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L’objectif de cet article est de mettre en exergue la pertinence de la variable du genre pour appréhender les publics accueillis dans des instituts thérapeutiques éducatifs et pédagogiques. En croisant des données issues d’une enquête menée auprès de trente établissements dans les régions PACA, Haute et Basse Normandie et Bretagne en 2015 avec les résultats de la statistique publique, nous démontrons une surreprésentation des garçons. En parallèle, une lecture de la littérature scientifique et professionnelle souligne son invisibilité. Puis, nous nous efforçons de montrer la pertinence de cette variable pour éclairer les trajectoires d’entrée dans ces établissements médico-sociaux dans le cadre d’une problématique en termes de troubles psychiques ou en termes de décrochage scolaire. The aim of this article is to highlight the relevance of the gender variable to capture the public supported in educational and therapeutic institutes (ITEP). By combining data from a survey of thirty institutions in four different French regions in 2015 with the results of public statistics, we demonstrate a male over-representation. In parallel, an analyze of the scientific and professional literature highlights its invisibility. Then, we strive to show the relevance of this variable to illuminate the input trajectories in these institutions as part of an issue in terms of mental disorders or in terms of school failure.

National audience; Cette communication propose de discuter les résultats d'une enquête quantitative menée auprès de jeunes accompagnés dans des Instituts Thérapeutiques Educatifs et Pédagogiques (ITEP) (N =290, 30 établissements dans 4 régions françaises). Cette recherche s'intéresse principalement aux trajectoires scolaires et aux trajectoires professionnelles en ITEP, ainsi qu'à la multimodalité de l'accompagnement en interne mais aussi à « l'inter-institutionnalité » de la construction des parcours de ces jeunes. En effet, l'ITEP est rarement le seul dispositif à accompagner l'enfant : l'aide sociale à l'enfance (ASE), le secteur psychiatrique infanto-juvénile (SPIJ), ainsi que d'autres établissements et services médico-sociaux interviennent fréquemment. Après avoir questionné ces trajectoires professionnelles et scolaires en fonction du sexe et de l'origine sociale (CSP), nous posons finalement la question de la dimension située et parfois concurrentielle des indicateurs de réussite du parcours. Une première piste d'analyse consiste à repérer les décalages de niveaux scolaires à l'entrée et à la sortie en fonction de la durée du parcours et de la classe d'âge à la sortie sous le prisme de la question du décrochage, d'une part, et à analyser les incidences des types de trajectoires inter-institutionnelles sur les types de sorties des ITEP, d'autre part, pour finalement déborder sur la diversité des normes en tension puisque les situations, mêmes homogénéisés, sont multiples.

Réseau Thématique 6 "Politiques sociales, protection sociale et solidarité"; National audience; Cette communication propose de présenter la méthode et les résultats d’une étude cherchant à qualifier les changements dans les situations individuelles suscités par les politiques sociales et familiales. Elle repose sur une analyse des effets du travail social des CAF réalisée par une équipe de recherche mêlant sociologues et économistes entre 2018 et 2020. L’enjeu théorique et méthodologique principal de cette communication concerne le défi posé par la mesure de ces changements : pour y répondre, la recherche a construit des indicateurs quantitatifs spécifiques, et a proposé une méthode d’articulation des méthodes associant analyse statistique et démarche qualitative compréhensive. L’accompagnement social des CAF est mis en place en France par 2 500 travailleurs sociaux. Cette politique sociale procède par la mise à disposition de professionnels et par la proposition de rendez-vous aux personnes à la suite d’évènements survenus dans leur vie et liés à trois grands domaines : le logement, la parentalité, et l’insertion sociale. La durée et les rythmes de ces interventions sont variables mais elles sont administrativement conçues comme transitoires et de courte durée. L’enjeu principal de la mesure des effets de cet accompagnement concerne le choix des indicateurs de changement. Dans la littérature, les méthodes favorisées sur ce plan sont dominées par des évaluations sur échantillon randomisé avec un groupe traité et un groupe de contrôle. Ces études définissent des mesures du changement à partir d’indicateurs consistant à évaluer le décalage entre des input et des output matériels (le fait d’accéder à un logement ou non, à un emploi ou non, d’augmenter ou non son niveau de revenu). Il est rare qu’elles interrogent la dimension subjective du changement et qu’elles tentent de mesurer ses dimensions plus immatérielles. Pour pallier aux limites de ces enquêtes évaluatives, cette recherche pluridisciplinaire a fait le choix d’une approche par les capabilités et par le bien-être, mesurés subjectivement. Les capabilités concernent les libertés réelles de choix qu’ont les individus pour agir (Sen, 1999). L’approche du bien-être subjectif choisie concerne la satisfaction des personnes dans leur vie (Diener & al., 2012 ; Bradshaw, 2019). Mesurer à la fois l’évolution des capabilités et du bien-être (Al-Janabi & al., 2013 ; Alkire, 2015) permet d’apprécier les changements matériels comme immatériels. Cette approche appréhende les effets des politiques sociales en dépassant les impensés des modèles causaux et en insistant sur les processus relationnels conduisant à ces changements.Cette communication reviendra sur la méthodologie employée pour la sélection des capabilités pertinentes et leur mesure, en mettant en avant les possibilités ouvertes par l’articulation étroite entre un volet de recherche qualitatif (27 entretiens avec des personnes accompagnées, 16 entretiens avec des travailleurs sociaux dans trois CAF) et un volet quantitatif. Le volet qualitatif a permis la conception du questionnaire en dégageant cinq grands domaines de capabilité particulièrement impactés par l’action sociale des CAF (au plan matériel et financier (i), en termes de compétences et de savoirs (ii), de liens sociaux (iii), d’estime de soi (iv) et de santé (v)). L’évolution de ces capabilités a ensuite été mesurée à travers un questionnaire rétrospectif administré à un échantillon de 1 001 personnes représentatives des 40 354 personnes accompagnées par les CAF en 2018 et 2019. Le recours aux bases données administratives de la CNAF, croisées avec cette recherche, ont apporté des éléments supplémentaires à la caractérisation des publics et de la relation d’accompagnement. Coupler de cette manière les approches compréhensive et statistique conduit à éclairer sous un nouveau jour les changements suscités par les politiques sociales sur leurs publics, en étant également attentif à des domaines de changement rarement appréhendés, tels que les aspects psychologiques, relationnels et affectifs. Cette méthode permet également de formuler des hypothèses sur les mécanismes qui rendent l’accompagnement susceptible de produire de tels effets. Références citées :- AL-JANABI H., KEELEY T., MITCHELL P., COAST J. (2013), « Can capabilities be selfreported? A think aloud study », Social Science & Medicine, 87, 116-122. - ALKIRE S. (2015), « Capability Approach and Well-being Measurement for Public Policy », OPHI Working Paper, 94, Oxford University. - BRADSHAW J. (2019), « Les études sur le bien-être subjectif des enfants. Quelques points de discussions », Revue des politiques sociales et familiales, 131-132, 97-108. - DIENER E., TAY L., INGLEHART R. (2012), « Theory and validity of life satisfaction scales », Social Indicators Research, Advance online publication, doi:10.1007/s11205-012-0076-y. - SEN, A. K. (1999), Development as freedom, Oxford: Oxford University Press.

