Effets du métolachlore et de l’assèchement sur la croissance et le développement des têtards de la Grenouille des bois (Lithobates sylvaticus)

Depuis plusieurs décennies, les populations d’amphibiens subissent un déclin global et l’intensification agricole, de même que les changements climatiques, semblent en partie responsables. L’utilisation de pesticides, dont le métolachlore, contribue à la contamination des milieux aquatiques, exposant ainsi les larves de plusieurs espèces d’amphibiens tout au long de leur développement. Les impacts du métolachlore ont cependant été peu étudiés chez les amphibiens, et ce, même si des concentrations significatives sont détectées en milieux aquatiques. Les pesticides s’ajoutent par ailleurs aux multiples facteurs de stress environnementaux présents dans ces écosystèmes. L’assèchement, par exemple, est l’un de ces stress qui influence déjà fortement la survie, la croissance ainsi que le développement des espèces d’amphibiens se reproduisant en étangs éphémères et qui sera intensifié par les changements climatiques globaux. Étonnamment, peu d’études se sont penchées sur les effets des pesticides en condition d’assèchement, ce qui limite notre compréhension des interactions potentielles entre les pesticides et les changements climatiques. Dans cette étude, nous avons exposé les têtards de la Grenouille des bois (Lithobates sylvaticus) à différents niveaux d’assèchement et de métolachlore (0; 0.8; 8; 80 ug/L) dans un système répliqué de mésocosmes. Nos résultats indiquent que le métolachlore ne semble pas avoir d’effet significatif sur la survie et le développement des têtards. Cependant, le métolachlore a interagi avec l’assèchement et a réduit la croissance des têtards dans le traitement en métolachlore intermédiaire (8 ug/L) et d’assèchement rapide. L’assèchement a aussi directement réduit la croissance et la masse corporelle à la métamorphose des têtards, montrant ainsi l’importance de ce stress environnemental pour les espèces d’amphibiens se reproduisant en milieux aquatiques éphémères. Nos résultats suggèrent que l’inclusion de stress environnementaux, tels que l’ass