Antoine Gérin-Lajoie, homme de lettres (1824-1974)

Antoine Gérin-Lajoie naît à Yamachiche le 4 août 1842. Étudiant au Collège de Nicolet, il compose "Un Canadien errant" (1842) et le Jeune Latour (1844). Durant ses études de droit à Montréal (1844-1848), il participe à la fondation de l'Institut canadien, fait du journalisme à la Minerve et de la politique aux côtés de La Fontaine et Morin. A cette période d'activité intense succède une période d'hésitation (1848-1852) durant laquelle le jeune homme étudie et cherche une voie qui lui permettrait de mettre ses talents et sa plume au service de sa patrie et des lettres; il compose alors un très utile Catéchisme politique (1851). Pour gagner sa vie, pouvoir se marier et avoir quelque loisir pour écrire, il accepte un poste de traducteur à l'Assemblée législative (1852), puis celui d'adjoint au bibliothécaire du Parlement (1856). Deux ans plus tard, il épouse Joséphine Parent, fille d'Etienne. En 1861, il participe à la fondation des Soirées canadiennes; puis, en 1862, à celle du Foyer canadien, dont il sera le principal artisan. Cette même année, il publie Jean Rivard, le défricheur canadien, que continuera, en 1864, Jean Rivard, économiste; ce roman connaîtra une quinzaine d'éditions, dont l'une sera la première en France d'un roman canadien (1877). Jusqu'à sa retraite, en 1880, Antoine Gérin-Lajoie, bibliothécaire dévoué, un heureux mari et bon père de famille, vit dans l'ombre, encore que les historiens recourent régulièrement à ses services d'érudit. Le 4 août 1882, usé prématurément par le travail, il décède à Ottawa. En 1885, H.-R. Casgrain publie A. Gérin-Lajoie d'après ses Mémoires, puis, en 1888-1891, Dix Ans au Canada, de 1840 à 1850, que Gérin-Lajoie avait laissé en manuscrit. En 1924 et en 1974, on a célébré le centenaire et le cent cinquantième anniversaire de naissance de cet homme de lettres représentatif de son siècle.