From pink toys to countless representations of women in pink, “pink is for girls” is both fact and performative assertion — that is to say a self-fulfilling one. It is both a feminine symbol and associates everything it colours with femininity. Stemming from the desire to understand the origins and modalities of the association of pink with femininity, this thesis endeavours to follow the history of the colour since the first pink dyes, with a focus on the eighteenth century during which pink grew in popularity; a history of its symbolism linked — or not — to gender, its uses and misuses, its rejections and appropriations. At the intersection of gender studies and colour studies, this thesis highlights the ideologies underlying the use of pink, and their repercussions on both women and men, in terms of identity construction and social relations. Present throughout the visual arts, as well as in cinema, video games, fashion and marketing, pink participates in the process of gender categorisation through its aestheticisation and repetition of stereotypes. When worn by men, it connotes effeminacy, even homosexuality, confirming its feminine link through its symbolic incompatibility with the masculine. Militant attempts to reappropriate pink as an emblem by feminist, gay or queer communities have not managed to erase pink’s link to femininity, and paradoxically have reinforced it. Pink is thus revealed as a technology of gender, as defined by Teresa de Lauretis: its representation is its construction.; Des jouets roses « pour filles », aux innombrables représentations de femmes en rose, « le rose c’est pour filles » est un constat et une affirmation performative, c’est-à-dire autoréalisatrice. Il est à la fois un symbole de féminité, et il associe au féminin tout ce qu’il colore. Partant du désir de comprendre les origines et les modalités de l’association du rose à la féminité, la thèse s’attache à déployer une histoire de cette couleur depuis les premiers colorants roses, en passant par le XVIIIe siècle, une histoire de ses symboliques liées — ou non — au genre, de ses usages et de ces mésusages, de ses rejets et de ses appropriations. À l’intersection des études de genre et des études sur la couleur, elle met en évidence les idéologies sous-jacentes aux emplois du rose, et leurs répercussions sur les femmes, mais aussi les hommes, en termes de construction identitaire et de rapports sociaux. Employé dans les arts visuels, comme dans le cinéma, les jeux vidéo, la mode ou le marketing, le rose participe au processus de catégorisation de genre à travers son esthétisation et la répétition de stéréotypes. Porté par des hommes, il connote l’efféminement, voire l’homosexualité, confirmant son lien au féminin par son incompatibilité symbolique au masculin. Les tentatives militantes de réappropriation du rose comme emblème par les luttes féministes, gayes ou queeres, ne parviennent pas à se défaire de son lien à la féminité, et le renforcent paradoxalement. Le rose se révèle ainsi être une technologie de genre, telle que la définit Teresa de Lauretis : sa représentation est sa construction.