Quel rôle jouent les institutions dans la vie quotidienne des enfants ? À partir de huit études de cas d’Amérique du Sud et d’Europe, les auteurs examinent la manière dont les parcours des enfants façonnent et sont façonnés par les diverses institutions qui en ont la charge (services de prévention de la jeunesse, services de protection, hôpitaux, parlements, parenté…). Les auteurs analysent la manière dont les valeurs et dispositifs promus par ces institutions sont appropriés, contestés ou encore redéfinis par les enfants et les autres acteurs individuels et collectifs impliqués. Conjuguant plusieurs approches en sciences sociales, le volume montre le caractère dynamique de la production institutionnelle de l’enfance et explicite ses dimensions sociales, politiques et culturelles. Résolument engagé dans le dialogue avec la société civile, l’ouvrage s’adresse tant aux spécialistes de l’enfance (académiques et professionnels) qu’aux étudiant-e-s (en sciences humaines, sociales, politiques ou de l’éducation) et aux décideurs des politiques publiques.

The intervention of physiotherapists in the intensive care unit allows the optimisation of the care project through the assessment and management of the motor, respiratory and swallowing functions of patients. If COVID-19 has only slightly modified the practice of these professionals, the impact of the pandemic on intensive care units has reinforced the added value of their care.

International audience; Cette communication propose d’interroger la notion de participation des publics telle qu’elle est déployée dans le cadre des politiques d’insertion et particulièrement celle liée au Revenu de Solidarité Active (RSA) en France. Les principaux résultats de la recherche-action « Territoire d’insertion et d’inclusion », basés sur la collecte d’une parole d’usage via des focus group auprès de 15 allocataires, menée en 2019-2020 sur le territoire de Meurthe-et-Moselle, seront présentés. Malgré les efforts des accompagnants sociaux et des ingéniosités locales, le contrat d’insertion du RSA tend à figer le caractère inéquitable de la relation entre accompagnants et accompagnés. L’inégalité des positions dans les dispositifs de participation instituée prend racine dans le contrat d’insertion et conduit à rendre impossible le contredon demandé aux allocataires, enfermés dans la dialectique des « droits et devoirs ». Ces derniers trouvent néanmoins d’autres espaces de participation civique, qui ne sont pas pris en compte par les institutions mais dont le caractère inclusif fait peu de doute. En interrogeant la participation des allocataires, ces constats analysent les multiples difficultés du passage de l’insertion à l’inclusion et celui d’une participation instituée à une participation instituante.

International audience; Chapitre 1 : De la difficulté de tenir la recherche TARNAC à l'université, Melaine Cervera p. 4-11 ; Chapitre 2 : La dynamique du multi-positionnement au service de la visée transformative dans le cas d'un tiers-lieu de recherche, Geneviève Fontaine p. 12-23 ; Chapitre 3 : Quelle place pour les chercheurs dans le travail d'émergence d'une ressource énergétique locale ? Arnaud Assié p. 24-34 ; Chapitre 4 : La culture dans la fabrique d'un commun, le cas de Piombino en Italie, Benedetta Celati p. 35-50 ; Chapitre 5 : De la position de recherche TARNAC à Paris-Vallée de la Marne, Hervé Defalvard p. 51-66 ; Annexe 1 : Texte fondateur du groupe TARNAC p. 67-70.