Si « manger » peut être perçu comme un acte trivial, l'acte de manger est en fait l'expression de notre identité (culturelle) et le « baromètre » de notre bien-être et de notre santé. À la fois multidimensionnel, dynamique et interactionnel, l'acte de manger devient un véritable enjeu pour certains profils de mangeurs [dits à risque de troubles des conduites alimentaires (TCA)] ; et ce, particulièrement en contexte pandémique [48]. Par conséquent, sa compréhension holistique et sa régulation complexe visant la protection des populations imposent une approche en transdisciplinarité ou transdisciplinaire ; idéalement dans un prisme intersectoriel [44,51]. Pourtant la société, dans le domaine de la santé, approche les troubles des conduites alimentaires et l'obésité comme l'expression de l'acte de manger, et ce, en silo par des interventions multidisciplinaires ou au mieux interdisciplinaires [11]. En multidisciplinarité, les disciplines sont positionnées comme étant indépendantes les unes des autres. Chaque intervenant propose l'évaluation et le plan d'intervention issus de sa discipline propre. L'individu est alors, tour à tour, un patient, un client et un usager composé de différentes parties mais sans représenter un tout [11]. En interdisciplinarité, les disciplines sont positionnées comme étant complémentaires les unes aux autres par l'entremise d'un « coordonnateur disciplinaire ». En concertation avec chaque intervenant, le coordonnateur veille à ce que l'évaluation et le plan d'intervention issus de sa discipline répondent à un objectif commun. L'individu est la résultante d'une combinaison d'un patient, d'un client et d'un usager qui tente de représenter un tout [43]. Le constat est clair : ces interventions multi- et inter-disciplinaires en santé ne suffisent pas à répondre à la complexité des enjeux relatifs à l'acte de manger puisque (i) 60 % des individus sont au mieux rétablis, (ii) 50 % des individus présentent toujours des attitudes et des comportements alimentaires dysfonctionnels dix à vingt ans après les interventions et (iii) un individu décède toutes les 52 minutes de complications relatives aux troubles des conduites alimentaires et à l'obésité [18,25,50]. La question se pose : une intervention transdisciplinaire, selon une visée holistique de l'individu basée sur l'intégration des disciplines, serait-elle à considérer pour pallier ces enjeux sociétaux ? "Eating" might be perceived as trivial but the act of eating is, in fact, the expression of our (cultural) identity and the "barometer" of our well-being and health. Multidimensional, dynamic and interactional, the act of eating becomes a real issue for certain profiles of eaters [said to be at risk of eating disorders (ED)]; and this is particularly true in the context of a pandemic [48]. Consequently, its holistic understanding and its complex management aiming for the protection of populations impose a transdisciplinary approach; ideally in an intersectoral prism [44,51]. However, society, in the field of health, approaches eating disorders and obesity as an expression of the act of eating, in silo with multidisciplinary or, at best, interdisciplinary (silo-based) interventions [11]. In the multidisciplinary approach, the disciplines are positioned as independent of each other. Each practitioner proposes an assessment and an intervention plan based on his or her own discipline. The individual is then seen as a patient, a client and a user made up of different parts but without representing a whole [11]. In the interdisciplinary approach, the disciplines are positioned as complementary to each other through a "disciplinary coordinator". In consultation with each practitioner, the coordinator ensures that the assessment and intervention plan from his or her discipline meets a common objective. The individual is the result of a combination of a patient, a client and a user who attempts to represent a whole [43]. It is clear that these multi- and inter-disciplinary health interventions are not sufficient to respond to the complexity of the issues related to the act of eating since (i) 60% of individuals recover, at best, (ii) 50% of individuals still have dysfunctional eating attitudes and behaviors 10 to 20 years after the interventions and (iii) one individual dies every 52 minutes from complications related to eating disorders and obesity [18,25,50]. A question arises: should a transdisciplinary intervention with a holistic view of the individual based on the integration of disciplines be considered to address these societal issues? [ABSTRACT FROM AUTHOR]