Libérés dans l’institution ? Analyse du « chemin institutionnel » des délinquants internés, libérés à l’essai, en Belgique.

Dans le cadre du projet interdisciplinaire AutonomiCap, je mène une recherche doctorale qui porte sur la scène bien particulière de l’internement des auteurs d'infraction atteints d’un trouble mental qui échappent au système pénal en raison de leur irresponsabilité. Il s’agit d’analyser les références aux catégories d’autonomie et de handicap et leurs implications dans le travail et les pratiques des équipes professionnelles du champ de l’internement pénal, à partir de la libération à l’essai. Ce « dispositif responsabilisant » fait appel aux « capacités d’autonomisation » de l’individu interné (Cartuyvels in Cantelli et Genard, 2007) qui doit prouver qu’il est capable de mener à bien son projet de réinsertion en vue d’une libération définitive. Le trouble mental doit être suffisamment stabilisé et le risque de commettre de nouvelles infractions doit être considérablement réduit, ce qui implique de mobiliser des outils de commensuration de l’autonomie, du « trouble » et du risque.