UCL - SSH/IACS - Institute of Analysis of Change in Contemporary and Historical Societies, UCL - Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, De Leener, Philippe, Totté, Marc, Bocquier, Philippe, Fusulier, Bernard, Fongang, Guillaume Hensel, Dufumier, Marc, Pesche, Denis, Nkounawa Fotso, Rabelais, UCL - SSH/IACS - Institute of Analysis of Change in Contemporary and Historical Societies, UCL - Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, De Leener, Philippe, Totté, Marc, Bocquier, Philippe, Fusulier, Bernard, Fongang, Guillaume Hensel, Dufumier, Marc, Pesche, Denis, and Nkounawa Fotso, Rabelais
Pourquoi les jeunes abandonnent-ils le milieu rural pour la ville, ou tout en restant au village, se consacrent-ils à d’autres activités que l’agriculture ? Les années que j’ai passé à répondre à cette question m’ont appris qu’il s’agit d’un sujet complexe. L’ambiguïté des mots, des notions, des concepts qui sont mobilisés le démontre. Cependant, les différentes approches de la perception des mouvements des jeunes vers les villes des pays subsahariens me laissent profondément insatisfait, qu’elles soient démographiques, sociologiques, socioéconomiques ou anthropologiques. C’est pourquoi j’ai pris le pari dans cette thèse de travailler en profondeur à la compréhension du rapport des jeunes à leur environnement (manière de faire-famille et d’être-en-famille, rapport à la terre et à l’activité agricole, etc.). Il me semble que dans ces rapports logent des mécanismes qui travaillent en arrière-plan, lesquels influencent les familles et les individus qui les composent. Ce sont donc ces mécanismes que j’ai entrepris en premier lieu de « débusquer », et ensuite d’analyser et d’expliquer. L’issu de la recherche donne un aperçu nouveau sur les dynamiques de production, d’accumulation spécifiques aux Bamiléké, sur leurs capacités à configurer leurs exploitations, eu égard à un ethos tourné vers l’accumulation productive, mais aussi en fonction de la structure de la famille, de la nature de leur exploitation, des contraintes qu’elles subissent et des opportunités qu’elles saisissent, et qui modifient en permanence leurs logiques et stratégies productives. Ici, le parcours des jeunes n’est plus simplement appréhendé par le prisme de l’exode rural, mais par la subtilité qu’elle amène quand elle indique qu’il existe un lien très fort entre la nature de la configuration de l’exploitation familiale et le parcours des jeunes., (POLS - Sciences politiques et sociales) -- UCL, 2019