Cette thèse a pour but de présenter en détails l’importance de la théurgie dans la philosophie de Proclus, ainsi que sa relation avec la mystagogie. Un des premiers objectifs de la recherche est d’expliciter les raisons du jaillissement de la théurgie au cours de l’Antiquité tardive. Nous présentons ainsi le cadre historique d’où émerge la notion de théurgie dans un contexte de christianisation de l’Empire à partir du IVe siècle. Il est ensuite primordial de définir clairement la théurgie, ce que les chercheurs n’ont pas fait jusqu’à maintenant, en tant qu’opération rituelle par laquelle un réceptacle matériel est animé par le divin. Puis, nous démontrons que, bien que le terme « théurgie » soit tardif, celui-ci trouve néanmoins ses racines dans la longue tradition platonicienne, de Platon lui-même jusqu’à Proclus, en passant notamment par Plotin, Porphyre et Jamblique. À la suite du volet historique et après avoir présenté une définition claire de la notion de théurgie, il est important de préciser son statut au sein de la philosophie de Proclus, notamment en nous intéressant au passage-clef TP, I, 25 dans lequel le néoplatonicien présente la théurgie comme étant supérieure (κρείττων) à la philosophie. Nous nous intéressons ensuite à deux rites théurgiques concrets présentés dans l’œuvre proclienne en les analysant en profondeur : le rite de l’ensevelissement du corps (TP, IV, 9) et le rite de l’immortalisation d’Achille (In Remp., I, 152-152). Après avoir exposé le lien intrinsèque de la théurgie avec la mystagogie, notamment autour de l’importance du silence (σιγή) mystique, nous développons sur les implications de la théurgie pour le système philosophique de Proclus. Nous constatons que ces implications sont monumentales et touchent une multitude d’aspects de sa pensée : le statut de l’âme, celui de la matière, l’ontologie, la primauté du véhicule (ὄχημα) de l’âme, la notion d’imagination (φαντασία), l’importance des symboles (σύμβολα et συνθήματα) et le rôle de l’amour (ἔρως). Nous terminons finalement la recherche en présentant l’héritage de Proclus, principalement à travers l’œuvre du néoplatonicien chrétien Pseudo-Denys., This thesis has for goal to present in detail the importance of theurgy in the philosophy of Proclus, as well as his link with mystagogy. One of the first objectives is to describe the causes of the emergence of theurgy during the late Antiquity. So, we present the historical setting from where emerges the notion of theurgy in the context of the process of Christianisation of the Empire starting during the 4th century. It is after that primordial to propose a clear definition of theurgy, something that the researchers haven’t done yet, as the ritual operation by which a material receptacle is animated by the divine. Then, we demonstrate that, even if the term “theurgy” is late, it finds however his roots in the long platonic tradition, from Plato to Proclus, passing by Plotinus, Porphyry, and Iamblichus. Following the historical aspect and after having clearly define the notion of theurgy, it is important to explain the status of theurgy in the philosophy of Proclus, especially by analyzing the crucial passage in TP, I, 25, where the Neoplatonist declares that theurgy is superior (κρείττων) to philosophy. Moreover, we examine two concrete theurgical rites presented in the Proclus’ works: the burial of the body (TP, IV, 9) and the immortalisation of Achille (In Remp., I, 152-152). After having exposed the intrinsically relation between theurgy and mystagogy, notably with the mystical silence (σιγή), we develop the implications of theurgy in the vast philosophical system of Proclus. These implications are monumental and touch many aspects: the status of the soul, the one of the matter, the ontology, the primacy of the soul’s vehicle (ὄχημα), the notion of imagination (φαντασία), the importance of symbols (σύμβολα et συνθήματα) and the role of love (ἔρως). We finally end this research by presenting the legacy of Proclus, especially through the work of the Christian Neoplatonist Pseudo-Dionysius.