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International audience; The social sciences have foregrounded the importance of the materiality of fossil energies in the political construction of democracies. Recently, they have begun to challenge the idea that renewable energies were naturally associated with more democratic political ideals. Building on these developments and on the premise that (renewable) energy resources are not simply given as such by nature, the chapter proposes a framework to explore the material assemblage of energy resources in four different cases-wind, solar, biomass energy and distributed load shedding. Importantly, the chapter points out the diverse ways in which these resources are assembled and highlights the related political effects. It shows that the democratic dimension of renewable energies should not be regarded as one of their inherent attributes, but as a possibility that depends on their socio-material assemblage.

International audience; Il existe entre forêt et lieux des liens qui pour être explicités font l’objet d’un processus de labellisation. Pour comprendre les liens qui unissent la forêt aux lieux il faut se référer aux travaux qui se sont centrés ces dernières années sur une approche analytique des « ressources territoriales ». Selon cette proposition, les ressources sont créées en réponse aux enjeux de développement (Colletis et Pecqueur 1993, 1995). Cette approche s’appuie sur la distinction entre, d’une part, des ressources qui forment un potentiel à révéler ou à organiser (par exemple un paysage forestier), et d’autre part, les actifs qui sont des facteurs en activité (une filière forêt-bois). Par ailleurs, une seconde distinction oppose d’une part les « ressources génériques », susceptibles d’être transférées (délocalisées) et dont la valeur est indépendante de leur participation au processus de production (par exemple le bois évalué à son cours international), et d’autre part les « ressources spécifiques » dont la valeur résulte explicitement de logiques de différenciation (des essences particulières valorisées en tant que telles, des bois de gros diamètre permettant de faire des produits spécifiques qu’on ne peut pas faire ailleurs). Cette seconde distinction se fonde sur les travaux qui soulignent le lien inextricable entre la ressource et son territoire (Colletis et Pecqueur 2004 ; Gumuchian et Pecqueur 2007).

International audience

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Le Grenelle de l’Environnement a constitué un moment marquant du processus de transition énergétique, en particulier dans les domaines de l’éolien ou des smart grid. Mais peut-on en dire autant concernant la biomasse forestière ? Cette séquence ne s’inscrit-elle pas davantage dans un processus d’ajustement continu de la politique bois-énergie ? Pour tenter de répondre à ces questions, nous proposons une analyse du déploiement de la politique bois énergie en France, depuis le début des années quatre-vingt-dix jusqu’à nos jours. Une telle analyse s’appuie sur une lecture de la trajectoire des principaux dispositifs mis en ½uvre ainsi que des recompositions générées et des argumentaires mobilisés au niveau national. L’angle d’approche retenu vise à prendre en compte une des spécificités de la biomasse forestière par rapport aux autres EnR : si cette matière est une source d’énergie, elle est aussi un produit qui s’inscrit dans une activité sectorielle cadrée par des règles techniques et des relations marchandes mais aussi une stabilité et un cloisonnement institutionnels qui contrastent fortement avec le caractère ambitieux et tâtonnant des politiques énergétiques. Le cas d’étude invite donc tout naturellement à adopter une vision intersectorielle. Dans ce contexte, partant notamment des travaux initiés par A. Sergent (2013 ; 2014), nous étudions comment les politiques énergétiques et forestières sont entrées en résonnance autour du bois-énergie. Cette mise en regard permet d’interroger les capacités de médiations intersectoriels et de décloisonnement des enjeux énergétiques. Nous montrons notamment comment certains segments d’activités de la filière bois-papier se sont servis du levier de l’énergie pour tenter d’amorcer un « virage productif » de la politique forestière. De son côté, la politique énergétique semble avoir su tirer profit d’un environnement forestier a priori favorable (existence d’une filière, technologies connues, pratique des inventaires, etc.) afin d’expérimenter et construire des dispositifs d’actions aux objectifs de plus en plus ambitieux et adossés à des critères technico-économique renforcés. Cette coévolution des politiques reflète un alignement progressif entre des acteurs aux intérêts pas nécessairement convergents a priori (énergéticiens et forestiers mais aussi politiques, industriels et environnementalistes) ; transformant le Grenelle en un moment relativement consensuel. Toutefois, les principales mesures issues de cette séquence politique, et notamment la création du « Fonds Chaleur », semblent aujourd’hui remettre en question ce consensus tissé, non sans ambiguïté, autour d’une part d’un rééquilibrage de la demande et de l’offre, et d’autre part de la préservation d’un certain équilibre entre conservation et mobilisation de la ressource. Cela se traduit par des remises en cause des trajectoires de la transition énergétique, mais aussi des formes innovantes de portage qui s’inscrivent moins dans une logique d’opposition que d’ajustement continu au modèle dominant.

