Inspired by a long-time professional activity in the field of sanitation, and more precisely by wastewater and sludge treatment, this thesis is focusing on the issue of human excreta in urban areas through a double approach based on history and technology. The problem addressed in this research is dealing with the long-term evolution of sanitation systems in urban areas developed by human beings to remove and handle their feces and urine excretion. The study is considering the evolution of latrines and the process of excreta management, from the first and simple equipment such as urinal and chamber pot, then the piping system and the storage tanks. This research is also addressing the issue of water carriage and of how to define the most efficient sewerage network, having in mind it has to cope with the different characteristics of the various effluents to be managed (grey water, runoff water…). The ambition behind this work is to explain and analyze the misunderstood profession of workers in charge of dealing with human waste. Based upon a novel approach of analyzing scientific papers, this research is exploring the timeline of human dejections management in the context of circular economy and energy transition. The period covered in this study, starting at the end of the XVIIIth century until the beginning of the XXth century, corresponds with the extension of sanitation, a new industrial activity connected with numerous other activities (technology, science, public policy, justice…). This historical approach corresponds with major changes in urban areas, with strong impacts in the privacy of housing buildings. Marked by various innovations, tensions and crisis, the system of human excreta management in dense territories is controlled by a large variety of stakeholders, and constrained by the progress of technology, the legal framework and also by available financing mechanisms.Second major characteristic of this research, along with its historical framework, a geographical dimension has been adopted to focus on a major town of France that has not been much studied, the city of Lyon, located on the powerful Rhône and Saône rivers, offering a very different context compared to Paris and the Seine river.In order to make this analysis digest despite the natural repulsive attitude towards human excreta and the enormous corpus of data along with the large diversity of systems, an appropriate structure has been implemented. After considering the technical structure of sanitation systems, the work addresses the relationships between sanitation and health issues, including legal and financial aspects. Then, considering an education in agricultural science, a special attention is paid to the different ways to recycle humanure, and more precisely to treatment technologies and land application practices.The conclusion intends to demonstrate that the conditions of human excreta management in urban areas are becoming more and more complex in time, with a large variety of treatment processes and an increasing number of by-products with the victory of water carriage at the beginning of the XXth century., Inspirée par l’exercice d’une longue activité professionnelle dans le domaine de l’assainissement, et plus particulièrement dans l’épuration des eaux usées domestiques, cette thèse a pour objet d’apporter un éclairage sur les conditions de gestion des déjections humaines dans une double réflexion technique et historique. La problématique étudiée porte sur les conditions d’évolution des systèmes d’assainissement des villes développés par les êtres humains pour gérer leurs matières excrémentielles et les soustraire à leur environnement immédiat. Il s’agit d’étudier plus précisément les moyens adoptés pour procéder à l’éloignement des déjections humaines. Le sujet est appréhendé depuis les premiers équipements destinés à recueillir les matières solides et liquides, en passant par les conduites et les fosses de stockage, jusqu’aux opérations logistiques d’extraction, de déplacement et de transformation, pour conclure sur la victoire du tout-à-l’égout. Soulevant le voile sur la part de secret qui caractérise tout ce qui touche aux déjections humaines, ce travail tente d’apporter un éclairage nouveau sur ce secteur d’importance, en particulier dans un contexte d’économie circulaire et de transition énergétique.Sur l’échelle de temps d’une part, si la période retenue pour orienter les investigations conduites est relativement longue, couvrant la fin du XVIIIe jusqu’au début du XXe s., c’est parce qu’elle permet d’appréhender l’essor d’une activité aux multiples connexions (techniques, scientifiques, politique publique, justice…). Cet intervalle caractérise une radicale transformation des activités de gestion des déjections humaines produites par les habitants des grandes villes. Dans une progression rythmée par des tensions et des crises, le système d’évacuation des déjections humaines de la cité se structure en réseau, contrôlé par un nombre croissant d’acteurs, mais également de procédés techniques, de règlementations, et bien sûr pour en assurer le fonctionnement, de mécanismes financiers. Second point déterminant d’autre part, après l’ancrage chronologique et dans le contexte très centralisateur de la France, la recherche porte géographiquement un intérêt marqué pour la ville de Lyon, qui bénéfice d’un contexte particulier par rapport à Paris, avec la présence du Rhône, et qui est restée jusqu’ici relativement peu considérée sous l’angle des déjections humaines. Pour rendre digeste un sujet caractérisé par la profusion de données et la diversité de systèmes, hier et aujourd’hui, un découpage parmi d’autres a été adopté. Après l’analyse des enjeux techniques, puis des aspects liés à la santé, la thèse aborde les aspects juridiques et financiers de la gestion des matières. A la suite, motivé par une formation d’ingénieur agronome, le travail se poursuit avec la question du devenir des déjections, et plus précisément leurs conditions de retour au sol. La conclusion cherche à mettre en évidence que les conditions d’éloignement des déjections humaines en milieu urbain se complexifient au fil du temps, avec la mise en œuvre d’opérations supplémentaires de séparation de phases, et la victoire du tout-à-l’égout au XXe siècle.