Delphine Meziere, Christian Gary, Jean Marc Barbier, Laurent Bernos, Christophe Clément, Nicolas Constant, Laurent DELIERE, Dominique Forget, Jacques Grosman, Bernard Molot, Patrick Rio, Didier Sauvage, Gilles Sentenac, Fonctionnement et conduite des Systèmes de culture Tropicaux et Méditerranéens, Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad)-Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-Institut national d’études supérieures agronomiques de Montpellier (Montpellier SupAgro), Innovation et Développement dans l'Agriculture et l'Agro-alimentaire (UMR Innovation), Chambre d'Agriculture de la Gironde (CA 33), Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA), Association Interprofesionnelle des Vins Biologiques du Languedoc Roussillon, Partenaires INRAE, Unité Mixte de Recherche en Santé Végétale (INRA/ENITA) (UMRSV), Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-École Nationale d'Ingénieurs des Travaux Agricoles - Bordeaux (ENITAB)-Institut des Sciences de la Vigne et du Vin (ISVV), Domaine expérimental viticole de Bordeaux (BORDEAUX DOMAINE EXP VITICOLE), Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), DRAF-SRPV Rhone Alpes, Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), Laboratoire Montpelliérain d'Économie Théorique et Appliquée (LAMETA), Université Montpellier 1 (UM1)-Université Paul-Valéry - Montpellier 3 (UPVM)-Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-Centre international d'études supérieures en sciences agronomiques (Montpellier SupAgro)-Université de Montpellier (UM)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut national d’études supérieures agronomiques de Montpellier (Montpellier SupAgro), Chambre d'Agriculture de Saône-et-Loire (CA 71), Commanditaire : Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de la Mer (France), Type de commanditaire ou d'auteur de la saisine : Ministères, parlements et les structures qui leur sont directement rattachées, and Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro)-Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro)
The French viticulture is a high consumer of pesticides, as grapevine is sensitive to many pests and diseases. Yet the intensity of pesticide use varies a lot among and within regions. The aim of the present study was to identify various classes of dependency to the intensive use of pesticides and to characterize their productive, environmental and economic performances. Four classes were defined: (0) systematic crop protection, (1) non-systematic protection, (2) integrated protection (adoption of alternatives to pesticides), (3) organic farming. Each class presented a strong variation of the number of pesticide applications, which resulted in identifying classes 1+, 2+ and 3+ characterized by a management of pesticide applications at field rather than at farm scale. The performances of classes 0,1, 2 and 3 were evaluated from a survey carried out by the French Ministry of Agriculture on the management plan of more than 5000 vineyards throughout the country in 2006. Information was missing for calculating agricultural indicators: there was confusion between the reference yield and the actual field yield, and there was no information about product quality. A composite indicator of canopy control was designed to evaluate the intensity of prophylactic practices. Some costs could be evaluated (soil tillage, pesticide applications, pesticides except herbicides), others not (labour). Gross margin could not be calculated, due to missing costs and uncertainty about the price of products. Lastly, the TFI (treatment frequency index) could be calculated for various types of products. The indicators were calculated for 10 wine-producing regions presenting contrasted climates and strategies of production. Groups of regions could be distinguished by the relative weight of the classes of dependency to pesticides, without systematic correlation with climate or pest pressure. On average, TFI decreased from class 0 to classes 2 and 3. Yield and costs also differed, which revealed differences in farm management behind the differences in practices of grapevine protection. All indicators varied a lot within each class. Long term experiments (2001 2007) carried out at Bordeaux Inra centre made it possible to quantify variations of indicators related to pesticide management at farm or field scale and to observe strong inter annual variations in performances and differences among classes. From this characterization of classes of dependency to pesticides, the potential consequences of changes in practices of grapevine protection could be evaluated. Two trajectories led to a significant reduction of TFI: either a migration of classes 0, 1, 2 and 3 towards classes 1+, 2+ and 3+, or a migration of classes 0 and 1 to classes 2 or 3. The incomplete information needed to calculate the agronomic and economic indicators made difficult the assessment of the likelihood of adoption of these changes of practices. To this end, the analysis should be continued at farm scale.; La viticulture française est forte consommatrice de pesticides, la vigne étant sensible à de nombreux bio- agresseurs, mais le poids des intrants phytosanitaires connaît de fortes variations inter- et intra-régionales. L’objectif de l’étude est d’identifier différents niveaux de rupture avec l’usage intensif des pesticides et de caractériser leurs performances productives, environnementales et économiques. On peut distinguer en viticulture quatre grands niveaux de rupture : (0) protection systématique, (1) protection raisonnée, (2) protection intégrée (adoption d’alternatives aux pesticides), (3) agriculture biologique. Chaque niveau de rupture présente une forte variation du nombre d’interventions phytosanitaires, ce qui conduit à identifier les niveaux 1+, 2+ et 3+ caractérisés par un raisonnement des applications à des échelles inférieures à l’exploitation agricole. Les performances des niveaux de rupture 0, 1, 2 et 3 sont évaluées à partir de l’enquête PK Vigne 2006 du Scees. Les informations disponibles ne lèvent pas la confusion entre rendement de référence et rendement réalisé et ne permettent pas d’évaluer la qualité des produits. Un indicateur composite de maîtrise de la vigueur est créé afin d’évaluer l’intensité des pratiques à caractère prophylactique. Certains postes de charges peuvent être évalués, (coût de l’entretien mécanique du sol et des pulvérisations et coût des produits phytosanitaires hors herbicides), d’autres non (main d’œuvre). Ces charges manquantes et l’incertitude totale sur le prix des produits empêchent de calculer une marge brute. Enfin, l’IFT peut être calculé pour différentes classes de produits. Les indicateurs sont calculés pour 10 régions viticoles présentant des caractéristiques climatiques et des orientations de production contrastées. Des groupes de régions peuvent être distingués du point de vue du poids relatif des niveaux de rupture, sans corrélation systématique avec des contextes climatiques ou de pression parasitaire. D’une façon générale, on vérifie la réduction des IFT moyens du niveau 0 aux niveaux 2 et 3. Rendements et charges diffèrent également, ce qui révèle des différences de systèmes d’exploitation derrière les différences de pratiques de protection de la vigne. Tous les indicateurs présentent une grande variabilité au sein de chaque niveau. Des essais pluriannuels (2001 2007) conduits au centre Inra de Bordeaux permettent d’une part de quantifier les variations d’indicateurs liées à un raisonnement des interventions à l’échelle de la parcelle et, d’autre part, de constater de fortes variations inter annuelles de performances et de différences entre niveaux de rupture. A partir de cette caractérisation des niveaux de rupture, on peut formuler les conséquences potentielles de différentes hypothèses de changements de pratique. Deux voies (non concurrentes) sont possibles pour réduire systématiquement l’IFT : soit une migration des niveaux 0, 1, 2 et 3 vers les niveaux 1+, 2+ et 3+, soit une migration des niveaux 0 et 1 vers les niveaux 2 ou 3. Le caractère incomplet de l’information nécessaire au calcul des indicateurs agronomiques et économiques rend difficile l’évaluation des conditions de réalisation de ces changements de pratiques. C’est à l’échelle des exploitations viticoles que l’analyse doit être poursuivie.