Focused on Barbara Sapergia's Blood and Salt (2012), one of the first book-length works of fiction to engage with Canada's First World War internment operations, this paper examines the ways in which the novel grapples with discourses of class, ethnicity, and race during, and after, the first decades of the 20th century. Discussion of Sapergia's text is prefaced by historical background on the internment, including discussion of the widespread fear of "enemy aliens" which led to the incarceration, between 1914 and 1920, of some 8579 immigrants from empires (Austro-Hungarian, Ottoman, German) (an estimated 5954 of them ethnically-Ukrainian) at war with the British empire and Canada. The analysis itself is informed by debates about Joy Kogawa's Obasan (1981), long-viewed as breaking the silence around the Second World War internment of Japanese Canadians but, in recent years, critiqued for its complicity in constructing that "dark chapter" of the nation's past as a forgivable anomaly. While the first four of Blood and Salt's seven parts, grounded in meticulous historical research, trace Ukrainian Canadian protagonist Taras Kalyna's (and his fellow internees') suffering at the Castle Mountain, Cave and Basin camps near Banff, the last three sections of the novel seem to narrate his triumph over trauma. Consequently, the essay addresses the possibility that Taras might be (mis)taken as a character who performs the part of an ideal immigrant or model minority: in exchange for gaining entrance into the prospering, white middle class, he turns a blind eye to historical instances of xenophobia and racism. Does his fictional narrative align with prominent Ukrainian Canadians' aggressive support in the 1960s for the problematic politics and practices of multiculturalism, as well as their acceptance of a disappointing compromise, in 2008, vis-à-vis redress for the internment operations of the First World War? Via close readings of the novel's protagonist (and his unresolved trauma), his wife's persistence in writing about the internment (and the reasons for it), and the tragic absent-presence of several minor, yet crucial, characters (some radically left-wing, others Indigenous), the paper argues that Blood and Salt, in fact, refuses to forget or forgive. Read alongside complex developments in Ukrainian Canada, between the First World War and the 1960s (and beyond), the text offers complicated perspectives on the historical actions of the government, their aftermaths, and all Canadians' shared responsibilities in contending with past and ongoing "dark chapters" of the national narrative. En analysant Blood and Salt (2012) par Barbara Sapergia l'une des premières oeuvres de fiction à s'intéresser aux opérations d'internement du Canada pendant la Première Guerre mondiale cet article examine les façons dont le roman aborde les discours de classe, d'appartenance ethnique et de race au cours des premières décennies du XXe siècle. L'étude du texte de Sapergia commence par un examen du contexte historique sur l'internement, y compris une discussion sur la peur généralisée des « étrangers ennemis » qui a conduit à l'incarcération, entre 1914 et 1920, de quelque 8579 immigrants venant des empires (austro-hongrois, ottoman, allemand) en guerre avec l'empire britannique et le Canada (environ 5954 parmi ces immigrants étaient d'origine ukrainienne). L'analyse elle-même est éclairée par des débats sur Obasan (1981) de Joy Kogawa, roman qui a été longtemps considéré comme texte brisant le silence autour de l'internement des Canadiens d'origine japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, mais qui a subi une critique, ces dernières années, pour sa complicité dans l'interprétation de ce « chapitre sombre » du passé national en tant qu'anomalie pardonnable. Alors que les quatre premières parties de Blood and Salt sont fondées sur une recherche historique méticuleuse et retracent les souffrances du protagoniste ukrainien canadien Taras Kalyna (et de ses camarades internés) dans les camps de Castle Mountain et de Cave and Basin près de Banff, les trois dernières sections du roman semblent raconter son triomphe sur le traumatisme. Par conséquent, l'article s'occupe de savoir si Taras pourrait être (à tort) considéré comme un personnage qui joue le rôle d'un immigrant idéal ou d'une minorité modèle : en échange de son entrée dans la classe moyenne prospère et blanche, il ferme les yeux sur des exemples historiques de xénophobie et de racisme. De manière tout aussi inquiétante, son récit fictif s'aligne-t-il sur le soutien agressif des Canadiens réputés d'origine ukrainienne dans les années 1960 aux politiques et pratiques problématiques du multiculturalisme, ainsi qu'à leur acceptation d'un compromis décevant, en 2008, concernant la réparation des opérations d'internement pendant la Première Guerre mondiale ? À travers des analyses du protagoniste du roman (et de son traumatisme irrésolu), de la persistance de sa femme à écrire sur l'internement (et des raisons derrière cette décision), de la tragique absence-présence de plusieurs personnages mineurs mais cruciaux (certains appartenant à la gauche radicale, d'autres Autochtones), l'article souligne que Blood and Salt refuse, en fait, d'oublier ou de pardonner. Prenant en compte des développements complexes au Canada ukrainien, entre la Première Guerre mondiale et les années 1960 (et au-delà), le texte offre des perspectives nuancées sur les actions historiques du gouvernement et leurs conséquences, ainsi que sur les responsabilités partagées de tous les Canadiens face aux « chapitres sombres », passés et actuels, du récit national. [ABSTRACT FROM AUTHOR]