Le double effet kiss cool

Les plus jeunes d’entre nous n’ont peut-être pas connu les publicités télévisées des années 1990 qui ont fait entrer le slogan « double effet kiss cool » dans le langage populaire. Cette expression veut dire qu’une chose, qui entraîne un effet attendu, peut en amener un second, positif ou négatif, mais en tout cas, inattendu. C’est ce « double effet kiss cool » qu’a procuré aux pra- ticiens la sortie du tableau indicatif 2020, 9e du nom et sorti en 2021, après avoir maintenu le suspens durant des mois pour les assureurs, conseils juridiques et victimes d’accident. Une adaptation de l’ancienne version du tableau, sorti en 2016, était notamment attendue par les victimes, lesquelles avaient l’espoir de voir les montants proposés actualisés, voire indexés, par rapport à l’évolution du coût de la vie. C’est à l’annonce de la sortie du « nouveau » tableau qu’est intervenu le premier effet. L’information relative à la sortie du tableau indicatif en mai 2021 dans le Journal des juges de paix et de police, publié par les éditions la Charte, et de manière inédite avant « la grand-messe », s’est répandue comme une traînée de poudre. Tous les praticiens se sont rués sur ce nouveau tableau : les assureurs, pour savoir s’ils devaient réactualiser leurs réserves et voir « à quelle sauce ils allaient être mangés », et les victimes, pour finaliser des notes de réclamation tenues en suspens, espérant des montants de dommage majorés ou indexés. C’était « l’effet kiss » : impatience et excitation.