[Departement_IRSTEA]Territoires [TR1_IRSTEA]SEDYVIN [Axe_IRSTEA]DTAM1-REPRO [TR2_IRSTEA]DTAM; National audience; L’utilisation du bois-énergie, encouragée par les politiques publiques, ne s’inscrit pas nécessairement dans un développement durable des territoires. Le projet Benefits s’est attaché à décrire les conditions actuelles de valorisation de cette ressource en Auvergne, de manière à identifier d’éventuels freins ou effets non désirés, pouvant justifier des mesures d’incitation ou de régulation. Au niveau de la gouvernance se pose la question de la cohabitation d’unités de taille et de logiques très diverses. L’analyse des impacts des coupes forestières a fait apparaître le rôle déterminant de la qualification des exploitants. L’organisation des chaînes d’approvisionnement souffre pour sa part de l’atomisation de l’offre, et de la variabilité de la qualité des produits. Elle justifierait des regroupements de coupes, et un développement des labels de qualité.

The use of fuelwood, fostered by public policies, is not necessarily a factor of sustainable development in the territories. The Benefits project describes the present conditions of the use of fuelwood in the Auvergne region, in order to identify possible brakes or undesired effects, which could justify incentive or regulating measures. The governance analysis enhances the problem of the cohabitation of units of very diverse dimensions and logics. The analysis of the impact of forest cuttings has showed the importance of the qualification of the loggers. The organization of supply chains suffers from the atomization of the suppliers, and of the variability of the quality of the products. It would justify to cluster the forest cuttings, and to develop labels of quality., L’utilisation du bois-énergie, encouragée par les politiques publiques, ne s’inscrit pas nécessairement dans un développement durable des territoires. Le projet Benefits s’est attaché à décrire les conditions actuelles de valorisation de cette ressource en Auvergne, de manière à identifier d’éventuels freins ou effets non désirés, pouvant justifier des mesures d’incitation ou de régulation. Au niveau de la gouvernance se pose la question de la cohabitation d’unités de taille et de logiques très diverses. L’analyse des impacts des coupes forestières a fait apparaître le rôle déterminant de la qualification des exploitants. L’organisation des chaînes d’approvisionnement souffre pour sa part de l’atomisation de l’offre, et de la variabilité de la qualité des produits. Elle justifierait des regroupements de coupes, et un développement des labels de qualité.

[Departement_IRSTEA]Ecotechnologies [Departement_IRSTEA]Territoires [Departement_IRSTEA]Eaux [TR1_IRSTEA]SEDYVIN [Axe_IRSTEA]Co TED-SOWASTE et TED-EPURE [TR2_IRSTEA]QUASARE [TR2_IRSTEA]SPEE [TR2_IRSTEA]TED [TR2_IRSTEA]INSPIRE [TR2_IRSTEA]DTAM [TR2_IRSTEA]MOTIVE [TR2_IRSTEA]SYNERGIE; Une énergie facilement disponible et bon marché a permis l'amélioration de notre qualité de vie au cours des deux derniers siècles. Cette disponibilité constitue un pilier fondateur de notre société technologique actuelle. Avec la croissance démographique mondiale qui portera à 9 milliards le nombre d'habitants sur la planète en 2050, comment faire face à l’augmentation mondiale des besoins en énergie alors que, dans le même temps, les énergies fossiles s'épuisent et que leurs usages intensifs augmentent la quantité de gaz à effet de serre dans l'atmosphère responsable en partie du réchauffement climatique ? Les énergies renouvelables sont un complément indispensable, une alternative crédible, y compris au plan économique. Ne peuvent-elles permettre au moins une transition énergétique ? Il faut pour cela accentuer les efforts de recherche.

