A la recherche d’une esthétique éthique de la Grande Guerre: les voix poétiques de Pierre-Jean Jouve et Henry-Jacques

Cette contribution offre une lecture de Danse des morts (1917) de Pierre-Jean Jouve (1887–1976) et de La Symphonie Héroïque (1921) d’Henry-Jacques (1886–1973). Ce qui nous intéresse en analysant ces deux recueils poétiques exemplaires qui dénoncent tous les deux l’absurdité d’un conflit particulièrement violent et déshumanisant, c’est la recherche poétique d’une esthétique éthique pour versifier les horreurs de la guerre. Selon nous, l’analyse critique de Danse des morts et de La Symphonie Héroïque ne se justifie pas seulement par des raisons d’ordre éthique mais aussi par des critères d’appréciation esthétiques. Pendant que Jouve choisit une forme rythmée de poème dialogué qui s’inscrit dans la tradition médiévale de la danse macabre, Henry-Jacques construit, sur le mode classique de la symphonie et avec une multitude de pièces lyriques, un grand poème épique sur la guerre.