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Les premiers témoins de l’occupation du site et l’organisation du parcellaire remontent au XIIIe siècle, et sont axés sur la rue du Saint-Sépulcre. Les constructions se densifient aux XIVe – XVe siècles : au moins six ensembles bâtis ont pu être identifiés. Les habitations médiévales occupent l’intégralité de la zone fouillée, gagnant le cœur d’îlot. Au centre de l’emprise, une construction prestigieuse, comprenant deux caves voûtées communiquant entre elles, représente une superficie totale de 140 m². II s’agit de l’unique exemple de caves médiévales dans ce secteur, attribuées pour l’instant au XIVe siècle. Cette demeure voisine des bâtisses plus modestes, sur solins et sablières. Dès le XVIe siècle, les bâtiments se resserrent sur le front de rue, et, vers la fin de la période, les caves se multiplient. L’arrière des parcelles est alors transformé en cours ou en jardins, et contient des puits, des latrines, des fosses dépotoirs. Au milieu du XVIIIe siècle, le terrain ne contient plus que deux propriétés : celle de Mme de Fiennes, comprenant le bâtiment sur cave du XIVe siècle, et celle de Jacques Cadart, cabaretier, à l’angle de la rue des Corroyeurs. La trame parcellaire a perduré, sans changements majeurs, jusqu’à nos jours.

Le diagnostic réalisé à l’emplacement du projet de construction d’un hôtel, dit "Souham 4", sur l’emprise de l’ancien bastion Saint-Maurice consistait surtout à en évaluer l’état de conservation. Les résultats se sont avérés très significatifs, tant en ce qui concerne le bastion et les casernes qui l’ont occupé, que par la mise en évidence de vestiges antérieurs à l’enceinte, que l’on peut identifier avec le faubourg des Reignaux.Le bastion, arasé après 1933, est préservé en-dessous de la cote 20,50 m ou 19,50 m par endroit. A l’intérieur, deux états successifs de casernes sont conservés. L’état le plus récent, résultat d’une reconstruction entre 1761 et 1767, a été reconnu dans les sondages. Le premier état est peut-être dû à des aménagements postérieurs à la conquête française. Les bâtiments, disposés alors en deux demi-couronnes épousant la forme du bastion, et séparées par une rue, correspondent à l’état représenté sur le plan relief de Lille.Scellés par la construction de l’enceinte de 1617 et par son terre-plein, des vestiges d’habitat attribuables au faubourg des Reignaux ont été reconnus. Le dernier état conserve plusieurs maisons de brique, au plan longitudinal, certaines disposant de caves, et des niveaux de sols dallés. La succession chronologique de ce secteur n’est pas toujours aisée à restituer, mais au moins deux maisons doivent être attribuées à la seconde moitié du XVe siècle au plus tard. Les autres, qui viennent remplacer un probable habitat antérieur en pan de bois, s’y ajoutent dans le courant du XVIe siècle. Toutes subissent des rénovations avant leur destruction finale autour de 1617-1620. Du matériel céramique de la deuxième moitié du XIVe siècle suggère un début d’occupation autour de cette époque dans ce secteur. Quelques structures fossoyées, non datées, sont creusées dans le limon naturel.En outre, il est apparu que l’assise du site se situe dans une zone humide, à mettre en relation avec le réseau hydrographique complexe de ce secteur, entre bras de la Deûle et cours du Becquerel. Des fossés de drainage ou à vocation artisanale ont été identifiés, qui ont pu fonctionner de manière synchrone avec l’habitat du faubourg des Reignaux.Outre l’intérêt de ce site pour l’histoire d’un quartier urbain de Lille extérieur aux remparts médiévaux, non reconnu jusqu’à présent, l’existence du bastion et de sa terrée offre l’excellente occasion d’un calage chronologique et stratigraphique qui permet d’affiner l’étude du matériel archéologique de la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne à Lille. Enfin, l’observation de l’enceinte de 1617-1620 complète la connaissance du front oriental de Lille, étudié à l’occasion des aménagements du quartier Euralille.

