Search

Introduction Les patients présentant une insuffisance rénale chronique ont un risque thrombotique augmenté. Les anticorps IgA anti-β2 GPI ont une fréquence augmentée chez les patients en hémodialyse et s’accompagnent d’une augmentation du risque de décès en particulier par maladie cardiovasculaire (CV). Cette étude prospective observationnelle a pour but de déterminer si la présence d’anticorps antiphospholipides (APL) est associée à une augmentation du risque de décès et de thromboses. Patients et méthodes Nous avons inclus, entre octobre et novembre 2012, 192 patients en hémodialyse chronique, d’âge moyen 66 ans, 55 % sont des hommes, 38 % sont diabétiques et 87 % hypertendus. Nous avons dosé, par les méthodes de référence, les APL suivants : IgA anti-β2 glycoprotéine I (IgA-aβ2GPI), IgG anti-β2 glycoprotéine I, IgM anti-β2 glycoprotéine I, IgG anti-cardiolipine, IgM anti-cardiolipine, IgG anti-phosphatidyléthanolamine, IgM anti-phosphatidyléthanolamine et anticoagulants circulants (ACC). Tous les événements ont été recueillis prospectivement. Après l’inclusion, les patients ont été suivis 20 mois. Résultats Quarante pour cent des patients présentent au moins un APL, le plus fréquent est l’anticorps IgA-aβ2GPI avec 26 % des patients porteurs. Nous avons analysé 179 patients (1 perdu de vue et 12 transplantés). Soixante-neuf patients sont décédés dont 40 % des cas de cause CV. Les facteurs de risque de décès sont, en analyse multivariée, la présence d’une insuffisance cardiaque (HR : 2,3, valeur de p : 0,0004), une augmentation de l’hémoglobine (HR : 1,3 par g, valeur de p : 0,024). Les facteurs protecteurs sont une augmentation de l’albumine (HR : 0,8 par g, valeur de p : < 0,001) et la présence IgA-aβ2GPI (HR : 0,292, valeur de p : 0,003). La présence d’un APL n’a pas d’impact sur la survenue d’un événement thrombotique. Discussion Nous n’avons pas retrouvé l’effet délétère des IgA-aβ2GPI, à l’inverse, il s’agirait d’un marqueur de bon pronostic. Nous avons étudié l’ensemble des APL et n’avons pas trouvé d’impact sur la survenue des thromboses, en particulier d’abord vasculaire. Conclusion La recherche des APL chez les patients en hémodialyse chronique n’est pas utile pour identifier les patients à risque de décès ou de thrombose. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Introduction Les anticorps antiphospholipides (APL) sont une famille d’auto-anticorps qui reconnaissent des phospholipides membranaires et favorisent la survenue d’une thrombose. Chez les hémodialysés, une prévalence élevée des APL et une association avec la thrombose de l’abord vasculaire ont été rapportées. Patients et méthodes Dans cette étude monocentrique rétrospective nous avons déterminé la prévalence des APL chez les patients hémodialysés, analysé les facteurs de risque d’avoir un APL et recherché si la présence d’un APL était associée aux antécédents de thrombose de la FAV. Résultats Un APL a été retrouvé chez 19,8 % de notre cohorte de 192 patients hémodialysés. 28 patients avaient un ACC isolé. Les autres avaient : un ACC + une IgM anti-cardiolipine (aCL) + une IgM anti-β2gp1 (aβ2) ( n = 2), un ACC + une IgG aβ2 ( n = 1), un ACC + une IgM aCL ( n = 1), une IgM aβ2 ( n = 2), une IgG aβ2 isolée ( n = 2), une IgM et IgG aβ2 ( n = 1) ou une IgG aβ2 + IgG aCL ( n = 1). Les patients présentant un APL étaient plus jeunes (68,1 vs 71,3 ans, p = 0,02) et avaient plus souvent un antécédent de tabagisme (36 vs 18 %, p = 0,04). En analyse multivariée, les facteurs associés à la thrombose de l’abord vasculaire étaient : un âge élevé (HR [IC 95 %] = 1,04 [1,02–1,06] ; p = 0,001) et la présence d’un APL (HR [IC 95 %] = 3,03 [1,42–4,36] ; p < 0,001). Discussion et conclusion La prévalence des APL chez les hémodialysés est de 20 % environ. La dysfonction endothéliale liée à l’insuffisance rénale chronique et aux antécédents de tabac induit le largage de microparticules contenant des phospholipides dans la circulation générale. Ceux-ci sont donc plus exposés et induisent la formation d’APL. Chez le dialysé, la présence d’un APL est associée à la thrombose de l’abord vasculaire. Les APL doivent donc être recherchés en cas de thrombose itérative de l’abord vasculaire et faire discuter une anticoagulation. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Introduction Malgré l’amélioration de la survie des patients lupiques, le LES reste associé à une surmortalité par rapport à la population générale. L’objectif de cette étude était de décrire l’impact de l’atteinte rénale sur la mortalité liée au LES en France. Patients et méthodes En France entre 2000 et 2009, tous les certificats de décès des adultes (≥ 18 ans) portant le diagnostic de LES (cause initiale ou associée de décès) ont été sélectionnés. Une analyse en « causes multiples de décès » a été conduite. Les SMR (Standardized Mortality Ratio, correspondant au nombre de décès observés/nombre de décès attendus) ont été calculés pour les causes les plus fréquentes de décès, en particulier l’atteinte rénale. Résultats Mille cinq cent quatre-vingt-treize certificats de décès ont été identifiés : 637 (40 %) où le LES était déclaré comme cause initiale de décès et 956 (60 %) où le LES était une cause associée. L’âge moyen au décès était de 63,5 ans. Le sex-ratio (F/H) était de 3,5. Lorsque le LES était la cause initiale de décès, l’atteinte rénale était la 3 e cause associée (23,2 %), après les événements cardiovasculaires et les infections. Lorsque le LES était déclaré comme cause associée de décès, les causes initiales étaient principalement les maladies cardiovasculaires (35,7 %), les néoplasies (13,9 %) et les infections (10,3 %), l’atteinte rénale n’étant déclarée comme cause initiale de décès que pour 3 % des patients. Par rapport à la population générale, la surmortalité liée à l’atteinte rénale était importante, avec un SMR à 3,29 [2,21–4,73] ( p < 0,001). Cette surmortalité liée à l’atteinte rénale était plus marquée chez les patients jeunes et s’atténuait avec l’âge : SMR à 8,52 ( p = 0,024) avant 40 ans, 7,49 ( p < 0,001) entre 40 et 59 ans, 3,12 ( p < 0,001) entre 60 et 79 ans et 1,92 ( p = 0,104) après 80 ans. Discussion et conclusion MORTALUP est la 1 re étude décrivant les causes de décès chez les patients LES en France. L’analyse en causes multiples de décès permet d’identifier l’atteinte rénale comme l’une des principales causes de surmortalité chez les patients LES en France. [ABSTRACT FROM AUTHOR]