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Le catastrophisme, une réponse cognitive négative à la douleur, est un facteur limitant dans la gestion des douleurs chroniques observées dans les spondyloarthrites (SpA) et la fibromyalgie. Cette étude explore l'association entre fibromyalgie et catastrophisme ainsi que leur impact sur l'activité physique des patients atteints de SpA. Il s'agit d'une étude transversale portant sur des patients atteints de SpA, diagnostiqués selon les critères ASAS 2009. Les caractéristiques épidémiologiques et cliniques, le score d'activité de la maladie (ASDAS) et le score d'impact fonctionnel (BASFI) ont été évalués. La fibromyalgie a été dépistée par le questionnaire FiRST, avec un seuil diagnostique de 5 sur 6. Le catastrophisme a été mesuré à l'aide du questionnaire PCS (Pain Catastrophism Scale), avec un score PCS > 20 indiquant un taux élevé. L'activité physique a été mesurée par le questionnaire global d'activité physique (GPAQ), l'intensité étant déterminée par le calcul de l'équivalent métabolique (MET) en minutes par semaine, avec un coefficient de 8 pour l'effort intense et 4 pour l'effort modéré et la marche. Dans cette étude, 45 patients ont été inclus, avec un ratio femmes/hommes de 1,2. L'âge moyen était de 44,4 ± 15 ans, et la durée moyenne de la maladie de 10 ± 8,3 ans. La SpA était axiale dans 56,8 % des cas, périphérique dans 13,6 %, et mixte dans 29,5 %. L'indice de masse corporelle moyen était de 25,1 ± 3,4 kg/m2. Les scores BASFI et ASDAS moyens étaient respectivement de 37 ± 2 et 2,8 ± 1. L'EVA douleur médian était de 5 [0–8]. La fréquence de la fibromyalgie était de 11,1 %, avec un score FiRST moyen de 1,94 ± 1,4 [0–5]. La prévalence d'un taux élevé de catastrophisme (PCS ≥ 20) était de 48,5 %, avec un score PCS moyen de 19,5 ± 13 [0–44]. La médiane du MET était de 420 min/semaine [120–3840]. 45,2 % des patients avaient un niveau d'activité physique modéré à intense (MET ≥ 600 min/semaine), tandis que 54,8 % avaient un niveau limité. Dans le groupe PCS > 20, le MET médian était de 410 min/semaine [120–3000], contre 430 min/semaine [120–3840] dans le groupe sans catastrophisme. Le MET médian était de 350 min/semaine [240–3000] chez les patients fibromyalgiques, et de 430 min/semaine [120–3840] chez les non-fibromyalgiques. L'étude a montré une association entre un fort taux de catastrophisme et la fibromyalgie (p = 0,04), avec 80 % des patients fibromyalgiques ayant un taux élevé de catastrophisme et une EVA douleur plus élevée (p = 0,027). Aucune association significative n'a été trouvée entre un niveau d'activité physique limité et la fibromyalgie (p = 0,6) ou le catastrophisme (p = 0,8). De même, aucune corrélation significative n'a été trouvée entre le MET et le PCS moyen (p = 0,14) ou le score FiRST (p = 0,1). Cette étude a révélé une association significative entre le catastrophisme, la fibromyalgie et la douleur chez les patients atteints de SpA. Cependant, plus de la moitié des patients présentaient une limitation de l'activité physique, sans lien significatif avec la fibromyalgie ou le catastrophisme. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces observations et identifier les facteurs influençant l'activité physique afin d'améliorer la qualité de vie de ces patients. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

