Esthétique du refus et éthique du sacrifice la force du don

Il s'agira ici de présenter -- et non de faire valoir ou de justifier -- une vision du travail créateur issue d'une pratique d'écriture spécifique, c'est-à-dire poétique, et d'une réflexion personnelle. Toutefois, sans l'apport de théories pertinentes aux questions qui nous intéressent, nous ne pourrions développer vraiment notre point de vue et prendre position. Donc, nous nous pencherons sur certaines définitions modernes (XXe siècle) des notions d'esthétiques en création artistique et principalement en poésie. Ainsi, nous chercherons notre propre définition; du moins, en ferons-nous une ébauche détaillée, et sûrement ouverte -- si nous nous fions à notre goût pour ce qui est déchiré, béant, ou à notre penchant pour les fenêtres. Dans un premier temps, nous verrons comment dans l'histoire récente se répercute cette esthétique: quels en sont les mouvements ou les courants qui s'en approchent. À cette fin, nous ferons un bref survol du mouvement punk dans les années 70; nous travaillons, par ailleurs, avec cette hypothèse: existe-t-il un lien entre les exigences du travail créateur et celles inhérentes à la pensée punk? Cette exigence du refus, propre à celui ou celle qui adopte un mode de vie ou une idéologie qui prône soit le"rien ne va plus" ou le refus catégorique de toute allégeance, n'est-elle pas la même qu'on retrouve chez le créateur lorsqu'il doit renoncer à tout pour entrer dans le processus de la création?