L’ENFANT EXPOSE AUX VIOLENCES CONJUGALES : ENFANT TEMOIN OU ENFANT VICTIME ?

La famille constitue la garantie première, avant toute convention et toute charte, des droits de l’enfant. Pour cette simple et bonne raison que cette unité sociale de base n’est régie ni par la discipline, ni par l’adhésion intellectuelle, ni par l’intérêt, mais avant tout par l’amour. L’amour indéfectible pour l’être en qui nous reconnaissons notre propre sang et notre propre chair, un être qui nous survivra en ce monde et d’une certaine manière nous confère l’immortalité . Mais quoi de plus délicat qu’un enfant exposé à des violences au sein de sa propre famille alors que cette dernière est non seulement le lieu privilégié de l’épanouissement affectif et personnel de chacun, particulièrement de l’enfant mais est aussi un lieu intime et privé. Et la question de la violence conjugale dérange car elle touche à l’intimité du foyer. Aussi, les enfants se trouvent malgré eux être témoins ou victimes des violences conjugales, ce qui crée en eux une situation de mise en danger permanente ; ils se sentent constamment en insécurité tant physique que morale et portent sur eux un lourd secret qu’ils ne devraient dévoiler à personne sous peine de sanctions sévères et de graves privations de la part de leurs parents. En effet, évoquer les violences dans ses diverses formes au sein du couple parental dont ils peuvent être victimes, peut mettre mal à l’aise et conduire au silence. Ils deviennent ainsi des victimes résignées. Tandis que l’impact desdites violences sur le développement tant physique que psychique de l’enfant est néfaste et dévastateur. Il est moins évident de prétendre éradiquer ce fléau incrusté dans nos pays depuis bien longtemps, mais il convient de s’investir dans les moyens mis à notre portée pour le réduire sensiblement.