To speak about the mendicant orders today is to evoke a reality that seems to have disappeared. The existence of these Dominicans, Franciscans, Carmelites and Augustinians has nevertheless been perpetuated in our current urban landscape through odonymy. From the smallest hamlet to the largest city, we no longer count the "Jacobin squares", the "Cordeliers streets" or the "Grand Carmelite quarters" and "Grand Augustinian quays". Many convents have now disappeared, reused or destroyed, for the most part, after the French Revolution. Their toponyms, however, have survived and give us a glimpse of the important place they took in our flourishing medieval cities. The mendicant orders developed in number in the first half of the 13th century. These religious arrived in the former diocese of Geneva, the geographical area of our study, in small numbers between the thirteenth and sixteenth centuries, and settled in the ten principal localities of the territory. The elements brought by this study add to the numerous researches already undertaken on the former diocese of Geneva. The religious history of this territory was the subject of an important collective work directed by Henri Baud in 1985, but which lacked developments on the mendicants. Our research on the conventual establishment led us to a better understanding of the mechanisms that guided their expansion in the Late Middle Ages. We have been able to demonstrate that, once again in the history of the mendicants, the foundations in this particular diocese were intimately linked to the urban fact and followed the rhythm of its development. Thus, the quantity and temporality of the settlements corresponded to the slow growth of the cities in the northern Alps. The mendicants invested this space constrained by geography, but also by the internal conflicts that gradually gave the House of Savoy a prominent place. It was clearly thanks to it that the friars arrived in the diocese. By focusing on the Augustinians, who are often neglected in general research on the mendicants, we have also been able to bring to light a reasoned logic of primitive implantation that had not yet been truly understood. The extension of our research to the entire Augustinian province of Burgundy and Narbonne has allowed us to demonstrate the diocesan dimension of their expansion, with the foundation of a single convent per diocese, and the organization of new settlements on a provincial scale. Finally, the confrontation of the four mendicant orders on the territory could be developed through their places of life, the convents and their components, with notable variations in the size and organization of the groups according to the location and the religious sensibility, whether observant or not, of each. In all cases, however, it has been demonstrated the importance of a shared spatiality with the laics who had at their disposal both a nave considered as "their" church, but also a cloister, or at least an assimilated space, reserved in the conventual complexes., Parler des ordres mendiants aujourd’hui, c’est évoquer une réalité qui semble avoir disparu. L’existence de ces dominicains, franciscains, carmes et augustins s’est pourtant perpétuée dans notre paysage urbain actuel vie l’odonymie. Du petit hameau à la plus grande ville, on ne compte plus les « places des Jacobins », les « rues des cordeliers » ou encore les « quartiers des grands-carmes » et « quais des grands-augustins ». Nombreux sont les couvents ayant aujourd’hui disparu, réutilisés séculairement ou détruits, pour la plupart, après la Révolution française. Leurs toponymes, eux, perdurent et nous laissent entrevoir l’importante place qu’ils prenaient dans nos villes médiévales fleurissantes. Les ordres mendiants se sont développés en nombre dans la première moitié du XIIIe siècle. Ces religieux arrivent dans l’ancien diocèse de Genève, aire géographique de notre étude, au compte-goutte entre le XIIIe et le XVIe siècle, et s’installent dans les dix principales localités du territoire. Les éléments apportés par cette étude viennent s’ajouter aux nombreuses recherches déjà engagées sur l’ancien diocèse de Genève. L’histoire religieuse de ce territoire avait fait l’objet d’un important travail collectif dirigé par Henri Baud en 1985 mais dans lequel manquaient des développements sur les mendiants. Nos recherches portant sur l’implantation conventuelle de ces derniers nous ont amené à mieux comprendre les mécanismes ayant guidé leur expansion au Bas Moyen âge. Nous avons pu démontrer qu’encore une fois dans l’histoire des mendiants, les fondations de ce diocèse en particulier étaient intimement liées au fait urbain et se calquaient sur le rythme de son développement. Ainsi, la quantité et la temporalité des implantations correspond-elle au lent essor des villes dans les Alpes du nord. Les mendiants ont donc investi cet espace contraint par la géographie, mais également par les conflits intestins ayant peu à peu donné une place de premier plan à la Maison de Savoie. C’est d’ailleurs clairement grâce à l’aide de cette dernière que les frères sont arrivés dans le diocèse. En s’intéressant plus particulièrement aux augustins, souvent délaissés dans les recherches générales sur les mendiants, nous avons également pu mettre en lumière une logique d’implantation primitive raisonnée qui n’avait pas encore été véritablement saisie. L’extension de nos recherches à l’ensemble de la province augustine de Bourgogne et de Narbonne a permis de démontrer la dimension diocésaine de leur expansion, avec la fondation d’un unique couvent par diocèse, et l’organisation des nouvelles implantations à l’échelle provinciale. Enfin, la confrontation des quatre ordres mendiants sur le territoire a pu être développée au travers de leurs lieux de vie, des couvents et de leurs composantes, avec des variations notables dans la taille et l’organisation des ensembles en fonction de la localisation et des sensibilité religieuses, observantes ou pas, de chacun. Dans tous les cas néanmoins, il a été démontré l’importance d’une spatialité partagée avec les laïcs qui disposaient à la fois d’une nef considérée comme « leur » église, mais également d’un cloître, ou du moins d’un espace assimilé, réservé dans les complexes conventuels.