1. Impact de l'épidémie COVID-19 et de la distanciation sociale sur la santé physique et mentale des patients atteints de rhumatismes inflammatoires : étude EMOPTION.
- Author
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Marotte, H., Chevalier, X., Barnetche, T., Constantin, A., Avouac, J., Capuron, L., Aouizerate, B., and Schaeverbeke, T.
- Abstract
Le stress, les événements de vie et les réponses pathologiques au stress sont des facteurs reconnus d'exacerbation et de déclenchement de la polyarthrite rhumatoïde et d'autres rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC). L'objectif de ce projet est d'étudier les conséquences du stress induit par l'épidémie de COVID-19 et les mesures de distanciation sociale sur la santé mentale et l'activité de la maladie chez des patients porteurs d'un RIC comparés à des témoins suivis pour des pathologies dégénératives ou mécaniques. Étude cas-témoins multicentrique comparant une population de patients présentant un RIC à une population de patients présentant une pathologie articulaire mécanique, reposant sur des questionnaires d'évaluation du stress perçu (PSS-10, objectif principal), de la dépression (PHQ-9), des symptômes anxieux (STAI-Y), des troubles de stress post-traumatique (PCL-S), des comportements addictifs, de la poursuite ou l'arrêt des traitements immunomodulateurs (déclaratif), et du retentissement du stress sur l'activité de la maladie au cours de la pandémie. 184 patients RIC ont été inclus, 128 (70 %) femmes, âge moyen 54 ± 14,6 ans, dont polyarthrite rhumatoïde : n = 77 (41,8 %), spondyloarthrite : n = 75 (40,8 %), rhumatisme psoriasique : n = 13 (7,1 %), autres pathologies inflammatoires : n = 19 (10,2 %), et 75 témoins, dont 56 (75 %) femmes, âge moyen 56 ± 75 ans, arthrose : n = 26 (75 %), autres pathologies mécaniques : n = 49 (65,3 %). Parmi les patients RIC, 112 (62,9 %) avaient reçu une biothérapie, 24 (13,4 %) avaient été traités par rituximab, 88 (49,2 %) du méthotrexate. Au moment de l'étude, 153 (84,5 %) patients recevaient une thérapeutique ciblée, 37 (21 %) recevaient des corticoïdes, à la posologie moyenne de 5,5 ± 2,9 mg/j, 61 (34 %) un anti-inflammatoire non stéroïdien. Concernant l'épisode de COVID, le nombre de patients infectés était de 22 (12 %) dans le groupe RIC, contre 13 (17,3 %) dans le groupe témoin (p = 0,25), le nombre de sujets vaccinés était de 143 (77 %) dans le groupe RIC, contre 69 (92 %) dans le groupe témoin (p = 0,007). La durée de confinement déclarée était de 16,2 ± 10,4 semaines dans le groupe RIC, 13,4 ± 7 dans le groupe témoins (ns). Concernant les scores de santé mentale, il n'a pas été observé de différence concernant le niveau de stress perçu (PSS = 24,3 ± 8,4 vs 23,6 ± 8,2 ; ns), ni dans le niveau de stress post-traumatique (28,7 ± 12,1 vs 27,2 ± 13). Une dépression modérée à sévère (PHQ-9 ≥ 10) a été observée chez 48 (27 %) des patients RIC vs 11 (15,1 %) des témoins (p = 0,04). Il n'a pas retrouvé de différence significative concernant les scores d'anxiété. En stratifiant l'analyse sur le sexe, des différences significatives ont été observées concernant les valeurs de stress perçu, de symptômes de stress post-traumatique, de dépression, de traits anxieux, tous significativement plus élevés chez les femmes. Cette différence entre les sexes n'est observée que dans le groupe RIC, les valeurs sont strictement comparables pour les deux sexes chez les témoins. Il n'a pas été retrouvé de corrélation entre les scores de dépression ou d'anxiété et la valeur des paramètres inflammatoires biologiques. Cette étude montre une réticence des patients RIC vis-à-vis de la vaccination anti-COVID, et un niveau de stress perçu, de dépression et d'anxiété significativement plus important chez les femmes présentant un RIC. [ABSTRACT FROM AUTHOR]
- Published
- 2023
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