Le 'De diversis artibus' du moine Théophile : réseaux et savoirs techniques au Moyen Âge central

La littérature technique médiévale a bénéficié d’un regain d’intérêt alors que les tendances actuelles des sciences sociales portent sur les échanges économiques et culturels des communautés dans un cadre international. Ainsi, on porte un nouveau regard à des œuvres littéraires qui ont déjà été l’objet de nombreuses recherches par le passé, tel le De diversis artibus, un traité rédigé par le moine bénédictin Théophile. Au Moyen Âge central, les moines bénédictins partagent leur vie entre la prière, la réflexion et le labeur manuel. Le moine Théophile est l’un de ces bénédictins qui, au-delà de ces trois aspects, a voyagé, a partagé ses connaissances et a légué un ouvrage monumental à la littérature technique. Il s’agit du De diversis artibus, un traité portant sur les arts de la peinture, de la verrerie et de la métallurgie. Si l’écriture, à cette époque, est principalement le fait des hommes de lettres, Théophile semble avoir une expérience pratique des connaissances qu’il transmet. Le De diversis artibus est une œuvre qui a admirablement survécu au passage du temps. Ainsi, cette étude se donne pour but d’analyser le moine Théophile, et son traité, afin d’en faire ressortir les savoirs techniques qu’il contient. Il est question de replacer l’auteur et les connaissances qu’il enseigne, dans le cadre de la société médiévale et des échanges qui la caractérisent.