La pseudopolyarthrite rhizomélique (PPR) est une maladie inflammatoire qui affecte principalement les personnes âgées. Elle est caractérisée par l'atteinte des ceintures scapulaire et pelvienne, avec une incidence plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Le but de notre étude est d'élucider les caractéristiques de la PPR chez les hommes et les femmes en comparant les présentations cliniques et biologiques ainsi que l'évolution de la maladie. Nous avons mené une étude descriptive rétrospective incluant les patients suivis pour une PPR dans les services de rhumatologie et de médecine interne entre 2012 et 2023. Les patients étaient répartis en 2 groupes selon le genre, et les données démographiques, cliniques et évolutives étaient comparées. Notre étude a inclus 42 patients, 11 hommes et 31 femmes. L'âge moyen au moment du diagnostic était de 70,87 ± 10,09 ans chez les femmes et de 67 ± 9,25 ans chez les hommes, sans différence significative. Un nombre significativement plus élevé de patients masculins étaient fumeurs (p < 0,001). Les caractéristiques cliniques, y compris la douleur et la raideur affectant les épaules et la ceinture pelvienne, les cervicalgies, la fatigue, l'anorexie, l'amaigrissement et la fièvre, étaient statistiquement comparables entre les deux groupes. Les signes associés à l'artérite à cellules géantes (céphalées, claudication de la mâchoire, hyperesthésie du cuir chevelu et les troubles visuels) étaient significativement plus fréquents chez les femmes (p < 0,001). Le nombre de patients présentant une raideur de la hanche et du rachis cervical à l'examen clinique était plus élevé chez les hommes (p = 0,007 et p = 0,029), tandis que des artères temporales douloureuses à la palpation et indurées étaient significativement plus courantes chez les femmes (p = 0,039). Une biopsie des artères temporales était réalisée chez 51 % des femmes et aucun des hommes, révélant une artérite à cellules géantes chez 6,45 % des femmes. Aucune différence statistiquement significative n'était trouvée à la biologie, y compris la protéine C-réactive , la vitesse de sédimentation des érythrocytes, les taux d'enzymes hépatiques et les numérations formules sanguines. Les doses initiales de glucocorticoïdes administrées étaient de 29,9 ± 13,04 mg chez les hommes et de 19,84 ± 10,83 mg chez les femmes, sans différences statistiquement significatives dans la réponse au traitement, y compris le délai d'action, la fréquence des rechutes et le délai de sevrage des corticoïdes. Les taux d'ostéoporose cortisonique chez les hommes et les femmes étaient statistiquement comparables (18,18 % chez les hommes contre 22,5 % chez les femmes, p = 0,56). Bien que notre étude n'ait pas révélé de différences statistiquement significatives dans la présentation clinique, biologique et la réponse aux glucocorticoïdes entre les sexes, une observation était notée ; il y avait une association avec l'artérite à cellules géantes plus fréquente chez les femmes atteintes de PPR que chez les hommes. Cela suggère la possibilité d'implication de facteurs hormonaux. Des études à grande échelle seront nécessaires pour explorer ces hypothèses. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est un rhumatisme inflammatoire chronique, destructeur et handicapant. Chez les personnes âgées, la PR s'accompagne fréquemment de comorbidités, dont l'anémie, qui peut influencer le cours de la maladie. Cette étude a pour objectif d'analyser les caractéristiques de l'anémie chez les patients âgés atteints de PR et son impact sur l'évolution de la maladie. Nous avons mené une étude rétrospective descriptive sur une période de trois ans (2019–2022) incluant des patients répondant aux critères ACR-EULAR 2010 pour la PR. Les sujets âgés ont été définis comme ayant plus de 65 ans. L'anémie était caractérisée par un taux d'hémoglobine < 12 g/dL chez les femmes et < 13 g/dL chez les hommes. L'activité de la maladie a été évaluée à l'aide du score DAS28. Les données cliniques, biologiques, radiologiques et thérapeutiques ont été recueillies et analysées. Parmi les 108 patients atteints de PR inclus dans notre étude, 27 patients (25 %) avaient plus de 65 ans, avec un sex-ratio de 0,42. L'âge moyen des patients âgés était de 70,8 ± 5,1 ans, avec un âge moyen de début de la PR à 59,4 ± 14 ans. La durée