In the aftermath of the 2019 election, the re-election of Justin Trudeau’s Liberals brought out a significant amount of regional tension, in particular in the West. Trudeau, it was claimed, and those in the Liberal Party more generally, represented a central Canadian “Laurentian elite,” which did not care about Western Canadian or other regional interests. This article takes stock of this claim. To do so, it will examine the history of the “Laurentian elite” concept to clarify the idea. It argues that indeed, the Trudeau Liberals have governed as classic representatives of the “Laurentian consensus” on what is “good” for Canada, a consensus that reflects a broader philosophy on how to govern the state. This philosophy focuses on protecting key central Canadian economic interests (for example, dairy farmers and manufacturers like SNC Lavalin or Bombardier), while also supporting free trade in other sectors less important to the central Canadian economy (such as defending oil exports through the new NAFTA agreement). Other examples of Trudeau’s commitment to the Laurentian consensus include a more cooperative federalism (such as in immigration and labour market policy), more money for social programs (the Canada Child Benefit, CPP enhancement, and possible Pharmacare), expanding individual rights and liberties (cannabis legalization, opposition to Quebec’s Bill 21), and the promotion of official language communities. The paper will conclude with a brief contrast with the policies of Trudeau’s predecessor Stephen Harper, to find that while the prior Conservative government did not pursue a Laurentian agenda per se, Prime Minister Stephen Harper himself must nevertheless be seen as closely aligned with the “consensus” as well. Suite à l’élection de 2019, la victoire des Libéraux de Justin Trudeau a révélé des tensions régionales significatives, en particulier dans l’Ouest. Elles venaient du sentiment que Trudeau, et le Parti libéral en général, représentait le point de vue d’une élite « laurentienne » basée au centre du Canada, qui se souciait peu des intérêts de l’ouest du Canada et des autres régions. Cet article entend examiner cette affirmation. Pour ce faire, il présentera l’histoire du concept d’élite « laurentienne » pour le clarifier, montrant qu’en effet, les Libéraux de Trudeau ont gouverné comme des représentants classiques du « consensus laurentien » sur ce qui est bon pour le Canada, consensus qui reflète une philosophie plus large du gouvernement de l’État. Cette philosophie donne la priorité à la protection d’intérêts économiques clés du centre du Canada (comme le secteur laitier et les groupes industriels comme SNC-Lavalin et Bombardier), tout en soutenant le libre échange dans d’autres domaines moins importants pour l’économie du centre du Canada (par exemple, la défense des exportations pétrolières via la nouvelle version de l’ALENA). D’autres exemples de l’adhésion de Trudeau au consensus laurentien incluent un fédéralisme plus coopératif (par exemple, pour l’immigration et la politique du marché du travail), plus d’argent pour les programmes sociaux (création de l’Allocation canadienne pour enfants, augmentation de la Pension de retraite du RPC, et peut-être Pharmacare), un élargissement des droits et libertés individuels (légalisation du cannabis, opposition à la Loi 21 du Québec), et la promotion des communautés de langues officielles. L’article conclura par une brève comparaison avec les politiques menées par le prédécesseur de Trudeau pour montrer que, bien que le gouvernent conservateur précédent n’ait pas adhéré à un programme laurentien en soi, le Premier ministre Stephen Harper n’a pas véritablement remis en cause le consensus.