande industrie », Marx envisage le « système des machines » et prend la « machinerie » comme élément déterminant d'une forme nouvelle d'organisation du travail : la fabrique. On est alors tenté, en suivant la présentation de Marx, de voir la fabrique comme l'aboutissement d'un développement qui part de l'artisanat dispersé en métiers, pour passer à la manufacture fondée sur une organisation méthodique du travail systématisant la division traditionnelle du travail esquissée par l'artisanat. La croissance des forces productives suggère ici un déterminisme technologique conduisant à une discipline croissante dans le travail, dont le rythme est déterminé, dans la fabrique, par celui des machines. Les enfants sont ici les premiers concernés, vendus par leurs parents ouvriers, ils sont dans une position d'esclavage, machines vendues pour servir les machines. Mais la révolution industrielle comme remise en cause permanente du procès de production a pour conséquence la remise en cause des métiers, et conduit Marx à proposer une extension de la législation de fabrique à l'ensemble des secteurs, y compris ceux qui ont échappé à la mécanisation, en faisant apparaître le plein développement des capacités et l'enseignement technologique comme l'horizon d'une société future.
- Published
- 2017