First widely erased from the Chinese public space at the end of the singular history of the meanings invested in homosexuality, but also in love and sex in general, during the successive efforts to "modernize" the country, the forms of same-sex desire and love in China meet new possibilities of expression from the turn of the 1980s in a context of economic liberalization and opening up to international trade under the sign of "modernization ". Based on a study conducted over six years in the gay male worlds of three mainland Chinese cities, the thesis takes as its starting point the resulting association, in both ordinary and scholarly discourse, between homosexuality and supposedly modern subjects: young, from the new middle and globalized classes. First, it highlights the existence of distinct configurations of male homosexuality in post-Mao China, whose socio-cultural forms differ according to their more or less central or peripheral position in a simultaneously social, geographic, symbolic and trans/national space in rapid transformation. It then shows more generally how all the dimensions of what can be called erotic taste - how, what and who do we like, what does it mean, how do we learn it and where does it come from - develop and articulate in a differentiated way in the Chinese space of homosexuality, and are constitutive of the social, economic and political processes which characterize reform and opening up China. The thesis ultimately leads to a shift of perspective, from the contextualization of sex to the enlightening of context, which implies, rather than looking for “Chinese” or “globalized” cultural traits in Chinese homosexuality, to understand the transformations of China, as of globalization, through their sexual width.; D'abord largement effacées de l’espace public chinois au terme de l'histoire singulière des significations dont l'amour de même sexe, mais aussi l’amour et le sexe en général, ont été investis au cours des efforts successifs de « modernisation » du pays, les formes de désir et d'amour homosexuels connaissent à partir du tournant de la décennie 1980 de nouvelles possibilités d’expression en Chine, dans un contexte de libéralisation économique et d'ouverture aux échanges internationaux placé sous le signe de la « modernisation ». Fondée sur une enquête ethnographique conduite au long de six années dans les mondes homosexuels masculins de trois métropoles de Chine continentale, la thèse prend pour point de départ l’association qui en résulte, dans les discours tant ordinaires que savants, de l'homosexualité aux sujets supposés modernes : jeunes, issus des nouvelles classes moyennes et globalisés. Elle met d'abord en lumière l’existence de configurations distinctes d’homosexualité masculine en Chine post-maoïste, dont les formes socio-culturelles diffèrent selon leur position plus ou moins centrale ou périphérique dans un espace à la fois social, géographique, symbolique et trans/national en rapide transformation. Elle montre ensuite plus largement en quoi toutes les dimensions de ce que l’on peut nommer goût érotique - comment, quoi et qui aime-t-on, qu’est-ce qu’aimer veut dire, comment l’apprend-on et d’où cela vient-il ? - se développent et s’articulent de façon différenciée dans l'espace chinois des homosexualités, et sont constitutives des processus sociaux, économiques et politiques qui caractérisent la Chine des réformes et de l’ouverture. La thèse conduit en définitive à un renversement de perspective, de la contextualisation du sexe à l’éclairage du contexte, qui revient, plutôt qu’à rechercher les traits des cultures « chinoise » ou « globalisée » dans l’homosexualité chinoise, à appréhender les transformations de la Chine, comme la mondialisation, à travers leur épaisseur sexuelle.