moyenne d'évolution de la maladie était de 39,8 mois [1–240 mois]. Parmi ces patients, 85,2 % avaient une PR érosive et 70,4 % une PR déformante. L'activité de la maladie était modérée ou sévère dans 70,3 % des cas, avec des manifestations extra-articulaires présentes chez 96,3 % des patients. La majorité (92,6 %) était sous méthotrexate à une dose moyenne de 12,9 mg/semaine, et 96,3 % sous corticoïdes à une dose moyenne de 8,65 ± 2,3 mg/j. Les autres traitements incluaient des anti-inflammatoires non stéroïdiens (22,2 %), la sulfasalazine (3,7 %), la leflunomide (11,1 %) et les biothérapies (18,5 %). L'anémie a été diagnostiquée chez 55,6 % des patients âgés, avec une hémoglobine moyenne de 11,36 g/dL. Parmi eux, 33,3 % présentaient une microcytose et 55,6 % une hypochromie. Elle était principalement de nature inflammatoire dans 33,3 % des cas et ferriprive dans 22,2 %. Des anomalies supplémentaires de l'hémogramme telles que la lymphopénie (33,3 %), l'hyperleucocytose (22,2 %), et la thrombocytose (25,9 %) ont été observées. L'anémie chez les sujets âgés atteints de PR était significativement associée à la présence de lymphopénie (p = 0,014), à des érosions radiologiques (p = 0,028), et à une forte activité de la maladie (p < 0,001). Chez les patients âgés atteints de polyarthrite rhumatoïde, l'anémie est une comorbidité fréquente. Elle est principalement inflammatoire, et elle est associée à la présence d'érosions radiologiques et une maladie plus sévère, justifiant ainsi une prise en charge adaptée et optimale chez cette population souvent vulnérable. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

La spondylodiscite infectieuse (SPDI) est une infection grave du rachis pouvant entraîner une variété de complications. Cette étude se propose d'analyser les aspects cliniques, diagnostiques et évolutifs de la SPDI chez nos patients. Nous avons colligé rétrospectivement 40 observations des patients souffrants de SPDI. Les caractéristiques sociodémographiques, cliniques, et paracliniques ont été recueillies et analysées. Le seuil de signification était p < 0,05. L'étude a inclus 40 patients, d'âge moyen de 61,12 ± 16,6 ans [25–90], avec 72,5 % des hommes. La plupart des patients (60 %) présentaient au moins une comorbidité : diabète (40 %), insuffisance rénale (30 %), parmi lesquels 16,6 % au stade d'hémodialyse. Les portes d'entrée infectieuses retrouvées étaient : urinaire (30 %), cutanée (30 %), iatrogène (15 %), digestive (10 %) et pulmonaire (7,5 %). Le délai moyen de consultation était de 82 jours [2–1078] et celui de diagnostic était de 99 jours [5–1080]. Les motifs principaux de consultation étaient des lombalgies (65 %) et des cervicalgies (12,5 %). Une radiculalgie associée (30 %) était notée. L'EVA moyenne était de 7,33 ± 1,6. Une fièvre à l'admission était présente chez 52,5 % des cas, et 35 % présentaient un examen neurologique anormal. Un syndrome inflammatoire biologique était noté chez 95 %, avec une hyperleucocytose chez 55 %. Une IRM a été effectuée pour 85 % des patients et 55 % d'entre eux ont bénéficié d'un scanner rachidien. L'étage le plus fréquemment touché était le lombaire (65 %), suivi du dorsal (37,5 %). Une atteinte de plusieurs niveaux contigus (32,5 %) était notée. L'imagerie a révélé une épidurite (67,5 %), des abcès paravertébraux (APV) (70 %) et une compression médullaire (CM) (27,5 %). Une PBDV a été réalisée chez 42,5 % des patients dont 41,17 % concluantes. Parmi les SPDI recensées : 25 % étaient à germe pyogène, 20 % étaient tuberculeuse (TBC), et 12,5 % brucelliennes. L'agent pathogène était isolé dans 65 % des cas et le staphylocoque doré était le plus fréquent (25 %). La formation d'APV était constatée dans 87,5 % des cas de TBC et dans 80 % des cas de SPDI à germe pyogène. Cependant, elle n'était pas significativement associée au type