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Après une seconde année plutôt calme dans la fourchette des $ 1450-$ 1600 la tonne, le marché du cacao a repris de la vigueur à l'amorce de la saison principale en automne 2006. Passé le creux de $ 1450 la tonne en octobre en raison de l'anticipation d'une "grosse" saison ouest-africaine, l'indice de l'Organisation Internationale du Cacao (ICCO) dépassait les $ 1600 une première fois le 10 novembre, et à nouveau le 30 novembre, avant d'atteindre mi-décembre le seuil de $ 1700, moyenne à laquelle il termine l'année 2006. Les perspectives pour la saison 2006/07 sont bien celles d'un déficit, l'ampleur de celui-ci dépendant du bilan conjoint d'une production ivoirienne stationnaire, car perturbée par l'harmattan, et d'une production asiatique et latino-américaine médiocre en raison des caprices d'El Niño. Nous revenons sur ces péripéties avant d'aborder un marché particulier, marché de niche en forte croissance: le marché du cacao et du chocolat bio.

Après un début d'année 2006 tout en mollesse, la fin d'année sur le marché de l'huile de palme a été trépidante puisque contre toute attente, les prix à terme en Malaisie prenaient près de 10% en quinze jours pour atteindre 2020 ringgits la tonne fin décembre, au plus haut depuis huit ans. Les raisons? Les inondations de fin d'année en Indonésie et Malaisie, particulièrement dans l'État de Johor, ainsi que la vigueur de la demande au dernier trimestre portée par l'industrie européenne des biocarburants - les exportations malaisiennes s'accroissant de 20% d'octobre à décembre 2006 en moyenne annuelle. Durant le dernier semestre 2006, les prix de l'oléine raffinée ont ainsi "pris" près de $ 150 par tonne, pour terminer l'année à $ 600 tout rond. Cette hausse efface le faux-plat du premier semestre. En moyenne annuelle, les cours de l'oléine raffinée fob Malaisie s'établissent à $ 450 par tonne, contre $ 399 en 2005.

La crise du début du siècle semble maintenant surmontée. L'indice de l'Organisation Internationale du Café (OIC) a terminé l'année 2006 à 108 cents par livre, soit près de 96 cents sur l'année, en hausse de 7% sur l'année précédente. On est encore loin du pic de 134 cents d'il y a dix ans, mais tout de même à un niveau plus de deux fois supérieur à celui de l'horrible année 2001 qui avait vu le marché s'effondrer. L'évolution du marché depuis trente ans suggère hélas que, année après année, cycle après cycle, les creux sont chaque fois un peu plus profonds, et les pics de plus en plus émoussés.

Les cours du cacao en 2005 ont faiblement oscillé de part et d'autre d'un plateau situé à $ 1500 la tonne, comme ils le firent en 2004 dans une situation politique toute aussi délicate. Plus encore que la météo et les contrecoups du stress hydrique de l'été 2004, c'est bien la crise ivoirienne qui imprime au marché ses bonds et ses plongeons. Ainsi le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo se retire-t-il, le 17 décembre 2005, du processus de paix pour protester contre la demande internationale de dissoudre son Parlement, paralysant au pas-sage Abidjan par les "patriotes", et voilà le cours de la fève qui grimpe jusqu'à $ 1600 la tonne. Laurent Gbagbo appelle-t-il ensuite ses partisans au calme? Le prix du cacao se replie à $ 1535. Les fondamentaux du marché sont éminemment politiques, le commerce de cacao servant les intérêts, compatibles en l'occurrence, d'un président soucieux de stabiliser ses flux de devises pour financer son effort de guerre, et de grosses compagnies de négoce et de broyage préoccupées par la continuité de leur approvisionnement.

Les cours sont restés atones en 2005, voire légèrement déclinants, en raison d'un accroissement concomitant de l'offre d'exportation d'huile de palme et d'huiles tirées d'oléagineux concurrents (soja, colza, tournesol) dont les rendements en 2005 ont été exceptionnels, ce qui a été particulièrement le cas du soja américain. Si la demande reste dynamique, soutenue en partie par la hausse des cours du baril qui stimule la demande d'huiles végétales dans le secteur des bioénergies, l'année 2006 s'annonce sous des auspices semblables à ceux de l'année précédente, les stocks en début d'année étant à leur plus haut niveau depuis trois ans. L'oléine de palme raffinée caf Rotterdam s'est cotée en moyenne à $ 455 la tonne en 2005, en recul de 12% par rapport à l'année précédente.

