1. 1793 : Envoyés des cantons et vœux des citoyens dans le premier référendum
- Author
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Serge Aberdam
- Subjects
Convention ,Borough ,Constitution ,Law ,media_common.quotation_subject ,Voting ,General Medicine ,Meaning (existential) ,Sociology ,Period (music) ,media_common - Abstract
We now have a better understanding of the “popular votes” cast during the adoption of the Constitution of 1793. In the course of this voting, always conducted in “assemblies of citizens”, the participants, going beyond what the Convention had asked of them, generally agreed to deliberate, articulate their wishes, and even elect candidates –all in the name of exercising a “portion of sovereignty.” These citizens thus precociously placed themselves within the framework of the new Constitution, which assigned a prominent role to such assemblies. But, at the same time, they also assumed the older posture of “subjects of the King” freely articulating their grievances during the period March-April 1789. Despite the enormity of the decade-long Revolutionary experience, we can clearly perceive the persistence of older village, borough and communal practices. To come to grips with the intensity of the revolutionary break after 1789, people turned to immemorial sources of meaning, Tradition, or Nature, depending on prevailing influences. On connaît désormais mieux les votes populaires émis lors de l’adoption de la Constitution de 1793. Lors de ces votes, toujours tenus en assemblées de citoyens, on constate que ces derniers, en sus de ce qui leur est demandé par la Convention, s’entendent globalement pour délibérer, adopter des vœux et même élire, le tout au nom de l’exercice par eux d’une portion de souveraineté. Lesdits citoyens se placent ainsi par avance dans le cadre du fonctionnement de la nouvelle Constitution, qui consacre le rôle éminent de leurs assemblées, mais ils reprennent également une posture qui avait été celle des sujets du roi délibérant librement sur leurs doléances en mars-avril 1789. L’énormité de l’événement révolutionnaire, à l’échelle d’une décennie, s’inscrit ainsi dans la continuité de pratiques villageoises et communautaires nécessairement antérieures. Leur intensité dès 1789 suppose effectivement une accumulation antérieure d’expériences mais les façons de penser le changement à cette époque la renvoient nécessairement à des sources immémoriales, la tradition ou la nature, selon les orientations en présence.
- Published
- 2022