de germe (p = 0,4). Une CM était présente dans 50 % des cas de SPDI à germe pyogène, 33,3 % des cas de SPDI à BGN, et 12,5 % des cas de TBC. Tous les patients ont reçu une antibiothérapie adaptée, avec 10 % ayant nécessité une intervention chirurgicale suite à une complication neurologique et 5 % des patients ont eu un drainage percutané d'un APV. Une guérison complète était obtenue dans 55 % des cas. Cependant, des séquelles douloureuses (27,5 %) et neurologiques (7,5 %) persistaient. Dans les 2 premières années de suivi, 37,5 % des patients ont été perdus de vue. Un seul décès a été enregistré. Cette étude souligne une prédominance masculine, des comorbidités fréquentes, des délais de consultation et de diagnostic prolongés, et différentes présentations radiologiques. Bien que la majorité des patients se rétablissent complètement, certains présentent des séquelles, soulignant l'importance d'un suivi attentif. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Les arthrites constituent un défi diagnostique majeur en rhumatologie, surtout chez les sujets âgés, où les manifestations cliniques peuvent être atypiques et les étiologies variées. Bien que de nombreux cas d'arthrite puissent être classés dès la première enquête diagnostique, un nombre non négligeable d'entre eux demeure inclassable, même après des investigations approfondies. Cette incertitude diagnostique, concernant 20 et 50 % des cas, laisse les cliniciens face à des choix thérapeutiques complexes et à un suivi souvent prolongé, dans l'attente de nouveaux signes cliniques ou biologiques permettant de poser un diagnostic définitif. L'objectif de ce travail est d'analyser les particularités cliniques et biologiques, ainsi que le profil évolutif et les étiologies des arthrites inclassables chez les sujets âgés. Il s'agit d'une étude rétrospective descriptive incluant des patients âgés étiquetés arthrite incassable. Nous avons colligé 70 patients étiquetés comme ayant une arthrite inclassable, dont 41 % étaient des sujets âgés, avec 9 femmes et 20 hommes. La moyenne d'âge des patients était de 70 ± 6,40 ans [63–84 ans]. Les antécédents les plus fréquemment retrouvés incluaient le diabète (42,1 %), l'HTA (36,8 %) et la dyslipidémie (31,6 %). L'âge moyen de début de la symptomatologie était de 60,48 ± 8,8 ans. Les motifs de consultation, par ordre de fréquence décroissante étaient : une oligoarthrite (48,3 %), une polyarthrite (27,6 %), et une monoarthrite (24,1 %). Les articulations les plus souvent touchées étaient plutôt les grosses articulations. La moitié des patients présentaient des manifestations extra-articulaires, principalement une atteinte ophtalmique (76,9 %) avec syndrome sec dans 24,1 % et l'atteinte pulmonaire (51,7 %). La majorité des patients (79,3 %) présentaient un syndrome inflammatoire biologique, accompagné d'une perturbation du bilan immunologique notée chez 85 % des patients, avec des anticorps antinucléaires (AAN) positifs dans 10,3 % des cas, des anticorps anti-peptides citrullinés (anti-CCP) positifs dans 13,8 % des cas, et un facteur rhumatoïde (FR) positif dans 6,9 % des cas. L'évolution des arthrites inclassables était principalement marquée par l'apparition d'une polyarthrite rhumatoïde (PR) dans 13,8 % des cas, d'une spondyloarthrite dans 3,4 % des cas, d'une connectivité dans 6,9 % des cas, et une résolution spontanée des symptômes dans 10,3 % des cas, tandis que 65,5 % des arthrites restaient inclassables. Dans notre étude, bien que certains cas d'arthrites inclassables évoluent vers des diagnostics précis, la majorité reste sans étiologie définie. Ces résultats mettent en évidence la complexité persistante de ces arthrites et l'importance d'une vigilance continue pour affiner leur prise en charge et offrir des solutions thérapeutiques à cette population vulnérable. [ABSTRACT FROM AUTHOR]