Ce rapport complète les données découvertes sur le tracé du gazoduc "Artère des Flandres". 19 faits archéologiques ont été mis au jour à Oost-Cappel dont 11 tronçons de fossés et 8 fosses. Deux de ces fossés ont pu être attribué à l’époque contemporaine. 12 faits n’ont pas pu être datés : 6 fosses et 6 tronçons de fossés. Cinq faits ont révélé dans leur comblement du mobilier médiéval (XIIe-XIIIe s.) : 3 tronçons de fossés et 2 fosses. Il est fort probable que l’ensemble des vestiges non datés et des vestiges médiévaux forment une petite occupation à caractère agricole qui pourrait d’ailleurs être rattachée à la ferme localisée au nord du tracé du gazoduc et que l’on peut observer sur le cadastre napoléonien de 1826. Cette petite implantation XIIe-XIIIe s. semble circonscrite à l’est et à l’ouest par des fossés et semble se pérenniser jusqu’au XIXe s.Les trois derniers faits mis au jour sur la commune de Rexpoëde correspondent à des fossés d’époque contemporaine et témoignent de l’aménagement du territoire.

Cette intervention a permis de mettre en évidence des traces d’occupation humaine du Moyen-Âge. Elle se caractérise par la présence de quelques fosses de rejet associées à des fossés et des trous de poteau dans la partie ouest de l’emprise. Ces vestiges sont typiques d’une implantation de genre habitat rural qui se développerait dans les parcelles concernées par l’aménagement et dans ses environs proches. Le mobilier livré par les comblements des structures (torchis, faune consommée de type poisson et coquillages, céramique de type vaisselle ou pots de stockage et de nombreuses traces de charbons) reste le seul indice de cette occupation car aucune organisation claire n’a pu être relevé.Toutes ces structures fossoyées apparaissent sous un niveau de fossés agricoles liés à l’implantation d’une ferme et ses dépendances d’époque moderne voire contemporaine dans la partie nord du diagnostic. Certaines parties des maçonneries visibles sur le cadastre napoléonien ont été mises au jour. Les limites de la mise en culture intensive des parcelles alentours ont également été retrouvées. Ces niveaux agricoles se caractérisent par l’implantation régulière de fossés tous les 0,30 m ou de fosses de plantations alignées tous les 0,30 m également. Il est fort probable qu’une partie de ces implantations permettent l’exploitation de l’asperge dès le XVIIe s. mais également par la suite jusqu’à l’époque contemporaine. Le bâtiment principal de cette exploitation pourrait avoir une fondation plus ancienne mais cela reste à confirmer.

D'après les plans anciens, le terrain à diagnostiquer se situe en bordure du rempart médiéval puis moderne et concerne largement les fossés associés. Nos investigations ont confirmé ces attentes puisqu'un tronçon du rempart ainsi que des niveaux de fossés ont été mis au jour. La partie du rempart, composée de gros blocs de grès et de briques rappelle le rempart médiéval déjà observé en quatre point de la ville. Le fossé semble davantage correspondre à l'ensemble Vauban. Il s'agit du fossé de corps de place situé entre la courtine et la demi-lune. Même si sa largeur totale n'a pas été mise en évidence, son profil général a pu être déterminé. Enfin, les différents remblais venant combler le fossé datent pour une partie des XVIIe-XVIIIe siècles, ce dernier étant remblayé définitivement à la fin du XIXe siècle, lors du démantèlement complet du système défensif, dans le cadre du réaménagement urbain de Béthune.

Les 24 tranchées réalisées sur l'emprise du projet ont mis au jour 199 structures archéologiques dont 14 ont livré du matériel céramique. Une zone d'occupation à caractère rural a été datée de La Tène finale au Haut-Empire. Elle se compose de trois ensembles : le premier se caractérise par un fossé et son retour encadré de part et d'autre par un trou de poteau à l'extrémité duquel est implantée une sépulture ; le second ensemble est caractérisé par la présence d'enclos successifs ; le troisième ensemble est composé de trois fosses et de cinq trous de poteau. Outre ces éléments, de nombreux tronçons de fossés appartenant au réseau parcellaire et repérés sur le cadastre napoléonien de 1852 ont été mis en évidence.

La réalisation du diagnostic confirme l'occupation de ce secteur au moins à partir de la fin du Moyen Âge, occupation dont la nature n'a pas pu être déterminée, mais qui est certainement liée au domaine agricole.