International audience; Depuis dix ans, le bois-énergie se développe dans les territoires alpins, sous l'impulsion de politiques volontaristes. Face à l'épuisement prochain des produits connexes de scierie, déjà largement utilisés dans la papeterie, la panneauterie et la granulation, la plaquette forestière est amenée à se développer pour des usages industriels ou locaux. Il s'agit d'une opportunité pour les territoires et les forêts alpines, dont la vulnérabilité doit cependant être prise en compte dans la délicate conciliation d'objectifs économiques et environnementaux. L'étude des différentes politiques et dispositifs montre des approches très différentes. Cela peut générer des tensions sur la ressource et donner lieux à des comportements contradictoires avec le développement d'une énergie dite verte : allongements des distances de transports et donc des émissions de polluants, dégradation de l'environnement et de la multifonctionnalité des forêts, etc. / During the last decade, fuelwood has developed in the alpine territories under voluntarist policies. Facing a next shortage of sawmill by-products, widely used for paper, chipboards and pellets, forest chips are bound to develop for industrial or local use. This is an opportunity for the alpine forests and territories, of which, nevertheless, vulnerability must be taken in account. Studying policies and instruments shows very contrasted approaches, which could generate tensions on the resource, and behaviors in possible contradiction with de development of a true green energy, such as : increase of transport lengths and then of pollutants emissions, degradation of the environment, and loss of the multifunctionality of the forests.

[Departement_IRSTEA]Territoires [TR1_IRSTEA]DTAM; En Auvergne, des fournisseurs de types variés commercialisent des plaquettes forestières, souvent en vue de diversifier leur activité. L'usage de ce type de combustible dans les chaudières est hétérogène. Il est prédominant dans l'approvisionnement des chaudières à bois déchiqueté des particuliers, essentiellement dans le cadre d'une autoconsommation de bois, l'achat de ce combustible ne concernant qu'une petite proportion de ces chaudières. L'approvisionnement des chaudières à bois déchiqueté des collectivités, lui, est dominé par les produits issus des 1ère et 2ème transformations du bois et les bois de recyclage, mais certaines d'entre elles sont tout de même alimentées avec une part au moins de plaquettes forestières pour des raisons diverses. Les plaquettes forestières sont peu présentes dans l'approvisionnement des chaudières à bois d'entreprises, ces dernières étant essentiellement des entreprises de première ou seconde transformation du bois qui auto-consomment les produits connexes de leur activité. On observe différentes intentions qui peuvent conduire à utiliser des plaquettes forestières : valoriser du bois que l'on possède, viser une certaine qualité du combustible puisque la plaquette forestière est particulièrement bien adaptée aux petites chaudières, compléter ou ajuster l'approvisionnement d'une chaudière quand l'approvisionnement de base est insuffisant, diversifier les fournisseurs par sécurité et, pour finir, obtenir certaines aides publiques conditionnées à un taux minimum de plaquettes forestières dans l'approvisionnement. Il est à noter que la part de plaquettes forestières consommées tend à augmenter, notamment sous l’effet d’incitations publiques et de l’anticipation de l’épuisement du gisement de connexes de scierie. Dans le développement de la filière, on observe dans certains cas des déséquilibres quand l'approche est à dominante territorialiste, industrielle ou techno-centrée (mobilisation de la ressource et ses impacts).

In considering issues such as widening the range of available energies, reducing greenhouses gas and promoting sustainable development, fuel wood is one of the renewable energies presenting the biggest potential. With this logic of sustainable development, the concept of territory is an important issue. The link between fuel wood and territory has been studied, especially regarding governance. The aim is to qualify territorial logics and their dynamics inside a complex system. The coherence of these territorial logics, at different scales, has been considered too.; Dans un contexte de diversification des sources d'énergie, de réduction des gaz à effet de serre, et de développement durable, le bois-énergie est l'une des énergies renouvelables qui présente le plus fort potentiel. Au sein de cette logique de développement durable, la notion de territoire est un enjeu fort. L'articulation de la filière bois-énergie au territoire est donc étudiée, notamment en termes de gouvernance. Il s'agit de caractériser les logiques territoriales et leurs dynamiques au sein d'un système complexe. La cohérence des ces logiques territoriales, à différentes échelles, est également prise en compte.