L'indice composite des prix du café fourni par l'Organisation Internationale du Café (ICO) s'est maintenu tout au long du premier semestre 2005 dans la fourchette des $ 95-105 cents par livre, avant de dégringoler de 20 points durant la seconde partie de l'année en raison d'une récolte brésilienne plus ample que prévu. Les premières estimations de la production brésilienne 2006-2007 ont été publiées en décembre 2005. La CONAB a ainsi annoncé une production située dans la fourchette des 40,4-43,6 millions de sacs, répartie pour trois quarts en arabica et un quart en robusta. Un tel niveau permettrait tout juste de satisfaire les exportations et la demande intérieure, sans parvenir à gonfler durablement les stocks. Aussi, les cours en début d'année 2006 reprenaient-ils de la vigueur, après avoir atteint en moyenne le niveau très honorable de 90 cents par livre en 2005 - en hausse de 50% sur l'année précédente. L'embellie en somme se prolonge, mais la crainte de surplus rend la reprise extrêmement fragile.

Les cours du cacao ont connu en 2004 une série de rebonds à l'origine desquels on trouve la Côte d'Ivoire. L'anticipation d'un surplus pour la saison 2003/04 a dans les premiers mois de l'année 2004 fait passer les cours sous les $ 1500 la tonne. La reprise est survenue en deux temps, par le démarrage précoce de la courte saison sèche, puis par la rupture début novembre des accords de Marcoussis et les bombardements aériens des positions rebelles par les forces gouvernementales ivoiriennes. Les cours terminent l'année là où ils l'avaient commencée, aux alentours de 1500 $ la tonne, niveau sans doute acceptable pour les producteurs après les $ 700 de l'an 2000 s'ils ne signalaient les incertitudes d'un marché que l'on sait au service d'une économie de guerre.

Le marché du café reprend un peu de vigueur mais la secousse a été rude. L'indicateur composite de l'ICO termine l'année 2004 à 77 cents américains la livre, pour une moyenne annuelle de 62 cents, soit une hausse de 20% sur l'année précédente et de plus de 36% par rapport à l'annus horribilis que fut 2001, année durant laquelle l'indice passa sous les 42 cents, du jamais vu depuis trente ans. Si l'arabica semble provisoirement tiré d'affaire, le robusta reste en plein marasme. Alors que les cours à terme de l'arabica à New York grimpaient une marche en prenant 40% durant le dernier trimestre 2004 pour dépasser les 100 cents la livre durant le mois de décembre, la cotation à Londres du robusta était désespérément stationnaire, entre 30 et 35 cents la livre tout au long de l'année. Le marché de l'arabica s'organise, la demande de produits différentiés ouvre des perspectives de croissance que le marché intègre dans ses prix aujourd'hui; le robusta est quelque peu oublié, cantonné aux solubles, il n'intéresse pas grand monde et semble tant bien que mal fonctionner selon l'avis des transformateurs, contre celui des producteurs qui peinent à s'organiser.

Le marché de l'huile de palme est en hausse depuis le début de 2001 et devrait rester sur une tendance modérée à la hausse pour 2002 en signalant trois facteurs principaux de cette tendance : la libéralisation du marché domestique indien (réduction des droits d'importation sur l'huile de palme brute), la libéralisation progressive des importations chinoises et l'augmentation des volumes importés, enfin le facteur climatique ; de grandes sécheresses et la menace d'un retour d'El Nino sur l'Ouest du Pacifique qui pèseront sur les rendements et la production totale ne pourraient qu'avoir un effet haussier sur les cours

En 2001, après un démarrage lent à 550 £/tonne, le marché du cacao s'est repris au cours du premier semestre qui s'est terminé sur des cours de 800-850 £, grâce à une diminution de la production pour la saison 2000/2001. Après un déclin au début du second semestre, l'année 2001 s'est terminée sur le retour des cours à un haut niveau (avoisinant les 1000 £ en novembre 2001). A côté de la détérioration constante de la qualité des fèves, le problème principal depuis la libéralisation reste l'incidence de l'instabilité du marché sur la gestion du risque pour les producteurs et la question de comment garantir les prix donc le revenu de ces producteurs. En Côte d'Ivoire, où l'Etat a suscité la création de trois organes de régulation distincts, on espère améliorer la régulation de la filière. Ce schéma peut-il fonctionner ? L'auteur cite un extrait d'une analyse,faite par P. Chalmin en mai 2001, des propositions de réforme de la filière cacao par la banque HSBC au gouvernement Ivoirien

