O. Laccourreye, E. Fabiano, I. Troussier, S. Kreps, G. Klausner, P. Giraud, Hôpital Européen Georges Pompidou [APHP] (HEGP), Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) (AP-HP)-Hôpitaux Universitaires Paris Ouest - Hôpitaux Universitaires Île de France Ouest (HUPO), Sorbonne Université (SU), Service ORL et Chirurgie Cervico-Faciale [Hôpital Européen], and Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) (AP-HP)-Hôpitaux Universitaires Paris Ouest - Hôpitaux Universitaires Île de France Ouest (HUPO)-Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) (AP-HP)-Hôpitaux Universitaires Paris Ouest - Hôpitaux Universitaires Île de France Ouest (HUPO)
International audience; PurposeThe purpose of this study was to assess the efficacy in terms of neck failure of an initial neck dissection before definitive chemoradiotherapy in N2-3 oropharyngeal squamous cell carcinomas, as well as the dosimetric impact and the acute and delayed morbidity of this approach.Materials and methodsAll patients consecutively treated between 2009 and 2018 with definitive chemoradiotherapy using intensity-modulated conformal radiotherapy (IMRT) for a histologically proven N2-3 oropharyngeal squamous cell carcinomas were retrospectively included. The therapeutic approach consisted of induction chemotherapy, followed by cisplatine-based chemoradiotherapy preceded or not by neck dissection. Neck dissection was discussed on a case-by-case basis in a dedicated multidisciplinary tumour board for patients with a dissociated response to induction chemotherapy, defined as a better response on the primary than on the node. Chemoradiotherapy without neck dissection was systematically performed in case of a major lymph node response to induction chemotherapy (decrease in size of 90% or more). Intensity-modulated radiotherapy using a simultaneous-integrated boost delivered 70 Gy in 35 fractions on macroscopic tumour volumes, 63 Gy on intermediate-risk levels or extra-nodal extension and 54 Gy on prophylactic lymph node areas.ResultsTwo groups were constituted: 47 patients without an initial neck dissection (62.7%), and 28 patients with a neck dissection prior to definitive chemoradiotherapy (37.3%). Initial patient characteristics were not statistically different between the two groups. The median follow-up was 60.1 months (range: 3.2–119 months). Incidence of neck failure was higher in patients without neck dissection (P = 0.015). The neck failure rate at 5 years was 19.8% (95% confidence interval: 7.4–30.6%; P = 0.015) without neck dissection versus 0% following neck dissection. All lymph node failures occurred in the planned target volume at 70 Gy. Upfront neck dissection suggested a decrease in the mean dose received by the homolateral parotid gland (P = 0.01), mandible (P = 0.02), and thyroid gland (P = 0.02). Acute toxicity of chemoradiotherapy after neck dissection suggested a reduction in grade ≥ 3 adverse events (P = 0.04), early discontinuation of concomitant chemotherapy (P = 0.009) and feeding tube-dependence (P = 0.008) in univariate analysis. During follow-up, there was no difference between the two groups in terms of xerostomia, dysgeusia, dysphagia or gastrostomy dependence in univariate analysis.ConclusionNeck dissection prior to definitive chemoradiotherapy in N2-3 oropharyngeal squamous cell carcinoma was associated with high neck control without additional mid and long-term morbidity.; Objectif de l’étudeIl s’agissait d’évaluer l’efficacité en termes d’échec ganglionnaire du curage ganglionnaire cervical initial dans les carcinomes épidermoïdes de l’oropharynx de stade N2-3 pris en charge par chimioradiothérapie exclusive, ainsi que l’impact dosimétrique et la tolérance aiguë et tardive de cette approche.Matériels et méthodesTous les patients consécutivement pris en charge entre 2009 et 2018 par chimioradiothérapie exclusive à l’aide d’une radiothérapie conformationelle avec modulation d’intensité (RCMI) pour un carcinome épidermoïde de l’oropharynx de stade N2-3 selon la septième édition de la classification TNM American Joint Committee on Cancer/Union for International Cancer Control (AJCC/UICC) ont été rétrospectivement inclus. La stratégie thérapeutique consistait en une chimiothérapie d’induction, suivie d’une chimioradiothérapie exclusive à base de cisplatine précédée ou non d’un curage ganglionnaire cervical. Le curage ganglionnaire cervical a été discuté au cas par cas en réunion de concertation multidisciplinaire dédiée chez les patients en situation de réponse dissociée à la chimiothérapie d’induction, à savoir une réponse de meilleure qualité sur la tumeur primitive que sur les ganglions. Une chimioradiothérapie sans curage ganglionnaire cervical a été systématiquement réalisée en cas de réponse ganglionnaire majeure à la chimiothérapie d’induction (diminution en taille de 90 % ou plus). La RCMI délivrait en boost intégré une dose de 70 Gy en 35 fractions dans les volumes tumoraux macroscopiques, 63 Gy dans les aires ganglionnaires à risque intermédiaire ou en rupture capsulaire et 54 Gy dans celles irradiées à visée prophylactique.RésultatsDeux groupes ont été constitués : 47 (62,7 %) patients sans curage ganglionnaire cervical initial, et 28 (37,3 %) patients avec un curage ganglionnaire cervical avant la chimioradiothérapie. Les caractéristiques initiales des patients n’étaient pas statistiquement différentes entre les deux groupes. Le recul médian était de 60,1 [3,2–119] mois. L’incidence des échecs ganglionnaires était plus élevée chez les patients n’ayant pas eu de curage ganglionnaire cervical (p = 0,015). Le taux d’échec ganglionnaire à 5 ans était de 19,8 % (intervalle de confiance à 95 % : 7,4–30,6) en l’absence de curage ganglionnaire cervical contre aucune rechute (0 %) après curage ganglionnaire cervical. Tous les échecs ganglionnaires se trouvaient dans le volume cible prévisionnel à 70 Gy. Le curage ganglionnaire cervical a permis une diminution de la dose moyenne reçue par la parotide homolatérale (p = 0,01), la mandibule (p = 0,02) et la thyroïde (p = 0,02). La tolérance aiguë de la chimioradiothérapie avait tendance à être meilleure chez les patients ayant eu un curage ganglionnaire avec une réduction des événements indésirables de grade ≥ 3 (p = 0,04), de l’arrêt précoce de la chimiothérapie concomitante (p = 0,009) et du recours à une gastrostomie (p = 0,008) en analyse unifactorielle. Au cours du suivi, il n’existait aucune différence entre les deux groupes en termes de xérostomie, de dysgueusie, de dysphagie ou de dépendance à la gastrostomie en analyse unifactorielle.ConclusionLe curage ganglionnaire cervical avant la chimioradiothérapie exclusive dans les carcinomes épidermoïdes de l’oropharynx de stade N2-3 était associé à un très bon taux de contrôle ganglionnaire sans morbidité supplémentaire à moyen et long termes.