La baisse des cours enregistrée dès le début de 2001 s'est poursuivie jusqu'à la fin de l'année. La rentabilité de la production caféière a été divisée par quatre depuis 1997, sans baisse des coûts. La raison principale en est l'excédent du produit sur le marché, excédent dont une légère baisse est attendue, mais pas dans tous les pays producteurs et elle n'aura pas d'incidence immédiate sur la chute des cours. Après la dissolution de l'APPC, l'OIC reste seule devant cle problème ; elle escompte que son programme d'amélioration de la qualité, avec contrôle de chaque pays membre, qui devrait entrer en vigueur le 1er octobre, entraînera une réduction des mises sur le marché et par conséquent une possible remontée des cours. L'auteur mentionne les éléments essentiels de ce programme et rend compte des critiques formulées à son encontre. De leur côté, les Etats ont dû faire face sans attendr au mécontentement de leurs producteurs de café et pris chacun des mesures au plan national. Face à la crise, l'OIC souhaite une réponse concertée entre l'OMC, la Banque mondiale, la FAO, la CNUCED et le secteur privé

L'huile de palme a une influence majeure dans la baisse des cours mondiaux des huiles et graisses, les oléagineux annuels ne jouant qu'un rôle imparfait dans l'ajustement de l'offre et de la demande sur le marché des huiles végétales. L'accélération ces dernières années de la croissance de la production mondiale d'huile de palme (record de 23 M de tonnes prévu pour 2001) , dont la multiplication des surfaces de palmeraie en Indonésie est pour beaucoup responsable, explique en priorité une offre excédentaire dont la décrue n'est attendue que pour 2002. Parallèlement, il faut aussi compter sur une croissance importante de la demande en huiles végétales de l'Inde et de la Chine pour acheter une production que les pays développés seuls ne peuvent plus absorber

L'instabilité des marchés agricoles est une source d'incertitude aussi bien pour l'offre que pour la demande et pèse largement sur la sécurité alimentaire et la pauvreté dans les pays en développement, qui supportent l'essentiel des effets néfastes de cette instabilité comme il ressort des conclusions d'études menées après l'accord de Marrakech de 1994

La baisse sur les prix du café est constante depuis plusieurs années et les efforts des pays membres de l'APPC et d'autres pour retenir une partie de leur offre à l'exportation afin d'enrayer cette baisse des cours ont déçu. Parce que, d'une part, la rétention de stocks est une mesure nécessairement limitée dans le temps et que, d'autre part, ceux des pays producteurs qui ne s'y associent pas entraînent la chute des cours plus avant, réduisant à néant les efforts consentis par les autres. A défaut d'une relance de la demande, reste la destruction pure et simple d'une partie des stocks, mais ceci nécessite le même engagement de tous les producteurs et présente donc les mêmes difficultés. Si l'on s'attend à de mauvaises récoltes au Mexique et en Amérique centrale, par contre on prévoit des records de production au Brésil en 2002-2003, annonçant encore un excédent exceptionnel de café sur le marché

Depuis la libéralisation de la filière cacao de Côte d'Ivoire en août 1999, les grands acteurs de la filière se trouvent désormais confrontés aux fluctuations des prix mondiaux, avec des conséquences sur la croissance et la pauvreté, malgré un certain lissage des prix grâce à la concurrence entre gros négociants et acheteurs. Malgré des perspectives de production et de broyage stable pour 2000-2001 (moins d'excédents), les incertitudes quant à la situation politique en Côte d'Ivoire -qui influe sur le recrutement de travailleurs saisonniers étrangers- d'une part, et la prévision d'instauration d'une taxe à l'exportation d'autre part, pèsent sur le marché

Rappel de l'évolution du marché du cacao depuis 1998 et prévision d'une croissance record de la production et de la consommation (légèrement plus faible néanmoins) pour l'année 2000. Les conséquences prévisibles de cet accroissement de la production mondiale sur les prix payés aux producteurs, notamment en Afrique, s'ajoutent à l'impact antérieur de la libéralisation des prix. Face à cette situation, la Banque mondiale tente de mettre en place un "filet de sécurité" propre à assurer aux producteurs une stabilité de revenus auparavant garantie par l'Etat

Analyse de l' impact sur les marchés des produits tropicaux des principaux accords internationaux intervenus en 1999, et conséquences pour les pays producteurs ACP de cacao, café, huile de palme, caoutchouc, coton

Bref historique de l'évolution des marchés de l'huile de palme et de palmiste de 1997 à 1998 et analyse des prévisions de croissance de la production pour l'année 2000 selon les régions et les grands pays producteurs

L'évolution du marché du café de 1997 à 1998, avec les effets des phénomènes Nino et Mitch. Accords internationaux. Perspectives pour 1999-2000.

L'évolution des marchés de l'huile de palme et de palmiste

L'évolution du marché du cacao en 1998 et les perspectives de production/consommation 1998-1999